l'Évangile selon saint Jean
Introduction à l'Évangile et réflexions sur son Prologue
Article inspiré des cours de Père Gérard Reynaud (Etudes bibliques) 1

L'aigle des évangélistes, fresque du monastère de Vodita
Spiritualité Orthodoxe ©
Saint Jean le théologien, fêté le 8 mai et le 26 septembre.
Tropaire
Apôtre bien-aimé du Christ notre Dieu,
hâte-toi de délivrer un peuple sans défense.
Celui qui t'a permis de t'incliner sur sa poitrine
te permettra de t'incliner vers Lui
pour plaider en notre faveur.
Demande-lui de dissiper les ténèbres du paganisme des nations; qu'il nous accorde la paix et la grâce du salut.
Kondakion
Tes hauts faits, disciple vierge, qui en fera le récit,
Tu répands les miracles, en effet, comme une source fais jaillir les guérisons et pour nos âmes, tu intercèdes auprès du Christ, en ami.
Un Évangile spirituel écrit par Jean le Théologien, selon la tradition
L'Évangile de Jean, au sein de l' Évangile tétramorphe - selon l'expression de saint Irénée de Lyon -, est le plus spirituel, écrivit Clément d'Alexandrie.
Il a une place à part, le plus tardif chronologiquement, il est le fruit d'une longue élaboration et contemplation sur le mystère de Dieu, l'incarnation du Christ, sa nature divino-humaine et sa mission.
Son objet est la narration de l'accomplissement par le Christ de l'oeuvre de salut, et c'est dans cet accomplissement que le Christ dévoile sa personne réelle.
L'auteur de l'Évangile de Jean

Atelier le Roseau ©
Son auteur, d'après la tradition, est le fils de Zébédée, frère de Jacques, ou autrement appelé Jean le Théologien: le disciple bien-aimé qui reposa sa tête sur la poitrine du Seigneur lors de la Cène.
L'exégèse critique perçoit des strates dans le style de l'écriture qui indiqueraient des couches primitives et d'autres plus tardives; elle émet l'hypothèse d'autres auteurs.
Notons toutefois que le disciple bien-aimé a lui-même suivi un long processus de maturation spirituelle. L'auteur est aussi de toute évidence clairement familier avec la Terre d'Israël. Il localise: Béthanie (11:18), le Jardin de l'autre côté du Cédron (18:1), le portique de Salomon (10:22), la piscine de Béthesda (5:2), la piscine de Siloé (9:7), le lieu dit le Pavé — en hébreu Gabbatha (19:13); alors que ces lieux ne sont pas mentionnés dans les autres Évangiles. Ceci rend compte qu'il est un témoin occulaire.
Il est également familier avec le judaïsme car il montre une connaissance de ses rites et usages: la pureté, l'agneau pascal, la tunique sans coutures du grand prêtre.
Les particularités de L'Évangile de Jean par rapport aux Évangiles synoptiques
- L'Évangile de Jean place l'épisode du Christ et des marchands du Temple au début alors qu'il est plus tardif dans les synoptiques.
- Il indique que le ministère public dure 3 ans (Trois fêtes de pâques; les Évangiles synoptiques ne donnent pas d'indications sur la durée de ce ministère).
- Certains récits comme la tentation au désert, l'ascension, des paraboles ne sont pas mentionnés.
- Il fait état de huit signes (miracles), six lui sont propres.
- Il ne donne pas de récit de la Cène mais parle du pain de Vie.
- Son calendrier est différent (probablement celui des Sadducéens, alors que les synoptiques utiliseraient celui des Pharisiens).
Saint Jean, bien qu'en harmonie avec les autres Évangiles, ne cherche pas à les répéter, il apporte des éléments nouveaux. Il exprime en particulier le fait que le Christ déclare sa divinité, comme en Jean 8:58 à travers ἐγὼ εἰμί "je suis":
εἶπεν αὐτοῖς Ἰησοῦς, Ἀμὴν ἀμὴν λέγω ὑμῖν, πρὶν Ἀβραὰμ γενέσθαι ἐγὼ εἰμί.
Jésus leur dit : Amen, amen, je vous le dis, avant qu'Abraham vienne à l'existence, moi, je suis.
On peut se reporter à la page: les Titres du Christ
On distingue dans l'Évangile de Jean, quatre parties:
- Le Prologue
- L'apppel des disciples
- Le Livre des signes
- Le Livre de la Gloire
Le Prologue de l'Évangile de Jean 1:1-18
Lire le prologue en grec-français, en bas de page: cliquer ici
Saint Jean nous conduit au sein du mystère du Christ dès le premier verset. Alors que son Évangile est dite une "Perle", son prologue est comparé à un "Joyaux".
Il fit l'objet d'un grand intérêt dès le début du christianisme. En effet, dans l'Eglise ancienne où on avait pour usage de mémoriser les écritures, on mémorisait en particulier le Prologue de Jean. Des défunts étaient même enterrés avec le texte cousu dans leurs vêtements.
Synthèse de l'Évangile
Le Prologue est une clé pour la lecture et la compréhension de l'Évangile en son entier. Cette clé, c'est le Logos, le Verbe incarné, qui donne la nouvelle naissance, la plénitude de la grâce et de la vérité, la lumière et la vie; Lui qui vient planter sa tente ἐσκήνωσεν au milieu de nous - Jean 1:14: Et la parole a été faite chair, et elle a habité (planté sa tente) parmi nous....
Le Christ dans sa personne est Dieu avec nous, l'Emanuel. Il réalise la prophétie d'Isaïe:
Isaïe 7:14
διὰ τοῦτο δώσει κύριος αὐτὸς ὑμῖν σημεῖον· ἰδοὺ ἡ παρθένος ἐν γαστρὶ ἕξει καὶ τέξεται υἱόν, καὶ καλέσεις τὸ ὄνομα αὐτοῦ Εμμανουηλ·
C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe. Voilà que la Vierge concevra dans son sein, et elle enfantera un fils, et tu lui donnera le nom d'Emmanuel ("Immanou-El": Dieu est avec nous ).
La tente renvoie à la Tente d'Assignation au désert, lieu où la présence de Dieu descendait dans la nuée et conversait avec Moïse (Exode)
Le mystère de la vie en Dieu et de la personne divino-humaine du Christ

L'aigle des évangélistes, Jean, va au-delà de tout ciel créé. (Jean Scot Erigène)
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Jean Scot Erigène, 9e Siècle, qui réalisa une Homélie 2 sur le Prologue de Saint Jean, écrivit ceci:
"L'oiseau mystique, celui dont le vol est rapide, celui qui voit Dieu, je veux parler de Jean le Théologien, s'élève donc au-dessus de toute la création visible et invisible, pénètre toute pensée et déifié entre dans le Dieu qui le déifie...
Mais Jean plongeant son regard au plus profond de la vérité , au-delà de tout ciel, dans le paradis des paradis, c'est à dire dans la cause de toutes choses, a entendu une parole unique; le Verbe par qui tout a été fait.
Il lui a été permis de répéter cette parole et de l'annoncer aux hommes, autant du moins qu'elle peut être annoncée. Et c'est avec pleine assurance qu'il proclame: "Dans le principe était le Verbe."
C'est donc le mystère de la vie en Dieu de toute éternité, mystère de la vie trinitaire ineffable en essence, qui est révélé dans le prologue est aussi dans le cours de l'Évangile, en particulier dans les chapitres 15 et 16 qui parlent du saint esprit. Ce mystère nous est révélé par le Verbe qu'il faut accueillir, recevoir, parce qu'il nous donne la plénitude de la grâce et de la vérité.
Le premier mot du prologue
Le prologue débute avec l'expression "au commencement" Ἐν ἀρχῇ , traduite aussi "dans le principe", "à l'origine".
Elle apporte une similitude avec la création du récit de la Genèse, dans la traduction en grec de la Septante (le sens est identique avec le mot hébreux).
Il y a toutefois une différence, car dans la Genèse c'est la création temporelle et spatiale de la matière à partir du vide qui est décrite.
Tandis que dans le prologue de Jean, il s'agit de la création par le Fils de Dieu, se produisant au-delà du temps et de l'espace, dans l'immédiateté originelle: la nouvelle création.
Développement du mystère de la vie en Dieu
En donnant une traduction alternative, on a pour Jean 1:1:
Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος.
Dans le principe est le Verbe, et le Verbe est tourné vers Dieu, et le Verbe est Dieu
Ἐν "dans", montre l'origine;
πρὸς "vers", indique l'intimité du Logos et de Dieu;
Pour la dernière partie du verset soulignons que dans la phrase grecque la place des mots n'indique pas leur rôle. C'est donc l'article ὁ placé devant Logos qui indique qu'il est le sujet et que Dieu (sans article) est l'attribut.
En ce qui concerne le mot Logos, il est employé par Jean, dans un milieu hellénistique où le mot était utilisé par les philosophes, mais contrairement au contexte du Dieu personnel de la Bible, il avait le sens de médiateur permettant à une force impersonnelle, parfois avec quelques attributs personnels, d'agir dans ce monde.
Le Logos (davar en hébreux) existe aussi dans le livre de la Sagesse, les Proverbes et Siracide. On y voit une personnification de la sagesse et de la parole de Dieu, mais elle n'est pas identifiée à Dieu.
Dans le livre de la sagesse 7:46, on lit: "Elle est un reflet de la lumière éternelle, un miroir sans tache de l'activité de Dieu, une image de sa bonté."
Cette parole existe aussi dans les targoums ( traductions de la Bible hébraïque en araméen utilisées lors des lectures à la synagogue). Par exemple, dans le targoum néophiti (au sujet de Lévitique 26:12), il est écrit: "Ma parole s'avancera parmi vous, ma parole sera pour vous Dieu rédempteur et vous serez un peuple saint pour mon nom."
Le Logos johannique se rapporte à la parole créatrice de Dieu, par qui tout a été fait: Jean 1:3 - "Toutes choses ont été faites par elle..."
Jean apporte deux nouveautés importantes, il dit que cette parole est Dieu et qu'elle s'incarne.
Notons aussi que cette parole créatrice agit dans l'immédiateté, il n'existe pas de séparation entre elle et l'acte.
La vie intra-trinitaire n'est pas connaissable en dehors du fait qu'elle est amour et communion entre les trois personnes divines. Saint Jean nous conduit donc rapidement à l'économie, c'est à dire à l'action de la Trinité envers nous, dès le troisième verset.
Un double mouvement d'exode
La nouvelle Genèse s'accompagne d'un nouvel Exode: la kénose ou abaissement (citée par Saint Paul dans Philippiens 2:6-8). Elle est mouvement descendant du Verbe qui est dans le sein du Père, lumière du monde, origine de toute création, qui par sa main puissante a tout créé. C'est un exode du Verbe vers l'homme en devenant homme, sans cesser d'être Dieu.
L'exode montante a pour but de nous recréer. Car après la chute de l'homme, tous les règnes de la création, ne pouvant plus trouver leur fin, sont devenus hostiles les uns aux autres; puisque l'homme qui était son prêtre n'accomplit plus sa mission. Saint Paul parle des "gémissements de la création".
Le mot χωρὶς signifie séparé et le mot οὐδὲ traduit le mot hébreux tōhū wābhōhū, c'est à dire le chaos primitif mais aussi un état confus. En prenant en compte ces indications la traduction de la fin du verset signifie que séparée du Verbe la création s'est trouvée dans le chaos.
Même si la création de Dieu est pure et bonne, les créatures enfermées sur elle-même sont couvertes de ténèbres. Seul Dieu peut entreprendre l'acte de re-création et sauver l'homme, il le fait de l'intérieur par l'incarnation ("la lumière brille dans les ténèbres"), afin d'assumer le péché du monde, car ce qui n'est pas assumé ne peut être sauvé. Par exemple, "Tous les péchés peuvent être pardonnés, sauf celui qui n'est pas assumé", dit saint Isaac le Syrien.
La Vie, la lumière et les ténèbres
Les ténèbres σκοτία se rapportent au monde, dans le sens où il est plein de révolte et de refus de Dieu. Ce monde séparé de Dieu par le péché est hostile à la lumière divine, mais les ténèbres ne se sont pas emparé d'elle - κατέλαβεν (plutôt que "ne l'ont pas reçue"). C'est à dire qu'elles ne l'ont pas étouffée.
La Vie est ζωὴ c'est à dire la vie dans son sens spirituel, d'éternité et de plénitude, non pas celle biologique.
Le précurseur témoin
Le Verbe ne vient pas au hasard, la révélation divine est liée à l'histoire et les évangélistes comme les écrivains de l'AT voient la main de Dieu dans cette histoire.
La lumière vient au moment où le précurseur l'annonce. De surcroît l'incarnation est possible parce que la Vierge Marie a dit "oui" au messager de Dieu, l'ange Gabriel: «Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l'as dit!».
Le Verbe vient dans l'humanité comme la prophétie de l'AT l'annonce, Le Baptiste est le dernier de ses prophètes, il est celui qui précède le Christ et clôt la prophétie de l'AT.
Dans le verset 7 le Baptise indique qu'il est le disciple car c'est le disciple qui dénoue les sandales du maître.
Illumination, incarnation et nouvelle naissance
Le prologue est une hymne dont les versets se font écho, dans une structure concentrique, parfois en rappel, parfois en contraste.
1-2 avec 18
3 avec 17
4-5 avec 16
6-7-8 avec 15
9-10 avec 14
11 avec 13
et le verset 12 est le centre,
il concerne la recréation, la réouverture du chemin vers les Cieux.
"Mais à ceux qui l'ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu."
Contemplation et grâce
L'apôtre Jean dit dans le verset 14 nous avons contemplé ἐθεασάμεθα (du verbe θεἀομαἰ) sa gloire; il s'agit ici d'une vision élevée non pas une vision par les yeux de chair mais par la foi qui est une vision spirituelle mettant en présence des choses cachées. (Hébreux 11:1).
Dans le verset 16 "De sa plénitude en effet, tous, nous avons reçu, et grâce sur (pour) grâce.".
Dieu a donné la plénitude et la grâce et la vérité pour - ἀντὶ -, ou à la place de la grâce de l'AT.
Une leçon et la révélation, synthèse de tout le mouvement chrétien: la re-création
La leçon retenue par les Pères du 2ème siècle, St Irénée de Lyon et Justin le Martyr, était au singulier: "Verset 13: Lui qui n'est pas né du sang..."
Mais la majorité des manuscrits du NT (environ 5000) donnent la leçon au pluriel et elle s'applique aux hommes: "Ceux-là ne sont pas nés du sang...". Ce qui signifie que par l'action toute puissante du Christ nous sommes recréés.
L'homme charnel est déterminé par sa paternité biologique mais il est donné à l'homme spirituel une nouvelle paternité libératrice: Dieu.
La vérité que Jésus-Christ est venu nous apporter est solide comme le roc, elle est ce à quoi l'on peut s'attacher pour monter dans le Royaume des Cieux en suivant le Christ.
Et cette vérité, qui fait notre joie, c'est le Fils unique qui nous l'a révélée. Révélé ἐξηγήσατο est le dernier mot du prologue.
Traduction de la TOB - Entre parenthèses, propositions de traductions alternatives.
1 Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος.
Au commencement (Dans le principe - A l'origine) était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu.
2 οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν.
Il était au commencement (A l'origine)tourné vers Dieu.
3 πάντα δι’ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο οὐδὲ ἕν. ὃ γέγονεν
Tout fut par lui, et rien de ce qui fut, ne fut sans lui.(, et séparée de lui la création s'est trouvée dans le chaos).
4 ἐν αὐτῷ ζωὴ ἦν, καὶ ἡ ζωὴ ἦν τὸ φῶς τῶν ἀνθρώπων·
En lui était la vie (Vie) et la vie était la lumière des hommes,
5 καὶ τὸ φῶς ἐν τῇ σκοτίᾳ φαίνει, καὶ ἡ σκοτία αὐτὸ οὐ κατέλαβεν.
et la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point comprise (étouffée).
6 Ἐγένετο ἄνθρωπος ἀπεσταλμένος παρὰ θεοῦ, ὄνομα αὐτῷ Ἰωάννης·
Il y eut un homme, envoyé de Dieu : son nom était Jean.
7 οὗτος ἦλθεν εἰς μαρτυρίαν, ἵνα μαρτυρήσῃ περὶ τοῦ φωτός, ἵνα πάντες πιστεύσωσιν δι’ αὐτοῦ.
Il vint en témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui.
8 οὐκ ἦν ἐκεῖνος τὸ φῶς, ἀλλ’ ἵνα μαρτυρήσῃ περὶ τοῦ φωτός.
Il n'était pas la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière.
9 Ἦν τὸ φῶς τὸ ἀληθινόν, ὃ φωτίζει πάντα ἄνθρωπον, ἐρχόμενον εἰς τὸν κόσμον.
Le Verbe était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme.
10 ἐν τῷ κόσμῳ ἦν, καὶ ὁ κόσμος δι’ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ ὁ κόσμος αὐτὸν οὐκ ἔγνω.
Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l'a pas reconnu (ne s'est pas emparé d'elle- ne l'a pas étouffée).
11 εἰς τὰ ἴδια ἦλθεν, καὶ οἱ ἴδιοι αὐτὸν οὐ παρέλαβον.
Il est venu dans son propre bien, et les siens ne l'ont pas accueilli.
12 ὅσοι δὲ ἔλαβον αὐτόν, ἔδωκεν αὐτοῖς ἐξουσίαν τέκνα θεοῦ γενέσθαι, τοῖς πιστεύουσιν εἰς τὸ ὄνομα αὐτοῦ,
Mais à ceux qui l'ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.
13 οἳ οὐκ ἐξ αἱμάτων οὐδὲ ἐκ θελήματος σαρκὸς οὐδὲ ἐκ θελήματος ἀνδρὸς ἀλλ’ ἐκ θεοῦ ἐγεννήθησαν.
Ceux-là ne sont pas nés du sang, ni d'un vouloir de chair, ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu.
14 Καὶ ὁ λόγος σὰρξ ἐγένετο καὶ ἐσκήνωσεν ἐν ἡμῖν, καὶ ἐθεασάμεθα τὴν δόξαν αὐτοῦ,
δόξαν ὡς μονογενοῦς παρὰ πατρός, πλήρης χάριτος καὶ ἀληθείας.
Et le Verbe s'est fait chair et il a habité (planté sa tente) parmi nous et nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père.
15 Ἰωάννης μαρτυρεῖ περὶ αὐτοῦ καὶ κέκραγεν λέγων, Οὗτος ἦν ὃν εἶπον, Ὁ ὀπίσω μου ἐρχόμενος ἔμπροσθέν μου γέγονεν, ὅτι πρῶτός μου ἦν.
Jean lui rend témoignage et proclame : C'est celui dont j'ai dit : «Voici celui dont j'ai dit : après moi vient un homme qui m'a devancé, parce que, avant moi, il était.»
16 ὅτι ἐκ τοῦ πληρώματος αὐτοῦ ἡμεῖς πάντες ἐλάβομεν, καὶ χάριν ἀντὶ χάριτος·
De sa plénitude en effet, tous, nous avons reçu, et grâce sur (pour) grâce.
17 ὅτι ὁ νόμος διὰ Μωϋσέως ἐδόθη, ἡ χάρις καὶ ἡ ἀλήθεια διὰ Ἰησοῦ Χριστοῦ ἐγένετο.
Si la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
18 θεὸν οὐδεὶς ἑώρακεν πώποτε· μονογενὴς θεὸς ὁ ὢν εἰς τὸν κόλπον τοῦ πατρὸς ἐκεῖνος ἐξηγήσατο.
Personne n'a jamais vu Dieu ; Dieu Fils unique, qui est dans le sein du Père, nous l'a dévoilé.
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Notes:
1. Réalisée par Gwénola Le Serrec pour Spiritualité Orthodoxe - Droits d'auteur protégés ©
2 Homélie sur le prologue de Saint Jean, Jean Scot Erigène, Collaborateur: Édouard Jeauneau, Sources Chrétiennes, éditions du Cerf, 1969.
Source:http://www.spiritualite-orthodoxe.net