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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 07:32
« Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis » (St Antoine de Padoue)

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l'Église Latine
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p. 140)

« Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis »


« Je suis le bon pasteur. »

Le Christ peut dire à bon droit : « Je suis. » Pour lui, rien n'est passé ni futur ; tout lui est présent.

C'est ce qu'il dit de lui-même dans l'Apocalypse :

« Je suis l'alpha et l'oméga, le principe et la fin ; celui qui est, qui était et qui viendra, le Tout-Puissant » (Ap 1,8).

Et dans l'Exode :

« Je suis celui qui est. Tu diras aux fils d'Israël : ' Celui qui est m'a envoyé vers vous ' » (Ex 3,14).


« Je suis le bon pasteur. »

Le mot « pasteur » vient du mot « paître ». Le Christ nous repaît de sa chair et de son sang, chaque jour, dans le sacrement de l'autel.

Jessé, le père de David, a dit à Samuel :

« Mon dernier fils est un enfant et il paît les brebis » (1S 16,11).

Notre David à nous, petit et humble, comme un bon pasteur, paît aussi ses brebis...


On lit aussi dans Isaïe :

« Comme un pasteur, il paîtra son troupeau ; dans ses bras il rassemblera les agneaux, il les portera dans son sein ; il portera lui-même les brebis mères (Is 40,11)...

Le bon berger, en effet, quand il mène son troupeau au pâturage, ou qu'il l'en ramène, rassemble les tout petits agneaux qui ne peuvent pas encore marcher ; il les prend en ses bras, les porte en son sein ; il porte aussi les mères, celles qui doivent mettre bas ou celles qui viennent d'être délivrées.

Ainsi fait Jésus Christ : chaque jour, il nous nourrit des enseignements de l'Évangile et des sacrements de l'Église.

Il nous rassemble dans ses bras, qu'il a étendus sur la croix « pour réunir en un seul corps les enfants de Dieu qui étaient dispersés » (Jn 11,52).

Il nous a recueillis dans le sein de sa miséricorde, comme une mère recueille son enfant.

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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 05:49
Cultiver avec Jésus (St Padre Pio)

Par le Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin
Ep 3, 579 ; CE 54 (trad. Une Pensée, Mediaspaul 1991, p. 95)

Porter du fruit, débarrassé des soucis du monde


Avance avec simplicité sur les voies du Seigneur, et ne te fais pas de souci.

Déteste tes défauts, oui, mais tranquillement, sans agitation, ni inquiétude.

Il faut user de patience à leur égard et en tirer profit grâce à une sainte humilité.

Faute de patience, tes imperfections, au lieu de disparaître, ne feront que croître.

Car il n'y a rien qui renforce tant nos défauts que l'inquiétude et l'obsession de s'en débarrasser.

Cultive ta vigne d'un commun accord avec Jésus.

A toi revient la tâche d'enlever les pierres et d'arracher les ronces.

A Jésus, celle de semer, planter, cultiver et arroser. Mais même dans ton travail, c'est encore lui qui agit. Car sans le Christ, tu ne pourrais rien faire.

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24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 06:50
Christ: Bon Pasteur et Porte des brebis (Thomas d'Acquin)

Par Saint Thomas d'Aquin (1225-1274), théologien dominicain, docteur de l'Église Occidentale
Lectura super Ioannem, X, lect. 3, 1-2 (trad. Orval)

Le bon pasteur et la porte des brebis


Jésus a dit :

-« Je suis le bon pasteur. »

Il est évident que le titre de pasteur convient au Christ. Car de même qu'un berger mène paître son troupeau, ainsi le Christ restaure les fidèles par une nourriture spirituelle, son propre Corps et son propre Sang.

Pour se différencier du mauvais pasteur et du voleur, Jésus précise qu'il est le « bon pasteur ».

Bon, parce qu'il défend son troupeau avec le dévouement d'un bon soldat pour sa patrie.

D'autre part, le Christ a dit que le pasteur entre par la porte et qu'il est lui-même cette porte.

Quand donc il se déclare ici le pasteur, il faut comprendre que c'est lui qui entre, et par lui-même.

C'est bien vrai, car il manifeste qu'il connaît le Père par lui-même, tandis que nous, nous entrons par lui, et c'est lui qui nous donne la béatitude.

Remarquons bien que personne d'autre que lui n'est la porte, car personne d'autre n'est la lumière, sinon par participation.

Jean Baptiste « n'était pas la lumière, mais il vint pour rendre témoignage à la lumière » (Jn 1,8).

Le Christ, lui, « était la lumière qui éclaire tout homme » (v. 9).

Personne ne peut donc se dire la porte, car le Christ s'est réservé ce titre.

Mais le titre de pasteur, il l'a communiqué à d'autres, il l'a donné à certains de ses membres.

En effet, Pierre le fut aussi, et les autres apôtres, ainsi que tous les évêques.

« Je vous donnerai, dit Jérémie, des pasteurs selon mon cœur. » (3,15)

Bien que les chefs de l'Église - qui sont des fils de celle-ci - soient tous des pasteurs, le Christ dit :

-« Je suis le bon pasteur » pour montrer la force unique de son amour.

Aucun pasteur n'est bon s'il n'est uni au Christ par la charité, devenant ainsi membre du pasteur véritable.

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22 avril 2015 3 22 /04 /avril /2015 07:39
Le Pain du Ciel (Baudouin de Ford)

Baudouin de Ford (?-v. 1190), abbé cistercien, puis évêque
Le Sacrement de l'autel III, 2 ; PL 204, 768-769 (trad. Orval ; cf SC 94, p.565)

« C'est mon Père qui vous donne le vrai pain descendu du ciel »


Dieu, dont la nature est bonté, dont la substance est amour, dont toute la vie est bienveillance, voulant nous montrer la douceur de sa nature et la tendresse qu'il a pour ses enfants, a envoyé dans le monde son Fils, le pain des anges (Ps 77,25), « à cause de l'amour extrême dont il nous a aimés » (Ép 2,4).

« Car Dieu a aimé le monde au point de donner son Fils unique » (Jn 3,16).


Telle est la manne véritable que le Seigneur a fait pleuvoir pour qu'on la mange... ; c'est ce que Dieu, dans sa bonté, a préparé pour ses pauvres (Ps 67,9s).

Car le Christ, descendu pour tous les hommes et jusqu'au niveau de chacun, attire tout à lui par sa bonté indicible ; il ne rejette personne et admet tous les hommes à la pénitence.

Il a pour tous ceux qui le reçoivent le goût le plus délicieux.

Lui seul suffit à combler tous les désirs..., et il s'adapte de manière différente aux uns et aux autres, selon les tendances, les désirs et les appétits de chacun...



Chacun goûte en lui une saveur différente...

Car il n'a pas la même saveur pour le pénitent et le commençant, pour celui qui avance et celui qui touche au but.

Il n'a pas le même goût dans la vie active et dans la vie contemplative, ni pour celui qui use de ce monde et pour celui qui n'en use pas, pour le célibataire et l'homme marié, pour celui qui jeûne et fait une distinction entre les jours et pour celui qui les estime tous semblables (Rm 14,5)...

Cette manne a une douce saveur parce qu'elle délivre des soucis, guérit les maladies, adoucit les épreuves, seconde les efforts et affermit l'espérance...

Ceux qui l'ont goûté « ont encore faim » (Eccl 24,29) ; ceux qui ont faim seront rassasiés.

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17 avril 2015 5 17 /04 /avril /2015 18:12
« Il répandit sur eux son souffle et il leur dit : ' Recevez l'Esprit Saint ' » (Saint François de Sales)

Par Saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève et docteur de l'Église latine .Premier sermon pour la Pentecôte (rev.)

« Il répandit sur eux son souffle et il leur dit : ' Recevez l'Esprit Saint ' »


Seigneur Jésus Christ, faites encore que de nous ne soit fait « qu'un cœur et qu'une âme » (Ac 4,32), car alors il y aura « une grande tranquillité » (Mc 4,39).

Mes chers auditeurs, je vous exhorte à l'amitié et à la bienveillance entre vous, et à la paix entre tous ; car si nous avions la charité entre nous, nous aurions la paix et nous aurions le Saint Esprit.

Il faut se rendre dévot et prier Dieu, car les apôtres étaient persévérants dans la prière.

Si nous nous mettons à faire des prières ferventes, le Saint Esprit viendra en nous et dira :

-« La paix soit avec vous !

C'est moi ; n'ayez pas peur » (cf Mc 6,50).

Que devons-nous demander à Dieu, mes frères ? Tout ce qui est pour son honneur et le salut de vos âmes, et en un mot l'assistance du Saint Esprit :

-« Envoie ton Esprit et tout sera créé » (Ps 103,30) : la paix et la tranquillité.


Il faut demander cette paix, afin que l'Esprit de paix vienne sur nous.

Il nous faut aussi rendre grâces à Dieu de tous ses bienfaits, si nous voulons qu'il nous donne des victoires qui sont commencement de paix ; et pour obtenir le Saint Esprit, il faut remercier Dieu le Père de ce qu'il l'a envoyé d'abord sur notre chef Jésus Christ, notre Seigneur, son Fils - car « nous recevons tout de sa plénitude » (cf Jn 1,16) - et de ce qu'il l'a envoyé sur ses apôtres pour nous le communiquer par leurs mains.

Il nous faut remercier le Fils : en tant que Dieu, il envoie l'Esprit sur ceux qui s'y disposent.

Mais surtout, il faut le remercier de ce qu'en tant qu'homme il nous a mérité la grâce de recevoir ce divin Esprit.


Comment Jésus Christ a-t-il mérité la venue du Saint Esprit ? Lorsque « en inclinant la tête il remit l'esprit » (Jn 19,30) ; car en donnant son dernier soupir et son esprit au Père, il mérita que le Père envoie son Esprit sur son corps mystique.

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16 avril 2015 4 16 /04 /avril /2015 09:19
LA PRIERE DE JESUS, PRIERE DU CŒUR

"Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous", dit saint Paul (1 Co 3,16). Chaque homme est appelé à devenir ce temple. C’est la vocation fondamentale du chrétien. Pour devenir cette maison du Dieu Vivant, il doit toujours porter en lui le Nom de Dieu: "Je consacre cette maison que tu as bâtie, en y plaçant mon Nom à jamais; mes yeux et mon cœur y seront toujours" (1 Ro 9,3).

A travers la Bible, l’invocation du Nom de Dieu est source de salut (Jl 3,5). Dans le Nouveau Testament, les choses sont encore plus concrètes, tangibles: le Nom salvateur par excellence qui nous a été donné et révélé est celui de notre Seigneur Jésus-Christ (Ac 4,12). Au début, durant les temps apostoliques, les chrétiens étaient appelés "ceux qui invoquent le Nom de Jésus" (Ac 9,21), en tout lieu et en tout temps (1 Co 1,2). Cela, afin de cultiver leur paradis intérieur, de garder le feu reçu à la Pentecôte. Mais, comme le précise saint Paul, pour être agréable à Dieu et porter du fruit, cette invocation du Nom doit être faite d’un cœur pur (2 Tm 2,22).

L’Eglise orthodoxe est restée fidèle à cette tradition. Dans la filiation des premiers moines – les Pères du désert –, des saints ascètes et des auteurs de la Philocalie, elle invite les disciples du Christ à cette invocation continuelle du Nom de Jésus-Christ.

Cette prière peut sembler extrêmement simple. Théoriquement, elle l’est. Mais pratiquement, elle est difficile. Car nous sommes divisés intérieurement: la tête et le cœur, l’âme et le corps, la pensée et la vision ne sont pas unifiés. Nous vivons avec notre tête séparée du cœur. Notre esprit est comme une girouette agitée par le vent. Nous ne sommes jamais en paix. L’invocation du Nom est un remède contre cette division de l’être et cette agitation mentale. C’est une grande science que nous devons apprendre toute notre vie. Imprimer le Nom du Christ dans notre cœur et le faire résonner sans arrêt dans notre poitrine est à la fois une grande prouesse et un don de la grâce.

Le but de la prière est de rendre l’homme capable de vivre dans la présence du Dieu Vivant. Car cette présence est extrêmement bénéfique. Elle est thérapeutique. Elle nous purifie. Elle nous sauve. Son pouvoir consume l’esprit de méchanceté en nous. Il guérit l’intellect et le cœur de l’homme. Il unifie l’être. Dans cette unité, le désir de Dieu possède la personne dans toutes les dimensions de son être et de son existence. L’homme n’a plus qu’un seule pensée, un seul désir, une seule aspiration: vénérer Dieu en esprit et en vérité comme l’Un de la Sainte Trinité. Il poursuit, atteint cet état surtout à travers la prière de repentir, la prière dite "de Jésus" ou "prière du cœur": "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur."

Là où est le Nom de Dieu, là est sa présence. Ce Nom, pour nous chrétiens, est inséparable de la personne de Jésus-Christ. Le secret qui rend la prière de Jésus efficace et féconde est l’attention et l’humilité. Dite ainsi, elle attire la puissance de l’Esprit saint. Dans la pratique de cette prière, deux parts doivent être unies, harmonisées. L’une de ces parts est petite, l’autre est grande. La petite part, c’est l’effort de l’homme pour rendre le cœur prêt à recevoir la grande part qui est la grâce de l’Esprit saint, grâce sans laquelle l’homme ne peut rien. Il y a là toute une synergie. Jésus-Christ justifie le Créateur par son amour infini. Il justifie également l’homme, car Il a montré et réalisé l’image de l’homme parfait qui plaît au Père. Dieu nous donne sa grâce à la mesure de notre reconnaissance envers Lui. Autrement dit, nous ne possédons que ce que nous reconnaissons avoir reçu de Lui.

La prière de Jésus est une prière d’une seule pensée. Sa simplicité est justement ce qui la rend si exigeante. En enfermant l’esprit dans les mots de la prière ou plutôt dans la partie supérieure du cœur, nous évitons l’action dissipante de l’imagination et l’attachement aux réalités éphémères de ce monde. Nous contraignons le cœur et l’esprit à vivre avec la seule pensée de Dieu, accompagnée de repentir. Cet effort ascétique a pour vertu de rendre le cœur contrit, sensible, plein d’une douleur spirituelle. Cette souffrance, à son tour, attire l’intellect, le fait decendre dans le cœur. L’intellect et le cœur sont alors unis, renforcés par la grâce; notre cœur devient véritablement le centre de notre être. "D’un cœur brisé, Dieu n’a point de mépris" (Ps 50,19). Et un cœur contrit est sans pensées.

Par ses efforts et la grâce de Dieu, la synergie entre sa volonté et celle de Dieu, l’homme est ainsi guéri, restauré dans son intégrité première. Par ce processus de guérison, qui passe par l’unification de l’esprit et du cœur, il revient à un état "normal", naturel: celui d’Adam au paradis, de l’homme avant la chute. Détaché des biens matériels, il devient capable d’accomplir le grand commandement évangélique: aimer Dieu de tout son cœur, de tout son esprit et de tout son être, et son prochain comme soi-même.

Pour arriver à l’état d’unification intérieure, pour mettre le cœur dans une juste disposition, il n’y a qu’un moyen: le repentir, la métanoïa. Par le repentir, nous nous voyons tels que nous sommes. Si nous étions capables de voir toutes les impuretés de notre cœur, tout ce qui en nous nous sépare de Dieu, nous rend opaques à l’action de l’Esprit saint, notre zèle spirituel et notre désir de purification intérieure exploseraient. Ici aussi, l’humilité est la clé. Elle nous préserve de la tentation du désespoir quand nous voyons notre néant et notre état misérable. Elle nous permet d’éviter de nous enorgueillir quand nous sentons la force du Nom et l’action de l’Esprit saint en nous.

Dans ce processus, qui est une lutte, nous sommes "initiés" à la vie mystique en Christ. Nous voyons tout ce qui existe à travers cette Présence, dans la lumière de l’Esprit. Nous apprenons à discerner, de plus en plus finement, aussi bien les mouvements de notre cœur qui nous ouvrent à l’amour que les passions et les pensées étrangères à l’esprit du Christ qui nous séparent de Dieu. Notre capacité de vigilance augmente. Le mal, les pensées passionnées continuent certes de nous environner, de nous attaquer, mais elles ne peuvent plus pénétrer dans notre cœur. Ainsi, la prière et toute notre vie – intérieure et extérieure – qui en découle, concourt à notre sanctification par l’amour dans l’Esprit. La sobriété de l’esprit redevient naturelle en nous, car Celui qui trône dans le cœur, qui est en nous, est "plus grand que celui qui est dans le monde" (1 Jn 4,4).

La prière, par l’action de la grâce, nous aide, nous apprend à transformer nos états psychiques en états spirituels. Imaginez qu’un ami vous trompe, vous frappe ou répande des calomnies sur vous. Vous êtes profondément blessé, triste, déçu. Vous souffrez. Qu’allez-vous faire de cet état émotionnel, de ces énergies psychiques négatives qui travaillent en vous? Si vous en restez-là, à les ressasser, cela ne sert à rien; vous vous ferez souffrir encore davantage, inutilement. Vous resterez dans la logique du vieil homme, qui conduit à la mort. Par la puissance du Nom, vous pouvez réorienter ces énergies, les retourner du bas vers le haut, les transformer. Certes, la blessure que l’autre vous a infligée ne disparaît pas; elle demeure, mais vous en oubliez le comment. Vous oubliez d’où est venue cette énergie négative, qui vous l’a donnée. Votre cœur reste triste, contrit, vous continuez à souffrir, mais de psychique votre souffrance devient spirituelle; d’humaine, elle devient divino-humaine, transfigurée par la grâce. Alors, vous pouvez dire, en vous adressant au Père: "Tu as vu que j’étais dans un état de paresse spirituelle, d’autosatisfaction, de sommeil, et tu as envoyé mon frère comme un ange pour me réveiller. Je te rends grâce pour ta bienveillance. Par les prières de mon frère qui m’a blessé, Seigneur, aie pitié de moi et sauve-moi!"

Nous devons apprendre à retrouver notre cœur profond, à vivre avec lui, en lui. C’est essentiel. Car la parole de Dieu s’adresse d’abord au cœur, et si nous n’apprenons pas à vivre dans notre cœur, comment pourrons-nous la comprendre? Sans la purification du cœur, l’Evangile reste un livre fermé. Vivre selon les commandements du Christ, c’est porter la parole de Dieu dans notre cœur pour qu’il s’enflamme. Il en va de même pour la liturgie eucharistique. Pour célébrer ce grand mystère, il faut un cœur brûlant comme le Buisson ardent; si nous ne vivons pas dans notre cœur, si notre cœur ne brûle pas pour le Christ, comment voulons-nous comprendre la fraction du pain?

L’Archimandrite Sophrony définissait la prière comme une "création infinie". La prière pure est la prière qui est propre à celui qui a réalisé la ressemblance de Dieu. Par l’invocation du Nom, l’homme – créé originellement à l’image de Dieu – justifie son Créateur qui a déposé dans sa nature le germe d’une gloire et d’une paix, d’une beauté et d’un amour infinis. Par cette prière, on peut devenir si proche du Seigneur, si plein de son Esprit, si enveloppé de son amour, qu’on entre dans la Lumière incréée, où l’on ne sait plus si l’on est hors ou dans son corps. On commence par de petites choses, mais, à force d’attention, de persévérance et de patience, on peut devenir comme des anges devant le trône de Dieu qui glorifient le Seigneur jour et nuit, sans repos. Les anges ont un tel désir de Dieu qu’ils n’ont qu’une pensée, qu’une volonté: s’unir à Lui et l’absorber de tout leur être.

Par l’invocation du Nom de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ, un humble esprit est établi dans le cœur profond. Alors est renouvelé en nous l’Esprit d’adoption qui crie dans notre cœur: "Abba, Père" (Rm 8,15). Quand l’Esprit de Dieu prie en nous, quand Il "intercède pour nous en des gémissements ineffables" (Rm 8,26), nous devenons des enfants de Dieu. La vraie prière est engendrement, filiation.

Ainsi l’invocation du Nom, d’un cœur pur, devient le but de tout chrétien. Par elle, la présence de Dieu règne dans l’homme. Par cette présence, il devient la montagne ou le temple de Dieu. Et le temple de Dieu est saint, "et ce temple, c’est vous" (1 Co 3,17).

Quand le Nom est dans le cœur, on a tout, car Jésus-Christ est présent.

Lu et reproduit de la revue
Itinéraires : Recherches chrétiennes d'ouverture
(Le Mont-sur-Lausanne, Suisse), No. 23, 1998.

L’auteur de ces lignes est un prêtre et moine d’origine chypriote : le père Zacharie.

Il vit au monastère Saint-Jean-Baptiste (Essex, Angleterre), fondé en 1959 par l’Archimandrite Sophrony (1896-1993) qui était lui-même le disciple du starets Silouane (1866-1938), canonisé en 1987 par le Patriarcat de Constantinople.

Il vient de soutenir une thèse sur le Principe de l’Hypostase (la Personne) dans les écrits spirituels de l’Archimandrite Sophrony à la Faculté de théologie de Thessalonique (Grèce).

LA PRIERE DE JESUS, PRIERE DU CŒUR
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14 avril 2015 2 14 /04 /avril /2015 07:51
 L’ÉGLISE, PAS ASSEZ MODERNE ?

Il y a des personnes qui critiquent l’Église orthodoxe à cause de son refus de se moderniser. Ces personnes sont dérangées par le fait que nous avons aujourd’hui également les mêmes offices que dans le passé, la même iconographie, les mêmes chants, la même architecture, etc. Vu par l’œil d’un homme séparé de Dieu, ceci indique un manque de nouveauté, et donc une stagnation. L’Église orthodoxe ne marche pas au pas et au rythme des changements du monde parce que sa mission est, pas de s’identifier au monde, mais de sanctifier le monde. Quand l’esprit du monde gagne dans l’Église, nous nous trouvons dans une Église sécularisée. Mais cette Église a sur les fidèles un impact de plus en plus faible, parce que, dans une telle Église, l’homme se met en face, non du Christ, mais de lui-même. Et alors les croyants ne trouvent dans l’Église plus rien de différent de ce qu’ils trouvent dans le monde

Nous ne devons pas cacher le fait qu’il y a des célébrants qui, par désir de nouveauté, sont arrivés à un niveau complet d’innovations liturgiques et de compromissions : leur argument est qu’ils font cela pour rapprocher les hommes davantage de Dieu. Nous ne croyons pas que, par exemple, un mariage officié dans la propriété d’un laïc, par exemple, et non dans l’Église, fasse que ceux qui sont présents se précipitent à la suite du Christ, et que s’enflamme en eux le désir de lui.

Si l’Église avait précisément le monde comme fondateur, il serait alors normal qu’elle cherche à s’assimiler le plus possible à lui. Mais puisque qu’elle est liée à Dieu, qui est sans mélange et sans changement, on peut comprendre pour quelle raison elle ne cherche pas à prendre le monde comme modèle.

Le monde blesse l’homme et le rend malade, tandis que l’Église guérit l’homme des blessures de l’âme et du corps. Si l’Église s’identifiait au monde, l’homme ne ferait qu’approfondir ces blessures, les rendre même mortelles par sa présence dans l’Église.

Il ne faut pas se soucier du fait que l’Église est dans une réelle tension avec ce monde. Puisque le Sauveur a dit que « la sagesse de ce monde est folie », c’est un bon signe que l’Église garde une distance entre son propre modèle et celui du monde.

Retenons que, désuète comme elle paraît l’être à certains, l’Église orthodoxe offre pourtant à celui qui vit en elle le modèle du Christ. Or le saint apôtre Paul dit : « si quelqu’un est dans le Christ, il est un être nouveau » (1 Co 5, 17). De là ressort que l’Église n’est réfractaire ni à ce qui est nouveau ni au renouvellement.

Pourquoi l’Église ne marche-t-elle pas au pas du monde ? Parce que Dieu veut que nous soyons, non pas de simples hommes, mais des dieux par grâce. Pour cette raison, elle donne aux croyants, dans le cadre de la sainte liturgie, non pas du pain et du vin, mais le Corps et le Sang du Christ.

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Source « Sagesse Orthodoxe » qui traduisit du Site CrestinOrtodox.ro du 19.04.2013.; les titres des paragraphes sont de Sagesse Orthodoxe

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12 avril 2015 7 12 /04 /avril /2015 19:24
Grand auteur mystique, Grégoire de Narek est surtout connu pour son recueil de prières, d’environ 20 000 vers, composé en l’an 1000 et utilisé dans la liturgie arménienne. Les thèmes principaux de l’œuvre de saint Grégoire, appréciée pour son expression poétique vigoureuse, sont la solidarité dans le péché, la confiance en la Miséricorde divine malgré la nécessité absolue du combat spirituel et l’amour de la vie mystique. Passionné par l’étude des Pères de l’Église, saint Grégoire a passé presque toute sa vie au monastère de Narek.

Grand auteur mystique, Grégoire de Narek est surtout connu pour son recueil de prières, d’environ 20 000 vers, composé en l’an 1000 et utilisé dans la liturgie arménienne. Les thèmes principaux de l’œuvre de saint Grégoire, appréciée pour son expression poétique vigoureuse, sont la solidarité dans le péché, la confiance en la Miséricorde divine malgré la nécessité absolue du combat spirituel et l’amour de la vie mystique. Passionné par l’étude des Pères de l’Église, saint Grégoire a passé presque toute sa vie au monastère de Narek.

Saint Grégoire de Narek, moine mystique arménien du Xème siècle, est connu pour son recueil de prières de près de 20 000 vers, fréquemment utilisé dans la liturgie arménienne. Lors d’une messe présidée par le Pape François en la basilique Saint-Pierre en mémoire des victimes des massacres des Arméniens en 1915, saint Grégoire de Narek a été officiellement proclamé comme le 36e docteur de l’Eglise reconnu par Rome. Il deviendra ainsi le second à provenir d’une Eglise orientale après Ephrem le Syrien, élevé au doctorat en 1920 par Benoît XV.

Cette annonce arrive alors qu’est commémoré cette année le centenaire du massacre arménien par les Turcs, le 24 avril 1915.Cette question ultra-sensible complique les rapports entre Ankara et la vingtaine de pays qui ont officiellement reconnu le génocide arménien. Jean-Pierre Mahé, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, et traducteur des œuvres de saint Grégoire de Narek, revient avec Anne-Sophie Saint-Martin, de RadioVatican sur cette figure de l’Eglise arménienne.

Qui est Saint Grégoire de Narek, nouveau docteur de l’église ?
Jean-Pierre Mahé
: C’est le plus grand poète et en même temps, le plus grand mystique et théologien de l’histoire de l’Arménie. Ça fait 1000 ans qu’il accompagne la vie religieuse des Arméniens. Il a été l’auteur le plus copié après l’Évangile. Il y avait pratiquement un Narek dans chaque Église du village qui était posé sur la Sainte Table, à côté de l’Écriture Sainte. On avait un Narek dans chaque maison. On le lisait au chevet du malade et dans toutes autres circonstances ou on en copiait les morceaux quand on partait en voyage. Certains pénitents recopiaient le Narek pour confesser leurs péchés. Bref, ça a été vraiment le guide spirituel des Arméniens pendant plus de 1000 ans et jusqu’à aujourd’hui, bien entendu.
Saint Grégoire de Narek est un saint très populaire ?
Jean-Pierre Mahé
: Très populaire et à qui on a attribué toute sorte de miracles. Et évidemment, quand le monastère de Narek a été détruit pendant la Première Guerre mondiale et qu’il y avait encore des Arméniens dans la région, il y avait des pèlerinages interminables vers ce monastère.
Aujourd’hui, quelle a été la réaction de la communauté arménienne à l’annonce du doctorat de Saint Grégoire de Narek ?
Jean-Pierre Mahé :
La réaction, ce n’est pas du tout une surprise parce qu’un saint d’une telle popularité ne peut être reconnu, à leurs yeux, que comme docteur de l’Église. Mais le fait important, c’est que la proclamation d’un nouveau docteur de l’Église, c’est un message qu’adresse le Saint Père et le Collège des cardinaux à la totalité des chrétiens de l’univers, du monde entier et également, du présent et du futur. C’est donc une grande joie pour tous les Arméniens parce que c’est un des leurs. C’est aussi une très grande joie pour les catholiques arméniens parce qu’ils sont tout à fait minoritaires, mais d’une certaine façon, le fait que le plus grand saint de leur nation soit accueilli ainsi parmi les trente-six docteurs de l’Église universelle, c’est une reconnaissance de leur communauté et de l’apport de la nation arménienne à la foi chrétienne. Naturellement, une telle proclamation n’aurait pas été possible si elle n’avait été portée par les défenseurs de ce doctorat. C’est le synode des évêques de l’Église arménienne catholique qui a souhaité promouvoir ce dossier de doctorat qui m’a, avec mon épouse, chargé de préparer une traduction parce que c’était absolument essentiel pour qu’on puisse apprécier l’œuvre de Saint Grégoire. C’est une longue chaîne de collaboration qui fait fête avec l’accord de toute une Église pendant quinze ans de travail pour arriver là.

Grégoire de Narek: Un Saint moine arménien déclaré docteur de l'Église par l'Eglise Romaine-Catholique

Que représente cette annonce, et en particulièrement l’année lors de laquelle on va fêter le centenaire du massacre arménien ?
Jean-Pierre Mahé
: Ce centenaire du massacre arménien ou du « génocide » puisque c’est le terme qui a été reconnu par plusieurs États, c’est terrible parce que c’est quelque chose qui est actuel. J’allais dire que les Arméniens ont été définitivement exclus de leur patrie sauf un tout petit morceau, c’est par exemple le 10° ou 12° de leur pays qui n’a pu être envahi par les Turques et par les Ottomans qui est aujourd’hui l’Arménie indépendante. Mais tous les chrétiens du Proche-Orient qui étaient là bien avant l’Islam sont aujourd’hui persécutés. Et donc, le fait de proclamer un des leurs, c’est-à-dire quelqu’un qui n’est ni de tradition grecque ni de tradition latine mais qui est un oriental comme l’était l’autre docteur de l’Église orientale, Éphrem de Nisibe, me parait extrêmement important dans l’actualité. Évidemment, pour les Arméniens, c’est aussi une consécration des martyrs de leur nation parce que tous ces martyrs étaient des personnes qui lisaient et qui connaissaient par cœur de longs passages de Saint Grégoire de Narek et c’est là qu’ils ont puisé, en partie, la force de subir leur martyr.

Grégoire de Narek: Un Saint moine arménien déclaré docteur de l'Église par l'Eglise Romaine-Catholique
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12 avril 2015 7 12 /04 /avril /2015 14:52
PRIERE DICTEE PAR LE SEIGNEUR A SŒUR FAUSTINE* :

Faites que mes yeux soient miséricordieux, pour que jamais je ne juge selon les apparences et ne soupçonne personne, mais que je voie, dans toutes les âmes ce qu’elles ont de beau et qu’à toutes je sois secourable.

Faites que mes oreilles soient miséricordieuses, toujours attentives aux besoins de mes frères et jamais fermées à leur appel.

Faites que ma langue soit miséricordieuse pour que jamais je ne dise du mal de personne, mais que pour tous j’ai des paroles de pardon et de réconfort.

Faites que mes mains soient miséricordieuses et pleines de charité, afin que je prenne sur moi tout ce qui est dur et pénible pour alléger ainsi les fardeaux des autres.

Faites que mes pieds soient miséricordieux et toujours prêts à courir au secours du prochain, malgré ma fatigue et mon épuisement.

Que je me repose en servant !

Faites que mon cœur soit miséricordieux et ouvert à toute souffrance. Je ne le fermerai à personne, même à ceux qui en abusent, et moi-même je m’enfermerai dans le Cœur de Jésus.

Jamais je ne dirai mot de mes propres souffrances.

Puisse Votre Miséricorde se reposer en moi Seigneur !
Transformez-moi en Vous, car tu es mon TOUT.
»

Amen !

*Sainte moniale Polonaise Catholique Romaine

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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 20:54

Jérusalem ce 11 Avril 2015

Un grand miracle en Orthodoxie: Le Miraccle du Saint Feu au Saint Sépulcre de Jérusalem
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