Chers amis. Aloho m'bareckh. En raison de ma tournée mensuelle dans les paroisses de la façade atlantique et du fait que je n’accéderai pas facilement jeudi et vendredi , lors de l'étape nantaise, à l'internet, cette livraison quasiment journalière sera probablement interrompu jusqu'à samedi matin. Veuillez m'en excuser et prier pour moi comme je prie pour vous. Votre respectueusement dévoué. +Mor Philipose-Mariam
Livre de l'Ecclésiastique 44,16-17.22-23.45,3.7.15.
Voici le grand pontife, qui pendant sa vie, fut agréable à Dieu,
et, au temps de la colère est devenu la réconciliation des hommes : il ne s'en est pas trouvé de semblable à lui dans l'observance de la loi du Très-Haut.
C'est pourquoi il a juré de le faire croître dans son peuple.
Le Seigneur a béni en lui toutes le nations, et a confirmé en lui son Alliance.
Il eut égard à lui dans ses bénédictions, il lui a continué sa miséricorde, et il trouva grâce devant le Seigneur.
Par sa parole, il a fait cesser des prodiges. Il l'a glorifié devant les rois, il lui a donné un commandement devant son peuple et il lui a montré sa gloire.
Il a établi avec lui une alliance éternelle, et lui a donné le sacerdoce suprême.
Il l'a rendu heureux dans la gloire, pour exercer le sacerdoce, louer son nom et lui offrir un encens d'agréable odeur.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 25,14-23.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole : Partant pour un voyage, un homme appela ses serviteurs et leur remit ses biens.
A l'un il donna cinq talents, à un autre deux, à un autre un, à chacun selon sa capacité, et il partit en voyage. Aussitôt,
celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla les faire valoir, et il en gagna cinq autres.
De la même manière, celui qui avait reçu les deux, en gagna lui aussi deux autres.
Mais celui qui en avait reçu un s'en alla faire un trou en terre, et il y cacha l'argent de son maître.
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revient et leur fait rendre compte.
S'avançant, celui qui avait reçu les cinq talents en présenta cinq autres, en disant : " Maître, vous m'aviez remis cinq talents ; voici cinq autres talents que j'ai gagnés. "
Son maître lui dit : " Bien, serviteur bon et fidèle ; en peu tu as été fidèle, je te préposerai à beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. "
S'avançant aussi, celui qui avait reçu les deux talents dit : " Maître, vous m'aviez remis deux talents ; voici deux autres talents que j'ai gagnés. "
Son maître lui dit : " Bien, serviteur bon et fidèle, en peu tu as été fidèle, je te préposerai à beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. "
Par Dayroyo Youhanon , prêtre de l'Eglise Patriarcale d'Antioche et de Tout l'Orient à Paris : "Les prophètes ont toujours tort d'avoir raison." (Boris Vian) Une pensée particulière pour le prophète Jérémie qui a été maltraité par ses propres compatriotes parce qu'ils ne supportaient pas la vérité dans ses paroles !
Par Saint Grégoire le Grand
(v. 540-590-604), pape de Rome
Homélies sur les évangiles, n° 6 (trad. Véricel, Évangile commenté, p. 134)
« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement »
Vous pouvez, vous aussi, si vous le voulez, mériter ce beau nom de messager de Dieu.
En effet, si chacun de vous, selon ses possibilités, dans la mesure où il en a reçu l'inspiration du ciel, détourne son prochain du mal, s'il prend soin de l'amener au bien, s'il rappelle à l'égaré le Royaume ou le châtiment qui l'attendent dans l'éternité, il est évidemment un messager des saintes paroles de Jésus.
Et que personne ne vienne dire :
Je suis incapable d'instruire les autres, de les exhorter.
Faites du moins votre possible, pour qu'un jour on ne vous demande pas compte du talent reçu et malheureusement conservé.
Car celui qui a préféré cacher son talent plutôt que de le faire valoir n'avait pas reçu plus d'un talent, lui non plus (Mt 25,14s)...
Entraînez les autres avec vous ; qu'ils soient vos compagnons sur la route qui mène à Dieu.
Quand, en allant sur la place ou aux bains publics, vous rencontrez quelque désœuvré, invitez-le donc à vous accompagner.
Car vos actions quotidiennes elles-mêmes servent à vous unir aux autres.
Vous alliez à Dieu ?
Essayez de ne pas y arriver seuls.
Que celui qui, dans son cœur, a déjà entendu l'appel de l'amour divin en tire pour son prochain une parole d'encouragement.
La foi morte
Lettre de saint Jacques 2,12-26
" Moi, c'est par mes actes que je te montrerai ma foi."
Corps mort
Comme à son habitude et en bon évêque, Saint Jacques fait la morale.
Opposer la foi et ses conséquences est un faux débat, la foi sans les œuvres n’est pas la foi, mais un simulacre. Ne confondons pas foi et religion. Si la foi est relation authentique à Dieu, écoute de sa parole, accueil de sa miséricorde, elle ne peut qu’être agissante et efficiente. La foi habite toute la personne croyante, tandis que la religion peut rester extérieure, dans la seule pratique extrinsèque et superficielle de lois et de règles. La religion sert des corps morts tandis que la foi anime des chairs vivantes. L’apôtre agite la menace du jugement, et il a raison de vouloir effrayer ceux qui sont seulement dans la religion.
Pour les vivants de leur foi, le jugement n’est que miséricorde et surabondance de vie par Dieu. L’humain, qui est un en Dieu, ne craint rien. Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu'il juge le monde, ma is pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n'est point jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu *. Le jugement n’est pas extérieur à l’homme, mais en lui, et il est à lui-même son propre juge. Pour celui qui reste toujours dans la compagnie de Dieu : La miséricorde se moque du jugement, car en effet elle est plus grande même que le cœur qui se condamne. Si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses **.
* Jean 3, 18-17
** 1 Jean 3, 20(Source:Signe dans la Bible)
Ô Christ, en vertu de ton amour… Ô Vierge tout immaculée…
Seigneur qui te revêts de lumière comme d'un manteau, / devant toi je veille et vers toi monte mon cri: / illumine les ténèbres de mon âme, / ô Christ, en vertu de ton amour.
Toi qui par sa naissance as fait débuter l'Intemporel / et dans les limites de la chair en vérité / as inscrit celui qui par nature est incirconscrit, / pour tes serviteurs supplie-le constamment.
De ceux qui se trouvent en difficulté / promptement tu t'approches et tu les aides constamment, / et ceux qui t'invoquent dans l'épreuve, ô Tout-immaculée, / tu diriges leurs pas vers le salut.
Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit
Du Dieu par nature compatissant / tu suscites la miséricorde par ton intercession: / à tes serviteurs procure donc paisible vie, / Vierge pure, et le pardon de leurs péchés.
Maintenant et toujours et dans les siècles Amen
Ô Vierge tout immaculée / ayant enfanté la Braise contemplée par Isaïe, / enflamme les broussailles de mes péchés / et répands sur moi la lumière, je t'en prie.
LA SAINTETÉ : À NOTRE PORTÉE
(Témoignage donné par le Père Macaire (du monastère de Simonopétra au Mont Athos) à Kfarhazir au Liban le 27-5-2012 où il a été invité par Mgr Ephrem évêque de Tripoli).
Introduction :
Lorsque j’avais vingt ans à Paris.
La perception du temps est différente pour un moine qui s’est retiré du monde pour vivre dans ces havres de paix que sont les monastères, que pour les laïcs qui sont nécessairement plongés dans la tourmente des évènements. Dans le monastère, le temps se trouve comme arrêté et les années sont seulement ponctuées par la suite des fêtes et des périodes de jeûne. Par définition, la vie monastique est exempte d’évènements et le moine devrait ne pas avoir d’histoire.
Alors que je me présente devant vous comme presque un vieillard blanchi, j’ai l’impression d’être l’un des vôtres et d’avoir toujours vingt-sept ans, âge que j’avais en rentrant au Mont Athos, il y a environ trente-trois ans.
C’est ce qui me donne l’occasion de vous parler de la manière dont j’envisageais la vie lorsque j’avais vingt ans et comment je suis arrivé au Mont Athos.
Entré à l’Université peu après les troubles de Mai 68, je ne participais pas à la vie politique très agitée, mais je partageais tout de même les revendications de ma génération.
C’était alors le temps de la contestation de la société de consommation, à partir des idéologies politiques inspirées par le marxisme, mais avec une forte dose de romantisme. On était aveugle et personne parmi les « gauchistes » acceptait de voir la réalité des « pays de cocagne » que l’on croyait être la Chine de Mao ou Cuba.
Dans les meetings où régnait la parole unique et la langue de bois militante, je constatais que tout ce qu’on proposait pour se « libérer » n’était autre qu’un asservissement encore plus grand à l’idéologie qu’on nommait : « l’intérêt du peuple et de la classe ouvrière ».
Le temps passa et vérifia ces intuitions. Le communisme s’est effondré de manière inattendue et a révélé qu’il n’avait pu s’installer qu’au prix d’une oppression et de persécutions systématiques, accomplies au nom du peuple (comme la Révolution française d’ailleurs). En quelques années, les idéologies marxistes se sont évanouies comme une fumée et personne parmi les intellectuels parisiens n’osa plus se présenter comme marxiste, alors qu’une dizaine d’années auparavant il était inconvenant de ne pas être au moins membre du parti communiste. On se souvient par exemple du vieux J.P. Sartre, qui avait été l’idole de la génération d’après-guerre, distribuer des tracts maoïstes à la sortie des usines, pour appliquer ses idées sur l’«engagement révolutionnaire » ! Combien tout cet activisme paraissait ridicule et dérisoire.
Le marxisme s’est donc pratiquement évaporé en quelques années, laissant cependant derrière lui des dizaines de millions de victimes, chiffre record dans l’histoire et qui, avec le nazisme, permet de caractériser le XXe siècle comme le siècle des idéologies meurtrières.
Il s’est évaporé dans son aspect politique, mais certaines des « idées de 68 » ont accompli une véritable révolution des mœurs dans tout le monde occidental.
Cette époque qui a été celle de ma jeunesse estudiantine a été celle d’un véritable raz de marée sur le plan du comportement, et elle a accompli une révolution dans le domaine de la sexualité et de la morale, révolution des mœurs qui a beaucoup plus de conséquences à long terme qu’un changement politique, aussi radical soit-il, car il est désormais presque inimaginable de voir un retour en arrière. Avec cette révolution des mœurs, c’est la dissolution de la famille qui en a résulté, l’effondrement de l’autorité, de la religion et des idéaux qui faisaient la cohésion d’un peuple, tels la notion de patrie ou de sacrifice de soi…
De manière paradoxale, les anarchistes ont vaincu, non du point de vue politique, mais dans le domaine des mœurs, et il règne désormais dans la plupart des sociétés occidentales un « libéralisme libertaire ». Les mêmes personnes qui voulaient bouleverser la société capitaliste sont devenus de riches businessmen ou des politiciens, mais ils continuent de s’efforcer de saper tous les fondements de la société édifiée par deux mille ans de christianisme, pour imposer le « principe du plaisir », c’est-à-dire le règne de l’individu livré à ses pulsions les plus élémentaires. La psychanalyse, dès la XIXe s., avait forgé ce concept comme principe constructeur de la personnalité, alors que la théologie chrétienne le considérait comme la source de la déchéance du premier homme (ce que les Père appellent la Philautia, l’amour de soi).
On a pu définir à juste titre la société occidentale moderne comme « société de la convoitise », plus encore que la société de la consommation. Toute l’économie mondiale consiste à entretenir artificiellement, par la publicité, des besoins infinis, en promettant une jouissance facile et ininterrompue, indépendamment des besoins réels, seulement pour satisfaire le désir et s’affirmer ainsi dans son « égo ».
Voilà donc le résultat des « idéaux » qui faisaient sortir dans la rue les jeunes de ma génération. La plupart étaient mus au départ par un véritable élan de générosité, mais ils ont été trompés par une logique implacable, assurément manipulée par une personne invisible qui n’est autre que le Diable.
Résultat de la révolution des mœurs : la société de la convoitise et de la solitude
Suite à ces événements est advenue une autre révolution, la révolution des technologies de l’information et de la communication immédiate. Aujourd’hui, on peut pratiquement tout savoir sur tout, de manière immédiate ; chacun peut avoir accès à une masse d’information que nul n’est capable de contrôler ou même de trier convenablement. Une autre illusion a donc triomphé par ce moyen : l’illusion du savoir immédiat et sans effort, de l’interconnexion, d’un univers virtuel qui isole encore plus celui qui s’y laisse plonger. Inutile de donner des exemples bien connus, des jeunes qui communiquent aves leurs amis aux quatre coins de la planète, mais ne savent plus parler à leurs proches.
Certes on peut être informé de tout ce qui se passe dans le monde, mais biens rares sont ceux qui peuvent interpréter correctement ces informations, que savent manipuler les spécialistes des médias pour faire des profits colossaux.
La situation est d’autant plus paradoxale et problématique, que ces nouveaux moyens ont effectivement donné la possibilité d’une plus grande liberté d’expression à des petites minorités, alors que cela était impossible à l’ère précédente des médias monopolisés par les États et les grandes entreprises (ex. les seules informations vraiment objectives sur la situation au Kosovo pendant la guerre étaient données au monde entier par un seul moine du monastère de Decani). Tout le monde peut communiquer avec tout le monde ; mais en fait, la plupart de ceux qui utilisent ces moyens en deviennent encore plus esclaves et absorbent passivement la nourriture idéologique qu’on leur sert toute prête sous forme d’images déjà digérées.
Le malheur est que cet univers des médias a un tel pouvoir de fascination, qu’il est difficile de maîtriser son temps et d’évaluer l’utilité réelle qu’on peut en tirer. Il faut pour cela une grande maturité qu’on ne pourra acquérir peut-être qu’au bout de plusieurs générations, lorsque les gens se sentiront gavés d’informations et d’images, et trouveront les anticorps pour ne prendre que ce qui est utile ; mais on en est encore loin d’une telle maturité, à part quelques exceptions.
Au bord de l’effondrement d’un monde
Cette société de la convoitise est d’ailleurs engagée depuis déjà longtemps dans un processus d’autodestruction qui entraîne avec lui la nature (crise écologique) et le monde entier (mondialisation), mais la plupart des occidentaux restent aveugles et pensent encore qu’ils sont en train de se « libérer » des entraves de la société bourgeoise. Le résultat est évident : crise économique et morale universelle, isolement des personnes qui ne croient plus à rien, recherche effrénée de la satisfaction égoïste et matérialiste, divorces, avortements, suicides, etc.
Un effondrement qui est encore à son début, mais qui a été provoqué par une idéologie, la logique diabolique de « l’autonomie », de l’amour de soi qui s’élève comme idole de la « haine de Dieu ».
Le monde de la mondialisation et de la communication est donc devenu celui de la solitude et de l’absence de communion entre les personnes, désormais réduites à être des numéros ou des objets.
Résultat d’un long processus historique
Cette situation est le résultat d’un long processus historique. De la subjectivité d’un saint Augustin, qui a formaté toute la culture occidentale (comme la littérature des autobiographies), on est passé à l’analyse rationnelle du monde et des principes de la religion (l’application de la méthode aristotélicienne en théologie à partir du XIIe s.). De là, sont nées les sciences qui ont prétendu percer les secrets de la nature, en excluant de plus en plus Dieu. Peu à peu, même l’hypothèse de cette cause suprême est apparue superflue, et on s’est efforcé de s’en débarrasser. De l’humanisme admirateur de l’Antiquité classique au XVIe, on est passé au rationalisme du XVIIe s (Descartes) — qui n’était en fait que la conséquence sécularisée de la théologie scolastique —, puis de là aux philosophies naturalistes et au siècle des Lumières, où la raison prétendait s’émanciper de la religion et de Dieu même au nom de la science. Ces « Lumières » ont généré la Révolution française et les idées de libération nationale, les sacro-saints « Droits de l’homme », c’est-à-dire de l’individu — qui permettent aujourd’hui n’importe quelle intervention arbitraire dans la vie des pays et des personnes—, et l’économie capitaliste avec ses excès bien connus de l’exploitation de l’homme par l’homme. Le XIXe siècle de la Révolution industrielle, a produit à son tour les philosophies de la « mort de Dieu », par lesquelles on s’efforçait de s’émanciper de plus en plus de la religion, pour justifier la maîtrise de l’homme sur toute la nature.
Une fois déclarée la « mort de Dieu », sur le plan théorique, il ne restait plus qu’à en appliquer les ultimes conséquences, et c’est ce que décrit Dostoïevski en présentant les jeunes nihilistes qui ont préparé la Révolution russe.
Le terrain ayant étant préparé par des extrémistes — qui étaient simplement conséquents avec eux-mêmes et tiraient les conséquences logiques des principes reconnus par la majorité — on appliqua ces principes en politique, ce qui a produit le XXe siècle de la « mort de l’homme », avec ses guerres mondiales, la bombe atomique, les camps de la mort, etc.
À la suite de ces cataclysmes, après un élan de générosité et de réconciliation dans l’immédiat de l’après-guerre, les philosophes, suivis par les artistes d’avant-garde, ont repris les théories préparées au siècle précédent pour promouvoir un athéisme radical et un humanisme qui prétend se construire sur la satisfaction de l’égo, en s’émancipant désormais de toutes les barrières qui pouvaient subsister pour satisfaire ce principe de plaisir.
Nous en sommes donc là, et les hommes et les femmes prétendument « libérées » sont de plus en plus malheureux, pas seulement matériellement à cause de l’exténuation du système économique, mais surtout par manque de sens à leur vie, par détresse psychique et spirituelle
Recherche du sens de la vie.
Insatisfait par les idéologies en cours, je me mettais donc en recherche d’un sens à donner à mon existence, et grâce à des rencontres et des lectures sur les traditions orientales, j’ai été amené à découvrir que seule la société occidentale moderne a prétendu s’édifier sur ces principes du progrès et de l’autonomie de l’individu, alors que toutes les civilisations dans l’histoire du monde avaient comme fondement la « tradition », non au sens d’une pure répétition du passé, mais comme principe vivifiant et rempli de sens qui fournit des valeurs et des raisons d’exister, qui relie les hommes entre eux, avec leurs prédécesseurs, avec l’univers et avec Dieu.
Une brève approche des religions extrêmes orientales me permit aussi de découvrir que le sens de la vie humaine pouvait être de ne pas accumuler des biens matériels, mais de faire l’expérience de ce qui est au-delà de la vie passagère. Ceci ouvrit mon intérêt pour la vie spirituelle, comme beaucoup de mes contemporains qui se tournaient, alors et encore aujourd’hui, vers l’Extrême Orient, à la recherche d’une vie mystique, mais d’une manière le plus souvent illusoire et bien éloignée de la réalité de ces sociétés.
Ces écrits mystiques orientaux me semblaient tout de même radicalement étrangers au sens du Dieu personnel, que j’avais reçu dans mon enfance et que je ressentais au fond de moi. Poursuivant mes recherches, avide d’étancher ma soif de la Vérité, j’en vins à la découverte émerveillée des écrits des Pères de l’Église et de la Liturgie orthodoxe, qui me sont apparues comme des fenêtres ouvertes sur le mystère du Dieu vivant et de la vie éternelle.
Cette découverte fut bouleversante, car elle me révélait qu’il ne s’agit pas d’aller à la recherche d’une « gnose » réservée à des initiés, mais que ce trésor est à portée de la main de tout baptisé et que ce « surcroît de vie » (ἐγὼ ἦλθον ἵνα ζωὴν ἔχωσιν καὶ περισσὸν ἔχωσιν Jn 10, 10) que la Liturgie nous manifeste est la vie même de Dieu, elle « est Dieu » qui se rend participable et donne un sens positif au monde et à notre propre vie. Grâce à la Liturgie de l’Église, l’existence de chacun, loin d’être une « illusion cosmique » comme le voit l’Orient, devient un marchepied vers l’éternelle « communion » avec l’Absolu, qui est Quelqu’un, et non quelque chose, un être totalement transcendant mais qui m’aime. Cette conception est impensable pour les mystiques orientales de la « fusion » et de la disparition de l’être personnel dans l’océan de l’infini. Seul le christianisme ose appeler en toute vérité Dieu « Père ». Dans les autres traditions, ce nom n’est qu’une métaphore.
La Liturgie de l’Église m’est donc apparue, dès cette époque, comme la voie qui procure une solution aux problèmes existentiels des hommes de notre époque, dans la mesure où ils pourront réaliser la vanité des « idoles » de la société de la prétendue « libération » et partiront à la recherche d’un sens à l’existence.
Ce que je gardais des mouvements contestataires de 68, c’est le refus des concessions, un désir d’absolu et un rejet des conventions, de la langue de bois et des attraits pour l’argent et le succès.
J’ai alors changé l’orientation de mes études, pour me consacrer à la recherche sur le symbolisme de la liturgie, principalement du temps, et à la découverte de la tradition patristique sur la vocation de l’homme à la déification en Christ.
But de la vie chrétienne
La lecture des saints Pères me donnait une toute autre vision du christianisme que celle que j’avais reçue dans mon enfance. J’y découvrais que le Christ n’est pas venu pour fonder une nouvelle religion, avec ses codes et ses interdits, qui permet le fonctionnement de la société, mais qu’Il est venu avant tout pour nous libérer de la mort — c’est-à-dire de la séparation et de l’étranglement de l’individualisme— pour nous ouvrir la voie vers le ciel, vers la communion avec Dieu en son Corps.
Le christianisme n’est donc pas une institution de « ce » monde ; mais un événement de salut accompli par la personne du Dieu fait homme. Un événement, qui a eu lieu en un moment précis de l’histoire, dans la Palestine occupée par les Romains, mais qui devient permanent dans le mystère de l’Église.
Le P. Porphyrios soulignait que le Christ n’est pas venu pour être notre maître et nous imposer une loi, mais pour devenir « notre frère », notre « ami intime », et pour nous amener à goûter la présence de Dieu jusque dans les fibres de notre chair. Il n’est ni un sage ni un puissant de ce monde, mais la plénitude de la douceur et de l’amour qui s’offre à la communion.
S. Séraphim de Sarov enseignait que le but de la vie chrétienne est l’acquisition du Saint-Esprit. Il ne peut y avoir de christianisme sans cette participation à la vie de Dieu, cette vie dans Saint-Esprit qui nous a été envoyé par le Christ le jour de Pentecôte pour nous faire participer à la sainteté de Dieu.
C’est ce mystère que nous célébrons continuellement dans la Liturgie, et particulièrement dans cette période qui précède la Pentecôte : la victoire est acquise une fois pour toutes par le Christ. Le Fils de Dieu devenu homme nous a non seulement délivré de la mort par sa résurrection, mais il a élevé le corps humain à une telle dignité qu’il siège désormais avec Lui à la droite du Père, bien au-dessus des anges et de toutes les puissances célestes. Dans le Christ Jésus, c’est toute notre nature humaine qui se trouve « déifiée ». Mais ce don, accordé à la nature qui a été assumée par le Verbe de Dieu, ne pouvait rester anonyme et général. Il fallait que le Mystère du Salut puisse être accompli et accepté par chaque personne, de manière volontaire.
C’est pour nous permettre de participer à l’accomplissement de ce mystère que le Christ, une fois remonté au Ciel, a envoyé sur ses apôtres, réunis dans l’unanimité de la charité, le Saint-Esprit qui vient transformer cette assemblée humaine en Église, en son Corps mystique. Le Christ est donc présent, ici et maintenant, par la grâce du Saint-Esprit, mais en son corps « multihypostatique ». Chacun de nous est devenu membre de ce corps à part entière le jour de son baptême, il lui est indispensable dans son originalité, mais il ne vit que par et dans le Tout.
« Il y a, certes, diversité de dons spirituels, mais c’est le même Esprit ; diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur ; A chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun… Tout cela, c’est l’unique et même Esprit qui l’opère, distribuant ses dons à chacun en particulier comme il l’entend. De même, en effet, que le corps est un, tout en ayant plusieurs membres, et que tous les membres du corps, en dépit de leur pluralité, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il du Christ. » (1 Cor. 12, 5sv)
Dans ce grand mystère de l’Église, chacun reste lui-même, mais devient par la grâce du baptême configuré au Christ, il est « greffé » sur Lui, et, dans la mesure de sa collaboration à la grâce, le Christ va grandir en lui jusqu’à resplendir de toute sa plénitude.
L’Église comme communion
Ce Corps du Christ, que nous sommes, n’est pas simplement la réalité sociologique des chrétiens qui se réunissent pour célébrer l’Eucharistie, mais il y a aussi une dimension verticale de cette assemblée, qui comprend le monde d’en haut. L’Église Corps du Christ est aussi communion des saints.
Un des premiers textes chrétiens, le Pasteur d’Hermas, présentait symboliquement l’Église comme une femme âgée et il affirmait que c’est « en vue de l’Église que Dieu a créé le monde », afin que s’y accomplisse la déification de l’homme.
L’Église, écrit saint Grégoire Palamas, est une « communion — une société — de déification ».
« Communion des saints »
L’Église est « Communion des saints ». Cette expression d’un auteur occidental est entrée dans le Credo latin, pas dans Credo orthodoxe, mais elle exprime cependant la conception orthodoxe de Église. Car, dans l’Église nous n’avons pas seulement la joie de nous retrouver pour communier ensemble, mais nous sommes « concitoyens des saints » (Eph 2,19), et nous sentons que nous vivons avec eux dans la même demeure, qui est le Royaume de Dieu déjà présent au sein de l’histoire humaine.
Si je vis en communion avec le monde d’en haut et y participe déjà, ma vie n’est donc plus la mienne en propre, mais elle est la vie de tout le Corps, dont je suis responsable.
Si nous savons regarder, avec les yeux transfigurés de la foi, nous pourrons constater que les saints sont présents dans toutes les activités de Église, soit par leurs icônes, par l’invocation de leurs noms, leurs mémoires liturgiques, leur noms que l’on donne aux enfants, aux villages, aux objets, pour assurer leur protection. Il est impossible d’être chrétien orthodoxe sans l’être « avec tous les saints », comme le soulignait saint Justin Popovitch († 1979).
Je ne suis donc pas seul, refermé sur mon individualité, et exilé dans un monde qui me conduira inévitablement à la mort et à l’oubli, mais en étant en communion avec tous les membres de Église triomphante, j’acquiers une dignité éternelle. Par ma communion avec les saints, je communie à la vie éternelle qu’ils ont déjà héritée, au Royaume dans lequel ils se trouvent en compagnie du Christ. Si l’on comprend cela, alors toute la perspective de notre vie changera, rien ne pourra plus être banal et trivial, mais toute action, toute rencontre deviendra pleine de cette vie divine, ce « surcroît de vie ».
L’Église comme fraternité
Dès les premières générations, les chrétiens ressentaient cette communion dans le Saint-Esprit avec tous les saints, c’est pourquoi ils étaient nommés « saints », car ils étaient « appelés à être saints » dans toute leur conduite (I Cor 1,2).
Nous nous appelons « frères », sans sentimentalisme, car nous sommes devenus, par le Saint-Esprit, fils d’un même Père céleste, avec le Christ, qui est le « Premier né d’un grand nombre de frères » (Rm 8,29).
« Quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans le cieux, c’est lui qui est mon frère, ma sœur et ma mère » Mt 12, 50.
Le sang du Christ qui passe en nos veines par la sainte communion, devient pour nous le ciment de cette « fraternité » divine, dont nous pouvons faire l’expérience par toutes les activités communes que nous pouvons avoir en-dehors de la Liturgie elle-même, mais qui devrait avoir ce caractère divino-humain, qui nous communiquerons la vie céleste.
Dans l’Église, nos relations ne sont pas seulement humaines, fraternelles et chaleureuses, se manifestant par l’entraide et la charité — choses qui sont de plus rares dans la société séculière qui est régie par l’intérêt—, mais elles deviennent le moyen de mon ascension personnelle vers Dieu. Elles sont pleines des énergies divinisantes qui me conduisent à devenir à mon tour un « saint », par l’expérience vécue de la présence du Saint-Esprit.
La sainteté : une énergie divine
« Soyez saint car je suis saint » disait le Seigneur déjà dans l’Ancien Testament (Lev 11, 44). Cette imitation de la sainteté de Dieu pourrait paraître impossible et contradictoire — et même scandaleuse—, puisque « sainteté » signifie justement « séparé, » incommunicable. Pourtant, dès le temps de l’Ancien Testament, cette sainteté s’est rendue participable — par les prescriptions de la Loi révélées à Moïse sur le Sinaï, par les rites, les symboles —, de manière encore imparfaite, mais qui préparait le Peuple élu, image de l’Église, à la communion totale entre l’homme et Dieu, dans la Personne du Dieu-Homme, communion qui nous deviendra accessible par la grâce du Saint-Esprit.
Acquérir par la grâce les propriétés de Dieu
Mener la vie chrétienne, c’est donc répondre à l’appel du Christ et le suivre jusqu’à son ascension au Ciel, pour devenir « dieu » par participation aux dons du Saint-Esprit. Les saints Pères enseignent même avec audace que l’homme est destiné à devenir complètement « Dieu », coéternel, co-infini et « sans commencement », non par nature, mais par participation.
« Uni tout entier à Dieu tout entier dans une compénétration (périchorèse) totale, et devenu tout ce qu’est Dieu, à part l’identité d’essence, recevant Dieu tout entier en échange de lui-même ».
Telle est la perspective vertigineuse à laquelle nous sommes appelés en vivant dans cette fournaise ardente qu’est l’Église, et qui, par le moyen des sacrements divins et des saintes vertus, transmutera le fer de la nature humaine en un tison ardent, plongé dans le feu de la divinité, sans pourtant perdre les propriétés de sa nature.
Comment devenir saint ?
Comment parvenir à cet état et devenir saint ? C’est très facile : il suffit de croire que c’est possible et de suivre la voie tracée par nos prédécesseurs, suivre la tradition de sainteté de l’Église, qui est transmission de l’expérience du Saint-Esprit
Les saints n’étaient pas des êtres exceptionnels et extra-terrestres, mais des hommes comme nous qui ont été touchés par l’amour de Dieu et par l’exemple du Christ. Ils ont décidé de tout sacrifier pour se donner à cet amour, sans concession pour les valeurs périssable de ce monde. C’étaient des hommes qui avaient décidé de suivre l’Agneau, jusque dans sa mort sur la Croix, mais pour goûter à sa résurrection et à sa vie divine.
Le chemin vers la sainteté commence par la prise de conscience de la vanité de ce que le monde peut offrir et de notre état de séparation d’avec Dieu. Le « repentir » est un désir de changer et de donner un sens à sa vie
Vivre en Homme Nouveau
Vivre en disciples du Christ dans le monde sécularisé, c’est tout d’abord ne pas avoir honte d’être différents des autres, et ne pas hésiter à confesser sa foi quand c’est nécessaire, au risque de paraître ridicule. « Heureux serez vous lorsqu’on se moquera de vous à cause de moi ».
La confession de notre foi dans les actes pratiques de vie quotidienne consistera aussi à refuser les concessions avec l’esprit du monde, avec le péché.
Il faut pour cela d’abord connaître les principes moraux et spirituels de l’Église pour savoir discerner ce qui dans la société ambiante n’est pas compatible avec notre identité de chrétiens. La plupart de nos contemporains absorbent sans jugement tout ce que les médias leur proposent, sans s’apercevoir qu’il s’agit souvent de messages radicalement antichrétiens et même blasphématoires.
Il y a des lieux et des occupations qui sont incompatibles avec notre foi, des « mauvaises compagnies qui corrompent les bonnes mœurs » (I Cor. 15, 33). Et il ne faut pas avoir honte de rompre ces relations. Là encore c’est un combat qui est une confession de foi.
Libérons-nous des idoles forgées par le nouveau pharaon des média. Le Christ nous appelle à la vraie liberté.
Même si la technologie est désormais inévitable, notre rapport avec les moyens d’informations et de communication doit être réglé par le principe de la nécessité et non du plaisir ou de la paresse.
Jeûner des informations est plus important que le jeûne de nourriture.
Spiritualité et moralisme
Vivre dans Église revient donc à participer à ce mystère de déification, de sanctification. Toute réduction des perspectives chrétiennes à une simple morale est une déviation. Le christianisme n’est pas une religion, disions-nous, elle est un maximalisme, une révolution radicale, c’est le feu que le Seigneur est venu répandre sur la terre. Celui qui a senti cette flamme dans son cœur devient fou pour Dieu, non pour abolir les règles de la vie sociale, mais pour les accomplir et les dépasser.
Être chrétien, c’est acquérir une noblesse qui nous porte à ne pas pactiser avec la médiocrité et la trivialité de vie mondaine, sans pour autant devenir asocial.
L’héroïsme de la chasteté
Spécialement la morale sexuelle de Église n’est pas une étroitesse démodée, mais elle est la condition d’une vie placée véritablement sous le signe de l’éros divin. Elle permet une sortie de soi pour aimer et respecter l’autre comme personne à l’image de Dieu, et refuse le narcissisme que propose la société hyper-sexualisée, qui n’aboutit qu’au dégoût et à la solitude.
La « libération » sexuelle n’aboutit en fait qu’à enfermer l’homme dans le cercle vicieux du plaisir et du désir. Chaque plaisir sensuel engendrant une nouvelle convoitise et l’enferme dans la mort.
Caractéristique de la jeunesse chrétienne : la vaillance et le refus des compromissions avec l’esprit monde
Ne pas être frileux et peureux, mais vaillants devant les provocations du monde. Pour un jeune, fuir devant les tentations n’est pas de la lâcheté, mais un titre de gloire.
Prendre exemple sur la vaillance des jeunes martyrs :
Blandine de Lyon (25 juillet)
Jeune servante, montra une telle endurance sous tortures qu’elle en lasse les bourreaux. Il lui suffisait de dire : « Je suis chrétienne ; chez nous, il ne se fait rien de mal », pour rester insensible aux tortures.
…Suspendue à un poteau et exposée aux bêtes, elle ne cessait de prier d’une voix forte, pour affermir les frères qui livraient bataille. Ils voyaient en elle le Seigneur Lui-même, qui a été crucifié pour notre salut, et ils se trouvaient ainsi convaincus que tous ceux qui souffrent pour la gloire du Christ vivront éternellement dans la communion du Dieu vivant. Aucune des bêtes n’osa toucher Blandine ce jour-là. Menue, faible et méprisée, elle avait revêtu le grand et invincible Athlète, le Christ, qui la faisait triompher de l’adversaire…
Le dernier jour, restée la dernière, affronta les mêmes supplices que ses compagnons. Après les fouets, après les fauves, après le gril, on l’enferma dans un filet pour la livrer à un taureau. À plusieurs reprises, l’animal la projeta en l’air, mais elle ne sentait rien de ce qui lui arrivait, car tout entière à son espérance dans les biens promis, elle continuait son entretien avec le Christ. On finit par l’égorger, elle aussi. Les païens durent avouer que jamais femme, chez eux, n’avait subi de si cruels et de si nombreux supplices.
Perpétue de Carthage (1er février)
Âgée de 22 ans, encore catéchumène. Demanda à garder son enfant qu’elle allaitait lors de son arrestation. Dans atmosphère suffocante du cachot où elle était enfermée avec d’autres chrétiens, elle vit en vision une étroite échelle qui se dressait de la terre au ciel, avec des instruments de torture accrochés aux montants. Pend son élan et écrase le dragon qui se tenait à la base de l’échelle, pour parvenir d’un bond au sommet, accueillie par l’assemblée des saints martyrs vêtus de blanc.
En entendant la sentence, elle s’écria : « Dieu soit loué ! J’étais gaie autrefois et d’humeur enjouée. Je le serai maintenant bien davantage ! »
Félicité, qui était enceinte de huit mois, se désolait à la pensée qu’on allait ajourner son exécution à cause de son état. À la prière des martyrs, Dieu fit que les douleurs de l’enfantement la saisissent trois jours avant les jeux. Comme il la voyait gémissante, un geôlier se moqua d’elle, en lui promettant des souffrances incomparablement plus grandes. La sainte lui répondit : « Maintenant c’est moi qui souffre ce que je souffre. Mais alors il y en aura un Autre en moi qui souffrira pour moi, parce que moi je vais souffrir pour Lui ! Elle mit au monde une fille que l’on confia à une chrétienne, et elle se prépara aussitôt au combat final.…
Livrée à une vache en furie, Perpétue fut lancée en l’air et retombant sur les reins, elle rabattit aussitôt sa robe déchirée pour couvrir ses jambes nues, plus attentive à la pudeur qu’à la douleur. Puis elle chercha une épingle et rattacha ses cheveux qui s’étaient dénoués dans la chute, afin de ne pas avoir l’air de mener le deuil, les cheveux épars, au moment de sa gloire, et elle alla relever Félicité. En les voyant si nobles et si belles, la foule se calma temporairement et on les fit sortir.
… au moment d’être exécutée, après avoir échangé le baiser de paix avec ses compagnons, le gladiateur manqua son coup et la frappée entre les côtes. Perpétue poussa un cri, puis saisit elle-même la main tremblante du soldat et dirigea le glaive vers sa gorge.…
Oreste (13 décembre)
Jeune recrue de l’armée romain cantonnée en Cappadoce au temps de la persécution de Dioclétien, au cours d’un exercice, au moment de lancer son javelot, laisse apparaître la petite croix en or qu’il portait au cou. Interrogé par le duc Lysias, qui venait d’arrêter saint Eustrate et ses compagnons, il confessa aussitôt qu’il était chrétien de puis sa jeunesse. … Livré au tribunal et à la torture avec eux à Sébaste. Comme on avait ordonné de l’étendre sur un lit de fer incandescent, il hésita et fut pris d’une crainte humaine ; mais bientôt encouragé au combat par Eustrate, le jeune homme s’élança avec fougue, en s’écriant : « Seigneur, je remets mon âme entre tes mains ! »
Néomartyrs de l’époque ottomane
Avaient été amenés à renier le Christ dans leur enfance, sous la pression des Turcs, réalisent leur faute et s’engagent dans un repentir et une vie ascétique qui allume en eux le désir d’imiter la passion du Christ. Vont provoquer les juges musulmans, en reniant leur appartenance à l’islam et vont vers le lieu de l’exécution en saluant avec joie les chrétiens, comme s’ils allaient à la noce (ex. Luc de Mytilène, 23 mars)
La voie vers la sainteté :
L’attention au prochain et la charité dans les détails de la vie .
La délicatesse est la caractéristique des saints et des mœurs chrétiennes en opposition à la vulgarité promue par le monde contemporain.
Ex : Abba Isaïe
« De la Ville du Moi-D’abord au Royaume du Don de soi »
Le souvenir de Dieu et la prière fréquente
La prière peut être de différentes sortes, mais elle culmine dans une rencontre d’amour avec le Christ, elle est une union et un accès à lumière de Dieu. Ne pas confondre les demandes de secours de Dieu avec la prière contemplative, qui est le but de vie chrétienne. Dieu nous embrasse alors pour que nous entrions dans son amour.
Pour parvenir au sens de la présence du Seigneur dans notre cœur, il faut cultiver sa conscience et la sensibilité spirituelle
Les sacrements et leur préparation par la vie ascétique
Ne sont pas magiques, mais agissent et nous transmettent l’énergie de grâce sanctifiante dans la mesure de notre préparation et de notre disposition.
Les dons du Saint-Esprit
Ceux qui ont « crucifié leur chair », c’est-à-dire ce qui en eux les tirait vers le « vieil homme », pour vivre selon l’Esprit, recevront en échange les fruits qui sont les « énergies » divines :
« Le fruit de l’Esprit est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi : contre de telles choses il n’y a pas de loi. » (Gal. 5, 23).
Ces fruits auront encore d’autres manières de se manifester et nous les reconnaîtrons à des signes comme par exemple :
- Lorsque nous accepterons les autres tels qu’ils sont, sans vouloir les faire changer selon nos goûts.
- Quant nous manifesterons confiance et optimisme dans les difficultés (chômage, pauvreté, incertitude sur situation du pays — se souvenir que tous les saints ont vécu dans des périodes troublées où il n’y avait pas de sécurité —).
- En n’ayant pas crainte de la pauvreté et en se contentant de peu, pour consacrer davantage de temps, non à accumuler des biens et des connaissance, mais à servir l’image de Dieu.
- Quand nous montrerons en pratique notre attention et notre charité pour le « prochain », non seulement par l’aumône faite pour se donner bonne conscience, mais par des paroles de consolation à ceux qui souffrent, en consacrant une part de son temps aux marginalisés.
- Gouter à la vie éternelle et faire rayonner autour de nous la joie de la victoire du Christ sur toutes les formes de mort.
Nous avons un idéal et une raison d’investir notre vie, et le Christ ne cesse de frapper à la porte de notre cœur en attendant que nous lui ouvrions.
La vraie joie, que nous donne le Saint-Esprit présent en nous par ses dons, est le critère du chrétien
APPENDICE
Rapport des orthodoxes avec l’Occident et le monde moderne.
Vivre la Tradition millénaire de l’Église qui est présence de l’éternité, c’est vraiment vivre comme « homme nouveau », alors que ce qui semble à la mode sent la mort et la vanité. Demain, tout cela sera dépassé et il faut toujours fabriquer des besoins artificiels pour se donner l’impression que l’on ne meurt pas.
Il nous faut être fiers des différences, non par hostilité mais parce que ces différences sont les signes de l’authenticité de l’Orthodoxie, que les gens d’Occident recherchent car ils ont perdu la continuité de tradition.
Pas avoir de complexe d’infériorité, car ce qui faisait la puissance de l’Occident est entré depuis longtemps dans un processus d’autodestruction
Savoir utiliser le temps à bon escient car les occasions ne se renouvelleront pas. Chaque instant de notre vie est chargé d’éternité et peut devenir une échelle vers le Royaume de Dieu. « Racheter le temps » (ἐξαγοράζομε τον καιρό), c’est trouver des occasions pour s’emparer du Royaume et en devenir l’héritier « avec tous les saints »
Soutien aux chrétiens de Terre Sainte
Pèlerinage à Nazareth
12-20 MARS 2016
« RETRAITE AVEC MARIE »
Inscrivez-vous à la retraite/pèlerinage en Terre Sainte du 12 au 20 mars 2016 organisée par l'association Marie de Nazareth. Vous y vivrez les 20 mystères du rosaire aussi proches des lieux où historiquement ils se sont déroulés, avec le soutien des 20 icônes de la chapelle de l'adoration du centre Marial de Nazareth. :
Informations et bulletin d'inscription
UNE ICÔNE INSPIREE DES MARTYRS COPTES DE LYBIE
Nikola Sarić , celui qui "écrivit" cette Icône, est un chrétien orthodoxe né en Serbie en 1985 .
Il étudia l’art de l’icône dans son pays avant d’émigrer à Hanovre en Allemagne.
En 2011, il poursuivra son œuvre artistique.
Son talent d’artiste l’a poussé à faire de l'odieux massacre des Chrétiens Coptes Orthodoxes de Lybie une icône que vous contemplez ci-dessous.
Une image sainte de plus plus, me direz-vous alors que, à ce jour, contrairement à ma suggestion aucun Chrétien Syro-Orthodoxe Francophone n'a commandé l'Icône de leurs frères aînes des Martyrs Syriaques-Orthodoxes...
Mais ici, l'icône met en scène les assassins, ce que les précédentes icônes n’avaient pas fait.
"A moins de prier pour les ennemis, l'âme ne peut pas avoir de paix. L'âme à laquelle la grâce de Dieu a enseigné à prier, aime avec compassion toute créature, et tout particulièrement l'homme. Sur la Croix, le Seigneur à souffert pour les hommes, et son âme à été dans l'agonie pour chacun de nous."
Voici donc cette icône qui a été reproduite sur le Aleteia avec un entretien accordé par Nikola Sarić (voir son très beau site ici). Saints martyrs de Libye.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 14,25-33.
De grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit :
« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple.
Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple.
Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?
Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui :
“Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !”
Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?
S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix.
Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple.
Par Saint Jean Cassien
(v. 360-435), fondateur de monastère à Marseille
Conférences 3, 6-7; CSEL 13/2, 73-75 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 437)
Renoncer à tous ses biens
Selon la tradition des Pères et l'autorité des saintes Écritures, les renoncements sont au nombre de trois.
Le premier concerne ce qui est matériel ; il nous fait mépriser toutes les richesses et les biens du monde.
Par le deuxième, nous répudions notre ancienne manière de vivre, avec les vices et les passions de l'âme et de la chair.
Par la troisième, nous détachons notre esprit de toutes les réalités présentes et visibles pour ne contempler que les réalités futures et ne désirer que les réalités invisibles.
Ces renoncements doivent être observés tous les trois, comme le Seigneur l'a ordonné à Abraham, lorsqu'il lui a dit :
« Quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père » (Gn 12,1).
Il a dit en premier lieu :
« Quitte ton pays », c'est-à-dire les richesses de la terre.
En second lieu :
« Quitte ta famille », c'est-à-dire les habitudes et les vices passés qui, en s'attachant à nous depuis notre naissance, nous sont étroitement unis par une sorte de parenté.
En troisième lieu :
« Quitte la maison de ton père », c'est-à-dire tout attachement au monde actuel qui se présente à nos yeux.
Contemplons, comme le dit l'apôtre Paul,
« non pas ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel »
(2Co 4,18) ;
« nous, nous sommes citoyens des cieux »
(Ph 3,20).
Nous sortirons ainsi de la maison de notre ancien père, celui qui était notre père selon le vieil homme, dès notre naissance, quand « nous étions par nature voués à la colère comme tous les autres »
(Ep 2,3),
et nous porterons toute l'attention de notre esprit aux choses célestes.
Notre âme s'élèvera alors jusqu'au monde invisible par la méditation constante des choses de Dieu et la contemplation spirituelle.
NOVEMBRE-DECEMBRE 2015.
Mise à jour du programme Liturgique Général de l’Eglise Syro-Orthodoxe Francophone
(Monastère Syriaque Notre-Dame de Miséricorde. Brévilly. 61300 CHANDAI. Tel : 0233247958 Courriels :asstradsyrfr@laposte.net):
NOVEMBRE:
Chers amis. Aloho m’barekh.
Alors que nous célébrons "Tous les Saints", l'humanité renouvelée dans le Sang de l'Agneau, les Eglises Syro Orthodoxes entrent dans la nouvelle année liturgique qui commence aujourd'hui par le "dimanche de la Consécration de l'Eglise" (Qoudosh Ito). Bonne et Sainte nouvelle année à tous et chacun dans la docilité à la Grâce du Saint Esprit ! Que la Mère de Miséricorde, Reine de tous ces Saints dont nous faisons mémoire aujourd'hui et Saint Gregorios de Parumala que nous célébrerons demain, vous accompagnent sur le chemin du salut: l'Eglise du Christ fondée sur la Tradition Apostolique !
Votre fidèlement en Christ.
+Mor Philipose-Mariam
CHANDAI-BREVILLY (61) :
(Messe tous les dimanches et en semaine à 10h30)
*Dimanche 1er Novembre, Pèlerinage de Toussaint à N-D de Miséricorde et Saint Grégorios. Messe à 10h30 , prières à St Grégorios, repas fraternel et réception des fidèles de 13h30 à 17h30.
*Lundi 2 Novembre, Pèlerinage à Saint Grégorios. Même programme qu’hier…
*YVETOT(76) :
-Samedi 21 Novembre. Messe à 10h30 Oratoire Saint Geervarghese Mar Denys Vattasseril .S/C : Sous-Diacre Andres FRANCOIS (0613105663).
*NANTES (44) :
*Jeudi 5 Novembre, Messe à 18h pour le Groupe de prière St Charbel, (Mme Maria-Annick Chamberlain), 6 Rue de la Fauvette. 44 NANTES
*JAULDES(16) :
-Dimanche 8 et 22 Novembre, Messe à 10h30 suivie de la réception des fidèles de 13h30 à 17h30..
LOURDES (65) :
-Pas de Messe en Novembre..
*LA CHAPELLE FAUCHER(24) :
-Samedi 21 Novembre, Messe à 10h30 suivie de la réception des fidèles de 13h30 à 17h30
DECEMBRE:
CHANDAI-BREVILLY (61) :
(Messe tous les dimanches et en semaine à 10h30)
*Dimanche 6 Décembre, Pèlerinage mensuel à N-D de Miséricorde
Messe à 10h30 , repas fraternel (A.G.E de l’Association cultuelle de l’Archidiocèse) et réception des fidèles de 13h30 à 17h30.
*Mardi 8 Décembre, Journée Mariale
Messe en l’honneur de « la Toute Pure et Immaculée Mère du Verbe-Dieu » à 10h30 , repas fraternel et réception des fidèles de 13h30 à 17h30.
*Jeudi 24 Décembre. Nativité de Notre-Seigneur
18h, réveillon avec les fidèles familiers. Veillée de Noël (Plusieurs Baptêmes et Chrismations), Bénédiction du Feu nouveau et Procession de l’Enfant-Jésus à l’Eglise.Messe de minuit.
*Vendredi 25, Nativité
Messe du jour à 10h30 , repas fraternel et réception des fidèles de 13h30 à 17h30.
*Samedi 26 Décembre, « Félicitation à la Mère de Dieu »
Messe en l’honneur de « la Toute Pure et Immaculée Mère du Verbe-Dieu » à 10h30 , repas fraternel et réception des fidèles de 13h30 à 17h30
VEILLEE POUR LA VIE dans la nuit du 26 au 27
*Dimanche 27 Décembre, « Saints Innocents »
Messe en l’honneur pour les enfants à naître et les victimes de l’avortement à 10h30 , repas fraternel et réception des fidèles de 13h30 à 17h30
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VEUILLEZ PRIER POUR LE SUCCES DE LA VISITE PASTORALE ET CANONIQUE DE MOR PHILIPOSE-MARIAM AU CAMEROUN. Merci.
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*YVETOT(76) :
-Samedi 19 Décembre Messe à 10h30 Oratoire Saint Geervarghese Mar Denys Vattasseril .S/C : Sous-Diacre Andres FRANCOIS (0613105663).
*NANTES (44) :
*Jeudi 10 Décembre, Messe à 18h pour le Groupe de prière St Charbel, (Mme Maria-Annick Chamberlain), 6 Rue de la Fauvette. 44 NANTES
*JAULDES(16) :
-Dimanche 13 et 27 Décembre, Messe à 10h30 suivie de la réception des fidèles de 13h30 à 17h30..
LOURDES (65) :
Pas de Messe à Lourdes en Décembre
*LA CHAPELLE FAUCHER(24) :
- Pas de Messe à La Chapelle Faucher en raison des Fêtes de Noël au Monastère. Messe à Jauldes le 27.
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Au nom du Père, et، du fils et du Saint-Esprit,
DIEU UNIQUE ET VRAI. Amîn.
V. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit †.
R. Et que sa miséricorde et sa grâce abondent en nous, pauvres et pécheurs, dans les deux siècles et jusqu’aux siècles des siècles. Amîn.
Kourie eleïson. Kourie eleïson. Kourie eleïson.
Seigneur ayez pitié de nous, Seigneur épargnez- nous et faites miséricorde, Seigneur exaucez-nous, ayez pitié de nous.
Gloire à Vous, Seigneur. Gloire à Vous, Seigneur. Gloire à Vous notre créateur, Gloire à Vous, notre Espérance pour toujours. Barekhmor.
Aboun d’bashmayo (Notre Père).
Les fidèles :
Qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien (substantiel), pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, et ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du mal. Car à vous appartiennent le règne, la puissance et la gloire, dans les siècles des siècles. Amîn.
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Nethqadash shmokh, titheh malkouthokh, nehwe sebyonokh, aïkano d-bashmayo
of bar'o. Hablan
laĥmo d-sounqonan yawmono. Washbouqlan ĥawbaïn waĥtohaïn, aïkano dof ĥnan shbaqan lĥayobaïn. Ou-lo ta'lan l-nesyouno, elo fasolan
men bisho, metoul dilokhi malkoutho
Ou-ĥaïlo ou-teshbouĥto l'olam 'olmin. Amin.
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Je vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amîn.
Seigneur, Faites de nous Vos disciples:
Jésus Christ, Fils de Dieu,
Vous qui avez manifesté le Père des Cieux,
Faites de nous vos disciples.
Vous avez promis de donner la paix à nos âmes,
Mais vous ne voulez pas de serviteurs négligents.
Accordez-nous la force de rester vigilants, de veiller.
Donnez-nous de vous être fidèles, d’une fidélité unique.
Apprenez-nous à agir toujours dans la conscience d’être devant votre face.
Faites de nous vos enfants.
Accordez-nous la force d’accomplir votre volonté, vos préceptes.
Apprenez-nous à faire le bien.
Gardez-nous du levain des pharisiens.
Enseignez-nous à discerner l’essentiel en nos vies, l’unique nécessaire.
Aidez-nous à nous délivrer du péché, de l’oisiveté, de la paresse spirituelle.
Que tout ce qu’il y a de beau et de bon dans le monde nous fasse nous souvenir de vous.
Que le mal qui est dans le monde nous avertisse et nous enseigne.
Donnez-nous de voir dans les pécheurs le miroir de nos propres péchés.
Apprenez-nous à considérer comme des frères ceux qui pensent autrement que nous,
Ceux qui ne partagent pas notre foi, ceux qui ne croient pas.
Aidez-nous à nous rappeler la brièveté de la vie afin que le souvenir de la mort soit une force de persévérance et de service.
Accordez-nous la force de pardonner, d’aimer et de donner.
Apprenez-nous à vivre dans la prière.
Faites nous participer à votre royaume.
Apprenez-nous à haïr le péché et jamais le pécheur.
Donnez-nous la force de vous rendre témoignage.
Ne permettez pas que nous soyons vaniteux, mesquins, creux.
Soyez pour nous l’alpha et l’oméga en cette vie et dans l’éternité,
Et nous serons vraiment Vos disciples.
(Père Alexandre Men 1935-1990. Prêtre orthodoxe russe, d’origine juive, d’un très grand rayonnement spirituel, intellectuel et pastoral, ouvert à l’œcuménisme, artisan actif d’un renouveau de l’Église russe. Assassiné en septembre 1990, en allant célébrer la liturgie dans sa paroisse)
Priére à tous les saints de Saint Augustin
Reine de tous les saints, glorieux Apôtres et Évangélistes, Martyrs invincibles, généreux Confesseurs, savants Docteurs, illustres Anachorètes, dévoués Moines et Prêtres, Vierges pures et pieuses femmes, je me réjouis de la gloire ineffable à laquelle vous êtes élevés dans le Royaume de Jésus-Christ, notre divin Maître.
Je bénis le Très-Haut des dons et des faveurs extraordinaires dont il vous a comblés et du rang sublime où il vous élève. O amis de Dieu !
O vous qui buvez à longs traits au torrent des délices éternelles, et qui habitez cette patrie immortelle, cette heureuse cité, où abondent les solides richesses ! Puissants Protecteurs, abaissez vos regards sur nous qui combattons, qui gémissons encore dans l'exil, et obtenez-nous la force et les secours que sollicite notre faiblesse pour atteindre vos vertus, perpétuer vos triomphes et partager vos couronnes.
O Vous tous, bienheureux habitants du ciel, saints amis de Dieu qui avez traversé la mer orageuse de cette vie périssable, et qui avez mérité d'entrer dans le port tranquille de la paix souveraine et de l'éternel repos !
O saintes âmes du paradis, vous qui, maintenant à l'abri des écueils et des tempêtes, jouissez d'un bonheur qui ne doit pas finir, je vous en conjure, au nom de la charité qui remplit votre cœur, au nom de Celui qui vous a choisis et qui vous a faits tels que vous êtes, écoutez ma prière.
Prenez part à nos travaux et à nos combats, vous qui portez sur vos fronts vainqueurs une couronne incorruptible de gloire ; ayez pitié de nos innombrables misères, vous qui êtes à jamais délivrés de ce triste exil ; souvenez-vous de nos tentations, vous qui êtes affermis dans la justice ; intéressez-vous à notre salut, vous qui n'avez plus rien à redouter pour le vôtre ; tranquillement assis sur la montagne de Sion, n'oubliez pas ceux qui gisent encore couchés dans la vallée des larmes.
Puissante armée des saints, troupe bienheureuse des apôtres et évangélistes, des martyrs, des confesseurs, des docteurs, des anachorètes et des moines, des prêtres, des saintes femmes et des vierges pures, priez sans cesse pour nous misérables pécheurs. Tendez-nous une main secourable, détournez de nos têtes coupables la justice irritée de Dieu ; faites entrer par vos prières notre frêle navire dans le port de la bienheureuse éternité. Amen
(Saint Augustin)