L'Eglise Syro-Orthodoxe-Francophone
en France.
Soirée
o Saint-Luc 24 35-45 :
o
Matin
o Saint Mathieu 28 1 – 20 :
o
Avant de Saint Qurbana
o Josué 1 5-9 :
o
o Lévitique 25 1 à 7 :
o
o Isaïe 44 23-28 :
o
· Saint Qurbana :
·
o Actes 26 19-25 :
o
o Philippiens 2 1-11 :
o
o Saint Matthieu 22: 23-33 :
o
Soirée
o Saint Jean 20: 18-23 :
o
Matin
o Saint Matthieu 28 1-11 :
o
Avant le Saint Qurbana
o Deutéronome 16: 1-8 :
o
o Josué 8 30-33 :
o
o Isaïe 54 1-8
o
· Saint Qurbana :
o 1ère de St Pierre 3 17-22 :
o
o Hébreux 11 32-40 :
o
o Saint-Marc 9 9-13 :
Soirée
o Saint Jean 19: 30 :
o 30 Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.
o 20: 1 et 2 :
o
Matin
o Saint Jean 20: 3-18 :
o
Avant de Saint Qurbana
o Exode 34: 4-12 :
o
o Michée 4: 1-7 :
o
o Zacharie 8: 4-9 :
o
o Isaïe 37: 8-17
o
· Saint Qurbana :
·
o 1ère de St Jean 5: 13 – 21 :
o
o Hébreux 11: 3-6 :
o
o Saint Matthieu 16: 20-27 :
o
(Source: FIGAROVOX/TRIBUNE )
Pour Patrick Karam, président de la Coordination des chrétiens d'Orient en danger (Chredo), l'affrontement n'est ni entre la chrétienté et l'islam ni entre l'Occident et l'Orient mais entre les civilisations millénaires et la barbarie.Ancien délégué interministériel, Patrick Karam est président de la Coordination des chrétiens d'Orient en danger (Chredo).
Le refus de la RATP d'apposer, sur les supports d'une campagne de publicité pour un concert du groupe vocal Les Prêtres, la mention «Au bénéfice des chrétiens d'Orient», au motif qu'une telle mention s'inscrirait «dans le contexte d'un conflit armé à l'étranger» et constituerait une atteinte au «principe de neutralité du service public» doit être condamné avec la plus grande fermeté.
Comment peut-on mettre sur le même plan les agresseurs, les criminels, en l'occurrence les groupes armés islamistes, et les victimes civiles, désarmées, d'exactions graves qui peuvent s'apparenter à un crime contre l'humanité ou à un génocide ?
Nous ne pouvons accepter que les chrétiens d'Orient soient considérés comme étant parties à un quelconque conflit armé. Comment peut-on mettre sur le même plan les agresseurs, les criminels, en l'occurrence les groupes armés islamistes, et les victimes civiles, désarmées, d'exactions graves qui peuvent s'apparenter à un crime contre l'humanité ou à un génocide?
Il y a une spécificité de la question chrétienne en Orient. Contrairement aux autres communautés sunnites, chiites ou encore kurdes, les chrétiens n'ont ni territoire sanctuaire où ils pourraient se réfugier, ni armée ou milice pour les protéger, ni parti politique pour défendre leurs droits à l'exception notable du Liban, ni protecteur international pour les financer et les soutenir. Ils sont les plus vulnérables et abandonnés à la mauvaise conscience de l'Occident.
Au moment de la Pâques chrétienne, le message du Christ ressuscité nourrit notre espoir que ces populations présentes depuis deux millénaires sur les terres de naissance du christianisme survivent une fois de plus à l'ignominie et à l'horreur absolue.
Contrairement aux autres communautés sunnites, chiites ou encore kurdes, les chrétiens n'ont ni territoire sanctuaire où ils pourraient se réfugier, ni armée ou milice pour les protéger, ni parti politique pour défendre leurs droits à l'exception notable du Liban, ni protecteur international pour les financer et les soutenir.
C'est pourquoi, la Coordination des chrétiens d'Orient en danger (Chredo), ses organisations affiliées ainsi que les responsables religieux des Églises d'Orient qui nous soutiennent tiennent à s'adresser aux dirigeants de la France et du monde pour leur demander d'assumer leur responsabilité pour éviter la disparition des derniers chrétiens en Orient et un affrontement entre les civilisations. Cette responsabilité passe ainsi par quatre engagements fondamentaux:
1. Nous appelons la France à obtenir du Conseil de sécurité des Nations unies la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide et crimes contre l'humanité, et nous appelons les États à soutenir cette saisine. Terroriser les civils, tuer des innocents, massacrer à grande échelle en raison de la religion ou de l'origine, asservir des êtres humains et réduire en esclavage sexuel des femmes, violer les droits, les biens, les lieux de culte sont des crimes contre l'humanité et doivent être condamnés par la communauté internationale.
Nous appelons aussi la France et les États à soutenir concrètement la plainte de la Chredo pour génocide et crimes contre l'humanité déposée en septembre 2014 devant la CPI et qui fait l'objet d'une instruction.
Nous demandons donc aux responsables politiques, aux penseurs, aux journalistes occidentaux de ne pas instrumentaliser ces crimes pour propager des stéréotypes sur l'islam.
2. Nous confirmons que les musulmans et les chrétiens en Orient sont frères, qu'ils appartiennent à un même univers et aux mêmes nations. Ils ont vécu ensemble pendant des siècles. Ils doivent pouvoir vivre avec les mêmes droits et jouir des mêmes libertés.
Nous demandons donc aux responsables politiques, aux penseurs, aux journalistes occidentaux de ne pas instrumentaliser ces crimes pour propager des stéréotypes sur l'islam et remettre en question la position des musulmans dans les sociétés occidentales.
3. Nous faisons appel à tous les chrétiens, nos parents, pour leur demander de rester dans leurs pays d'origine, jusqu'à ce que la vague d'extrémisme dont nous souffrons tous prenne fin. Nous lançons également un appel aux pays du monde entier afin qu'ils accordent des visas d'asile seulement en cas d'extrême nécessité, car l'émigration permet aux forces d'oppression d'écraser et de déstabiliser les États et de démembrer les sociétés civiles. Et parce qu'il ne suffit pas d'appeler les chrétiens d'Orient à demeurer sur leur terre, nous plaidons pour la création d'un fonds d'aide spécifique international à la reconstruction destiné à permettre le retour des chrétiens d'Orient et des minorités sur leur terre. Ce fonds devra prendre en charge la reconstruction des maisons, des écoles, des hôpitaux et des églises. Nous demandons instamment au ministre français qui s'engage à soutenir la demande de la Chredo de concrétiser au plus vite sa promesse par la réunion d'une conférence de donateurs pour mettre en place ce fonds.
Parce qu'il ne suffit pas d'appeler les chrétiens d'Orient à demeurer sur leur terre, nous plaidons pour la création d'un fonds d'aide spécifique international à la reconstruction destiné à permettre leur retour.
4. Nous affirmons que l'Orient, musulmans et chrétiens réunis, considère que la lutte contre l'extrémisme, le radicalisme et le terrorisme, quelles que soient leurs origines et quels que soient leurs objectifs, est la responsabilité de tous. Il n'y a pas d'affrontement entre la chrétienté et l'islam, il n'y a pas de conflit entre les civilisations, ce n'est pas la guerre entre l'Occident et l'Orient. Toutes les civilisations millénaires doivent affronter ensemble, solidairement, la barbarie la plus odieuse et la plus inhumaine: c'est la guerre des civilisations contre la barbarie la plus abjecte. Nous rappelons que la barbarie et le terrorisme perpétrés par des groupes qui manipulent l'islam concernent toute la communauté internationale, Occident comme Orient; que plus aucun pays ne pourra dans le futur être à l'abri de telles dérives, soit par l'intrusion de groupes armés sur son sol, soit par des actes terroristes à une échelle jamais atteinte; qu'il est donc urgent de réaffirmer sans ambiguïté la nécessaire solidarité entre les pays concernés. Nous demandons à la communauté internationale de mettre en œuvre tous les moyens pour éradiquer au plus vite cette gangrène qui menace tous les États de la région, convaincus que plus on tarde et plus les risques pour l'Orient et l'Occident s'aggravent.
Soirée
o Saint-Luc 23: 46 – 56 :
o 24: 1 – 12 :
o
Matin
o Luc 24: 13 -35 :
o
Avant de Saint Qurbana
o Exode 40: 1-16 :
o
o Josué 2:1-6 :
o
o Isaïe 49: 13 à 21 :
o
· Saint Qurbana :
·
o Actes 4: 8-21 :
o
o Hébreux 3: 1-13 :
o
o Saint-Marc 8:27-33 :
Par Père Matta El-Maskine, Monastère de Saint Macaire Le Grand ©
La joie de la Résurrection est la première tradition chrétienne1. Tradition à la fois spirituelle et théologique, elle est enracinée dans l’Église. Notre joie venant de la Résurrection devrait être exactement semblable à la joie qui inonda le cœur de Pierre et de Jean, celui des disciples sur la route d’Emmaüs, et celui des Onze assemblés dans la chambre haute.
1. Ce fut une joie profondément ressentie, humainement parlant, une joie bouleversante, qui envahit le cœur et la sensibilité des disciples.
2. Une joie assurée par la présence tangible et visible du Christ; une joie qui ne demande point de preuve logique, théologique ou intellectuelle.
3. Une joie qui a illuminé le passé et surmonté tous les événements de la Passion du Christ. Une joie qui a éclairé tous les enseignements que le Christ avait donnés au cours des trois années précédentes. Cette joie est l’essentiel de la Bonne Nouvelle évangélique. Toute chose doit être considérée dorénavant, à la lumière de la Résurrection.
4. Une joie ressentie dans toute sa dimension éternelle, une joie qui surpasse le temps, la mort et toute la création présente, avec tout ce qu’elle comporte d’imperfections, de fautes et de faiblesses. Une joie qui transfigure l’échec actuel, et en fait le moyen, la porte et le chemin par lesquels nous tendons vers la perfection chrétienne future. Nous vivons alors cette perfection en espérance, dès le moment présent (dans « l’espérance vivante » de 1 Pi 1,3).
La Résurrection est la réalité de l’avenir anticipé aujourd’hui. L’Église tient à exprimer cette dimension éternelle déjà présente, en faisant de chaque dimanche une célébration de la Résurrection du Seigneur. Chaque jour de la semaine devient alors une préparation au dimanche. C’est un défi jeté au temps et une tentative sérieuse pour le rénover ou pour le transfigurer par l’Esprit.
5. La joie de la Résurrection doit être inséparable de la nouvelle création que nous vivons actuellement, grâce à notre union au Christ, dans le mystère de son corps et de son sang. La joie de la Résurrection grandit alors en nous, dans la mesure où nous sommes nourris, jour après jour, par le Pain Vivant descendu du ciel, Pain qui réjouit l’esprit et le cœur de l’homme, et qui oriente son espérance vers le ciel.
6. La joie de la Résurrection doit être la puissante énergie qui stimule chaque jour nos efforts et ravive sans cesse notre vigilance, pour sauvegarder dans une pureté irréprochable, le trésor qui nous est confié jusqu’à la venue du Seigneur. La Résurrection représente pour nous la victoire certaine de la vie sur la mort, de la lumière sur les ténèbres, de la vérité sur le mensonge, de la pureté sur la souillure, de la justice sur l’oppression, du repos sur la fatigue, de la joie sur la tristesse et de la paix sur l’angoisse.
7. La joie de la Résurrection doit être la vive consolation qui nous réconforte, en toute certitude, de toute perte subie actuellement, quelque grande qu’elle soit, morale ou physique, serait-ce même la mort. Le Christ est ressuscité pour nous donner la preuve certaine que tous les malheurs, toutes les machinations du démon et des hommes corrompus en ce monde, sont anéantis par un verdict céleste irréversible, proclamé par la cour suprême, qui siège au ciel, afin de « rendre la tribulation à ceux qui nous l’infligent » (2 Th 1,6), selon la justice de Dieu qui ne peut faillir.
La Résurrection est une puissance mystérieuse, grâce à laquelle tout mal dirigé contre nous et toute perte qui nous atteint sont transformés en récompense céleste. Nous en recevons dès maintenant l’avant-goût mystique, sous forme de consolation et de joie : « De même, en effet, que les souffrances du Christ abondent pour nous, de même, par le Christ abonde aussi notre consolation » (2 Cor 1,5).
Cette transformation se poursuit toujours. Saint Paul l’affirme fréquemment :
« Ainsi la mort est à l’œuvre en nous, mais la vie en vous » (2 Cor 4,12).
« Pour moi, bien volontiers, je dépenserai et me dépenserai moi-même tout entier pour vous » (2 Cor 12,15).
« Nous prions Dieu que vous ne fassiez aucun mal ; nous ne désirons pas donner nos preuves, mais vous voir faire le bien et que l’épreuve paraisse tourner contre nous » (2 Cor 13,7).
« Car nous sommes dans la joie, chaque fois que nous sommes faibles et que vous êtes forts » (2 Cor 13,9).
« Sommes-nous en difficulté ? C’est pour votre consolation et votre salut ! Sommes nous consolés ? C’est pour votre consolation ! » (2 Cor 1,6)
« Or toutes ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai considérées comme une perte, à cause du Christ. Mais oui, je considère que tout est perte en regard de ce bien suprême qu’est la connaissance de Jésus Christ mon Seigneur. ? cause de lui, j’ai tout perdu et je considère cela comme ordures afin de gagner le Christ » (Ph 3,7-8).
8. La Résurrection nous donne la réponse à toute question que pose le silence de Dieu, à l’époque actuelle : Pourquoi ne montre-t-il pas sa justice et sa miséricorde et ne tire-t-il pas vengeance du mensonge, de l’injustice, du blasphème proféré contre lui ou contre ses enfants fidèles et croyants ?
La réponse est celle ci : la récompense est proche, fidèle, parfaite, pleine de la sagesse de Dieu. Elle se modèle sur la Résurrection du Christ, lui qui est mort dans la faiblesse, l’ignominie, la honte, lui qui a tout perdu, mais qui est ressuscité pour nous appeler « par sa propre gloire et sa force agissante, (...) à devenir participants de sa nature divine », comme le dit l’Apôtre Pierre dans sa deuxième Épître. (cf. 1 Pi 1,4).
Il est ressuscité des morts, non seulement en sa propre personne, mais en ressuscitant avec lui chacun de ceux qui sont morts comme lui et qui meurent comme lui, injustement persécutés pour l’amour de la vérité, battus et humiliés, pour avoir observé les commandements. La compensation de l’injustice de cette vie nous est assurée par la Résurrection du Seigneur. Nous devons la recevoir maintenant comme une réalité vivante et actuelle. Nous pouvons la goûter déjà, par la foi en la Résurrection du Christ. Nous attendons sa pleine manifestation, dans la patience et l’espérance vivante dans le Christ. Pour le moment, il suffit qu’il intercède pour nous, ou plutôt qu’il juge déjà en notre faveur, sans tarder : « Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous, comment, avec son Fils, ne nous donnerait-il pas tout ? Qui accusera les élus de Dieu ? Dieu justifie ! Qui est celui qui juge et condamne ? Jésus Christ qui est mort, bien plus, qui est ressuscité, qui est à la droite de Dieu et qui intercède pour nous » (Ro 8,32-34).
Aussi S. Paul nous dit-il avec assurance :
« Réjouissez-vous dans le Seigneur en tout temps ; je le répète, réjouissez-vous. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais en toute occasion, par la prière et la supplication, accompagnées d’actions de grâces, faites connaître vos demandes à Dieu » (Ph 4,4-6).
« Vous êtes notre orgueil parmi les Églises de Dieu, à cause de votre persévérance et de votre foi dans toutes les persécutions et les épreuves que vous supportez. Elles sont les signes du juste jugement de Dieu : leur but est de vous rendre dignes du Royaume de Dieu pour lequel vous souffrez.. Il est juste, en effet, que Dieu rende détresse pour détresse à vos oppresseurs et que Dieu vous donne, à vous, les opprimés, le repos avec nous lors de la révélation du Seigneur Jésus, qui viendra du ciel avec les anges de sa puissance » (2 Th 1,4-7).
9. Imminence de la Résurrection
La Résurrection du Christ n’a pas tardé. Juste trois jours après la crucifixion, Dieu intervint pour mettre fin à l’injustice et donner la preuve que son jugement était rapide, sa condamnation immédiate et sa riposte fulgurante à toute action injuste et malfaisante. S’il nous semble parfois qu’il tarde à intervenir, ce retard n’existe, en fait, que dans notre manière d’évaluer le temps, d’après notre logique. L’intervention divine à notre égard a lieu en vertu de la Résurrection. Celle-ci est déjà accomplie et reste toujours actuelle : « C’est maintenant le jugement de ce monde » (Jn 12,31).
L’acceptation de la condamnation, de l’humiliation ou de l’injustice se fonde sur la confiance dans le jugement suprêmement équitable de Dieu :
« J’ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, mes joues, à ceux qui m’arrachaient la barbe ; je n’ai pas caché mon visage face aux outrages et aux crachats. C’est que le Seigneur me vient en aide : dès lors je ne cède pas aux outrages, dès lors j’ai rendu mon visage dur comme un silex, j’ai su que je n’éprouverais pas de honte. Il est proche, celui qui me justifie. Qui veut me quereller ? Comparaissons ensemble. Qui sera mon adversaire en jugement ? Qu’il s’avance vers moi. Oui, le Seigneur Dieu me vient en aide : qui donc me convaincrait de culpabilité ? » (Is 50,6-9).
Toute intervention divine aujourd’hui, tout jugement miséricordieux, toute rémission et toute abolition de l’injustice se fondent sur le jugement rendu en faveur du Christ et sur l’intervention divine à son endroit : « Avant la venue de la foi (au Christ), nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée » (Ga 3,23).
Sans le Christ, nous étions tous « enfermés dans la désobéissance » (cf. Ro 11,32) : « Ils sont tous dévoyés, ensemble pervertis, pas un qui fasse le bien, pas un seul » (Ro 3,12). Mais dans le Christ, nous avons reçu un pardon gratuit, une justification plénière et générale, car il a accompli en lui-même toute la justice divine et a enduré toute la peine méritée par les pécheurs. Aussi il est devenu notre justice (cf. 1 Co 1,30), et le jugement rendu en sa faveur nous est fermement assuré.
Nous devrions alors constamment méditer ces paroles de S. Paul déjà citées, afin de nous convaincre que les jugements de Dieu en faveur de ses élus se réalisent dès maintenant, d’une manière vivante, effective, et instantanée. Il ne leur manque que d’être manifestés au temps opportun :
« Lui, qui n’a pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous, comment, avec son Fils ne nous donnerait-il pas tout ? Qui accusera les élus de Dieu (maintenant ou à l’avenir) ? C’est Dieu qui justifie. Qui est celui qui juge et condamne (pas au futur mais au présent) ? Jésus Christ qui est mort, bien plus, qui est ressuscité (c’est-à-dire qui a subi une sentence injuste et qui l’a annulée par sa Résurrection), lui qui est à la droite de Dieu et qui intercède pour nous. Qui nous séparera de l’amour du Christ ? » (Ro 8,32-35).
Aussi nous n’attendons pas que Dieu nous fasse justice, comme si quelque chose devait encore arriver. Nous avons plutôt l’assurance qu’il est toujours avec nous, toujours présent :
« Il est proche celui qui me justifie » (Is 50,8).
10. Résurrection et vivante espérance
L’espérance est devenue une part vivante de notre foi et de notre conduite; le verset-clé pour nous est :
« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ : dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître pour une vivante espérance, par la Résurrection de Jésus Christ d’entre les morts » (1 Pi 1,3).
Grâce à la Résurrection, notre foi chrétienne ne porte pas sur de vagues réalités futures, mais sur des réalités du monde à venir déjà vues et touchées, bien que, selon leur véritable nature, elles soient totalement suprasensibles. La miséricorde de Dieu a été si abondante dans le Christ, que les choses qui semblaient impossibles et illusoires pour la logique humaine, sont devenues, grâce à la foi, des réalités que nous vivons dans l’Esprit, et que nous sentons et touchons par la foi. Ces réalités sont perçues par les enfants et ressenties par les simples. Ainsi notre foi chrétienne, ou notre foi dans le Christ, est-elle devenue « la garantie des biens que l’on espère », les sachant déjà actuels par la foi, et « la certitude des réalités à venir » (cf. He 11,1), les sachant déjà commencées mystiquement, bien qu’elles demeurent invisibles aux yeux du monde :
« C’est lui, l’Esprit de vérité, celui que le monde est incapable d’accueillir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas » (Jn 14,17).
« L’homme, laissé à sa seule nature, n’accepte pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu. C’est une folie pour lui, il ne peut le connaître car c’est spirituellement qu’on en juge » (1 Cor 2,14).
La Résurrection est alors la base de la foi chrétienne ; elle est également sa puissance qui agit en nous, sa joie présente en nous, et sa paix qui nous inonde au delà de toute compréhension.
« En effet, il est écrit (à propos d’Abraham): “J’ai fait de toi le père d’un grand nombre de peuples”. Il est notre père devant celui en qui il a cru, le Dieu qui fait vivre les morts et appelle à l’existence ce qui n’existe pas. Espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi le père d’un grand nombre de peuples, selon la parole : « Telle sera ta descendance ». Il ne faiblit pas dans la foi en considérant son corps – il était presque centenaire – et le sein maternel de Sara, l’un et l’autre atteints par la mort. Devant la promesse divine, il ne succomba pas au doute, mais il fut fortifié par la foi et rendit gloire à Dieu, pleinement convaincu que, ce qu’il a promis, Dieu a aussi la puissance de l’accomplir. Voilà pourquoi cela lui fut compté comme justice. Or, ce n’est pas pour lui seul qu’il est écrit “cela lui fut compté”, mais pour nous aussi, nous à qui la foi sera comptée puisque nous croyons en celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur, livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification » (Ro 4,17-25).
« Ainsi donc, justifiés par la foi, nous sommes en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ ; par lui, nous avons accès, par la foi, à cette grâce en laquelle nous sommes établis et nous mettons notre orgueil dans l’espérance de la gloire de Dieu. (…) Si en effet, quand nous étions ennemis de Dieu, nous avons été réconciliés avec lui par la mort de son Fils, à plus forte raison, réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie » (Ro 5,1,2-10).
La Résurrection du Christ devient par la foi notre propre résurrection :
« Avec lui, il nous a ressuscités et fait asseoir dans les cieux, en Jésus Christ » (Ep 2,6).
Nous croyons également que :
« Lorsque le Christ, notre vie, paraîtra, alors vous aussi, vous paraîtrez, avec lui, dans la gloire » (Col 3,4).
C’est dire que sa Résurrection, sa manifestation devant le Père et sa glorification sont, par la foi vivante, devenues notre propre résurrection, notre manifestation devant le Père et notre glorification, avec toute leur efficacité et leur puissance.
Au baptême, nous participons au mystère de la mort du Christ, et immédiatement après, à celui de sa Résurrection:
« Nous tous, baptisés en Jésus Christ, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés. Par le baptême, en sa mort, nous avons donc été ensevelis avec lui, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous menions nous aussi une vie nouvelle. Car si nous avons été totalement unis, assimilés à sa mort, nous le serons aussi à sa Résurrection » (Ro 6,3-5).
Notre participation à la Résurrection est conditionnée par deux forces : la première réside dans le Christ lui-même qui ressuscita d’entre les morts pour nous conférer sa propre justice2 et la gloire qu’il a acquise par son obéissance jusqu’à la mort. La deuxième force est celle de notre foi : il nous est demandé seulement de croire que Dieu a ressuscité le Christ, tout comme Abraham crut en Dieu lorsqu’il lui offrit son fils Isaac. Toutefois Abraham « espérait contre toute espérance » (Ro 4,18), que Dieu était capable de relever son fils d’entre les morts (cf. He 11,19), tandis que dans notre cas, l’espérance est déjà réalisée.
11. Résurrection et Esprit de vie
Grâce à la venue de l’Esprit Saint, la Résurrection est devenue la source d’où jaillit, à partir de la mort, la vie éternelle. La vie du Christ est dorénavant, la source débordante de l’Esprit de vie, qui nous a délivrés du pouvoir de la mort :
« Car la loi de l’Esprit de vie en Jésus Christ, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort » (Ro 8,2).
« Si en effet, quand nous étions ennemis de Dieu, nous avons été réconciliés avec lui par la mort de son Fils, à plus forte raison, réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie » (Ro 5,10).
12. Résurrection et nouvelle création
La Résurrection du Christ est le modèle actuel et visible de la nouvelle création. Le Christ est ressuscité avec un corps spirituel, nouveau, doué de capacités supérieures. Il l’a créé en lui-même, en vue de nous le communiquer, à la place du corps de l’ancienne création, usé sans remède par le péché, et condamné à mourir et à sombrer dans l’oubli.
C’est la puissance de la résurrection du Christ qui a fait naître en nous, grâce à l’Esprit Saint, une nouvelle création, immortelle, affranchie du péché.
La nouvelle création s’est manifestée dans le Christ, capable de manger et de boire. Toutefois, douée d’un corps spirituel, elle ne tient pas sa vie de la nourriture ni de la boisson. Elle peut être sentie, touchée et vue ; elle peut parler, entendre et se mouvoir, sans être toutefois limitée ni asservie à la nature matérielle de la terre. La puissance de cette nouvelle création réside déjà en nous. Dès maintenant elle agit par l’Esprit Saint, se nourrissant de la Parole de Dieu, croissant en grâce et recherchant les choses d’en haut. Toute sa joie et son réconfort se trouvent dans l’attente du Seigneur. Elle espère sa venue alors qu’il descendra des cieux (cf. 1 Th 1,10), car lors de sa manifestation, elle sera manifestée avec lui (cf. Col 3,4), lorsqu’il « transfigurera notre corps de misère pour le conformer à son corps de gloire, avec cette force qu’il a de pouvoir même se soumettre tout l’Univers » (Ph 3,21).
« Et de même que nous avons revêtu l’image du terrestre, il nous faut revêtir aussi l’image du céleste » (1 Co 15,49).
La Résurrection du Christ est donc pour nous une source de vie nouvelle, de conduite nouvelle, d’un esprit renouvelé, de nouveaux sentiments, d’un nouvel amour et de nouvelles joies :
« Aussi, si quelqu’un est dans le Christ, il est une nouvelle créature : le monde ancien est passé, voici que tout est nouveau » (2 Co 5,17).
« Afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous menions, nous aussi, une vie nouvelle » (Ro 6,4).
13. Résurrection et unité
Nous participons tous à une seule Résurrection que nous recevons dès maintenant par la communion à un seul corps et un seul sang (cf. 1 Co 10,17). Vivre déjà en esprit la Résurrection, avec sa vive espérance, est la seule chose qui puisse effacer les divisions introduites parmi nous par la chair, la raison, les différences de tempérament et d’humeurs, la maladie, le milieu et l’éducation. Toutes ces divisions sont l’œuvre du monde présent, mais la véritable unité est le fruit de notre union au Christ unique. La nouvelle création que nous tenons de lui n’a qu’une forme, un Esprit, un amour.
14. Résurrection et amour unifiant
L’unité dans laquelle le Christ nous rassemble par son corps brisé et par son sang versé, est d’abord une communion à une même souffrance, puis une communion à un même amour. Or, c’est l’amour qui nous fait grandir et progresser sans fin : plus nous nous aimons les uns les autres, plus nous devenons capables d’aimer, et plus notre unité progresse, et avec elle notre perception du mystère d’unité qui existe entre le Père et le Fils. La résurrection nous transmet alors un don nouveau, celui de la responsabilité de rassembler dans l’unité ceux qui sont dispersés : « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » (Jn 12,32).
Plus une personne vit dans la Résurrection du Christ, plus elle s’élève dans l’Esprit et ressent la nécessité d’attirer les autres en les servant, dans l’amour, le sacrifice, le don de soi par amour pour eux, car le bonheur de ceux qui sont ressuscités avec le Seigneur réside dans le fait d’attirer tous les hommes à lui.
Notes:
1 En donnant cette homélie, l’orateur en a développé oralement certains points. Notamment au sujet de la joie de la Résurrection comme première tradition chrétienne, il a évoqué la joie des disciples à la vue du Christ, au soir de Pâques: «Les disciples furent remplis de joie à la vue du Seigneur» (Jn 20, 20), et comment dans les premiers jours après Pâques, la nouvelle retentissait dans toute la Judée et la Galilée, de village en village: «Jésus est ressuscité!» Et la joie de la Résurrection se transmettait avec cette bonne nouvelle, d’une personne à l’autre. C’est dans ce sens que la joie de la Résurrection est la première tradition chrétienne, la première vérité transmise. Première dans le temps, cela est évident. Mais première aussi en importance car c’est sur elle que se fonde tout le message chrétien.???
2« Mon serviteur juste justifiera une multitude » (Is 53,11).
« ... ressuscité pour notre justification » (Ro 4,25).
(Droits d'auteur et propriété intellectuelle:
Père Matta El-Maskine (1919-2006) fut le Père spirituel du monastère de Saint Macaire le Grand, à Wadi El-Natroun en Egypte.
Ce texte a été traduit au Monastère de Saint Macaire en Egypte. Tous les droits d'auteur de cette traduction en français, écrite et audio, sont réservés au Monastère de Saint Macaire Le Grand ©, en Egypte. Merci de ne pas la reproduire sauf pour un usage privé.)
Par Père Matta El-Maskine, Monastère de Saint Macaire Le Grand ©
Le Christ est ressuscité d'entre les morts dans ce même corps avec lequel Il naquit, fut crucifié et mourut. Par conséquent, quand Il fut monté aux Cieux après sa résurrection, ses disciples furent troublés car ils pensaient qu'Il était un esprit, comme les disciples d'Emmaüs le croyaient: "Ce qui concerne Jésus le Nazaréen, qui était un prophète puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant tout le peuple, comment nos grands prêtres et nos chefs l'ont livré pour qu'il soit condamné à mort et l'ont crucifié. Nous espérions que ce serait lui qui apporterait la rédemption à Israël, mais avec tout cela, c'est aujourd'hui le troisième jour depuis que ces événements se sont produits. " Luc 24:19-21.
"Le soir de ce jour-là, qui était le premier de la semaine, alors que les portes de l'endroit où se trouvaient les disciples étaient fermées, par crainte des Juifs, Jésus vint ; debout au milieu d'eux, il leur dit : Que la paix soit avec vous ! Or ils étaient saisis de frayeur et de crainte car ils pensaient voir un esprit. "Mais il leur dit : Pourquoi êtes-vous troublés ? Pourquoi des doutes vous viennent-ils ? Regardez mes mains et mes pieds, c'est bien moi ; palpez-moi et regardez ; un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'en ai. Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds. Comme, dans leur joie, ils ne croyaient pas encore et qu'ils s'étonnaient, il leur dit : Avez-vous ici quelque chose à manger ?" Jean 20:19; Luc 24:36-41.
Le Christ aurait pu dessiller leurs yeux et se révéler à eux de la sorte qu'ils le reconnaissent et crurent en Lui en même temps, cependant Il désirait qu'ils deviennent des témoins oculaires. Ainsi, ils furent capables d'annoncer la nouvelle avec la confiance de ce qu'ils avaient eux-même vu, afin que nous puissions accepter le témoignage rendu au Verbe et par conséquent croire en ce qu'ils ont contemplé et vérifié.
La croyance des apôtres dans le Christ ne relève pas seulement de la vue et du toucher, ils ont aussi bénéficié de deux autres facteurs qui ont élevé leur foi au niveau de la révélation et de la communion à la divine vérité. Le premier aspect est supérieur à la vue et au toucher. Le Christ "ouvrit [leur] intelligence pour comprendre les Écritures." Luc 24:45. Ce qui signifie connaître leur vérité. Bien sûr, ceci a été établi sur la base de la croyance par la vue.
Le second aspect les a élevés à un degré qui surpasse l'ouverture de l'intelligence. L' Esprit-Saint leur a été insufflé par le souffle de la bouche du Christ et ils en furent aussi emplis le jour de la Pentecôte, de telle manière que leur foi fut exaltée au niveau de la vérité divine et qu'ils y participèrent. Ce don suprême fut encore acquis grâce à leur croyance antérieure, elle même fondée sur ce qu'ils avaient vu de leurs yeux de chair.
Lorsque les disciples nous communiquèrent la foi en Christ, ils le firent à trois degrés: celui de la vue et du toucher; puis, celui de l'ouverture de l'esprit et de la révélation de la divine vérité dans la Parole1 vivante; et enfin celui de l'Esprit-Saint dans la communion à la divine vérité. C'est la communion spirituelle décrite par Saint Jean dans son premier épître: "Or notre communion est avec le Père et avec son Fils, Jésus-Christ " 1Jean 1:3.
Le Christ a conféré ces trois degrés de transmission à tous, non seulement pour qu'ils vivent en eux mais aussi pour qu'ils puissent nous les communiquer comme ils les reçurent, avec la même puissance et en toute gratuité: " le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs." Rom. 5:8.
Saint Jean l'apôtre écrit:" Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont palpé, — il s'agit de la parole de la vie (car la vie s'est manifestée, nous avons vu, nous rendons témoignage et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui s'est manifestée à nous) — ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, à vous aussi, pour que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or notre communion est avec le Père et avec son Fils, Jésus-Christ. Cela, nous, nous l'écrivons, pour que notre joie soit complète." Jean 1:1-4.
Aujourd'hui c'est le jour de la résurrection: cette communion à laquelle saint Jean nous exhorte, avec les apôtres, le Père et Son Fils Jésus-Christ et qui parachève notre vie est - je vous l'affirme - la même communion vécue par les apôtres le jour où le Christ ressuscité leur a été révélé et que: " dans leur joie, ils ne croyaient pas encore et qu'ils s'étonnaient..." Luc 24:31. C'est la même résurrection et celle même que Saint Pierre appelle la nouvelle naissance: "Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui, selon sa grande compassion, nous a fait naître de nouveau, par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts, pour une espérance vivante, pour un héritage impérissable, sans souillure, inaltérable, qui vous est réservé dans les cieux, à vous.. "1Pierre 1:3-4.
Saint Pierre nous présente la communication de la renaissance par le biais de la résurrection pour une renaissance personnelle. Elle prend place à travers le Verbe: "la Parole vivante de Dieu", car il la considère comme étant indépendante, vivante, avec le pouvoir de la vie éternelle, capable de donner la vie à quiconque vit par elle: " Vous êtes en effet nés de nouveau, non pas d'une semence périssable, mais d'une semence impérissable, par la parole vivante et permanente de Dieu." 1Pierre 1:23. Quelle merveille que Saint Pierre tout comme Saint Jean tiennent la Parole vivante pour la "semence de Dieu"! C'était la semence de vie éternelle par le pouvoir qu'elle a de la communiquer, dès lors qu'elle habitait le coeur. Elle donne la résurrection qui par sa nature divine ne pèche pas et plus encore ne le peut: "Quiconque est devenu enfant de Dieu cesse de pécher, car la puissance de vie de Dieu agit en lui ; puisque Dieu est son Père, il ne peut pas continuer à pécher." 1Jean 3:9.
De cette façon, celui qui est né de Dieu vit dans la résurrection, puisqu'il a vaincu le péché et la mort. Paul l'apôtre dit donc à ceux qui pèchent après qu'ils aient reçu la vie de la résurrection: "Sachons bien ceci : l'être humain que nous étions auparavant a été mis à mort avec le Christ sur la croix, afin que notre nature pécheresse soit détruite et que nous ne soyons plus les esclaves du péché." Rom 6:6. C'est comme si l'homme qui vit encore dans le péché voulait y asservir à nouveau son corps crucifié avec le Christ. "Le péché ne doit donc plus régner sur votre corps mortel pour vous faire obéir aux désirs de ce corps. "6:12.
Peut-être me demanderez vous: "Pourquoi je ne perçois pas ce nouvel homme qui est en moi? Pourquoi ne puis-je pas ressentir cette renaissance de la vie ou cette résurrection à laquelle nous participons tous?" Ma réponse serait que la résurrection, l'homme nouveau et la nouvelle création sont de nature céleste christique. Quand le Christ se releva d'entre les morts, tout le monde ne pouvait pas le voir. Le Christ naquit, mourut sur la Croix avec un corps empli d'attributs divins et de Lui nous avons été emplis. Il s'est élevé avec ce même corps qui prit alors la nature céleste invisible, et à Lui nous avons été unis. Il a choisit à qui Il devait se révéler ouvrant leurs yeux à la vérité divine afin qu'ils Le connaissent. Nous communions avec Lui en sa nature céleste, enfouie en nous d'une manière qui ne peut pas nous être révélée, ni à autrui. Paul explique: "Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu." Col. 3:3.
De nos jours on ne peut pas voir le Christ car sa vie est cachée en Dieu et en Lui nous aussi sommes dissimulés, il s'agit de notre nouvelle nature ou de l'homme nouveau qui vit dans la résurrection du Christ. C'est ce qu'affirme Saint Jean dans son premier épître: " Mes chers amis, nous sommes maintenant enfants de Dieu, mais ce que nous deviendrons n'est pas encore clairement révélé. Cependant, nous savons ceci : quand le Christ paraîtra, nous deviendrons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est." 1Jean 3:2. L'apôtre Paul le confirme: "Votre véritable vie, c'est le Christ, et quand il paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui en participant à sa gloire." Col.3:4.
La nature de Dieu ne peut être révélée maintenant sous aucune forme. Si nous participons à elle, alors cette loi s'applique à nous aussi. De même que le dit le Christ, la nouvelle création nous sépare du monde: " Je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs parce qu'ils n'appartiennent pas au monde, comme moi je n'appartiens pas au monde. Je ne te prie pas de les retirer du monde, mais de les garder du Mauvais." Jean 17: 14-15.
Un des traits les plus importants de l'homme nouveau c'est qu'il est une créature à l'image de Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité. Il lui est confié de suivre le commandement d'aimer Dieu et les autres avec loyauté, puisque l'homme nouveau est né de Dieu et que la nature de Dieu est amour. De surcroît cet amour est actif. Quiconque est doué de l'amour de Dieu doit en témoigner afin qu'il s'accroisse. Le don d'amour authentique constitue la vie du nouvel homme ainsi que ses oeuvres vertueuses. Dans le premier épître de Saint Jean on lit: "Quiconque aime est enfant de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour. " 1Jean 4:7-8. Ce verset est remarquable en ce qu'il révèle la source du mystère "naître de Dieu" : l'amour.
Un amour véritable et loyal, ainsi qu'un cœur entier témoignent immédiatement que celui qui les possède et né de Dieu, qu'il est nouvellement créé et d'une nature régénérée. L'amour certifie les enfants de Dieu et Saint Jean déclare que c'est de lui que procède la connaissance de Dieu. Cette connaissance est celle manifeste qui existe entre des amoureux. Saint Paul déclare: " N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? 1Cor. 9:1. "Vous avez certainement entendu parler de la mission dont Dieu, dans sa bonté, m'a chargé en votre faveur. Dieu m'a accordé une révélation pour me faire connaître son plan secret. J'ai écrit plus haut quelques mots à ce sujet et, en les lisant, vous pouvez comprendre à quel point je connais le secret qui concerne le Christ. Dans les temps passés, ce secret n'a pas été communiqué aux humains, mais Dieu l'a révélé maintenant par son Esprit à ses saints apôtres et prophètes. Voici ce secret : par le moyen de la Bonne Nouvelle, les non-Juifs sont destinés à recevoir avec les Juifs les biens que Dieu réserve à son peuple, ils sont membres du même corps et bénéficient eux aussi de la promesse que Dieu a faite en Jésus-Christ. Je suis devenu serviteur de la Bonne Nouvelle grâce à un don que Dieu, dans sa bonté, m'a accordé en agissant avec puissance." Eph. 3:2-7.
De nos jours, on peut constater que la plupart de ceux qui viennent au Christ avec ferveur et vigueur ne sont pas venus grâce aux enseignements et aux sermons mais par une réponse intime à l'invitation personnelle du Christ. Saint Jean élucide ce mystère: "Nous savons que le Fils de Dieu est venu et qu'il nous a donné l'intelligence nous permettant de reconnaître le Dieu véritable." 1Jean 5:20. Ici l'intelligence est la reconnaissance de la vérité et la mise en oeuvre de la nouvelle naissance de l'homme quand il pénètre la connaissance du Christ, l'aime et Lui est loyal sans avoir eu besoin qu'on le lui apprenne. Son intelligence lui donne une révélation intérieure du Christ et après quelques temps, il en arrive à connaître le Christ et à apprendre de Lui ce que bien d'autres ne savent pas.
Bien que ceci puisse nous réjouir, notre attention est aussi attirée sur la déficience de notre intelligence dont la vision est dominée par le monde et s'évanouit progressivement. Nous ne demeurons pas dans la nouvelle création que nous avons reçue par la résurrection du Christ, ceci en relation avec l'exhortation: " Vous avez été ramenés de la mort à la vie avec le Christ. Alors, recherchez les choses qui sont au ciel, là où le Christ siège à la droite de Dieu. Préoccupez-vous de ce qui est là-haut et non de ce qui est sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu." Col. 3:1-3.
Qu'en dirons-nous mes chers frères? Le trésor qui nous a été confié, qui a été déposé dans nos mains, qui nous a été transmis à travers le sang des martyrs et les épreuves des générations passées, nous sera complètement enlevé pour être donné à ceux qui sont Ses témoins loyaux. Parce que nous avons été élevés avec le Christ et que nous nous en sommes vantés mais n'avons pas été concernés, ou n'avons pas recherché ce qui est élevé.
***
(Droits d'auteur et propriété intellectuelle:
Père Matta El-Maskine (1919-2006) fut le Père spirituel du monastère de Saint Macaire, à Wadi El-Natroun en Egypte.
© Ce texte a été traduit de l'anglais au français par spiritualite-orthodoxe.net. Tous les droits d'auteur de cette traduction en français sont réservés au Monastère de Saint Macaire Le Grand, en Egypte. Merci de ne pas le reproduire sauf pour un usage privé.
L'article a été publié initialement par la revue mensuelle Saint Marc du monastère, et reproduit en anglais sur le site coptichymns.net.)
1Note de la traduction en français: le Verbe.
Les apparitions du Christ à ses apôtres après sa Résurrection, notamment celles du Cénacle, "toutes portes closes", posent le problème des propriétés du corps glorieux du Christ :
Jésus ressuscité établit avec ses disciples des rapports directs, à travers le toucher et le partage du repas. Il les invite par là à reconnaître qu'Il n'est pas un esprit, mais surtout que le corps ressuscité avec lequel Il se présente à eux EST LE MÊME qui a été martyrisé et crucifié puisqu'Il porte encore les traces de sa passion.
Ce corps authentique et réel possède pourtant en même temps les propriétés nouvelles d'un corps glorieux : Il n'est plus situé dans l'espace et le temps, mais peut se rendre présent à sa guise où et quand Il veut, car son humanité ne peut plus être retenue sur terre et n'appartient plus qu'au domaine divin du Père.
Pour cette raison aussi, Jésus ressuscité est souverainement libre d'apparaître comme Il veut : sous l'apparence d'un jardinier (Jn 20, 14-15) ou "sous d'autres traits" (Mc 16, 12) que ceux qui étaient familiers aux disciples, afin précisément de susciter leur foi.
(CEC 645)
1 - Jésus ne peut plus souffrir : c'est l'impassibilité.
2 - Son corps rayonne, reflète, toute la gloire de son âme : c'est la clarté.
3 - Il peut se déplacer instantanément d'un point à un autre avec la rapidité de la pensée : c'est l'agilité.
4 - Il peut passer à travers les obstacles sans éprouver la moindre résistance : c'est la subtilité.
C'est ainsi qu'Il sortit du tombeau à travers la pierre scellée (Mc 16, 3-8 ; Lc 24, 2-3 ; Jn 20, 1-10), et qu'Il entra au Cénacle "toutes portes closes". (Jn 20, 19)
La Résurrection du Christ ne fut pas un retour à la vie terrestre, comme ce fut le cas pour les résurrections qu'Il avait accomplies avant Pâques : la fille de Jaïre, le jeune homme de Naïm, Lazare… A un certain moment, ils mourront de nouveau.
La Résurrection du Christ est essentiellement différente. Dans son corps ressuscité, Il passe de l'état de mort à une autre vie au-delà du temps et de l'espace.
Le corps de Jésus est, dans la Résurrection, rempli de la puissance du Saint-Esprit ; Il participe à la vie divine dans l'état de sa gloire, si bien que saint Paul peut dire du Christ qu'Il est "l'homme céleste" (1 Co 15, 35-50) (CEC 646)
Le corps du Christ a été restauré par sa Résurrection : il s'agit bien d'un vrai corps, et non d'une apparence de corps.
Notre Seigneur en donne la preuve en montrant ses plaies à ses apôtres, en invitant Thomas l'incrédule à les toucher, en leur demandant quelque chose à manger, non pas qu'il ait eu faim, mais pour les convaincre qu'il n'était pas un fantôme.
…comme le sont les nôtres actuellement.
Jésus n'a pas besoin d'ouvrir la porte du Cénacle pour entrer, tout comme il est sorti du tombeau malgré la très grande pierre qui en bouchait l'entrée :
ce n'est qu'ensuite que cette pierre a été déplacée par les Anges, pour montrer le tombeau vide aux gardes, aux adversaires du Christ, et aux saintes femmes. (Mt 28, 2-8)
Ces perfections sont le fruit des mérites du Christ et seront appliquées à tous ceux qui auront suivi fidèlement le Christ au cours de leur vie terrestre. Ce sont :
L'impassibilité :
Il ressuscite dans l'incorruptibilité (1 Co 15, 43), en étant préservé de toute espèce de mal, de douleur, de fatigue, de souffrance.
La clarté :
Il ressuscite dans la gloire (1 Co 15, 43), et rayonne d'un éclat lumineux par rejaillissement de la béatitude de l'âme sur le corps : nous en avons un "avant-goût" dans le récit de la Transfiguration, où Jésus, avant sa Passion, a montré quelques instants à ses apôtres la gloire qu'il cachait habituellement. (Mt 17, 1-9)
L'agilité :
Il ressuscite dans la force (1 Co 15, 43) : le corps est apte à se mouvoir sans effort au gré de l'âme, sans tenir compte des distances ou des obstacles. Il est aussi agile que la pensée.
La subtilité :
Il ressuscite spirituel (1 Co 15, 44) : le corps est pleinement soumis à l'âme, toujours prêt à la servir et à lui obéir, c'est-à-dire toujours prêt à se tourner vers les choses de Dieu. C'est pourquoi cette propriété est dite encore "qualité de spiritualité".
Ces qualités sont propres aux corps glorieux et sont destinées à tous ceux qui, à la suite et à la ressemblance de Jésus, ressusciteront pour la gloire du Ciel.
Nous sommes appelés à posséder dans l’éternité un corps glorieux semblable à celui de Jésus après sa Résurrection :
Le Seigneur transformera notre corps de misère en un corps semblable à son corps de gloire....
(Ph 3, .20)
Dès le début, la foi chrétienne en la résurrection a rencontré incompréhension et opposition. "Sur aucun point de la foi chrétienne ne rencontre plus de contradiction que sur la résurrection de la chair". (saint Augustin)
Il est très communément accepté qu'après la mort, la vie de la personne humaine continue d'une façon spirituelle. Mais comment croire que ce corps si manifestement mortel puisse ressusciter à la vie éternelle ? (CEC 996)
(Au sujet de la résurrection des morts, voir tout le chapitre 15 de la 1ère épître aux Corinthiens)
Qui ressuscitera ? Tous les hommes qui sont morts : Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal, pour la damnation. (Jn 5, 29 – cf Dn 12, 2)
Comment ? Le Christ est ressuscité avec son propre corps : Regardez mes mains et mes pieds, c'est bien Moi (Lc 24, 39) ; mais Il n'est pas revenu à une vie terrestre.
De même, en Lui, tous ressusciteront avec leur propre corps, qu'ils ont maintenant, mais ce corps sera transfiguré en corps de gloire (Ph 3, 21), en corps spirituel (1 Co 15, 44)…
Ce "comment" dépasse notre imagination et notre entendement : il n'est accessible que dans la foi. Mais notre participation à l'Eucharistie nous donne déjà un avant-goût de la transfiguration de notre corps par le Christ. (CEC 998-1000)
Rendons grâces à Dieu le Père, qui nous a rendus dignes d'avoir part,
dans la lumière, à l'héritage du peuple saint.
Il nous a arrachés au pouvoir des ténèbres,
et transférés dans le royaume de son Fils bien-aimé. (Col 1, 12-14)
(Source:"Prière en famille"
Par Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église
Homélie 25 sur l'Evangile ; PL 76, 1188-1196 (trad. coll. Icthus 10, p. 296s)
Il t'appelle par ton nom
« Si c'est toi qui l'as emporté... »
Comme si Marie lui avait déjà dit ce qui faisait couler ses pleurs ! Elle parle de « lui », sans avoir prononcé son nom.
Tel est le trait de l'amour : toujours plein de ce qu'on aime, on croit que tous les autres en sont également occupés...
Marie imagine peu qu'on puisse ignorer le sujet de son immense détresse.
Jésus lui dit :
-« Marie ! »
Il l'appelait tout à l'heure d'un nom commun à tout son sexe, « Femme », et ne se laissait pas encore reconnaître.
Il l'appelle à présent par son nom propre, comme s'il lui disait sans plus de détours :
-« Reconnais celui qui te reconnaît. »
Dieu disait de même à Moïse, l'homme parfait :
-« Je te connais par ton nom » (Ex 33,12).
-« Homme » est le nom commun à tous, mais « Moïse » est son nom personnel, et le Seigneur lui dit fort bien qu'il le connaît par son nom et semble lui déclarer :
-« Je ne te connais pas comme l'ensemble des hommes, je te connais personnellement. »
Ainsi, appelée par son nom, Marie reconnaît son créateur, et aussitôt elle lui répond :
-« Rabbouni », c'est-à-dire, Maître.
Car c'était lui qu'elle cherchait au-dehors, mais c'était lui qui lui demandait de le chercher au-dedans...
« Marie de Magdala s'en va donc annoncer aux disciples : j'ai vu le Seigneur et voilà ce qu'il m'a dit. »
Le péché des hommes quitte ici le cœur d'où il était issu.
Car c'est une femme qui, au paradis, tendit à l'homme le fruit de la mort ; c'est une femme qui, au tombeau, annonce la vie aux hommes et rapporte les paroles de celui qui vivifie.
Par Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église .Sermon 81 ; PL 52, 427 (trad. Quéré, coll. Icthus, vol. 10, p. 271 rev.)
« Lui-même était là au milieu d'eux, et il leur dit : '' La paix soit avec vous '' »
La Judée en rébellion avait chassé la paix de la terre et jeté l'univers dans son chaos primordial.
Chez les disciples aussi, la guerre sévissait ; la foi et le doute se donnaient des assauts furieux.
Leurs cœurs, où la tempête faisait rage, ne pouvaient trouver nul havre de paix, nul port calme.
A ce spectacle, le Christ qui sonde les cœurs, qui commande aux vents, qui maîtrise les tempêtes et d'un simple signe change l'orage en un ciel serein, les a raffermis de sa paix en disant :
-« La paix soit avec vous ! C'est moi ; ne craignez rien. C'est moi, le crucifié, le mort, l'enseveli.
C'est moi, votre Dieu devenu pour vous homme.
C'est moi. Non pas un esprit revêtu d'un corps, mais la vérité même faite homme.
C'est moi, vivant entre les morts, venu du ciel au cœur des enfers.
C'est moi que la mort a fui, que les enfers ont redouté.
Dans son effroi, l'enfer m'a proclamé Dieu.
N'aie pas peur, Pierre, toi qui m'as renié, ni toi Jean, toi qui as pris la fuite, ni vous tous qui m'avez abandonné, qui n'avez songé qu'à me trahir, qui ne croyez pas encore en moi, alors même que vous me voyez
. N'ayez pas peur, c'est bien moi.
Je vous ai appelés par la grâce, je vous ai choisis par le pardon, je vous ai soutenus de ma compassion, je vous ai portés en mon amour, et je vous prends aujourd'hui, par ma seule bonté. »
Prière de Saint Hippolyte de Rome
« Oui, le Christ est ressuscité des morts » :
« Ô Joie universelle, Honneur, Festin, Délices :
les ténèbres de la mort sont dissipés, la vie à tous est rendue, les portes des cieux se sont ouvertes.
Dieu est devenu homme, et l’homme est devenu Dieu.
Il a rompu l’emprise de l’enfer et les barrières qui retenaient Adam.
Le peuple des enfers est ressuscité des morts pour dire à la terre que les promesses sont accomplies.
Et les chants furent rendus à la terre…
Tous, entrez dans la joie de votre Maître : premiers et seconds, recevez la récompense, riches et pauvres, chantez en chœur, abstinents et oisifs, fêtez ce jour, que vous jeûniez ou non, réjouissez-vous aujourd’hui !
Le festin est prêt, venez donc tous !
Le veau gras est servi, tous seront rassasiés.
Mangez avec délices au banquet de la foi et venez puiser aux richesses de la bonté.
Que nul ne pleure sa pauvreté :
à tous le Royaume est ouvert ; que nul ne déplore ses péchés : le Pardon s’est levé du tombeau ; que nul ne craigne plus la mort.
Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon ?
Le Christ est ressuscité et tu as été terrassée.
Le Christ est ressuscité et les démons sont tombés.
Le Christ est ressuscité et les anges sont dans l’allégresse. Le Christ est ressuscité et tous les morts quittent le tombeau.
Oui, le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui dorment.
À Lui, Gloire et Puissance à jamais.
Amen. »
(Saint Hippolyte de Rome (170-235))
Seigneur Jésus Ressuscité,
Par ta vie, ta mort et ta résurrection,
Tu as saisi la main de l’homme et de la femme
Pour les arracher à leur détresse et les entraîner vers le Père,
Dans la force de l’Esprit Saint.
Tu es toujours avec nous jusqu’à la fin des temps.
Nous croyons en ta présence, invisible et réelle,
Silencieuse et efficace.
Tu pardonnes nos faiblesses, renouvelles notre confiance.
Envoie sur nous ton Esprit Saint !
Qu’il nous apprenne
A te chercher, comme Marie Madeleine, par ce que nous t’aimons,
Et souffrir quand nous te délaissons ;
A te trouver dans les Écritures, comme les disciples d’Emmaüs,
Et te recevoir comme pain rompu pour notre Vie ;
A te redire que nous t’aimons, comme Pierre,
Chaque fois que nous avons peur de reconnaître,
Devant les autres, ton influence sur nous.
Que ton Esprit nous communique un souffle de Résurrection
De pardon, de guérison et de communion
En faveur de tout homme et de tout peuple,
Avec priorité au service des plus méprisés et des plus oubliés.
Arrache nous à nos instincts de mort et d’agressivité,
A nos tentations de désespérer ou capituler devant le mal.
Fais de ton Église une communauté vivant de l’Amour et de l’espérance.
Avec ceux qui te cherchent même sans te nommer,
Toi, le vivant qui fait vivre pour les siècles des siècles.
(D’après Monseigneur Jean Charles THOMAS.)
Ce matin, j’ai le cœur plein de belles pensées :
c’est à la gloire du Sauveur ressuscité.
Je voudrais avoir la plume d’un grand écrivain.
Mon Sauveur, tu es la réussite de l’humanité;
ta Parole proclamée est pleine de Vie;
le Père l’a confirmée pour l’éternité.
Ta victoire sur le mal est assurée;
tu es entré au cœur de la Trinité;
de là tu continues de lutter avec nous
pour que triomphent peu à peu sur la terre,
la vérité et l’amour que tu as annoncés.
Grâce à toi, le Malin désespère de vaincre,
car tu restes présent à chaque enfant du Père;
tu rends vaines ses attaques
en tous les gens qui comptent sur toi.
Mon Dieu Sauveur, tu règnes éternellement,
tu nous distribues la droiture, la vérité et l’amour :
c’est pour cela que le Père t’a fait revivre
comme Premier-né parmi les morts.
La gloire qui t’enveloppe est séduisante;
elle attire comme le parfum le plus doux,
comme la musique la plus mélodieuse.
Marie, ta mère, se tient à tes côtés
pour t’offrir l’amour de ses enfants.
Ant. Nous te louons, nouvelle Jérusalem !
Que toute l’humanité écoute attentivement
si elle veut se lier d’amour avec son Sauveur.
Qu’elle cesse de vouloir se sauver seule
et consente à le séduire avec ses pauvretés.
Il t’offre son salut : accueille-le tel que donné.
Tout le monde s’émerveillera devant toi
et t’entourera comme un cadeau du Père.
Découvre tes richesses intérieures
déjà construites en toi par le Père.
Tu fais route vers lui
au milieu de la foule des enfants du Père
qui marchent avec toi comme un cortège
à la rencontre du Sauveur universel.
Après toi viendront d’autres pauvres
qu’accompagnera aussi le Ressuscité.
Tous vos noms de chaque âge seront inscrits
dans le livre glorieux de tous les SAUVÉS.
Soirée
o Saint-Marc 15: 37 – 47 :
o 16: 1 – 8 :
o
Matin
o Saint-Marc 16: 9-18 :
o
Avant le Saint Qurbana
o Exode 14: 26-31 :
o
o Josué 6: 6 à 21 :
o
o Sagesse 1: 1-16 :
o
· Saint Qurbana
·
o Actes 13 26-39 :
o
o Ephésiens 6 10-20 :
o
o Saint-Marc 8 11-21 :
o
Prière de Saint Hippolyte de Rome
« Oui, le Christ est ressuscité des morts » :
« Ô Joie universelle, Honneur, Festin, Délices :
les ténèbres de la mort sont dissipés, la vie à tous est rendue, les portes des cieux se sont ouvertes.
Dieu est devenu homme, et l’homme est devenu Dieu.
Il a rompu l’emprise de l’enfer et les barrières qui retenaient Adam.
Le peuple des enfers est ressuscité des morts pour dire à la terre que les promesses sont accomplies.
Et les chants furent rendus à la terre…
Tous, entrez dans la joie de votre Maître : premiers et seconds, recevez la récompense, riches et pauvres, chantez en chœur, abstinents et oisifs, fêtez ce jour, que vous jeûniez ou non, réjouissez-vous aujourd’hui !
Le festin est prêt, venez donc tous !
Le veau gras est servi, tous seront rassasiés.
Mangez avec délices au banquet de la foi et venez puiser aux richesses de la bonté.
Que nul ne pleure sa pauvreté :
à tous le Royaume est ouvert ; que nul ne déplore ses péchés : le Pardon s’est levé du tombeau ; que nul ne craigne plus la mort.
Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon ?
Le Christ est ressuscité et tu as été terrassée.
Le Christ est ressuscité et les démons sont tombés.
Le Christ est ressuscité et les anges sont dans l’allégresse. Le Christ est ressuscité et tous les morts quittent le tombeau.
Oui, le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui dorment.
À Lui, Gloire et Puissance à jamais.
Amen. »
(Saint Hippolyte de Rome (170-235))
+++
Seigneur Jésus Ressuscité,
Par ta vie, ta mort et ta résurrection,
Tu as saisi la main de l’homme et de la femme
Pour les arracher à leur détresse et les entraîner vers le Père,
Dans la force de l’Esprit Saint.
Tu es toujours avec nous jusqu’à la fin des temps.
Nous croyons en ta présence, invisible et réelle,
Silencieuse et efficace.
Tu pardonnes nos faiblesses, renouvelles notre confiance.
Envoie sur nous ton Esprit Saint !
Qu’il nous apprenne
A te chercher, comme Marie Madeleine, par ce que nous t’aimons,
Et souffrir quand nous te délaissons ;
A te trouver dans les Écritures, comme les disciples d’Emmaüs,
Et te recevoir comme pain rompu pour notre Vie ;
A te redire que nous t’aimons, comme Pierre,
Chaque fois que nous avons peur de reconnaître,
Devant les autres, ton influence sur nous.
Que ton Esprit nous communique un souffle de Résurrection
De pardon, de guérison et de communion
En faveur de tout homme et de tout peuple,
Avec priorité au service des plus méprisés et des plus oubliés.
Arrache nous à nos instincts de mort et d’agressivité,
A nos tentations de désespérer ou capituler devant le mal.
Fais de ton Église une communauté vivant de l’Amour et de l’espérance.
Avec ceux qui te cherchent même sans te nommer,
Toi, le vivant qui fait vivre pour les siècles des siècles.
(D’après Monseigneur Jean Charles THOMAS.)
Par Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église .Sermon 81 ; PL 52, 427 (trad. Quéré, coll. Icthus, vol. 10, p. 271 rev.)
« Lui-même était là au milieu d'eux, et il leur dit : '' La paix soit avec vous '' »
La Judée en rébellion avait chassé la paix de la terre et jeté l'univers dans son chaos primordial.
Chez les disciples aussi, la guerre sévissait ; la foi et le doute se donnaient des assauts furieux.
Leurs cœurs, où la tempête faisait rage, ne pouvaient trouver nul havre de paix, nul port calme.
A ce spectacle, le Christ qui sonde les cœurs, qui commande aux vents, qui maîtrise les tempêtes et d'un simple signe change l'orage en un ciel serein, les a raffermis de sa paix en disant :
-« La paix soit avec vous ! C'est moi ; ne craignez rien. C'est moi, le crucifié, le mort, l'enseveli.
C'est moi, votre Dieu devenu pour vous homme.
C'est moi. Non pas un esprit revêtu d'un corps, mais la vérité même faite homme.
C'est moi, vivant entre les morts, venu du ciel au cœur des enfers.
C'est moi que la mort a fui, que les enfers ont redouté.
Dans son effroi, l'enfer m'a proclamé Dieu.
N'aie pas peur, Pierre, toi qui m'as renié, ni toi Jean, toi qui as pris la fuite, ni vous tous qui m'avez abandonné, qui n'avez songé qu'à me trahir, qui ne croyez pas encore en moi, alors même que vous me voyez
. N'ayez pas peur, c'est bien moi.
Je vous ai appelés par la grâce, je vous ai choisis par le pardon, je vous ai soutenus de ma compassion, je vous ai portés en mon amour, et je vous prends aujourd'hui, par ma seule bonté. »
Par Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église
Homélie 25 sur l'Evangile ; PL 76, 1188-1196 (trad. coll. Icthus 10, p. 296s)
Il t'appelle par ton nom
« Si c'est toi qui l'as emporté... »
Comme si Marie lui avait déjà dit ce qui faisait couler ses pleurs ! Elle parle de « lui », sans avoir prononcé son nom.
Tel est le trait de l'amour : toujours plein de ce qu'on aime, on croit que tous les autres en sont également occupés...
Marie imagine peu qu'on puisse ignorer le sujet de son immense détresse.
Jésus lui dit :
-« Marie ! »
Il l'appelait tout à l'heure d'un nom commun à tout son sexe, « Femme », et ne se laissait pas encore reconnaître.
Il l'appelle à présent par son nom propre, comme s'il lui disait sans plus de détours :
-« Reconnais celui qui te reconnaît. »
Dieu disait de même à Moïse, l'homme parfait :
-« Je te connais par ton nom » (Ex 33,12).
-« Homme » est le nom commun à tous, mais « Moïse » est son nom personnel, et le Seigneur lui dit fort bien qu'il le connaît par son nom et semble lui déclarer :
-« Je ne te connais pas comme l'ensemble des hommes, je te connais personnellement. »
Ainsi, appelée par son nom, Marie reconnaît son créateur, et aussitôt elle lui répond :
-« Rabbouni », c'est-à-dire, Maître.
Car c'était lui qu'elle cherchait au-dehors, mais c'était lui qui lui demandait de le chercher au-dedans...
« Marie de Magdala s'en va donc annoncer aux disciples : j'ai vu le Seigneur et voilà ce qu'il m'a dit. »
Le péché des hommes quitte ici le cœur d'où il était issu.
Car c'est une femme qui, au paradis, tendit à l'homme le fruit de la mort ; c'est une femme qui, au tombeau, annonce la vie aux hommes et rapporte les paroles de celui qui vivifie.
Ce matin, j’ai le cœur plein de belles pensées :
c’est à la gloire du Sauveur ressuscité.
Je voudrais avoir la plume d’un grand écrivain.
Mon Sauveur, tu es la réussite de l’humanité;
ta Parole proclamée est pleine de Vie;
le Père l’a confirmée pour l’éternité.
Ta victoire sur le mal est assurée;
tu es entré au cœur de la Trinité;
de là tu continues de lutter avec nous
pour que triomphent peu à peu sur la terre,
la vérité et l’amour que tu as annoncés.
Grâce à toi, le Malin désespère de vaincre,
car tu restes présent à chaque enfant du Père;
tu rends vaines ses attaques
en tous les gens qui comptent sur toi.
Mon Dieu Sauveur, tu règnes éternellement,
tu nous distribues la droiture, la vérité et l’amour :
c’est pour cela que le Père t’a fait revivre
comme Premier-né parmi les morts.
La gloire qui t’enveloppe est séduisante;
elle attire comme le parfum le plus doux,
comme la musique la plus mélodieuse.
Marie, ta mère, se tient à tes côtés
pour t’offrir l’amour de ses enfants.
Ant. Nous te louons, nouvelle Jérusalem !
Que toute l’humanité écoute attentivement
si elle veut se lier d’amour avec son Sauveur.
Qu’elle cesse de vouloir se sauver seule
et consente à le séduire avec ses pauvretés.
Il t’offre son salut : accueille-le tel que donné.
Tout le monde s’émerveillera devant toi
et t’entourera comme un cadeau du Père.
Découvre tes richesses intérieures
déjà construites en toi par le Père.
Tu fais route vers lui
au milieu de la foule des enfants du Père
qui marchent avec toi comme un cortège
à la rencontre du Sauveur universel.
Après toi viendront d’autres pauvres
qu’accompagnera aussi le Ressuscité.
Tous vos noms de chaque âge seront inscrits
dans le livre glorieux de tous les SAUVÉS.