Chers amis. Aloho m'barekh (Dieu vous bénisse) !
Je suis rentré cette nuit des Indes (Kerala, berceau de nos chrétientés Syriaques des "Chrétiens de St Thomas") et dois faire le nettoyage de mes Emails pour reprendre le travail en toute quiétude.
En attendant de revenir vers vous par les méditations quotidiennes ou quasi quotidiènnes, je vous livre ici un beau documentaire sur le berceau d'une partie de nos frères aînés, Chrétiens Syriaques et Témoins du Christ et de Son Évangile d'Amour, de Vérité et de Paix.
Union de prières !
Votre fidèlement et respectueusement dévoué en Notre-Seigneur.
+Mor Philipose-Mariam.
"En vérité, il n'y a qu'une seule authentique liberté - la sainte liberté du Christ, par laquelle Il nous libère du péché, du mal et du démon. Elle nous rattache à Dieu. Toutes les autres libertés sont illusoires, fausses, car en réalité elles sont esclavage." (Saint Justin Popovic, Chapitres ascétiques et théologiques, 2,36) "L'ennemi s'enfuira comme une bête sauvage pour quitter l'homme qui aura goûté à la douceur de la prière" (Ancien Cleopa Ilie de Roumanie)
Si vous n'arrivez pas à trouver le sommeil une nuit, vérifiez votre oreiller. Si c'est pour deux nuits, vérifiez votre matelas. Si c'est pour trois nuits, examinez votre conscience. (P. John)
Livre de Néhémie 8,1-10.
En ces jours-là, tout le peuple s'assembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des eaux. Ils dirent à Esdras, le scribe, d'apporter le livre de la loi de Moïse, prescrite à Israël par le Seigneur.
Et le prêtre Esdras apporta la loi devant l'assemblée, les hommes et les femmes et tous ceux qui étaient assez intelligents pour l'entendre : c'était le premier jour du septième mois .
Il lut dans le livre, depuis le matin jusqu'au milieu du jour, sur la place qui est devant la porte de l'Eau, en présence des hommes et des femmes et de ceux qui étaient assez intelligents pour l'entendre ; tout le peuple prêtait l'oreille à la lecture du livre de la loi.
Esdras le scribe se tenait sur une estrade de bois, dressée pour la circonstance ; et à côté de lui se tenaient, à sa droite, Mathatias, Séméïas, Anias, Urie, Helcias et Maasias ; et à sa gauche, Phadaïas, Misaël, Melchias, Hasum, Hasbadana, Zacharie et Mosollam.
Esdras ouvrit le livre à la vue de tout le peuple, car il était élevé au-dessus de tout le peuple ; et, lorsqu'il l'eut ouvert, tout le peuple se tint debout.
Esdras bénit Yahweh, le grand Dieu, et tout le peuple répondit en levant les mains : "Amen ! amen !" Et ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant Yahweh, le visage contre terre.
Et Josué, Bani, Sérébias, Jamin, Accub, Sépthai, Odias, Maasias, Célita, Azarias, Jozabed, Hanan, Phalaïas et les lévites instruisaient le peuple de la loi, et chacun restait à sa place.
Ils lisaient distinctement dans le livre, dans la loi de Dieu, et ils en donnaient le sens, et l'on comprenait ce qui était lu.
Et Néhémie, le gouverneur, Esdras, le prêtre et le scribe, et les lévites qui instruisaient le peuple, dirent à tout le peuple : "Ce jour est saint pour Yahweh, votre Dieu ; ne soyez pas dans le deuil et dans les larmes." Car tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la loi.
Et Néhémie leur dit : "Allez, mangez des viandes grasses et buvez des liqueurs douces, et envoyez des portions à celui qui n'a rien de préparé, car ce jour est saint pour notre Seigneur ; ne vous affligez pas, car la joie en Yahweh est votre force."
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 9,16-29.
En ce temps-là, un homme de la foule s'adressa à Jésus et dit :
" Maître, je vous ai amené mon fils, qui a un esprit muet.
Partout où il s'empare de lui, il le jette contre terre, et il écume, grince des dents et se raidit. Et j'ai dit à vos disciples de le chasser, et ils ne l'ont pu. "
Il leur répondit : " Ô génération incrédule, jusques à quand serai-je près de vous ? Jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi. "
Et ils le lui amenèrent. A sa vue, l'esprit le jeta aussitôt à terre, et tombé sur le sol, il se roulait en écumant.
Et il demanda au père : " Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive ? Depuis l'enfance, dit-il.
Et souvent il l'a jeté dans le feu et dans l'eau pour le faire périr. Mais, si vous pouvez quelque chose, venez à notre aide par pitié pour nous. "
Jésus lui dit : " Si vous pouvez ! Tout est possible à celui qui croit. "
Aussitôt le père de l'enfant s'écria : " Je crois ! Venez au secours de mon manque de foi ! "
Jésus, voyant accourir une foule, commanda avec force à l'esprit impur, lui disant : " Esprit muet et sourd, je te le commande, sors de lui et ne rentre plus en lui. "
Et ayant poussé un grand cri et l'ayant jeté à terre avec violence, il sortit ; et il devint comme mort, si bien que beaucoup disaient : " Il est mort. "
Mais Jésus, l'ayant pris par la main, le fit lever, et il se tint debout.
Lorsqu'il fut entré dans la maison, ses disciples lui demandèrent en particulier : " Pourquoi n'avons-nous pu le chasser ? " Il leur dit : " Ce genre ne peut être chassé que par la prière et le jeûne. "
Il pèche, celui qui méprise son prochain; heureux qui a pitié des pauvres. Proverbes 14,21
Par Charles de Foucauld
(1858-1916), ermite et missionnaire catholique au Sahara
Écrits spirituels ; Méditations sur l'Évangile (Seuil)
« Je crois ! Venez au secours de mon incroyance »
La vertu que Notre Seigneur récompense, la vertu qu'il loue, c'est presque toujours la foi.
Quelquefois, il loue l'amour, comme dans Madeleine (Lc 7,47); quelquefois l'humilité, mais ces exemples sont rares ; c'est presque toujours la foi qui reçoit de lui récompense et louanges.
Pourquoi ?
Sans doute parce que la foi est la vertu, sinon la plus haute (la charité passe avant), du moins la plus importante, car elle est le fondement de toutes les autres, y compris la charité, et aussi parce qu'elle est la plus rare.
Avoir vraiment la foi, la foi qui inspire toutes les actions, cette foi au surnaturel qui dépouille le monde de son masque et montre Dieu en toutes choses ; qui fait disparaître toute impossibilité ; qui fait que ces mots d'inquiétude, de péril, de crainte, n'ont plus de sens ; qui fait marcher dans la vie avec un calme, une paix, une joie profonde, comme un enfant à la main de sa mère ; qui établit l'âme dans un détachement si absolu de toutes les choses sensibles dont elle voit clairement le néant et la puérilité ; qui donne une telle confiance dans la prière, la confiance de l'enfant demandant une chose juste à son père ; cette foi qui nous montre que, « hors faire ce qui est agréable à Dieu, tout est mensonge » ; cette foi qui fait voir tout sous un autre jour - les hommes comme des images de Dieu - mon Dieu, donnez-la moi ! Mon Dieu, je crois, mais augmentez ma foi ! Mon Dieu faites que je croie et que j'aime, je vous le demande au nom de Notre Seigneur Jésus Christ. Amen.
ACTE DE FOI Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que Vous avez révélées et que Vous enseignez par Votre Sainte Église, parce que vous ne pouvez ni Vous tromper ni nous tromper. ACTE DÉSESPÉRANCE Mon Dieu, j’espère avec une ferme confiance que Vous me donnerez, par les mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Votre grâce en ce monde et le bonheur éternel dans l’autre, parce que Vous l’avez promis et que Vous êtes toujours fidèles dans Vos promesses. ACTE DE CHARITÉ Mon Dieu, je Vous aime par dessus toutes choses, de tout mon coeur, de toute mon âme et de toutes mes forces, parce que Vous êtes infiniment parfait et souverainement aimable. J’aime aussi mon prochain comme moi-même pour l’amour de Vous. ACTE DE CONTRITION Mon Dieu, j’ai un extrême regret de Vous avoir offensé parce que Vous êtes infiniment bon, infiniment aimable et le péché Vous déplaît ; je prends la ferme résolution avec le secours de Votre Sainte grâce, de ne plus Vous offenser et de faire pénitence.
SAINTE THÈCLE, QUI ÊTES-VOUS ?
Vierge et Première Martyre
(Ier siècle)

Sainte Thècle est une martyre du temps des Apôtres. Les saints pères l'ont appelée avec enthousiasme la femme apostolique, la fille aînée de saint Paul, la protomartyre parmi les femmes, comme saint Étienne fut le protomartyr parmi les hommes. Thècle, très versée dans la philosophie, dans les sciences et dans les belles-lettres, fut convertie par saint Paul, à Iconium. Elle voulut rester vierge et fut dénoncée comme chrétienne par le jeune homme qui aspirait à sa main. Condamnée au feu, dans l'amphithéâtre, à la demande de sa mère, elle vit Notre-Seigneur lui apparaître sous les traits de saint Paul, puis remonter au ciel comme pour lui en tracer le chemin. Pleine alors d'un courage tout nouveau, elle s'arme du signe de la croix et monte, rayonnante de joie et de beauté, sur le bûcher ; bientôt les flammes l'entourent de toutes parts, mais sans la toucher, et la foule étonnée aperçoit la victime pleine de vie et priant Dieu ; nouveau miracle : un nuage s'abat sur le bûcher et en éteint les flammes.
Bientôt Thècle put revoir l'apôtre saint Paul et être confirmée par lui dans la foi. L'ayant suivi à Antioche, elle fut bientôt accusée de nouveau et condamnée aux bêtes. On lâcha contre elle, une lionne furieuse et affamée ; mais celle-ci, loin de dévorer sa victime, vint lui lécher les pieds ; ni la rage de la faim, ni les excitations des bourreaux, ni les clameurs du peuple ne purent réveiller son instinct carnassier. « La lionne, dit saint Ambroise, vénéra sa proie et fut pénétrée d'une compassion dont les hommes s'étaient dépouillés. »
Peu de jours après, la jeune martyre fut exposée au même supplice ; on lança sur elle des lions et des ours ; aussitôt la lionne qui l'avait épargnée une première fois courut vers elle et lui lécha les pieds. Un ours s'avança, mais la lionne le mit en pièces ; un lion, voulut aussi se précipiter sur la victime ; mais une lutte acharnée se livra entre la lionne et lui, et ils périrent tous les deux. Le préfet la fit alors jeter dans une fosse remplie de serpents. À peine y fut-elle précipitée, qu'un globe de feu consuma tous les reptiles, et la sainte fut délivrée. L'ordre fut donné d'attacher chacun de ses pieds à des taureaux furieux, pour l'écarteler ; les bêtes, excitées par des aiguillons rougis au feu, bondirent en mugissant ; mais les liens de la vierge se brisèrent, et elle resta sans blessure. Le préfet étonné, lui demanda l'explication de ces prodiges : « Je suis, dit-elle, la servante de Dieu, Maître de l'univers. » Thècle, rendue à la liberté, revint dans sa patrie pour y prêcher la foi, et y mourut à l'âge de quatre-vingts ans.
Saint Pio de Pietrelcina, qui êtes-vous ?
Prêtre o.f.m. cap.

Pio, au siècle Francesco Forgione, naît le 25 mai 1887 à Pietrelcina, en Italie du Sud, entre Naples et Foggia (Campanie). Quatrième des sept enfants d’un couple de paysans, il entre à 16 ans chez les capucins et prend le nom de frère Pio. De santé fragile, il retourne pour de longs séjours dans son village. Ses frères capucins témoigneront que le démon venait lui rendre visite dans sa chambre. Fra Pio a alors vécu dans une « nuit obscure » qui rappelle celle des mystiques comme Jean de la Croix ou sa contemporaine, Thérèse d'Avila. Il confie : « Le doute qui m’assaille toujours et me persécute partout est d’ignorer si ce que je fais reçoit ou non l’approbation de Dieu. »
Ordonné prêtre le 10 août 1910, il est affecté, six ans après, au couvent de San Giovanni Rotondo, dans les Pouilles. Il y demeurera jusqu’à sa mort, le 23 septembre 1968, à 81 ans. Le rayonnement spirituel du Padre Pio a donné naissance à deux œuvres importantes : l’hôpital Casa Sollievo della Sofferenza(maison pour le soulagement de la souffrance) et les groupes de prière. Par deux fois, le Padre Pio a dû subir des mesures disciplinaires et des restrictions dans l’exercice de son ministère.
Le 20 septembre 1918, Francesco Forgione (qu’on n’appelle pas encore padre Pio) vient de dire la messe au couvent de San Giovanni Rotondo. Ce jeune capucin de 31 ans s’agenouille devant un crucifix. « Une quiétude indescriptible » s’empare de lui, racontera-t-il plus tard. Apparaît soudain un personnage mystérieux, aux mains, pieds et flanc ruisselant de sang. Puis la vision disparaît. Au sortir de ce qu’il nomme une extase, le religieux s’aperçoit alors que ses propres mains, ses pieds et son flanc saignent aussi. À la vue de ces stigmates, le calme se change en un trouble profond : le religieux tente de refermer ses plaies ; rien n’y fait ; elles ne cicatrisent pas. Jusqu’à sa mort, en 1968 - jamais cicatrisées, ses plaies disparaîtront le 20 septembre 1968, trois jours avant sa mort - padre Pio portera ce mystère avec lui. Il recouvre ses mains de mitaines pour dissimuler ses plaies ; il est soumis à une série d’examens scientifiques, ainsi qu’à un contrôle rigoureux : le Vatican suit l’affaire d’un mauvais œil. La nouvelle se propage et les médecins font un double constat, sans explication : padre Pio n’est pas un affabulateur mais rien n’explique ces plaies qui évoquent la passion du Christ. Son évêque, une partie du clergé local, des responsables du Vatican s’irritent de la renommée grandissante de ce religieux qui, vite, attire des foules. D’autant que l’on parle de guérisons et de clairvoyance spirituelle. Durant toute sa vie, il est l’objet de calomnies, de mensonges et même de plusieurs condamnations du Saint-Office. Rome, d’abord, lui interdit toute relation épistolaire puis, pendant deux ans, de confesser. En 1933, le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) le libère de ces restrictions, mais certains de ses frères capucins se liguent contre lui…
La dévotion populaire accompagne l’humble capucin. Il incarnait la simplicité franciscaine, le courage devant la souffrance, la charité envers les malades. On lui attribue, au fil des ans, de nombreuses guérisons. Parmi de multiples prodiges, il avait, dit-on, le don de la bilocation, autrement dit, d’être à la fois ici (recueilli en prière, comme absent) et là (au secours d’une âme en peine ou en danger). On frôle même l’émeute, en 1923, lorsque Rome veut empêcher le padre de célébrer la messe. Et on ira jusqu’à installer des micros dans sa cellule et son confessional ! Pressions et inquisitions romaines ne cessent que dans les années soixante, grâce au Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978). Toute l’Italie vénère alors le prêtre aux stigmates, qui fit construire, en 1956, à San Giovanni Rotondo, un hôpital grâce aux dons des fidèles.
On lui attribue de nombreux miracles. Dans les années soixante, alors simple évêque auxiliaire de Cracovie, Karol Wojtyla envoya à padre Pio une lettre d’intercession pour une amie polonaise gravement atteinte d’un cancer. Onze jours plus tard, elle était guérie.
Padre Pio est un peu un saint « médiéval », héritier de la tradition franciscaine, stigmatisé comme saint François, pauvre lui-même et attentif aux souffrances ; et surtout un mystique entouré de prodiges et de miracles.
L’œuvre de Padre Pio : des conversions en grand nombre, des groupes de prière (2.200 dans le monde dont 1.800 en Italie) et, depuis 1956, à San Giovanni Rotondo, une clinique pour les « esprits et les corps épuisés ». L’intuition de Padre Pio fut de faire de cette maison, la Casa Sollievo della Sofferenza, un centre d’études international et un lieu où devait être privilégié le confort des malades. Une volonté bien paradoxale de la part de celui qui avait supporté tant de souffrances et de pauvreté…
Sain Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) a donné Pio de Pietrelcina comme saint de la Miséricorde et modèle à imiter par tous les fidèles. Le pape a voulu que sa fête liturgique soit immédiatement inscrite au calendrier romain général - et non local - le 23 septembre, « jour de sa naissance au ciel », et en tant que « mémoire obligatoire » - et non facultative - pour l’Église universelle.
Pour un approfondissement biographique :
>>> Pio de Pietrelcina
Quand Padre Pio était là, on pouvait dire que Jésus et Marie étaient présents, eux aussi, par lui. Et parce qu'il était l'instrument d'une Présence qui le dépassait humainement, puisqu'il s'agissait de celle du Seigneur et de Sa Mère, Padre Pio avait atteint la perfection de sa vocation sacerdotale : il était à la fois le Prêtre et la Victime. Cette présence de Jésus et de Marie, Padre Pio la faisait donc ressentir à ceux qui l'approchaient parce qu'il vivait lui-même de cette présence mystérieuse et réelle. Il nous enseignait, par là, à être tout à Dieu par Marie, dans le temps, afin d'être, pour l'éternité, tout à Dieu avec Marie. ( Père Derobert)
Marie, Sommet de la Sainteté de l'Ancien Testament , mais plus encore...
Comme les autres hommes, comme saint Jean-Baptiste, dont l’Église fête également la conception et la nativité, – la Sainte Vierge est née sous la loi du péché originel, portant avec tous la même responsabilité commune de la chute. Mais le péché n’a jamais pu s’actualiser dans sa personne ; l’hérédité peccamineuse de la chute n’avait pas d’emprise sur sa volonté droite.
Elle représente le comble de la sainteté qui ait jamais pu être atteinte avant le Christ, dans les conditions de l’Ancien Testament, par quelqu’un de la descendance d’Adam.
Elle a été sans péché sous la domination universelle du péché, pure de toute séduction dans l’humanité asservie au prince du monde. Non pas placée au-dessus de l’histoire humaine, pour servir au dessein particulier de Dieu, mais réalisant sa vocation unique dans l’enchaînement de l’histoire, dans la destinée commune des hommes (…).
Et pourtant, si dans la personne de la Mère de Dieu nous voyons le sommet de la sainteté de l’Ancien Testament, ce n’est pas encore la limite de sa sainteté à elle, car elle dépassera également les sommets les plus hauts de l’Alliance Nouvelle, en réalisant la sainteté la plus grande à laquelle l’Église peut atteindre.
V. Lossky
Théologien orthodoxe
(Extraits de À l’Image et à la ressemblance de Dieu, Aubier-Montaigne, 1967)
En réalité, nul ne devait comprendre le terme "martyr" comme parlant de quelqu'un qui a été torturé et mis à mort. Littéralement, cela signifie "témoin." Dès lors, une personne est un martyr si, par sa mort, elle témoigne du fait que le Christ a vaincu la mort, qu'Il est Ressuscité d'entre les morts. C'est en cela que se trouve le témoignage, et non pas dans le fait qu'il a été torturé. (Prêtre-martyr Daniel Sysoyev, Instructions aux Immortels)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9,1-6.
En ce temps-là, Jésus rassembla les Douze ; il leur donna pouvoir et autorité sur tous les démons, et de même pour faire des guérisons ;
il les envoya proclamer le règne de Dieu et guérir les malades.
Il leur dit : « Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun une tunique de rechange.
Quand vous serez reçus dans une maison, restez-y ; c’est de là que vous repartirez.
Et si les gens ne vous accueillent pas, sortez de la ville et secouez la poussière de vos pieds : ce sera un témoignage contre eux. »
Ils partirent et ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle et faisant partout des guérisons.
Lorsque quelque chose commence à nous faire mal, nous courons voir le médecin et prenons soin de notre corps. Qu'en est-il des maladies de l'âme? Pourquoi donc n'en prenons-nous pas du tout soin? Il se peut que votre âme soit blessée et vous ne savez même pas de quoi elle est affligée. Lorsque vous souffrez corporellement, vous allez voir le médecin pour un traitement curatif. De la même manière, lorsque votre âme souffre, vous devriez chercher soulagement et guérison auprès d'un père spirituel. (Hiéromoine du grand schème Julian (Lazar))
Par Saint Hilaire
(v. 315-367), évêque de Poitiers et docteur de l'Église
Commentaire sur le psaume 65, §19-20 ; CSEL 22, 261 (trad. Solesmes, Lectionnaire, t. 3, p. 873)
« Ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle »
Quelle est « la parole de louange » (Ps 65,8) qu'il faut faire entendre ?
Celle-ci assurément :
« Il a donné la vie à l'âme » des croyants (v.9) ; car Dieu a accordé la constance et la persévérance dans la profession de la foi à la prédication des apôtres et à la confession des martyrs, et la prédication du Royaume des cieux a parcouru la terre en tous sens comme par des pas.
En effet « leur message s'est répandu sur toute la terre » (Ps 18,5). Et ailleurs, le Saint Esprit proclame la gloire de cette course spirituelle :
« Comme ils sont beaux, les pas de ceux qui annoncent la bonne nouvelle, de ceux qui annoncent la paix » (Is 52,7).
C'est donc cette parole de louange de Dieu qu'il faut faire entendre par la proclamation, selon le témoignage du psalmiste : « Il a donné la vie à mon âme et n'a pas laissé chanceler mes pas » (LXX).
En effet, les apôtres ne se sont pas laissés détourner de la course de leur prédication par les terreurs des menaces humaines, et la fermeté de leurs pas solidement posés ne s'est pas laissée écarter du chemin de la foi...
Pourtant, après avoir dit :
« Il n'a pas laissé chanceler mes pas », le psalmiste ajoute :
« Ô Dieu, tu nous as éprouvés, tu nous as épurés par le feu comme on épure l'argent » (v.10).
Cette parole, commencée au singulier, se rapporte donc à plusieurs.
Car unique est l'Esprit et une la foi des croyants, selon ce qui est dit dans les Actes des Apôtres :
« Les croyants n'avaient qu'une seule âme et un seul cœur » (Ac 4,32)...
Mais que signifie cette comparaison :
« Ils ont été épurés au feu, comme on épure l'argent » ?
A mon sens, si on épure l'argent, c'est uniquement pour en séparer les scories qui adhèrent à la matière encore brute...
C'est pourquoi, quand Dieu met à l'épreuve ceux qui croient en lui, ce n'est pas qu'il ignore leur foi, mais parce que « la persévérance produit la valeur » comme le dit l'apôtre Paul (Rm 5,4).
Dieu les soumet à l'épreuve, non pour les connaître, mais pour les amener à la consommation de la vertu.
Ainsi, purifiés par le feu et dégagés de tout alliage avec les vices de la chair, ils pourront resplendir de l'éclat d'une innocence qui a fourni ses preuves.
De même que la nuit, tout en effet, bien qu'il soit lumineux par nature, partage la couleur noire du régime des ténèbres, mais une fois que la lumière revient, il reste plus aucune trace des ténèbres dans ces choses qui avaient été obscurcies par la nuit : ainsi donc en est-il lorsque l'âme a été transportée et l'erreur à la vérité, car alors la forme sombre de sa vie s'est transformée en radieuse beauté. (Saint Grégoire de Nysse, Commentaire sur le Cantique des cantiques)
Pêcheurs d'hommes
Évangile selon saint Matthieu 4, 17-23
Jésus leur dit : « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. »
Professionnalisme
Jésus appelle derrière lui des hommes et des femmes à partir de leur existence très concrète, et il leur demandent simplement de faire pour Lui ce qu’ils savent le mieux faire, par exemple pêcher, parce qu’ils sont experts en pêche. À Judas le cupide, il donnera les cordons de la bourse, à ceux qui savent écrire, il abandonnera la rédaction des évangiles, à Saul de Tarse le pharisien, il confiera la prédication universelle, à Madeleine qui aime en professionnelle, il la glorifiera dans son amour…
Jésus rencontre deux paires de frères, l’appel, ce qu’on nomme la vocation, se passe en famille et très spontanément. Pas de vision ou d’audition spectaculaires, bonnement un homme passe et les interpellent, et ils le suivent. Il s’agit bien comme à l’ordinaire d’une destination individuelle singulière qui tient compte de la personne entière, plutôt que d’un destin exceptionnel hors du commun.
Nos deux tandems, Simon et André et les Zébédée, s’ils ont couru si promptement derrière Jésus, ce n’est pas par héroïsme remarquable, mais peut-être d’abord parce qu’ils ont été séduits, et surtout parce qu’ils n’étaient pas satisfaits de la vie qu’ils menaient ; parce qu’ils désiraient autre chose, parce qu’ils avaient de l’ambi tion. Jésus les choisit tels qu’ils sont et « fera avec » tout au long de son ministère. La révélation qu’il apporte s’inscrit dans une humanité et une histoire personnelle et unique, et ne va jamais contre cette humanité, mais œuvre de concert avec elle. (Source: "Signe dans la Bible")
Une fois que l'âme commence à ressentir sa propre bonne santé, les images qui surviennent dans ses rêves seront aussi apaisés et libres de passion. Saint Maxime le Confesseur