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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 08:43
« Tous nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu » (St Augustin)

Par Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon 271

« Tous nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu »


Avec joie, frères, nous avons vu se lever ce jour de la Pentecôte, où la sainte Église resplendit aux yeux des fidèles et où leurs cœurs sont embrasés.

Car nous célébrons ce jour où notre Seigneur Jésus Christ, après sa résurrection et la gloire de son ascension, a envoyé l'Esprit Saint…


Ce souffle purifiait les cœurs de la paille de la vie purement matérielle ; ce feu consumait le foin de leurs vieux désirs ; ces langues que parlaient les apôtres remplis de l'Esprit Saint préfiguraient l'expansion de l'Église par les langues de toutes les nations.

Après le déluge le sacrilège des hommes avait édifié une haute tour contre le Seigneur, et le genre humain a mérité d'être divisé par des langues diverses… (Gn 11) ; maintenant l'humilité et la dévotion des croyants soumettent la diversité de ces langues à l'unité de l'Église.

La charité rassemble ce que la discorde avait dispersé, et les diverses parties du genre humain, semblables aux membres dispersés d'un même corps, sont reliés entre eux et avec le Christ, leur chef, leur Tête unique (Col 2,19).

Elles sont fondues dans l'unité par le feu de l'amour…


Mes frères, membres du corps du Christ, germes d'unité, enfants de paix, célébrez ce jour dans la joie, célébrez-le en toute sécurité.

Car vous voyez s'accomplir en vous ce qui était annoncé autrefois par la venue de l'Esprit Saint.

Chacun de ceux qui recevaient alors l'Esprit Saint parlait, à lui seul, toutes les langues.

Aujourd'hui l'unité de l'Église répandue parmi tous les peuples parle toutes les langues, et c'est au sein de cette unité que vous possédez l'Esprit Saint, vous qui n'êtes séparés par aucun schisme de l'Église du Christ, qui parle toutes les langues.

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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 08:35
« De même que le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie »(Saint Ephrem)

Par Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l'Église .Sur l'effusion du Saint Esprit, dans S. Ephraem Syri, 25, 5, 15, 20, Oxford 1865, p. 95s (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 243)

« De même que le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie »


Les apôtres étaient là, assis au Cénacle, la chambre haute, attendant la venue de l'Esprit. Ils étaient là comme des flambeaux disposés et qui attendent d'être allumés par l'Esprit Saint pour illuminer toute la création par leur enseignement.

Ils étaient là comme des cultivateurs portant leur semence dans le pan de leur manteau qui attendent le moment où ils recevront l'ordre de semer. I

ls étaient là comme des marins dont la barque est liée au port du commandement du Fils et qui attendent d'avoir le doux vent de l'Esprit.

Ils étaient là comme des bergers qui viennent de recevoir leur houlette des mains du Grand Pasteur de tout le bercail et qui attendent que leur soient répartis les troupeaux.


« Et ils commencèrent à parler en des langues diverses selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. »

Ô Cénacle, pétrin où a été jeté le levain qui a fait lever l'univers tout entier !

Cénacle, mère de toutes les Églises ; Cénacle qui a vu le miracle du buisson ardent (Ex 3).

Cénacle qui a étonné Jérusalem par un prodige bien plus grand que celui de la fournaise qui a émerveillé les habitants de Babylone (Dn 3).

Le feu de la fournaise brûlait ceux qui étaient autour, mais protégeait ceux qui étaient au milieu de lui ; le feu du Cénacle rassemble ceux du dehors qui désirent le voir tandis qu'il réconforte ceux qui le reçoivent.

Ô feu dont la venue est parole, dont le silence est lumière, feu qui établis les cœurs dans l'action de grâces !

Certains qui étaient opposés au Saint Esprit disaient :

-« Ces gens-là ont bu du vin doux, ils sont ivres ».

Vraiment vous dites la vérité, mais ce n'est pas comme vous croyez.

Ce n'est pas du vin des vignes qu'ils ont bu.

C'est un vin nouveau qui coule du ciel.

C'est un vin nouvellement pressé sur le Golgotha.

Les apôtres l'ont fait boire et ont enivré ainsi toute la création.

C'est un vin qui a été pressé à la croix.

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21 mai 2015 4 21 /05 /mai /2015 05:57
« Qu'ils soient un » (Saint Cyprien )

Par Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr .
L'Unité de l'Église, § 8 (trad. cf coll. Pères dans la foi, n°9, p. 32)

« Qu'ils soient un »


Frères, qui donc serait assez criminel et assez forcené dans sa passion de discorde, pour s'imaginer qu'on puisse mettre en cause et pour oser lui-même déchirer l'unité de Dieu, le vêtement du Seigneur, l'Église du Christ ? (cf Jn 19,24)

Dans son Évangile, Dieu ne fait-il pas entendre cet avertissement :

« Il y aura un seul troupeau et un seul berger » ? (Jn 10,16)

Quelqu'un pense-t-il après cela que dans un même lieu il puisse y avoir normalement plusieurs bergers et plusieurs troupeaux ?

Voyez comment l'apôtre Paul nous recommande pareillement cette unité :

« Mes frères, je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ à être tous vraiment d'accord ; qu'il n'y ait pas de division entre vous ; soyez bien unis dans le même esprit et dans les mêmes sentiments » (1Co 1,10).

« Supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez à cœur de garder l'unité dans l'Esprit par le lien de la paix » (Ep 4,2-3).


Toi donc, crois-tu pouvoir rester debout et en vie si tu abandonnes l'Église pour établir ta demeure ailleurs et éloigner d'elle ton foyer ?...

A propos de la Pâque n'est-il pas dit dans l'Exode que l'agneau, immolé en préfiguration du Christ, doit être mangé dans une seule et même maison ? (Ex 12,46)

La chair du Christ, la chose sainte du Seigneur, on ne peut la jeter dehors ; pour les croyants, il n'y a pas d'autre demeure que l'Église une.

Cette maison, cette demeure d'une famille unie, est désignée par l'Esprit Saint quand il dit dans un psaume :

-« Dieu fait habiter dans une même maison des cœurs unanimes » (cf 86,7).

C'est dans la maison de Dieu, dans l'Église du Christ, qu'habitent ces cœurs unanimes ; c'est là qu'ils peuvent demeurer dans la paix et dans la simplicité.

« Qu'ils soient un » (Saint Cyprien )
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21 mai 2015 4 21 /05 /mai /2015 05:52
Pour suivre le Christ: Tout quitter (St Jérôme)

Par Saint Jérôme, prêtre et docteur de l’Église († 420)
Homélie sur les Evangiles (Catena Aurea)

"Nous avons tout quitté pour te suivre"


Comme il ne suffit pas de tout abandonner, Pierre ajoute ce qui est le caractère propre de la perfection : « Et nous vous avons suivi».

Nous avons fait ce que vous avez ordonné; quelle sera donc notre récompense ?

C'est ce que signifient ces paroles : « Que nous sera-t-il donc donné ? »

Or, Jésus leur dit :

« Je vous le dis en vérité, que pour vous qui m'avez suivi », etc ...

Il ne dit pas :

« Pour vous qui avez quitté toutes choses » mais :

« Pour vous qui m'avez suivi »,

ce qui est le caractère propre des Apôtres et des vrais fidèles.

Ces paroles du Sauveur peuvent encore recevoir cet autre sens :

« Vous qui m'avez suivi, vous serez assis au jour de la régénération », c'est-à-dire lorsque les morts ressusciteront incorruptibles du sein de la corruption (1Co 15), vous serez assis sur les trônes des juges pour condamner les douze tribus d'Israël, parce que, témoins de votre foi, elles ont refusé d'en être les imitateurs.

Voici donc le sens de ces paroles :

Celui qui aura abandonné pour Jésus-Christ les biens temporels, recevra les biens spirituels, qui seront aux premiers, en valeur et en mérite.


Ces paroles :

« Celui qui abandonnera » se rapportent à ces autres : « Je suis venu séparer l'homme d'avec son père ».

Ceux donc qui, pour la foi chrétienne, et pour la prédication de l'Évangile, auront méprisé toutes les richesses et les voluptés de la terre, ceux-là recevront le centuple, et posséderont la vie éternelle.

Pour suivre le Christ: Tout quitter (St Jérôme)
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20 mai 2015 3 20 /05 /mai /2015 08:50
« Je t'ai glorifié sur la terre en accomplissant l'œuvre que tu m'avais confié » (Saint Augustin)

Par Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église . Sermons sur l'évangile de Jean, n°106

« Je t'ai glorifié sur la terre en accomplissant l'œuvre que tu m'avais confié »


« J'ai manifesté ton nom aux hommes. »

Ces paroles comprennent, dans la pensée du Sauveur, tous ceux qui devaient croire en lui comme membres de cette grande Église composée de toutes les nations et dont le psalmiste a dit :

« Je te rendrai grâces dans la grande assemblée » (Ps 21,26).

C'est vraiment alors cette glorification par laquelle le Fils rend gloire au Père en répandant la connaissance de son nom parmi les nations et aux innombrables générations humaines. Quand donc il dit :

« J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés », cela se rapporte à ce qui précède :

« Je t'ai glorifié sur la terre... »


« J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés » : non pas son nom de Dieu, mais celui de Père.

Ce nom-là ne pouvait pas être manifesté sans la manifestation du Fils.

En effet, il n'y a aucun peuple qui, même avant de croire en Jésus Christ, n'ait eu une certaine connaissance de Dieu comme étant le Dieu de toute la création.

Car la puissance du Dieu véritable est telle qu'il ne peut absolument pas être caché à une créature raisonnable qui veut faire usage de son esprit.

Sauf un petit nombre d'individus dont le caractère a vraiment atteint la dépravation, le genre humain tout entier reconnaît Dieu comme l'auteur de ce monde...

Mais le nom de Père de Jésus Christ, par lequel il enlève le péché du monde, n'était nullement connu, et c'est ce nom-là que le Seigneur manifeste à ceux que son Père lui a donnés.

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20 mai 2015 3 20 /05 /mai /2015 08:43
Nous avons trouvé le Messie (Basile de Séleucie)

Basile de Séleucie (?-v. 468), évêque
Sermon à la louange de saint André, 4 ; PG 28,1105 (trad. Orval rev.)

« Nous avons trouvé le Messie »


Prenant Pierre avec lui, André conduit au Seigneur son frère selon la nature et le sang pour qu'il devienne disciple comme lui ; c'est le premier exploit d'André.

Il fait croître le nombre des disciples ; il y introduit Pierre, en qui le Christ trouvera le chef de ses disciples. C'est si vrai que lorsque, plus tard, Pierre aura une conduite admirable, il la devra à ce qu'André avait semé

. La louange adressée à l'un rejaillit également sur l'autre, car les biens de l'un appartiennent à l'autre, et l'un se glorifie des mérites de l'autre.


Quelle joie Pierre a procurée à tous lorsqu'il a répondu tout de suite à la question du Seigneur, rompant le silence embarrassé des disciples ! ...

Pierre seul a prononcé ces paroles : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16,16).

Il parlait au nom de tous ; en une phrase, il proclamait le Sauveur et son dessein de salut.

Comme cette proclamation s'accorde bien avec celle d'André !

Les paroles qu'André avait dites à Pierre lorsqu'il l'avait conduit au Christ

–- « Nous avons trouvé le Messie » —

le Père céleste les confirme lorsqu'il les inspire lui-même à Pierre (Mt 16,17) :

« Tu es le Messie, le Christ, le fils du Dieu vivant. »

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18 mai 2015 1 18 /05 /mai /2015 07:53
S'offrir en vrai sacrifice à Dieu dans la force de l'Esprit (Saint Pierre Chrysologue)

Par Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église . Sermon 108 ; PL 52, 499 (trad. coll. Pères dans la foi, n° 46, p. 119)

Offrir un véritable sacrifice à Dieu avec la force de l'Esprit


« Je vous exhorte, mes frères, par la miséricorde de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint » (Rm 12,1).

Par cette demande, l'apôtre Paul élève tous les hommes à participer au sacerdoce.

L'homme ne cherche pas au dehors ce qu'il va offrir à Dieu mais apporte avec lui et en lui ce qu'il va sacrifier à Dieu pour son propre bienfait.

« Je vous exhorte par la miséricorde de Dieu. »

Frères, ce sacrifice est à l'image du Christ qui a immolé son corps ici-bas et offert sa vie pour la vie du monde.

En vérité il a fait de son corps un sacrifice vivant, lui qui vit encore après avoir été tué.

Dans ce si grand sacrifice, la mort est anéantie, elle est emportée par le sacrifice.

C'est pourquoi les martyrs naissent au moment de leur mort et commencent leur vie quand ils la finissent ; ils vivent quand ils sont tués et brillent au ciel quand on croyait sur terre qu'ils s'étaient éteints.


Le prophète a chanté :

« Tu n'as voulu ni sacrifice ni oblation mais tu m'as façonné un corps » (Ps 39,7).

Sois à la fois le sacrifice offert et celui qui l'offre à Dieu.

Ne perds pas ce que la puissance de Dieu t'a accordé. Revêts le manteau de la sainteté.

Prends la ceinture de chasteté.

Que le Christ soit le voile de ta tête ; la croix, la protection de ton front qui te donne la persévérance.

Conserve dans ton cœur le sacrement de l'Écriture divine.

Que ta prière brûle toujours comme un encens agréable à Dieu.

Prends « le glaive de l'Esprit » (Ep 6,17) ; que ton cœur soit l'autel où tu pourras, sans crainte, offrir toute ta personne et toute ta vie.


Offre ta foi pour punir l'incroyance ; offre ton jeûne pour mettre fin à la voracité ; offre ta chasteté pour que meure la sensualité ; sois fervent pour que cesse la malfaisance ; fais œuvre de miséricorde pour mettre fin à l'avarice ; et pour supprimer la sottise, offre ta sainteté.

Ainsi ta vie deviendra ton offrande si elle n'a pas été blessée par le péché.

Ton corps vit, oui, il vit, toutes les fois qu'en faisant mourir le mal en toi, tu offres à Dieu des vertus vivantes.

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15 mai 2015 5 15 /05 /mai /2015 16:34
L'enfantement de la nouvelle création (Saint Grégoire de Nysse)

Par Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Premier discours sur la Résurrection : PG 46, 603 (trad. Orval rev.)

L'enfantement de la nouvelle création (Rm 8,22)


Voici venu le règne de la vie et le pouvoir de la mort renversé. Une autre naissance est apparue ainsi qu'une autre vie, une autre manière d'être, une transformation de notre nature elle-même.

Cette naissance-là n'est le fait « ni du désir de l'homme ni du désir de la chair, mais de Dieu » (Jn 1,13)...


« Voici le jour que le Seigneur a fait » (Ps 117,24).

Jour bien différent de ceux du commencement, car en ce jour Dieu fait un ciel nouveau et une terre nouvelle, comme dit le prophète (Is 65,17).

Quel ciel ?

Le firmament de la foi au Christ. Quelle terre ?

Le cœur bon, comme dit le Seigneur, cette terre qui s'imprègne de la pluie qui descend sur elle et qui produit une moisson abondante (Lc 8,15).

Dans cette création, le soleil, c'est la vie pure ; les étoiles, ce sont les vertus ; l'air, c'est une conduite limpide ; la mer, c'est la riche profondeur de la sagesse et de la connaissance ; l'herbe et le feuillage, c'est la bonne doctrine et les enseignements de Dieu dont se nourrit le troupeau des pâturages, c'est-à-dire le peuple de Dieu ; les arbres portant du fruit, c'est la pratique des commandements.

En ce jour est créé l'homme véritable, celui qui est fait à l'image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1,27).


N'est-ce pas tout un monde qui est inauguré pour toi en « ce jour que le Seigneur a fait » ?...

Le plus grand privilège de ce jour de grâce, c'est qu'il a détruit les souffrances de la mort et donné naissance au premier-né d'entre les morts (Col 1,18)..., lui qui dit :

-« Je vais vers mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20,17).

Quelle belle et bonne nouvelle !

Celui qui pour nous est devenu comme nous, pour faire de nous ses frères, amène sa propre humanité vers le Père afin d'y entraîner avec lui tout le genre humain.

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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 16:14
PRIÈRE  AU CHRIST ROI (St Ephrem)

Seigneur Jésus-Christ, Roi des rois, tu connais ce qui est secret et caché par saint Ephrem

« Seigneur Jésus-Christ, roi des rois, qui as puissance sur la vie et sur la mort ; tu connais ce qui est secret et caché, ni nos pensées ni nos sentiments ne sont voilés pour toi. Guéris mes menées, j'ai fait le mal en ta présence.

Voici que ma vie décline de jour en jour, et mes péchés ne font que croître. Ô Seigneur, Dieu des esprits et des corps, tu connais l'extrême fragilité de mon âme et de ma chair. Accorde-moi, Seigneur, la force dans ma faiblesse, et soutiens-moi dans ma misère.

Tu sais que j'ai été pour beaucoup un sujet d'étonnement, tu es mon puissant soutien. Donne-moi une âme reconnaissante ; que sans cesse je me souvienne de tes bienfaits, Seigneur plein de bonté. Ne garde pas la mémoire de mes nombreux péchés, mais pardonne toutes mes forfaitures.

Seigneur, ne dédaigne pas ma prière - une prière de misérable - conserve-moi ta grâce jusqu'à la fin ; qu'elle me garde comme par le passé. C'est elle qui m'a enseigné la sagesse : bienheureux ceux qui empruntent ses chemins, car ils recevront la couronne de gloire.

Seigneur, je te loue et te glorifie, malgré mon indignité, parce que ta miséricorde à mon égard n'a pas eu de borne. Tu as été pour moi aide et protection. Que le nom de ta majesté soit loué à jamais !

A toi, ô notre Dieu, la gloire ! »

Saint Ephrem, in Prières des premiers chrétiens par A. Hamman O.F.M., Librairie Arthème Fayard, Paris, 1951.

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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 07:11
SAINT EPIPHANE, QUI ÊTES-VOUS ? / Par la Vierge Marie, la paix céleste fut donnée au monde./Par la Vierge Marie, la paix céleste fut donnée au monde./Homélie sur l’ensevelissement du Christ (extraits)/

SAINT EPIPHANE, QUI ÊTES-VOUS ?

Saint Epiphane (315-403) fut évêque de Salamine (Chypre).

Par la Vierge Marie, la paix céleste fut donnée au monde.
Significative est la question d'Epiphane :

« Quand et à quelle époque a-t-on jamais osé prononcer le nom de Marie sans tout de suite vous ajouter, si on est interrogé, "la Vierge?" »[1] Dire « Marie la Vierge » équivaut à dire qu'en Jésus-Christ, Dieu est vraiment avec nous et l'un de nous.

C'est la Vierge Marie qui nous a donné Jésus, source de miséricorde, et qui, en vertu des mérites de son Fils, nous en ensuite obtenu toutes les grâces que Dieu nous accorde: "Par vous, lui dit saint Epiphane, la paix céleste a été donnée au monde"[2]

Epiphane défend le juste culte marial contre les excès de son temps.
Contre les Colliridiani, Epiphane explique que Marie doit recevoir un culte, mais pas une adoration.


« La Vierge est certainement vierge et digne d'honneur ; cependant, elle n'a pas été donnée aux hommes pour être adorée. Au contraire, elle-même est adoratrice de Celui qui, selon la chair, est né d'elle, mais qui était descendu du Ciel et du sein du Père divin. »[3]
.
Et contre les féministes, qui, comme dans l'actuelle église anglicane, voulaient le sacerdoce ministériel, il explique que « Si telle était la volonté de Dieu, la fonction sacerdotale aurait été confiée d'abord à Marie, avant toute autre femme, parce qu'elle avait été digne de porter en son sein le Roi de l'univers.»[4]

Dans une lettre adressée aux chrétiens de l'Arabie en 377, il pose la question théologique de la mort de Marie.


« En effet l'Écriture se situe au-dessus de l'esprit humain et elle a laissé dans l'incertitude l'événement par respect envers cette vierge incomparable, pour couper court à toute pensée vulgaire et charnelle dans son égard. Nous ignorons si elle est morte ou si elle a été enterrée. »[5]


Pour lui, on ne sait pas comment Marie est morte, ni où c'est son corps.
Epiphane était palestinien, il n'est pas possible qu'il ignorât toute la littérature apocryphe mais pour lui, elle n'a pas de valeur.

[1] Saint Epiphane, Haer 78, 6: GCS 111, 456

[2] Saint Epiphane, Homilia in laudes S.Mariae Deiparae

[3] Saint Epiphane, Panarion, 79,4

[4] Saint Epiphane, Panarion 78, 6

[5] Saint Epiphane, Panarion, Haer. 78,11

Par la Vierge Marie, la paix céleste fut donnée au monde.

pour Pâques

Voici la Prière « Lève-toi, partons d’ici, car tu es en moi et je suis en toi » de Saint Épiphane de Salamine (315-403), Évêque palestinien de Constantia (aujourd'hui Salamine) à Chypre et Père de l'Église pour l'Église orthodoxe et l'Église catholique. Ce magnifique poème est lu le Samedi saint. Il évoque la fonction libératrice du Christ. Croyant pouvoir se suffire à lui-même, Adam a choisi la désobéissance à son Créateur, qui voulait pourtant l’associer toujours plus étroitement à sa vie. Ce mauvais usage du libre arbitre a suscité une dégradation de la nature humaine, devenue dès lors esclave de ses passions. Le Christ descend pour délivrer l’homme et l’associer à Sa liberté souveraine.



La Prière de Saint Epiphane de Salamine « Lève-toi, partons d’ici, car tu es en moi et je suis en toi » :

La Prière de Saint Epiphane de Salamine « Lève-toi, partons d’ici, car tu es en moi et je suis en toi » :

La Prière de Saint Epiphane de Salamine « Lève-toi, partons d’ici, car tu es en moi et je suis en toi » :

« Un grand silence règne, aujourd’hui, sur la terre. Dieu s’est endormi dans la chair et est allé réveiller celui qui dormait depuis des siècles : Adam, notre premier Père, la brebis perdue. Il va, pour le délivrer de ses liens, lui qui est en même temps son Dieu et son Fils. Adam, qui est tenu captif plus profondément que tous les hommes, entend le bruit des pas du Seigneur. Et lorsqu’il Le voit, plein de stupeur, il se frappe la poitrine. Le Christ lui ayant saisi la main, Il lui dit : «Eveille-toi, ô toi qui dors, je ne t'ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d'entre les morts : moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains ; lève-toi, mon semblable, qui as été créé à mon image. Eveille-toi, sortons d'ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible. C'est pour toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils ; c'est pour toi que moi, le Maitre, j'ai pris ta forme d'esclavage ; c'est pour toi que moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre, et au-dessous de la terre ; c'est pour toi, l'homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre entre les morts ; c'est pour toi, qui es sorti du jardin, que j'ai été livré aux juifs dans un jardin et que j'ai été crucifié dans un jardin. Vois les crachats sur mon visage : c'est pour toi que je les ai subis afin de te ramener à ton premier souffle de vie. Vois les soufflets sur mes joues : je les ai subis pour rétablir ta forme défigurée afin de la restaurer à mon image. Vois la flagellation sur mon dos, que j'ai subie pour éloigner le fardeau de tes péchés qui pesait sur ton dos. Vois mes mains solidement clouées au bois, à cause de toi qui as péché en tendant la main vers le bois. Je me suis endormi sur la croix, et la lance a pénétré dans mon côté, à cause de toi qui t'es endormi dans le paradis et, de ton côté, tu as donné naissance à Eve. Mon côté a guéri la douleur de ton côté ; mon sommeil va te tirer du sommeil des enfers. Ma lance a arrêté la lance qui se tournait vers toi. Lève-toi, partons d'ici. L'ennemi t'a fait sortir de la terre du paradis ; moi je ne t'installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste. Je t'ai écarté de l'arbre symbolique de la vie ; mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu'un avec toi. J'ai posté les chérubins pour qu'ils te gardent comme un serviteur; je fais maintenant que les chérubins t'adorent comme un Dieu. Le trône des chérubins est préparé, les porteurs sont alertés, le lit nuptial est dressé, les aliments sont apprêtés, les tentes et les demeures éternelles le sont aussi. Les trésors du bonheur sont ouverts et le royaume des cieux est prêt de toute éternité. Amen. »

(Saint Épiphane de Salamine (315-403))

Homélie sur l’ensevelissement du Christ (extraits)
St Epiphane de Salamine (mort en 406)

"Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre, un grand silence et une grande solitude. Un grand silence parce que le Roi dort. La terre a tremblé et s’est calmée parce que Dieu s’est endormi dans la chair et qu’il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles. Dieu est mort dans la chair et les enfers ont tressailli. Dieu s’est endormi pour un peu de temps et il a réveillé du sommeil ceux qui séjournaient dans les enfers…
Il va chercher Adam, notre premier Père, la brebis perdue. Il veut aller visiter tous ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort. Il va, pour délivrer de leurs douleurs Adam dans ses liens et Eve, captive avec lui, lui qui est en même temps leur Dieu et leur Fils. Descendons donc avec lui pour voir l’Alliance entre Dieu et les hommes… Là se trouve Adam, le premier Père, et comme premier créé, enterré plu profondément que tous les condamnés. Là se trouve Abel, le premier mort et comme premier pasteur juste, figure du meurtre injuste du Christ pasteur. Là se trouve Noé, figure du Christ, le constructeur de la grande arche de Dieu, l’Eglise… Là se trouve Abraham, le père du Christ, le sacrificateur, qui offrit à Dieu par le glaive et sans le glaive un sacrifice mortel sans mort. Là demeure Moïse, dans les ténèbres inférieures, lui qui a jadis séjourné dans les ténèbres supérieures de l’arche de Dieu. Là se trouve Daniel dans la fosse de l’enfer, lui qui, jadis, a séjourné sur la terre dans la fosse aux lions. Là se trouve Jérémie, dans la fosse de boue, dans le trou de l’enfer, dans la corruption de la mort. Là se trouve Jonas dans le monstre capable de contenir le monde, c’est-à-dire dans l’enfer, en signe du Christ éternel. Et parmi les Prophètes il en est un qui s’écrie : "Du ventre de l’enfer, entends ma supplication, écoute mon cri !" et un autre : "Des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur, écoute mon appel !" ; et un autre : "Fais briller sur nous ta face et nous serons sauvés…"

[…]

Mais, comme par son avènement le Seigneur voulait pénétrer dans les lieux les plus inférieurs, Adam, en tant que premier Père et que premier créé de tous les hommes et en tant que premier mortel, lui qui avait été tenu captif plus profondément que tous les autres et avec le plus grand soin, entendit le premier le bruit des pas du Seigneur qui venait vers les prisonniers. Et il reconnut la voix de celui qui cheminait dans la prison, et s’adressant à ceux qui étaient enchaînés avec lui depuis le commencement du monde, il parla ainsi : "J’entends les pas de quelqu’un qui vient vers nous." Et pendant qu’il parlait, le Seigneur entra, tenant les armes victorieuses de la croix. Et lorsque le premier Père, Adam, le vit, plein de stupeur, il se frappa la poitrine et cria aux autres : "Mon Seigneur soit avec vous !" Et le Christ répondit à Adam : "Et avec ton esprit." Et lui ayant saisi la main, il lui dit : "Eveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera." Je suis ton Dieu, et à cause de toi je suis devenu ton Fils. Lève-toi, toi qui dormais, car je ne t’ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l’enfer. Relève-toi d’entre les morts, je suis la Vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains, toi, mon effigie, qui a été faite à mon image. Lève-toi, partons d’ici, car tu es en moi et je suis en toi.. A cause de toi, moi ton Dieu, je suis devenu ton fils ; à cause de toi, moi ton Seigneur, j’ai pris la forme d’esclave ; à cause de toi, moi qui demeure au-dessus des cieux, je suis descendu sur la terre et sous la terre. Pour toi, homme, je me suis fait comme un homme sans protection, libre parmi les morts. Pour toi qui es sorti du jardin, j’ai été livré aux juifs dans le jardin et j’ai été crucifié dans le jardin…

[…]

Regarde sur mon visage les crachats que j’ai reçus pour toi afin de te replacer dans l’antique paradis. Regarde sur mes joues la trace des soufflets que j’ai subis pour rétablir en mon image ta beauté détruite. Regarde sur mon dos la trace de la flagellation que j’ai reçue afin de te décharger du fardeau de tes péchés qui avait été imposé sur ton dos. Regarde mes mains qui ont été solidement clouées au bois à cause de toi qui autrefois as mal étendu tes mains vers le bois… Je me suis endormi sur la croix et la lance a percé mon côté à cause de toi qui t’es endormi au paradis et as fait sortir Eve de ton côté. Mon côté a guéri la douleur de ton côté. Et mon sommeil te fait sortir maintenant du sommeil de l’enfer. Lève-toi et partons d’ici, de la mort à la vie, de la corruption à l’immortalité, des ténèbres à la lumière éternelle. Levez-vous et partons d’ici et allons de la douleur à la joie, de la prison à la Jérusalem céleste, des chaînes à la liberté, de la captivité aux délices du paradis, de la terre au ciel. Mon Père céleste attend la brebis perdue, un trône de chérubin est prêt, les porteurs sont debout et attendent, la salle des noces est préparée, les tentes et les demeures éternelles sont ornées, les trésors de tout bien sont ouverts, le Royaume des Cieux qui existait avant tous les siècles vous attend."

Extraits tirés du Lectionnaire pour les dimanches et pour les fêtes de Jean-René Bouchet, Cerf, pp. 186-189.

SAINT EPIPHANE, QUI ÊTES-VOUS ? / Par la Vierge Marie, la paix céleste fut donnée au monde./Par la Vierge Marie, la paix céleste fut donnée au monde./Homélie sur l’ensevelissement du Christ (extraits)/

Une Prière de Saint Epiphane de Salamine

« Ô sainte mère Église, quand nous venons auprès de toi » pour Rendre grâce d’être Chrétien:

« Viens du Liban, ô épouse, tu es toute belle, il n'est point de tâche en en toi.

Ô paradis du grand Architecte, cité du Roi saint, fiancée du Christ immaculé, Vierge très pure, promise dans la foi à l'unique époux, tu rayonnes et tu brilles comme l'aurore.

Tu es belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme une armée rangée en bataille.

Les reines te proclament bienheureuse, les femmes te célèbrent, et les jeunes filles louent ta beauté.

Tu montes au désert, brillante d'une éblouissante clarté, tu avances enveloppée de parfums.

Tu montes au désert, comme une colonne de fumée, exhalant la myrrhe et l'encens, avec tous les aromates du parfumeur, qui répandent la plus suave des odeurs.

Celui qui l'avait annoncé disait :

« Tes parfums ont une odeur suave, aussi toutes les jeunes filles t'ont-elles aimée ».

Quand nous venons auprès de toi, nous oublions toutes les tristes épreuves des hérésies et nous nous reposons, auprès de toi, des tempêtes qui agitent les flots, ô sainte mère, Église, et nous reprenons cœur, dans ta doctrine sainte, dans la seule foi et la Vérité. Amîn. »

(Saint Épiphane de Salamine (315-403))

SAINT EPIPHANE, QUI ÊTES-VOUS ? / Par la Vierge Marie, la paix céleste fut donnée au monde./Par la Vierge Marie, la paix céleste fut donnée au monde./Homélie sur l’ensevelissement du Christ (extraits)/
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