Dimanche 21 JUIN 2015:
Lectures Liturgiques et éléments pour méditations.
Quatrième dimanche après la Pentecôte
(Selon le Calendrier Orthodoxe Malankare) :
Saint Qurbana :
o Actes 6: 1-7 :
· 01 En ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait, les frères de langue grecque récriminèrent contre ceux de langue hébraïque, parce que les veuves de leur groupe étaient désavantagées dans le service quotidien.
· 02 Les Douze convoquèrent alors l’ensemble des disciples et leur dirent : « Il n’est pas bon que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables.
· 03 Cherchez plutôt, frères, sept d’entre vous, des hommes qui soient estimés de tous, remplis d’Esprit Saint et de sagesse, et nous les établirons dans cette charge.
· 04 En ce qui nous concerne, nous resterons assidus à la prière et au service de la Parole. »
· 05 Ces propos plurent à tout le monde, et l’on choisit : Étienne, homme rempli de foi et d’Esprit Saint, Philippe, Procore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, un converti au judaïsme, originaire d’Antioche.
· 06 On les présenta aux Apôtres, et après avoir prié, ils leur imposèrent les mains.
· 07 La parole de Dieu était féconde, le nombre des disciples se multipliait fortement à Jérusalem, et une grande foule de prêtres juifs parvenaient à l’obéissance de la foi.
o I Corinthiens 16: 14 à 22 :
· 14 Que tout chez vous se passe dans l’amour.
· 15 Frères, voici encore une exhortation : vous savez que Stéphanas et les gens de sa maison ont été dans votre province les premiers à croire, et se sont engagés au service des fidèles ;
· 16 à votre tour, soyez soumis à de tels hommes et à tous ceux qui collaborent et peinent avec eux.
· 17 Je suis heureux de la présence de Stéphanas, de Fortunatus et d’Akhaïcos, eux qui ont suppléé à votre absence ;
· 18 en effet, ils ont tranquillisé mon esprit et le vôtre. Sachez donc apprécier de tels hommes.
· 19 Les Églises de la province d’Asie vous saluent. Aquilas et Prisca vous saluent bien dans le Seigneur, avec l’Église qui se rassemble dans leur maison.
· 20 Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un baiser de paix.
· 21 La salutation est de ma main à moi, Paul.
· 22 Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur, qu’il soit anathème. « Maran atha ! » (Notre Seigneur, viens !)
o Saint Luc 10: 1 – 16 :
· 01 Après cela, parmi les disciples le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre.
· 02 Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
· 03 Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
· 04 Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin.
· 05 Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison.”
· 06 S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous.
· 07 Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison.
· 08 Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté.
· 09 Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.”
· 10 Mais dans toute ville où vous entrerez et où vous ne serez pas accueillis, allez sur les places et dites :
· 11 “Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous l’enlevons pour vous la laisser. Toutefois, sachez-le : le règne de Dieu s’est approché.”
· 12 Je vous le déclare : au dernier jour, Sodome sera mieux traitée que cette ville.
· 13 Malheureuse es-tu, Chorazeïn ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que leurs habitants auraient fait pénitence, avec le sac et la cendre.
· 14 D’ailleurs, Tyr et Sidon seront mieux traitées que vous lors du Jugement.
· 15 Et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ? Non ! Jusqu’au séjour des morts tu descendras !
· 16 Celui qui vous écoute, m’écoute ; celui qui vous rejette, me rejette. Et celui qui me rejette, rejette celui qui m’a envoyé. »
Par Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon 43, 5-6 ; CCL 41, 510-511 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 396 rev.)
« Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras »
Qu'elle est grande la bonté du Christ !
Pierre a été pêcheur, et maintenant un orateur mérite un grand éloge s'il est capable de comprendre ce pêcheur.
Voilà pourquoi l'apôtre Paul dit en s'adressant aux premiers chrétiens :
-« Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous il n'y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance.
Au contraire, ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion les sages...
Ce qui est d'origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n'est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose » (1Co 1,26-28).
Car si le Christ avait choisi en premier lieu un orateur, l'orateur aurait pu dire :
-« J'ai été choisi pour mon éloquence ».
S'il avait choisi un sénateur, le sénateur aurait pu dire :
-« J'ai été choisi à cause de mon rang ».
Enfin, s'il avait choisi un empereur, l'empereur aurait pu dire :
-« J'ai été choisi en raison de mon pouvoir ».
Que ces gens-là se taisent, qu'ils attendent un peu, qu'ils se tiennent tranquilles.
Ils ne seront pas oubliés ni rejetés ; qu'ils attendent un peu, parce qu'ils pourraient se glorifier de ce qu'ils sont en eux-mêmes.
« Donne-moi, dit le Christ, ce pêcheur, donne-moi cet homme simple et sans instruction, donne-moi celui avec qui le sénateur ne daigne pas parler, même quand il lui achète un poisson.
Oui, donne-moi cet homme.
Lorsque je l'aurai rempli, on verra clairement que c'est moi seul qui agis.
Certes, j'accomplirai aussi mon œuvre dans le sénateur, l'orateur et l'empereur..., mais mon action sera plus évidente dans le pêcheur.
Le sénateur, l'orateur et l'empereur peuvent se glorifier de ce qu'ils sont :
-le pêcheur, uniquement du Christ.
Que le pêcheur vienne leur enseigner l'humilité qui procure le salut.
Que le pêcheur passe en premier. »
PRIÈRE DE ST EPHREM POUR DEMANDER CHAQUE JOUR PARDON DE SES PÉCHÉS
Je confesse, mon Seigneur, Dieu et Créateur, à Vous , Dieu Unique qui êtes glorifié et adoré dans Trinité Sainte du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
tous les péchés que j'ai commis tous les jours de ma vie,
à toute heure, maintenant et dans le passé,
jour et nuit, en pensée, en parole et en action:
par gloutonnerie, par ivresse, paroles oiseuses, acédie, indolence, contradiction, négligence, agressivité, égoïsme, avarice, vol, mensonge, malhonnêteté, curiosité, jalousie, envie, colère, ressentiment et souvenir des injustices à mon égard, haine, esprit mercenaire
et aussi par tous mes sens:
la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher,
et tous les autres péchés, spirituels et corporels par lesquels je Vous ai irrité, Ô mon Dieu et Créateur, et par lesquels j'ai causé des injustices à mon prochain.
Attristé par cette pensée, mais déterminé au repentir, je me tiens coupable devant Vous, Ô mon Dieu.
Aidez-moi seulement, mon Seigneur et Dieu, je Vous en prie humblement par mes larmes.
Pardonne-moi mes péchés passés par Votre Miséricorde et daignez m'absoudre de tout ce que j'ai confessé en Votre présence car Vous êtes Bon et Ami de l'homme. Amîn !
DIEU PARLE AUX HOMMES:
.. il y aura des temps difficiles.
Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, ... aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force.
Éloigne-toi de ces hommes-là.
... ces hommes s'opposent à la vérité, étant corrompus d'entendement, réprouvés en ce qui concerne la foi.
Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l'oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables.
Mais toi, sois sobre en toutes choses, supporte les souffrances, fais l'œuvre d'un évangéliste, remplis bien ton ministère.
(2e épître de l’apôtre Paul à Timothée)
L’AVENIR DU CHRISTIANISME EN FRANCE
« Premier phénomène : alors qu’auparavant il existait des territoires très marqués avec des liens entre pays et religion, la mondialisation a entraîné la mixité dans les pays, avec des chrétiens en Asie et des musulmans en Europe, par exemple.
Le deuxième phénomène concerne la déseuropéanisation du christianisme : le poids de l’Europe dans le monde chrétien est passé de 66% à 26% en 30 ans.
[…] La religion majoritaire devient un phénomène minoritaire ! Mais attention, sans religion ne veut pas dire sans croyance : il faut tenir compte des laïcs intransigeants.
On note par ailleurs une progression des autres religions :
• En 1981 : 3% des Français s’identifiaient à d’autres religions
• En 2008 : 9% (7% pour les musulmans et une progression des protestants évangéliques)
On note aussi un plus grand pluralisme des orientations religieuses […]
On passe d’une religion par héritage à une religion par choix, les croyants sont devenus des non-conformistes. Le choix devenant volontaire mais minoritaire, les groupes religieux gagnent en qualité ce qu’ils perdent en quantité. Par exemple, le nombre de baptêmes d’enfants diminue alors qu’augmente celui des baptêmes d’adultes.
On constate également un ébranlement de l’encadrement institutionnel et culturel de la religiosité au profit du règne du ‘faites vous-mêmes’, on adhère à un groupe religieux, non en référence à une doctrine, mais parce que ‘cela vous fait du bien’ !
Paradoxalement, l’intérêt des Français pour le fait religieux n’a jamais été aussi important, ainsi qu’en attestent le succès de la revue ‘Le monde des religions’, le nombre d’étudiants en master de religions, l’audience des émissions à thèmes religieux, le succès des livres sur le Dalaï Lama ou Benoît XVI… il y a une fascination pour les ‘héros des religions’, un désir de s’identifier à un héros du croire.
Le religieux fait son retour dans le débat public : construction de lieux de culte, dérives sectaires, caricatures, carrés juifs ou musulmans dans les cimetières…
On assiste enfin à une réactivation de courants intransigeants avec des phénomènes intégristes, traditionalistes, fondamentalistes…
La perte de pouvoir des institutions religieuses sur les individus et la société constitue un fait, c’est aussi une chance car c’est la condition de la liberté.
Face au défi de la perte de la spiritualité il faut réactualiser sa présence en développant des ressources d’action, de conviction, d’espérance, ce qui entraîne un défi éducatif.
Dans les années 70, on a assisté à un aggiornamento [de certaines] Églises : un enfouissement dans la sécularité.
Aujourd’hui nous sommes à l’époque de la fierté identitaire, il faut affirmer son identité, ce qui est positif en ce sens où ‘pour agir il faut avoir une identité’, comme dit Paul Ricoeur, mais ce qui comporte un risque de crispation, d’enfermement.
Ce tournant est en train d’être pris : il faut exprimer tranquillement son identité dans un espace public sécularisé, il faut être visible, et cela passe par la qualité des personnes et de la réflexion
Il faut affirmer sur la place publique que c’est en tant que chrétiens que nous luttons contre la torture [ou contre tout ce qui déshumanise l’Homme], que c’est le ressort de notre foi chrétienne qui motive notre combat.
Pour ce faire, il faut trouver les mots, les images, les supports pour s’exprimer dans un monde de l’image.
Il y a toujours du religieux et du sentiment religieux dans la société, mais autrement. Le défi de l’inter-religieux, de l’inter-confessionnel, doit nous amener à tirer parti des ressources convictionnelles de chacun pour interagir. »
(Extraits de la synthèse d’une conférence de Jean-Paul Willaime, Directeur d’Études à l’École Pratique des Hautes Études, membre du groupe Sociétés, Religions, Laïcités (UMR EPHE-CNRS) et de l’Institut Européen en Science des Religions / ACAT, Trait d’Union n° 42 – juin 2013, p. 2 et 3).
Texte tiré d'une homélie grecque ancienne jadis attribuée à tort à Origène (vers 185-253), prêtre et théologien (trad. Mt commenté, DDB 1985, p.64)
Ses disciples s'approchent de lui, le réveillent et lui disent :
« Seigneur, au secours, nous périssons ! »...
Ô bienheureux, ô vrais disciples de Dieu, vous avez avec vous le Seigneur votre Sauveur et vous craignez un danger ?
La Vie est avec vous et vous vous inquiétez pour votre mort ?
Vous tirez de son sommeil le Créateur présent avec vous, comme s'il ne pouvait pas, même endormi, calmer les vagues, faire tomber la tempête ?
Que répondent à cela les disciples bien-aimés ?
Nous sommes de tout petits enfants encore faibles. Nous ne sommes pas encore des hommes vigoureux...
Nous n'avons pas encore vu la croix ; la Passion du Seigneur, sa résurrection, son ascension dans les cieux, la descente du Saint Esprit Paraclet ne nous ont pas encore rendus solides...
Le Seigneur a raison de nous dire :
« Pourquoi êtes-vous peureux, gens de peu de foi ? »
Pourquoi êtes-vous sans force ?
Pourquoi ce manque de confiance ?
Pourquoi si peu de témérité quand vous avez la Confiance auprès de vous ?
Même si la mort allait faire irruption, ne devrez-vous pas la supporter avec une grande constance ?
En tout ce qui arrive, je vous donnerai la force nécessaire, en tout danger, en toute épreuve, y compris la sortie de l'âme de son corps...
Si, dans les dangers, ma force est nécessaire pour tout supporter avec foi comme un homme, combien plus nécessaire est-elle en présence des tentations de la vie pour ne pas tomber !
Pourquoi vous troubler, gens de peu de foi ?
Vous savez que je suis puissant sur terre ; pourquoi ne croyez-vous pas que je suis puissant aussi sur mer ?
Si vous me reconnaissez comme vrai Dieu et Créateur de tout, pourquoi ne croyez-vous pas que j'ai pouvoir sur tout ce que j'ai créé ?
« Alors il se dressa et commanda avec force aux vents et à la mer et il se fit un grand calme. »
LA CONFESSION DES ENFANTS
La confession est l’initiation à la miséricorde de Dieu, dont nous n’avons aucune idée. Elle est également l’habitude prise de ne pas avoir raison, d’être capable de reconnaître ses torts – habitude bien utile au cours de toute la vie. Elle est une préparation au Jugement ultime : si nous avons appris à ne pas nous justifier devant Dieu et à ne pas lui tenir tête pour avoir raison devant lui, le Salut devrait nous être facile. Le pardon libère de la culpabilité et instaure la responsabilité des pensées, des paroles et des actes, non devant les hommes, mais devant Dieu. La confession des tout petits prépare des adultes.
Le plus tôt est le mieux. L’expérience paroissiale autorise à suggérer que les enfants commencent à se confesser avant l’âge de trois ans. Attendre l’âge de sept ans présente le risque de trouver des enfants déjà habitués à tout rationaliser et donc à se justifier devant Dieu ou à se perdre dans des explications à caractère psychologique. La Mère de Dieu fut présentée au Temple à l’âge de trois ans, nous dit le proto évangile de saint Jacques. À cet âge, l’enfant sait ce qui fait mal à soi et aux autres ; ce qui contredit l’amour ; ce qui crée un malaise intérieur. Il a conscience de la désobéissance. Il sent son cœur s’endurcir dans le péché. Je t’ai fait mal ; je me suis fait mal ; j’ai eu tort : pardonne-moi, Seigneur Jésus !
Le milieu familial est idéal pour amorcer la démarche de la confession. Que l’enfant voie ses parents se confesser à l’église. Qu’il ait l’expérience du pardon à la maison : ses parents se demandent pardon ; ils lui apprennent à demander pardon à eux-mêmes et aux frères et sœurs – et finalement à Dieu. Après une crise vécue en famille, se demander pardon mutuellement (les parents peuvent demander pardon aux enfants …) et venir ensuite devant les icônes pour demander pardon au Seigneur. Ensuite, le dimanche qui suit, venir à l’église et aller demander au prêtre la prière d’absolution pour l’enfant et pour ses parents. Les parents et les parrains peuvent aider l’enfant à préparer une petite liste de ce qu’il veut dire à Dieu en présence du prêtre.
Parents et parrains peuvent accompagner l’enfant devant le prêtre. Ensuite le laisser seul et prier pour lui et pour le prêtre afin que l’Esprit saint les inspire l’un et l’autre. L’enfant, dûment préparé en famille, muni de son petit papier, apprendra facilement à confesser ses péchés pour recevoir de Dieu le pardon aussi (et plus !) nécessaire que celui de ses propres parents.
Autant que possible, inscrivons l’expérience de la confession au sein de la démarche eucharistique. Celle-ci est le couronnement de toute forme de repentir. Nous demandons pardon à Dieu afin d’être admis à la table eucharistique de son repas, comme le montre la parabole du Fils prodigue. Très tôt, l’enfant ressentira le besoin de demander pardon de ses fautes avant de se présenter à la table eucharistique. C’est une question de bon sens.