Blessed the one who always keeps the memory of God in himself, he will be wholly like an Angel from heaven upon earth, ministering to the Lord with fear and love.' (St. Ephrem of Syria)
Livre d'Isaïe 58,1-9.
Voici ce que dit le Seigneur Dieu : crie à plein gosier, ne t'épargne point, élève ta voix comme une trompette, et dénonce à mon peuple son iniquité, à la maison de Jacob ses péchés.
Ils me cherchent chaque jour, et ils veulent connaître mes voies, comme une nation qui aurait pratiqué la justice, et n'aurait pas abandonné le commandement de son Dieu. Ils me demandent des jugements justes, ils voudraient que Dieu soit proche.
"Que nous sert de jeûner, si vous ne le voyez pas, d'humilier notre âme, si vous n'y prenez pas garde ?" - Au jour de votre jeûne, vous faites vos affaires et vous pressez au travail tous vos mercenaires.
Voici, c'est en vous disputant et vous querellant que vous jeûnez ; jusqu'à frapper du poing méchamment ! Vous ne jeûnez pas, en ce jour, de manière à faire écouter votre voix en haut.
Est-ce à un jeûne pareil que je prends plaisir ? Est-ce là un jour où l'homme humilie son âme ? Courber la tête comme un jonc, se coucher sur le sac et la cendre est-ce là ce que tu appelles un jeûne, un jour agréable à Yahweh ?
Le jeûne que je choisis ne consiste-t-il pas en ceci : détacher les chaînes injustes, délier les nœuds du joug, renvoyer libres les opprimés, briser toute espèce de joug ?
Ne consiste-t-il pas à rompre ton pain à celui qui a faim, à recueillir chez toi les malheureux sans asile ; si tu vois un homme nu, à le couvrir, à ne point te détourner de ta propre chair ?
Alors ta lumière poindra comme l'aurore, et ta guérison germera promptement ; ta justice marchera devant toi ; la gloire de Yahweh sera ton arrière garde.
Alors tu appelleras, et Yahweh répondra; tu crieras, et il dira : "Me voici !" Si tu bannis du milieu de toi le joug, le geste menaçant, les discours injurieux;
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5,43-48.6,1-4.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi.
Et moi je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin que vous deveniez enfants de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et descendre la pluie sur les justes et sur les injustes.
Si en effet vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.
Gardez-vous de pratiquer votre justice aux regards des hommes pour être vus d'eux ; autrement, vous n'avez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux.
Quand donc tu fais l'aumône, ne fais pas sonner de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les hommes ; en vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense.
Pour toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta main droite,
afin que ton aumône soit dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
Par Saint Césaire d'Arles
(470-543), moine et évêque
Sermons au peuple, n° 37 ; SC 243 (trad. cf SC p. 231 s)
L'un de vous dira :
« Je ne peux pas du tout aimer mes ennemis. »
Partout dans les Saintes Écritures, Dieu t'a dit que tu le peux ; et toi, tu réponds au contraire que tu ne peux pas ?
Réfléchis maintenant : qui doit-on croire, Dieu ou toi ?
Puisque celui qui est la Vérité même ne peut pas mentir, que la faiblesse humaine abandonne désormais ses excuses futiles.
Celui qui est juste n'a pas pu commander quelque chose d'impossible, et celui qui est miséricordieux ne condamnera pas un homme pour ce qu'il n'a pas pu éviter. Pourquoi donc nos faux-fuyants ?
Personne ne sait mieux ce que nous pouvons faire que celui qui nous a donné de pouvoir.
Tant d'hommes, de femmes, d'enfants, de jeunes filles si délicates ont supporté pour le Christ les flammes, le feu, le glaive et les bêtes sauvages de façon imperturbable, et nous, nous disons que nous ne pouvons pas supporter les insultes des gens stupides ?...
En effet, si seuls les bons doivent être aimés, que dire de la conduite de notre Dieu dont il est écrit :
« Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique » ?
(Jn 3,16)
Car quel bien est-ce que le monde avait fait pour que Dieu l'aime ainsi ?
Le Christ notre Seigneur a trouvé tous les hommes non seulement mauvais, mais même morts à cause du péché originel ; et cependant…
« il nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous »
(Ep 5,2).
En agissant ainsi, il a aimé même ceux qui ne l'aimaient pas, comme l'apôtre Paul le dit aussi :
« Le Christ est mort pour les coupables »
(Rm 5,6).
Et dans sa miséricorde inexprimable il a donné cet exemple au genre humain tout entier, disant :
« Apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur »
(Mt 11,29).
« Le Carême est un temps où nous revivons la Passion du Christ.
Que ce ne soit pas seulement un temps où nos sentiments s'élèvent, mais aussi un changement, fruit de la coopération avec la grâce de Dieu, dans de véritables sacrifices de soi.
Pour être authentique, un sacrifice doit coûter ; il doit blesser ; il doit nous dépouiller de nous-même.
Vivons la Passion du Christ jour après jour. »
Bse Mère Teresa (1910-1997), Jésus Celui qu'on invoque (Troisième mois n°14), Traduit de l'anglais par Françoise Champenois-Laroche, Nouvelle Cité, Paris, 1988.
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The Lenten Journey- 5
(Gems from the fathers, the Great Lent prayers for contemplation and lectionary)
A) Gems from the holy fathers:
The ‘harp of the Holy Spirit’–St. Ephraim presents a petrifying (yet contemplative) conversation between Death and satan.
“I heard Death and Satan, loudly disputing, which was the stronger among the two against humanity;
Death: "Only those who want to, O Evil One, listen to you: but to me, they come whether they will or not.”
Satan: “You just employ brute force, O Death, whereas I use traps and cunning snares”.
Death: “Hear, O Evil One, that who so is subtle breaks off your yoke: but none is there that is able to escape my yoke.”
Satan: “You; Death, exercise your strength with the sick but I am stronger with those who are well”.
Death: “Of me, all men are afraid as of a lord: but as for you, they hate you as the Evil One.”
Satan: “O Death, they hate your name, and also your work: my name they hate but my delights they greatly love…… Though I dislike penitents, I give place for repentance: you cut off hope from the sinner who dies in his sin.”
Death: “It was because of you, that at first his hope was cut off: for he whom you have not caused to sin dies happily.”
Blessed is He who raised against each other, those cursed servants: that we might see them as they have seen us and mocked at us.” – St Ephraim the Syrian
(Excerpts (and adapted) from the Nisibene Hymns –‘Concerning Satan and Death’)
B) Great Lent prayers for contemplation:
“My Lord, let not the evil one mock at me in Gehenna saying: “Behold I have deceived you and you have descended with me into Sheol”. Christ, full of mercy, deliver me from him; according to Your will, Lord, lead me. May Your cross be a weapon for me at the terrible crossing and with it may I conquer the enemy and all his power” (Qolo, Friday Third hour)
C) Lectionary for the first Friday of the Great Lent:
Evening: St. Matthew 5: 17 – 26
Morning: Ezekiel 18: 20-32; Hosea 4:1-11; Deuteronomy 6: 1- 13; Isaiah 1:1-9
St. James 3: 13– 4: 5; Romans 3:9-26; St. Matthew 5: 27-37
Wishing a blessed season of fasting and repentance!
SAINT MELECE D'ANTIOCHE, QUI ÊTES-VOUS
Luminaire de l'Orthodoxie et modèle de vie évangélique, homme de paix et de réconciliation, Saint Mélèce fut un des principaux artisans de la restauration de l'unité de l'Eglise qui, malgré les décisions du Concile de Nicée (325), continua d'être douloureusement déchirée pendant tout le IVe siècle par les séquelles de l'hérésie d'Arius.
Issu d'une noble famille de Mélitène, en Petite Arménie, il devint un Prêtre honoré de tous pour sa vaste culture et sa vertu. Son application à l'observance rigoureuse des commandements de Dieu avait fait de lui un digne réceptacle du Saint-Esprit et une source de charité qui procurait la paix, la joie et la sérénité à ceux qui l'approchaient.
Humble de coeur, doux comme David, sage comme Salomon, doté par Dieu d'une autorité spirituelle semblable à celle de Moïse, il enseignait la vraie doctrine avec mesure et pondération, de manière à rallier toutes les brebis du Christ dispersées dans d'innombrables partis. La douceur de son visage, délivré des passions, et l'attrait de son sourire étaient la preuve qu'il était l'authentique porte-parole de la vérité.
D'abord élu Evêque de Sébaste, après la déposition d'Eustathe (358), il y avait trouvé un peuple indiscipliné et divisé par les factions, c'est pourquoi il fut bientôt obligé d'abandonner son siège pour se rendre à Bérée (Alep), en Syrie, sans pour cela se désintéresser des affaires de son Eglise.
Après la déposition de l'arien Eudoxe, qui allait un peu plus tard usurper le siège de Constantinople, Mélèce fut élu Archevêque d'Antioche, la plus grande métropole de l'Orient, qui se trouvait dans un état déplorable depuis l'exil de St Eustathe1.
Mélèce avait réuni tous les suffrages, car les ariens de différentes tendances, croyant qu'il était favorable à leur erreur, espéraient gagner par lui tout l'Orient; et les Orthodoxes, constatant ses vertus, avaient confiance qu'elles ne pouvaient être que l'expression de la pureté de sa foi.
Réconciliant donc tout le peuple par sa présence, le nouvel évêque fut accueilli dans la ville par la foule en liesse, y compris juifs et païens, comme une véritable image vivante du Christ.
L'intronisation eut lieu en présence de l'empereur Constance, favorable aux ariens, qui proposa avec fourberie à Mélèce et à d'autres Evêques de commenter au peuple le verset de l'Ecriture si controversé, que les ariens utilisaient pour nier la consubstantialité du Fils de Dieu :
« Le Seigneur m'a créé au commencement de ses voies... »
(Prov. 8:22).
Prenant la parole après l'arien extrémiste Georges et le confus Acace de Césarée, Mélèce exposa avec clarté la vraie doctrine de l'Eglise. Il fut salué par les applaudissements des Orthodoxes, à la confusion des ariens qui constataient l'échec de leurs espérances.
L'Archidiacre, un arien notoire, eut même l'audace de se précipiter sur le prélat pour lui fermer la bouche de la main; mais Mélèce tendit alors sa main vers le peuple et joignit trois doigts puis en replia deux, afin de montrer que les trois Personnes de la Sainte Trinité sont égales en nature et ne font qu'un seul Dieu.
Les ariens, furieux de leur échec, commencèrent aussitôt à comploter contre le nouvel Evêque et convainquirent l'empereur de l'exiler à Mélitène pour mettre à sa place un sectateur d'Arius.
Mais le peuple lui portait déjà une telle affection qu'il tenta de lyncher l'officier qui venait arrêter Mélèce. Le Saint lui sauva la vie en le couvrant de son manteau, enseignant ainsi à tous la magnanimité à l'égard de nos ennemis.
Ses partisans se rendaient en foule jusqu'en Arménie pour rendre visite au prélat en exil et pour entendre son enseignement. A Antioche, les Orthodoxes donnaient son nom à leurs enfants, peignaient son image sur les murs de leurs maisons et se comportaient comme s'il était présent, sans accepter de communier avec l'intrus.
La mort ayant frappé l'empereur hérétique d'un juste châtiment (361), son successeur, Julien l'Apostat, publia un édit permettant le libre exercice de toutes les religions dans l'Empire, dans le but de préparer la restauration du paganisme. Mélèce put donc regagner son siège épiscopal, avec tous les autres Evêques Orthodoxes qui avaient été exilés par Constance.
La Population Orthodoxe se précipita comme un seul homme à la rencontre de son Evêque pour lui baiser les mains et les pieds, comme une vivante Icône du Seigneur, et recevoir au contact de ce corps porteur du Saint-Esprit, la bénédiction de Dieu.
Sa vue seule était suffisante pour instruire le peuple sur toutes les vertus évangéliques, et le son de sa voix faisait clairement résonner la doctrine de la vérité. Une fois passée cette réception enthousiaste, Mélèce constata que les Orthodoxes de la cité étaient eux-mêmes divisés.
Les uns lui étaient restés fidèles, mais les autres, mettant en doute la validité de son élection à laquelle avaient participé des ariens, et, étant restés étroitement attachés à la lettre du Concile de Nicée ainsi qu'à la mémoire de Saint Eustathe, ils refusaient de l'accepter comme Evêque légitime et firent élire le Prêtre Paulin.
Ce schisme, soutenu par les occidentaux, au sein même de l'Eglise Orthodoxe, au moment où la plus grande solidarité était nécessaire, dura quatre-vingt-cinq ans, jusqu'en 485, et retarda lamentablement la victoire de l'Orthodoxie sur l'hérésie arienne, malgré les tentatives patientes de St Basile pour convaincre les Evêques d'Occident, par l'entremise de St Athanase, de rentrer en communion avec Mélèce.
Le Saint Patriarche essaya, quant à lui, de collaborer charitablement avec Paulin et de fortifier son peuple dans la Vraie Foi pour résister à la menace grandissante de la persécution païenne de Julien.
Ayant renvoyé le Saint en exil, l'empereur ne tarda pas à mourir, laissant le trône au pieux Jovien qui rappela Mélèce et les autres Evêques exilés.
L'empereur orthodoxe étant subitement décédé au bout de huit mois seulement de règne (364), le pouvoir tomba entre les mains de Valens, partisan fanatique du parti arien et cruel persécuteur des Orthodoxes.
Mélèce dut prendre le chemin de l'exil pour la troisième fois, avec tous les autres confesseurs chassés de leur siège par le souverain. Retiré dans une de ses propriétés située en Arménie, aux confins de la Cappadoce, il eut alors de nombreuses occasions de rencontrer Saint Basile, dont il partageait pleinement la doctrine, et qui devint l'un de ses partisans les plus actifs pour son rétablissement sur le trône épiscopal d'Antioche.
En quittant sa cité, l'Evêque avait laissé de fidèles disciples, ardents défenseurs de l'Orthodoxie, tels Diodore devenu plus tard Evêque de Tarse, Flavien son successeur sur le trône d'Antioche et surtout St Jean Chrysostome, auquel il avait administré le Baptême et qu'il avait tiré des études profanes pour l'appliquer à l'étude de la Sainte Ecriture, avant de l'ordonner Diacre.
Animé de zèle par l'exemple de leur Saint Pasteur et par les admonitions des anachorètes qui descendaient des montagnes voisines pour l'encourager, le peuple d'Antioche était prêt à souffrir toutes persécutions pour la cause de la Vérité, et il resta inébranlable aux menaces de l'empereur jusqu'au retour du Saint après la mort de Valens (378) et la publication du décret du nouvel empereur Gratien sur la liberté religieuse.
Mélèce réunit alors sans tarder un concile de cent cinquante Evêques qui confessèrent sans équivoque la Doctrine de Nicée et condamnèrent toutes les hérésies en proclamant une la règle de foi.
Le pieux empereur Théodose le Grand (379-395) avait eu, juste avant son avènement, une vision dans laquelle il avait vu Saint Mélèce le revêtir de la pourpre impériale et lui poser la couronne sur la tête.
Comme il avait former le projet de mettre fin une fois pour toutes aux divisions provoquées par l''arianisme et les autres hérésies, en réunissant à Constantinople un grand Concile OEcuménique qui viendrait confirmer les décisions du Concile de Nicée, il convoqua Mélèce dans la capitale, le reçut avec de grands égards et le chargea de présider le Second Concile Œcuménique (381).
Après avoir réuni les suffrages des Pères sur le bien-fondé du transfert de St Grégoire de Naziance de Sasimes à Constantinople2, Mélèce tomba malade et rendit son âme à Dieu au cours des sessions du Concile.
Ses funérailles solennelles réunirent tout le peuple de la capitale autour de l'empereur et des Pères du Concile. Saint Grégoire de Nysse prononça un discours émouvant, dans lequel il pleurait la perte de celui qui avait été pour l'Eglise dAntioche, pour le Concile et pour tout l'Orient, le médecin des âmes, le stratège de l'armée du Christ et le pilote du vaisseau de l'Eglise livrée à la tempête des hérésies.
Ses Saintes Reliques, après avoir reçu dans toutes les villes quelles traversaient l'accueil réservé aux généraux triomphants, furent transférées en grande pompe à Antioche, où elles furent déposées dans le tombeau de Saint Babylas.
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En fait, il est bien question de combat en ce temps de carême. Mais ce n’est pas le nôtre, c’est celui du Christ. Un combat qu’il a mené par amour pour nous tout au long de sa vie, à travers les gestes qu’il a posés, pour relever, guérir, pardonner, à travers les paroles qu’il a dites, de paix, de joie, de miséricorde. C’est parce que le Christ a gagné ce combat contre tout ce qui est mortifère dans mon existence que, humblement, avec lui et par lui, je peux poser un pied après l’autre, pas plus, pas plus vite, sur le chemin de la vie. Ce qu’il attend de moi ? Que je mette ma main dans sa main, lui qui est allé jusqu’au bout du chemin. Jusqu’à la croix. Il l’a portée pour toutes les fois où je n’ai plus la force de porter la mienne. Jusque là-haut, au sommet du Golgotha. Là où il brise &agra ve; jamais les portes de la mort qui nous retient dans ses liens, toutes ces portes qui m’enferment sur moi et mes certitudes et mes rigidités.
Au matin de Pâques, il me fait danser de joie et ouvre devant moi un passage*.
EN VRAC...ELEMENTS POUR VOTRE
REFLEXION PERSONNELLE...
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Mgr. Jeanbart : "Si l'Occident veut nous aider, qu'il nous aide à rester chez-nous". Posted: 11 Feb 2016 09:43 AM PST Le 10 février 20016 - En 2015, le Vieux Continent s'est retrouvé confronté à un défi inattendu: près d'un million de réfugiés sont entrés en Europe, un record depuis l'époque de la Seconde Guerre mondiale. Et pendant que les pouvoirs européens peinent à trouver une solution, la voix d'un évêque s'élève à Alep. Son message est simple: aidez-nous... à rester en Syrie.
Ces dernières semaines, la ville syrienne d'Alep est de nouveau en tête des bulletins d'informations: tandis que les autorités syriennes, dont les troupes poursuivent leur progression dans le nord, définissent la prise du contrôle de cette ville comme leur priorité stratégique, l'Occident dénonce les victimes civiles et la Turquie voisine enregistre un nouvel afflux de réfugiés. La voix des habitants de la ville, de ceux qui vivent la guerre depuis près de quatre ans au jour le jour se perd derrière tous ces enjeux. A quoi aspirent-ils? Retrouver la paix et rester dans leur pays, confie Monseigneur Jeanbart, archevêque [Grec-Melkite] d'Alep, dans un entretien accordé à Sputnik.
"Si l'Occident veut nous aider, si quelqu'un veut nous aider, qu'il nous aide à rester chez-nous, qu'il pousse vers la paix, vers une solution à cette crise", a indiqué l'archevêque.
D'ailleurs, aider les gens sur le terrain, prévenir les nouvelles vagues de réfugiés coûterait à l'Occident, "1.000 fois moins chers", estime-t-il. Et de rappeler que l'Allemagne avait octroyé cinq milliards d'euros à la Turquie pour que cette dernière s'occupe des réfugiés syriens. Et pourtant, selon l'homme d'Eglise, un à deux milliards pourraient suffire à aider les Syriens de toutes les confessions à rester au pays.
Mais c'est surtout la bonne volonté d'arrêter les combats qui aurait suffi pour venir en aide aux Syriens, juge-t-il. "Avec très peu d'argent et un peu de bonne volonté pour arrêter les batailles, empêcher ceux qui envoient des mercenaires de les financer, les choses iraient bien et il n'y aurait pas besoin d'envoyer des milliards pour s'occuper des réfugiés", indique-t-il.
Excédés par des années de guerre et incapables de gérer la crise par eux-mêmes, les Syriens placent tout leur espoir dans le succès des négociations internationales, tout en réalisant que le chemin menant à l'entente sera épineux. Mais leur reste-t-il un autre espoir?
"J'attends beaucoup et je souhaite qu'elles (les négociations, ndlr) réussissent, même s'il y a eu quelques difficultés en chemin", confie Mgr. Jeanbart, avant de rajouter: "Tout le monde a besoin de la paix: que ce soit le gouvernement, que ce soit l'opposition, et surtout les citoyens. Ce sont les pauvres citoyens qui paient, c'est nous qui payons les frais de ces batailles".
En attendant, il vit dans l'espoir qu'un jour son pays, que les Syriens aiment comparer à une "mosaïque de confessions et d'ethnies", renaisse des cendres pour redevenir la terre de la paix, de la multiculture et de la tolérance. "Je demande au Seigneur de faire en sorte que cette guerre finisse le plus tôt possible, qu'il y ait un dialogue et que l'on retrouve la Syrie que nous avons toujours connue: une Syrie où vivent ensemble chrétiens, musulmans, druzes, alaouites, où nous vivons en frères", rêve aujourd'hui l'archevêque d'Alep.
Regardant au-delà de la pensée binaire, l'archevêque tente de trouver un signe, un sens profond dans l'épreuve à laquelle sont confrontés son peuple et son pays. Ne serait-ce qu'"une rencontre œcuménique, historique, tant attendue entre l'Eglise de Russie et l'Eglise Catholique", s'interroge-t-il, se référant à l'entrevue entre le Pape François et le patriarche Cyrille prévue le 12 février à Cuba.
"J'ai beaucoup d'espoir, un grand espoir, que j'attends de la rencontre du St-Père François Ier et du Patriarche Cyrille, je crois que cela va beaucoup aider à pousser vers une solution. Cela va pousser l'Occident, la Russie, la Syrie et tout le monde à faire un supplément d'efforts pour réaliser la paix", a conclu Mgr. Jeanbart.
Resté à l'abri des troubles au cours des premiers mois suivant le début de la crise, Alep semblait être un des rares havres de stabilité en Syrie. Des tensions éclataient çà et là, mais rien ne se passait à Alep. La donne a changé en 2012: premiers attentats-suicides, premières manifestations, et voilà qu'à l'été 2012 la deuxième ville du pays figurait dans tous les bulletins d'informations comme le "Benghazi syrien" (en référence au fief de l'opposition libyenne). Quatre années de combats et de destruction ont suivi.
Source : Spoutnik
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DES CHRETIENS SURVIVENT A RAQQA DEVENUE LA CAPITALE DE DAECH...
Marie Thibaut de Maisières, qui est partie en Syrie avec le comité belge des Chrétiens d’Orient nous rapporte le témoignage d’un jeune homme chrétien de Raqqa, David. Au cours de l’entretien, elle découvre que ses parents sont retournés dans la ville-symbole de l’État islamique, pour payer le djizîa, l’impôt des dhimmis, comme ils doivent le faire chaque mois. Cette histoire conforte les récits des militants de Raqqa is being slaughtered silently, selon lesquels 25 familles de chrétiens ont fait le choix de rester malgré tout. David lui-même explique : « Je suis né à Raqqa, je ne me verrais pas vivre ailleurs ».
La conversion ou l’impôt
Il y a peu de chance pour que les quatre églises de la ville abritent encore des célébrations, selon les témoignages qui nous parviennent. Les croix et les représentations sacrées ont été brûlées dès 2013. Les chrétiens ne peuvent pas sonner les cloches, porter de signes religieux ostensibles, etc. Mais ils n’ont pas fait l’objet d’une expulsion systématique, contrairement aux musulmans chiites, dont les mosquées ont été brûlées, et qui n’ont eu le choix qu’entre l’exil ou la mort. Resté sur place, David a vu un de ses voisins partir au marché aux esclaves en compagnie de sa première femme, pour s’acheter une esclave domestique yézidie. Il voyait après cela cette dernière étendre tous les jours le linge de la famille au balcon. Il a aussi vu un homme enfermé dans une cage, sous le soleil syrien, pour ne pas avoir respecté le jeûne du ramadan. Quant aux soldats syriens, de toute confession, ils ont été décapités, « ou pire » selon l’expression de David.
« Daesh accusent les musulmans d’être infidèles, que diront-ils de nous ? »
Les militants qui continuent à écrire depuis le territoire de l’État islamique pour Raqqa is being slaughtered silently rapportent l’angoisse quotidienne des chrétiens qui doivent passer des barrages tenus par des djihadistes. Ils n’ont rien à se reprocher, même selon les standards délirants de Daesh, mais ils savent que la situation peut à tout moment tourner, et que leur fragile statut de dhimmis, contraints, humiliés, mais protégés, peut tomber à tout moment.
La crainte de la fin
Les chrétiens arméniens, syriens de nationalité, que Marie Thibaut de Maisières a rencontrés parlent de revenir vivre dans leur pays, « dès que Daesh sera chassé ». Pour eux, ce jour arrivera, et les récentes offensives de l’armée arabe syrienne soutenues par l’aviation russe les confortent dans leur certitude. En revanche, si le jour de la chute de l’État islamique arrivait, la période de la fin de ce pseudo califat pourrait être critique pour les minorités qui restent, envers et contre tout, sur leurs terres ancestrales. Si les djihadistes étaient vaincus militairement, ils pourraient reporter leur rage meurtrière sur les minorités, facilement accessibles et sans défense.(Source : Aleteia)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9,14-15.
En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s’approchent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront.
Saint Bernard
(1091-1153), moine cistercien et docteur de l'Église
Sermon 1 pour le premier jour du carême,1,3,6 (trad Brésard, 2000 ans B, p. 84)
Pourquoi le jeûne du Christ ne serait-il pas commun à tous les chrétiens ?
Pourquoi les membres ne suivraient-ils pas leur Tête ?
(Col 1,18).
Si nous avons reçu les biens de cette Tête, n'en supporterions-nous pas les maux ?
Voulons-nous rejeter sa tristesse et communier à ses joies ?
S'il en est ainsi, nous nous montrons indignes de faire corps avec cette Tête.
Car tout ce qu'il a souffert, c'est pour nous.
Si nous répugnons à collaborer à l'œuvre de notre salut, en quoi nous montrerons-nous ses aides ?
Jeûner avec le Christ est peu de chose pour celui qui doit s'asseoir avec lui à la table du Père.
Heureux le membre qui aura adhéré en tout à cette Tête et l'aura suivie partout où elle ira
(Ap 14,4).
Autrement, s'il venait à en être coupé et séparé, il sera forcément privé aussitôt du souffle de vie...
Pour moi, adhérer complètement à toi est un bien, ô Tête glorieuse et bénie dans les siècles, sur laquelle les anges aussi se penchent avec convoitise
(1P 1,12).
Je te suivrai partout où tu iras.
Si tu passes par le feu, je ne me séparerai pas de toi, et ne craindrai aucun mal, car tu es avec moi
(Ps 22,4).
Tu portes mes douleurs et tu souffres pour moi.
Toi, le premier, tu es passé par l'étroit passage de la souffrance pour offrir une large entrée aux membres qui te suivent.
Qui nous séparera de l'amour du Christ ?
(Rm 8,35)...
Cet amour est le parfum qui descend de la Tête sur la barbe, qui descend aussi sur l'encolure du vêtement, pour en oindre jusqu'au plus petit fil
(Ps 132,2).
Dans la Tête se trouve la plénitude des grâces, et d'elle nous la recevons tous. Dans la Tête est toute la miséricorde, dans la Tête le débordement des parfums spirituels, comme il est écrit : « Dieu t'a oint d'une huile de joie »
(Ps 44,8)...
Et nous, qu'est-ce que l'évangile nous demande en ce début du carême ?
« Toi, dit-il, quand tu jeûnes, oins de parfum ta tête »
(Mt 16,17).
Admirable condescendance !
L'Esprit du Seigneur est sur lui, il en a été oint (Lc 4,18), et pourtant, pour évangéliser les pauvres, il leur dit :
« Oins de parfum ta tête ».