


DU CÔTE DE NOS FRERES AÎNES LES SAINTS...

SAINT APOLLINAIRE
Évêque et Martyr
(† v. 87)

Saint Apollinaire vint d'Antioche à Rome avec saint Pierre, fut ordonné évêque par le Prince des Apôtres et envoyé par lui à Ravenne pour y prêcher la foi. Sa première œuvre, en arrivant dans cette ville, fut de rendre la vue au fils d'un soldat auquel il avait demandé l'hospitalité ; quelques jours après, il guérit la femme d'un tribun, atteinte d'une maladie incurable. C'en fut assez pour provoquer la conversion d'un grand nombre de personnes, et bientôt il se forma dans la ville une chrétienté florissante. Traduit devant le gouverneur païen, il prêche Jésus-Christ, méprise l'idole de Jupiter et se voit chassé de la ville par la fureur du peuple, qui le laisse à demi mort.


Après quelques prédications dans les pays voisins, Apollinaire revient à Ravenne et se rend à la maison d'un noble patricien qui l'avait fait demander pour guérir sa fille près de mourir. Mais l'apôtre ne parut qu'au moment où la malade rendait le dernier soupir. Arrivé près du lit funèbre, le Saint adresse à Dieu une fervente prière : « Au nom du Christ, jeune fille, lève-toi, dit-il, et confesse qu'il n'y a pas d'autre Dieu que Lui ! » La jeune fille se lève aussitôt, pleine de vie, et s'écrie : « Oui, le Dieu d'Apollinaire est le vrai Dieu ! » À la suite de ce nouveau prodige, trois cents païens se convertirent et reçurent le baptême, à l'exemple de la jeune fille et de son heureux père.
Mais les succès croissants du christianisme à Ravenne soulevèrent bientôt de nouvelles persécutions contre l'apôtre de Jésus-Christ. Il dut subir un nouvel interrogatoire, qui ne servit qu'à faire briller son courage et à lui donner occasion d'expliquer les mystères de notre foi. Apollinaire eut à subir les plus affreux supplices, la flagellation, le chevalet, l'huile bouillante, puis les horreurs de la faim, dans une infecte prison ; mais Dieu se chargea de le nourrir par ses Anges. Ses bourreaux l'exilèrent en Illyrie. Cet exil lui donna le moyen de prêcher la foi à des peuples nouveaux et de répandre ainsi la lumière de l'Évangile. La persécution le ramena à Ravenne après trois ans d'absence.
Ce fut la dernière période de sa vie. Saisi presque aussitôt après son débarquement, il étonne ses persécuteurs en faisant crouler, d'un mot de prière, le temple d'Apollon. Il rend la vue au fils de son juge, en lui disant : « Au nom de Jésus-Christ, ouvre tes yeux et vois ! » Une multitude de païens se convertit à la foi ; mais la rage des endurcis ne fait que s'accroître, et bientôt Apollinaire couronne sa vie par un glorieux martyre.

Hieromartyr Apollinarius, bishop of Ravenna (75)
Apollinarius was a disciple of St Peter, born in Antioch. St Peter took him to Rome (he was bishop of Antioch before being bishop of Rome, so Antioch is as much the 'see of Peter' as is Rome) and made him Bishop of Ravenna. In Ravenna, he healed the wife of the military governor of a grave illness, after which the governor and his household confessed Christ and were baptized.
Apollinarius was able to form a house church in the governor's home, from which he laboured for the Gospel for twelve years. Eventually, he was condemned to exile in Illyria for his faith, and began a life of missionary travel in the Balkans, travelling as far as the Danube.
After twelve years of this work, he was driven back to Italy by the hostility of some of the pagans. He was received with joy by the people of Ravenna, which aroused the envy of the pagan elders, who denounced him to the Emperor Vespasian. When the elders asked permission to kill Apollinarius, the Emperor only gave them permission to drive him from the city, wisely saying 'It is not seemly to take revenge on behalf of the gods, for they can themselves be revenged on their enemies if they are angered.' But, in defiance of the Imperial decree, the pagan leaders attacked and killed Apollinarius with knives.
Once the order was given at Scetis, ‘Fast the week.’

Now it happened that some brothers came from Egypt to visit Abba Moses and he cooked something for them. Seeing some smoke, the neighbours said to the ministers, ‘Look, Moses has broken the commandment and has cooked something in his cell.’ The ministers said, ‘When he comes, we will speak to him ourselves.’ When the Saturday came, since they knew Abba Moses’ remarkable way of life, the ministers said to him in front of everyone, ‘O Abba Moses, you did not keep the commandment of men, but it was so that you might keep the commandment of God.’
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Saint Jean Cassien
Père de l’Église
v. 360-v. 435


À Marseille, vers 435, saint Jean Cassien, prêtre, qui fonda deux monastères, l’un pour les hommes, l’autre pour les femmes, et, riche d’une longue expérience de la vie monastique, écrivit pour l’édification des moines les Institutions cénobitiques et les Conférences des Pères.
Le Synaxaire l'appelle "Notre père Cassien, choisi par Dieu pour apporter en Occident l'illumination du monachisme oriental."
Saint Jean naquit dans le Delta du Danube, dans l'actuelle ville de Dobrogea, Roumanie, vers 360 – quoique certaines sources le disent natif de Gaule. Il a été bien instruit dans les affaires du monde. Mais, assoiffé de perfection, il abandonne tout et voyage avec son ami Germanus vers la Terre Sainte. En 382, il devint moine dans un monastère à Bethléem. Après avoir vécu la vie monastique palestinienne plusieurs années durant, saint Jean désira aller plus loin dans le monachisme et fut autorisé de partir avec son ami saint Germain de Dobrogea, afin de visiter les Pères du Désert en Égypte. Ils y restèrent jusqu'en 399, hormis une brève période où ils rentrèrent à Bethléem, et où leur monastère les libéra.
Il vécu 7 ans dans le désert, apprenant de Pères tels que Moïse, Serapion, Theonas, Isaac et Paphnutius. Par les longues luttes dans sa cellule, saint Jean a développé par l'expérience personnelle une doctrine divinement inspirée sur le combat spirituel. Beaucoup disent qu'il est le premier a avoir définit les huit passions principales: gourmandise, fornication, cupidité, colère, tristesse, acédie, vaine gloire et fierté.
A cette époque, les luttes dans l'Église d'Alexandrie rendaient la vie si difficile aux moines égyptiens que saint Jean, toujours accompagné de son ami Germanus, chercha refuge à Constantinople, en 399. Et vers 400, il y sera ordonné diacre. Il devint un fervent disciple et défenseur de saint Jean Chrysostome. Il semblerait qu'un temps durant, Jean Cassien ait même été en charge du trésor de la cathédrale. Hélas, en 403, quand le saint archevêque Jean Chrysostome fut à nouveau persécuté puis déposé par un concile local impie, ses disciples, dont Jean Cassien, durent fuir. Il partit pour l'Italie où il alla plaider la cause de Jean Chrysostome auprès du pape de Rome, Innocent I – en vain, ledit pontife n'ayant que peu à dire sur les affaires internes à Constantinople... A partir de ce moment, Jean Cassien ne quittera plus l'Occident.
A Rome, il se plaça donc sous la protection du pape, l'évêque Innocent 1er. Cet exil forcé se révéla providentiel pour les Églises d'Occident, saint Jean apportant les trésors de la spiritualité du désert aux monastères occidentaux.
C'est probablement à Marseille qu'il a été ordonné prêtre. Jean Cassien y a fondé 2 monastères vers 415: un pour hommes, sur la tombe de saint Victor, et un pour femmes. A l'époque, la Provence était envahie de réfugiés fuyant les invasions barbares. La vie monastique était autant approuvée ou attaquée par des Chrétiens que par des païens. Elle avait besoin d'un exemple. En y apportant et réinterprétant les traditions égyptiennes pour les Gaules, Jean Cassien devint cet exemple.
C'est à la demande de son évêque qu'il écrivit les "Institutions Cénobitiques", dans lesquelles il adapta les pratiques austères des Pères d'Égypte aux conditions de vie en Gaule. C'est cet ouvrage capital qui servira de guide pour saint Romain et son frère saint Lupicin lorsqu'ils iront fonder la vie monastique pure au fin fond des montagnes du Jura. C'est ainsi que ces écrits monastiques, Institutions et Conférences, eurent un grand retentissement.
Les Institutions traitent de la vie communautaire, et les Conférences proposant des sermons d'ermites Égyptiens, mais ce n'est pas strictement cloisonné, on trouve des 2 sujets dans les 2 traités.
Les "Conférences", célèbres, sont devenues la chaîne principale par où la sagesse du désert oriental a pu passer aux moines d'Occident. Saint Benoît a développé une bonne partie de sa Règle (qui gouverna un temps la plupart des monastères du monde latin) en partant des "Institutions" de saint Jean, et recommandé que les "Conférences" soient lues dans tous ses monastères. (Règle 42,3)
Jean Cassien insistait sur l'origine apostolique de la vie monastique, basée sur la pratique de l'Église du temps des Actes d'Apôtres. Il affirmait la supériorité théorique de la vie érémitique, mais préférait dissuader quiconque n'était pas convenablement formé pour l'entreprendre. La solitude de l'ermite comportait cependant une discipline et une vie liturgique communes. Mais comme toujours, il s'en est trouvé parmi les lecteurs de Jean Cassien à ne pas avoir compris ce qui était plus qu'une nuance..
La 3ème oeuvre majeure de saint Jean Cassien n'est pas monastique. C'est le "Traité de l'Incarnation contre Nestorius" (De incarnatione Domini contra Nestorium), un ouvrage théologique qui lui avait été commandé par l'archidiacre du pape de Rome (l'évêque Célestin 1er), Léon, futur évêque et pape connu sous le nom de saint Léon 1er le Grand, et traité dont il se servira pour écrire son futur "Tome à Flavien", applaudit à Chalcédoine – c'est donc quelque part Jean Cassien que Chalcédoine a applaudit... par procuration!
Léon voulait que l'Occident soit avertit du danger que représentaient les écrits et idées hérétiques de Nestorius. C'est un traité peu considéré et pourtant extrêmement intéressant : Jean Cassien y analyse toutes les idées de Nestorius, les démonte l'une après l'autre de manière méthodique grâce à la théologie conciliaire, et achève par un "dossier patristique" où il cite toute une série de Pères de l'époque et d'avant. Ce dossier ne représente sur l'ensemble que 6 pages en traduction, mais c'est du plus haut intérêt, montrant notamment l'unité de Foi totale qui existait alors entre Orient et Occident, car tous deux Orthodoxes. Et on y découvre sa large culture patristique, très équilibrée avec ses choix des Pères selon le point à appuyer, pas selon leur origine géographique ou l'école théologique à laquelle ils appartenaient.
Dans cet ouvrage, il fut le premier à démontrer la parenté spirituelle entre le Pélagianisme, qui enseignait que le Christ n'était qu'un homme qui sans l'aide de Dieu avait réussi à éviter le péché, et qu'il était donc possible pour l'homme de surmonter le péché par ses propres efforts; et le Nestorianisme, qui enseignait que le Christ n'était qu'un homme utilisé comme un instrument par le Fils de Dieu, mais n'était pas Dieu fait homme; et de fait, lorsque Nestorius devint tout d'abord patriarche de Constantinople en 428, il fit preuve de fermeté et persécuta en apparence les hérétiques, à l'exception des seuls Pélagiens, qu'il reçut en communion et en faveur desquels il intercéda auprès de l'empereur et auprès de l'évêque de Rome, Célestin.
L'erreur opposée au Pélagianisme mais aussi désastreuse, c'était l'enseignement de saint Augustin d'Hippone, affirmant (sur base de ses maigres ressources scripturaires, ne disposant pas de Bible LXX ni ne sachant le grec) qu'après la Chute d'Adam, l'homme était devenu si corrompu qu'il ne savait rien faire pour son propre Salut, et que Dieu prédestinait simplement certains pour le Salut et d'autres pour la damnation – ce qui la théorie partagée par les catholiques-romains, les protestants et.. les musulmans.. Face à cette erreur si flagrante et contraire à tout l'enseignement de l'Église depuis les Apôtres, saint Jean Cassien réfuta ce blasphème.
Au Chapitre 13 de ses Conférences, Jean Cassien met en garde contre certains des excès de la théologie de saint Augustin d'Hippone – ou ou moins de celle qui lui était attribuée par ses disciples, car on sait qu'ils avaient largement dépassé leur maître. Et qu'ils n'avaient pas restitués les ouvrages réclamés par Augustin, qui voulait corriger ce qu'il avait compris comme erroné dans les 1.600 et quelques lettres, traités, livres, sermons, etc, qu'il avait écrits (cfr sa Vita, par son disciple local, saint Possidius).
Dans ce chapitre 13 donc, il rapporte le discours d'Abba Cheremon, qui présente avec éloquence, de long en large et avec force citations des Saintes Écritures, l'enseignement Orthodoxe sur l'équilibre entre la Grâce de Dieu d'un côté, et les efforts de l'homme de l'autre, nécessaires pour notre Salut – ce qu'on appelle la synergie.
Avec la délicatesse et la grandeur du vrai saint, Jean Cassien ne citait cependant pas Augustin nommément. Ses opposants, au premier rang desquels Prosper d'Aquitaine, n'auront pas la même délicatesse, dans leur rage à s'en prendre à celui qui rappelait ainsi, par Pères du Désert interposés, la doctrine de l'Église et le Consensum Patrum. A cause de ce rappel de la vraie doctrine apostolique, les catholiques-romains et certains commentateurs protestants l'accusent encore de semi-pélagianisme.
Cependant, saint Benoît de Nursie, au chapitre 73 de sa Règle, range les Institutions ET les Conférence de Jean parmi les principaux écrits des pères du monachisme, et ordonne qu'ils soient lus dans ses monastères. Saint Jean Climaque loue hautement saint Jean Cassien au paragraphe 105 du 4ème échelon de son Échelle Sainte, dans le chapitre sur l'obéissance.
Saint Jean Cassien s'endormit en paix en 435, et a été vénéré par les moines de l'Occident Orthodoxe comme leur Père et le plus sage de leurs enseignants. Le restant de ses reliques est toujours exposé à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille, qui n'est cependant plus Orthodoxe depuis un millénaire déjà. Il est largement vénéré en Roumanie, mais aussi dans toute l'Église Orthodoxe.
Déjà de son vivant ce fut le cas. Mais après sa mort, ça empira : les écrits de saint Jean furent rapidement attaqués par les extrémistes Augustiniens et, comme l'Augustianisme était hélas devenu la doctrine officielle de l'Église latine, sa vénération a quasi disparu en Occident. En dehors de l'Église Orthodoxe, on n'en parle plus. En milieu hétérodoxe, on ne le commémore plus qu'à Marseille, et bien entendu uniquement symboliquement, ses écrits n'étant évidement plus pris au sérieux.
http://www.abbamoses.com/months/february.html
monastère Saint-Victor, Marseille
Crypte du monastères
Icône de saint Jean Cassien
photo du reliquaire de saint Jean Cassien, voir :
http://stmaterne.blogspot.com/2007/02/s-nicodme-lhagiorite-comment-se-prparer.html
Tropaire de saint Jean Cassien, ton 8 (1)
T'étant purifié par le jeûne,
Tu parvins à la connaissance de la sagesse,
Et des Pères du désert,
Tu appris le combat contre les passions.
Dès lors, par tes prières, accorde à notre chair d'obéir à l'esprit.
Car tu es notre enseignant, ô vénérable Jean Cassien,
Et en Christ nous louons tous ta mémoire.
Tropaire de saint Jean Cassien, ton 8 (2)
L'image de Dieu fut vraiment préservée en toi, ô saint père,
Car tu pris sur toi la Croix et suivis le Christ.
Ce faisant tu nous enseigna à dédaigner la chair qui n'est que passagère
Et plutôt nous soucier de l'âme, qui est immortelle.
Dès lors ton esprit, vénérable Jean Cassien, se réjouit avec les Anges.
Kondakion de saint Jean Cassien, ton 4 (3)
En vénérable moine,
Tu consacras ta vie à Dieu,
Et radieux de vertus, ô Jean Cassien,
Tu brilles tel le soleil par la splendeur de tes divins enseignements,
Illuminant toujours les coeurs de tous ceux qui t'honorent.
Supplie ardemment le Christ en faveur
De ceux qui te louent d'un amour fervent.
-oOo-
Saint Jean Cassien et son héritage dans l'Église Orthodoxe en Grande-Bretagne, à l'époque "celtique"
...Revenons à l'Église de Grande-Bretagne qui lui était contemporaine. Nous trouvons que dans la province de Valentia, qui comprenait cette portion du nord de la Grande-Bretagne située entre les murs d'Antonin et d'Hadrien, là naquit vers l'an 360, quelqu'un dont la personnalité, au sujet de laquelle il y a beaucoup de vague et légendaire, légende qui semble pourtant permettre d'éclaircir et distinguer des faits d'avant la vision historique moderne. C'est Nynias ou Ninian, fils d'un prince ou un chef Celte Chrétien. Saint Ninian a été baptisé et a été instruit en Chrétien. Rempli de zèle religieux, il a résolu de visiter la grande ville "dont la gloire ancienne était toujours la fierté de l'empire dominant le monde ," et, les circonstances étant favorables à l'accomplissement de son voeux, il quitta sa maison et parvint à Rome. Il y étudia longtemps, et en 397 fut consacré évêque – qu'on n'aille pas en déduire un anachronique et anti-apostolique "système pyramidal" à l'époque, car même saint Augustin de Canterbury, envoyé par saint Grégoire le Grand 1 siècle plus tard en Angleterre, ne reviendra pas à Rome pour être fait évêque, mais ira chez le métropolite le plus proche, celui des Gaules en l'occurence.
Quant à saint Ninian, une fois devenu évêque, il fut renvoyé dans son pays natal. En route il traversa la Gaule, et en chemin il se détourna vers la ville de Tours sur la Loire, où Saint Martin, habituellement connu comme "le saint soldat" et alors âgé de 80 ans, présidait à un monastère qu'il avait fondé sur le modèle oriental, monastère dont saint Ninian connaissait la renommée. Comme ce séjour avec le vieux Saint Martin, auquel on le relie, portera par la suite beaucoup de fruits, et aura de très grandes conséquences plus tard dans l'Église Celte, il serait bon de nous arrêter ici un instant, le temps d'examiner brièvement la nature et les caractéristiques générales de l'antique Église des Gaules, beaucoup de ses caractéristiques devant par la suite se retrouver dans l'Église Celte & Britannique.
De ce monachisme reçu de Gaule, Saint Antoine, le Saint Copte, était le fondateur. Antoine était Égyptien de noble naissance, né à Corma, située près de la frontière entre la Basse et la Haute Égypte basse, en l'an 251. Il s'est tôt imprégné de zèle pour la vie ascétique. Au début il vivait solitaire ou ermite, mais plus tard il a recommandé la vie cénobitique. Plus tard, cette idée a fusionné et donné naissance au concept du monastère au sein duquel les frères demeureraient sous un même toit.

Pacôme, le successeur de Saint Antoine, a réuni les moines sous une Règle écrite et fondé un monastère sur l'île de Tabennae, Haut Nil, qui comptera à la fin pas moins de 7.000 membres. Le chef du monastère était l'Abbas, un mot de syriaque qui signifie le père, et la communauté a été considérée comme sa famille. La renommée et la réputation de piété de ce premier établissement se diffusa rapidement, et beaucoup de communautés similaires naquirent dans les pays avoisinants.
Ce système égyptien de monachisme s'est fermement enraciné dans les Gaules, mais pas à Rome – et saint Jérôme se plaindra amèrement de l'absence de vie monastique et pieuse dans la ville en pleine déconfiture. De cette vie monastique égyptienne, saint Martin en fût impressionné. En 360 il retourna à Poitiers et y retrouva Hilaire. Il fonda dans les environs le monastère de Ligugé. En 371, il fut élu évêque de Tours. Étant attiré par la vie de reclus il établit le monastère de Marmoutier-les-Tours sur les bords de la Loire. Cependant, il est important de noter que ce n'est pas seulement dû au nom et à la réputation de saint Antoine que saint Martin désira tant la vie ascétique.
Saint Martin a reçu son inspiration de Lyon, aussi fortement influencé par l'Asie mineure, par Hilaire et Symphorien, et de l'Égypte, plutôt que de Rome.
Saint Martin n'était pas seul dans son enthousiasme pour le monachisme égyptien. Jean Cassien - qui avait visité le Nil et la plupart de ses célèbres monastères, et qui est retourné rendre compte des brillants succès du mouvement en Égypte; des 500 moines sur les montagnes où Saint Antoine avait habité sa cellule; des 5.000 dans le désert de Nitrie; des 50.000 qui se rassemblaient pour célébrer la Communion de Pâques; du maigre régime alimentaire, de la macération de la chair, de la piété fervente – saint Jean Cassien donc, fonda un monastère à Marseille d'après le modèle égyptien, et publia deux livres: "De Institutione Coenobiorum" et "Collationes Patrum", qui influencèrent fortement les convictions et les pratiques religieuses en Gaule. La doctrine enseignée dans ce monastère était tout à fait opposée à l'Augustianisme qui allait faire florès et s'emparer de l'Église à Rome. Il y avait beaucoup d'autres, comme Cassien, qui se sont sentis poussés, après avoir visité l'Égypte, à chercher des retraites similaires. Dès lors les us et coutumes égyptiens se sont introduits sur les îles qui s'étendent le long des côtes de l'ouest de la Méditerranée. "La mer était à ces retraites," comme l'écrit plus tard le professeur Story, "ce que le Nil ou le désert était à leurs prototypes égyptiens; et le modèle égyptien de la vie monastique a été fidèlement reproduit en eux."
Tout comme Ephèse, Antioche, et Alexandrie ont trouvé leur chemin vers la Gaule sans faire d'étape à Rome, ainsi en était-il des relations entre l'Égypte et la Gaule qui, en effet, avait été établies bien longtemps avant l'ère Chrétienne. Bien que jusqu'alors purement sociales, commerciales, intellectuelles, devint alors aussi religieuses. Quand les éloges de saint Jérôme sur le monachisme ont été accueillis avec tant de colère par la société romaine, qu'il comprit qu'il valait mieux pour lui de prendre sa retraite à Bethléem avec Paula et Eustochium, "l'ascétisme du Nil gagnait déjà à sa façon parmi les centaines de passionnés en Ligurie [partie à l'extrême sud-ouest du nord de l'Italie] et Gallia Narbonensis [la côte du sud-est de la France moderne]."
Un autre des célèbres communautés de Gaule était celle de l'île de Lérins, fondée par Saint Honorat, le fervent Père né à Trêves, en Gaule Belgique. Lérins devint avec lui un centre d'où émanèrent les forces monastiques qui se répandirent rapidement à travers l'ensemble de l'ouest de l'Europe. C'est saint Vincent, le grand et loué docteur de ce monastère, qui a donné la célèbre définition de la véritable Tradition apostolique - "Quod semper, quod ubique, quod ab omnibus creditumi sit."" [Ce qui a toujours été la Foi, partout et pour tous]
La trace des 7 chapelles de ce monastère est toujours visible parmi les ruines, et nous rappelle forcément les sept églises à Glendalough en Irlande, les deux groupes rappelant symboliquement de l'histoire des Sept d'Asie dans l'Apocalypse.
Saint Patrick vint d'Irlande dans ce monastère, après avoir échappé au chef qui l'avait tenu en esclavage, sur la côte du Comté d'Antrim. Il étudia ici la culture et l'ascétisme qui avaient été importés de l'Orient. Dans sa "Confession" il ne parle pas d'avoir reçu son autorité de Rome, et sa vie et son enseignement entiers prouvent le contraire. Comme Saint Ninian, il a aussi visité Saint Martin, qui était son oncle, à Tours, et là-bas en apprit encore plus sur le travail du monastère.
Ici nous avons atteint une étape extrêmement intéressante dans notre progression historique. Ces deux dirigeants chrétiens - Saint Ninian, amenant de Saint Martin de Tours l'enthousiasme pour le monachisme et la culture de l'Orient, et plus tard, Saint Patrick, de la même manière imprégné avec le zèle monastique qu'il avait acquis à Lérins et à Tours - retournant dans leurs pays respectifs, l'Écosse et l'Irlande, et aux établissements des règles religieuses, qui, avant que beaucoup d'années ne s'écoulent, eurent une influence universelle, non seulement dans les îles britanniques mais aussi sur le Continent d'Europe, par le retour des missionnaires et les exils de populations Celtes Chrétiennes chassées par des envahisseurs barbares (les Saxons.)
On constate ainsi que l'influence d'Asie mineure et d'Égypte est parvenue à l'antique Église Celte en Grande-Bretagne venant de la Gaule en deux ruisseaux qui se sont rencontrés et ont finalement fusionné en un; le premier vint de Saint Martin par Saint Ninian à Whithorn, dans le Galloway, d'où, par Saint Finian il est passé à Moville en Irlande et de Moville par Saint Columba à Iona et les Celtes d'Écosse en 563 apJC. Le second de Lérins et par Saint Martin de Tours et Saint Patrick il passa à l'Irlande, où il a rejoint l'autre.
Adapté d'après : "L'Église Celte et l'influence de l'Orient," John Stirton, Crathie
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La Tradition du Désert
Jay Cooper Rochelle
Quand les Chrétiens ont commencé à arriver dans l'extrême ouest de l'Empire romain, l'Irlande était une terre de petits royaumes. Le monachisme y a fait des incursions parce que le style de vie et d'habitat ressemblaient de près ce qui y existait déjà. On n'y a pas construit de villes jusqu'à la période danoise. Wexford et Dublin étaient les premières des plus grandes villes fondées à cette époque-là. Avant cela, les routes étaient pauvres et les bourgades petites. Les Romains n'ayant jamais traversé la Mer d'Irlande, aucune bonne route n'avait été posée à travers l'île.
Le voyage était difficile, ce qui explique l'importance des traditions locales et des communautés pour une vie Chrétienne prospère. L'organisation tribal ou clanique était centrée autour d'un chef. Le monastère le fut autour d'un abbé. Ces modèles n'étaient pas éloignés l'un de l'autre. L'un a rendu l'autre sensible et sain.
La tradition rapporte que le monachisme, la forme la plus ancienne de communauté Chrétienne en Irlande, est venu d'Égypte par la côte du nord. L'histoire soutient cette tradition. Les pères de désert d'Égypte, qui précèdent le développement plénier de l'Église Copte, menèrent aux travaux de saint Martin de Tours (Vers 316-397), qui est vénéré dans nombre d'églises de fond Celte. Martin a fondé le premier monastère Gallican à Ligugé près de Poitiers en 360. Il par la suite fondé un deuxième monastère à Tours, après avoir été élu évêque de cette ville.
Deux générations plus tard, saint Jean Cassien (vers 365 - vers 433) fonda deux monastères à Marseille (vers 415) pour lesquels il écrivit ses "Institutions" et ses "Conférences" comme règle et guide. Les travaux de Cassien reposaient sur son propre séjour parmi les moines égyptiens et fournit le terreau sur lequel le monachisme celte s'est établit la génération suivante.
De Gaule, le monachisme se diffusa vers l'ouest à travers les régions Celtes, jusqu'au bout du monde connu, ainsi qu'on appelait l'Irlande. Dès le sixième siècle, le monachisme était la force motrice dans la vie Chrétienne de la société dans son ensemble. Columban (543-615), né Irlandais et missionnaire prenant le chemin inverse vers la Gaule à la fin du sixième siècle, écrivit une Règle, qui est seulement deuxième en importance dans l'Église d'Occident après la Règle de Saint Benoît.
La tradition ascétique de l'Orient, qui a influencé les régions celtes, est plus austère que celle de l'Occident. Les "Dialogues" de Cassien, par exemple, parlent en détail de la renonciation, la mortification de la chair, et la vie de repentir permanent. C'est l'avant-goût de la tradition pénitentielle irlandaise tel qu'elle se développera aux huitièmes et neuvièmes siècles. De plus, Cassien enjoint ses moines à trouver un directeur spirituel, origine donc de l'anamchara ou "l'ami d'âme", que certains voulaient relier au passé pré-chrétien des terres Celtes. Cassien, dans la Conférence 13, exprime la relation entre volonté et grâce dans le Salut dans des termes Orthodoxes, une note qui trouvera des échos dans la tradition Celte. La conférence 10 appelle le moine à développer un style de prière répétitive qui aura sa consommation future dans deux formes, la "prière de Jésus" de la tradition de hésychaste en Orient, et la tradition de "la prière constante" découverte par Alexandre Carmichael dans les Iles de l'ouest, et qui est devenu si connue dans les récentes années comme partie distinctivement celte dans la foi chrétienne.
Le monachisme est une forme de martyre. Quand la frontière entre la culture du monde et la vie spirituelle n'a plus été tracée par le sang des martyrs, les moines ont repris la charge de tracer cette ligne pour maintenir le Christianisme comme une culture alternative "étant dans le monde sans en faire partie."
Au temps où les Églises Celtes se sont développées, cependant, l'âge de persécution était terminé. De plus, les endroits de persécution étaient très éloignés du centre du monde Celte. La formes que la Foi a reçue dans les régions Celtes étaient les communautés monastiques, habituelles en Irlande, sur Iona et à Lindisfarne.
adapté de "la tradition du désert," de Jay Cooper Rochelle, Th.M., Ph.D.
(Source:St Materne)

"If someone wants to be protected from tricks and remain healthy in the faith, he must confine his faith first to the authority of the Holy Scriptures, and secondly to the Tradition of the Church.
But someone may ask, is not the canon of Scripture sufficient for everything, and why should we add thereto the authority of Tradition?
This is because not everyone understands the Scriptures in the same way, but one explains them this way and another that way, so that it is possible to get therefrom as many thoughts as there are heads.
Therefore it is necessary to be guided by the understanding of the Church ...
What is tradition?
It is that which has been understood by everyone, everywhere and at all times ... that which you have received, and not that which you have thought up ...
So then, our job is not to lead religion where we wish it to go, but to follow it where it leads, and not to give that which is our own to our heirs, but to guard that which has been given to us."
SAINT LIBOIRE
Évêque
(348 † 397)


Saint Liboire fut évêque du Mans, où il eut un ministère fécond. De nombreuses personnes atteintes de la maladie de la pierre lui durent leur guérison. Un Pape de Rome, Clément XI, lui-même délivré de ce mal par son intercession, institua sa fête. On transporta les reliques du saint à Paderborn, en Westphalie, afin de hâter la conversion totale de ce pays; c’est là qu’elles reposent encore aujourd’hui.
Commemoration of the Miraculous Appearance of the Mother of God at Pochaev,


which saved the Monastery from the assault of the Tatars and Turks
The celebration in honor of the Pochaev Icon of the Mother of God on July 23 was established in memory of the deliverance of the Dormition Lavra monastery from a Turkish siege on July 20-23, 1675.
In the summer of 1675 during the Zbarazhsk War with the Turks, in the reign of the Polish King Jan Sobesski (1674-1696), regiments composed of Tatars under the command of Khan Nurredin via Vishnevets fell upon the Pochaev monastery, surrounding it on three sides. The weak monastery walls and its stone buildings did not offer much defense against a siege. The igumen Joseph Dobromirsky urged the brethren and laypeople to pray to their heavenly intercessors: the Most Holy Theotokos and St Job of Pochaev (October 28).
The monks and the laypeople prayed fervently, prostrating themselves before the wonderworking icon of the Mother of God and the reliquary with the relics of St Job. At sunrise on the morning of July 23, as the Tatars were planning an assault on the monastery, the igumen ordered an Akathist to the Theotokos to be sung. At the opening words, “O Queen of the Heavenly Hosts,” the Most Holy Theotokos suddenly appeared over the church, in “an unfurled gleaming-white maphorion,” with angels holding unsheathed swords. St Job stood beside the Mother of God, bowing to Her and beseeching Her to defend the monastery.
The Tatars believed the heavenly army was a vision, and in confusion they began to shoot arrows at the Most Holy Theotokos and St Job, but the arrows fell backwards and wounded those who shot them. Terror seized the enemy. In a flight of panic and without looking, they trampled upon and killed each other. The defenders of the monastery attempted pursuit and took many prisoners. Some of the prisoners afterwards accepted the Christian Faith and remained at the monastery thereafter.
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Icon of the Mother of God “the Joy of All who sorrow”
(with coins) in St Petersburg
Commemorated on July 23

The Icon of the Mother of God “Joy of All Who Sorrow” (With Coins) was glorified in the year 1888 in Petersburg, when during the time of a terrible thunderstorm lightning struck in a chapel. All was burned or singed, except for this icon of the Queen of Heaven. It was knocked to the floor, and the poor box broke open at the same time. Somehow, twelve small coins (half-kopeck pieces), became attached to the icon. A church was built in 1898 on the site of the chapel.
Pourquoi avez-vous voulu demeurer si longtemps dans les flancs de votre Mère?


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Une sainte icône se manifesta, en 1748, dans le village de Tin'kov, à sept kilomètres de Kalouga (ville située au sud-ouest de Moscou), dans la maison du boyard Basile Khitrov. Elle représente l'image d'un visage pieux, semblable à celui d'une moniale.
Les circonstances de la manifestation miraculeuse de l'icône sont les suivantes : deux domestiques du boyard Khitrov triaient un jour de vieilles choses qui étaient gardées dans le grenier de la maison. L'une d'entre elles, Eudoxie, avait un caractère emporté. Durant une dispute, elles découvrirent, au milieu des affaires, un grand rouleau de toile grossière qui, déroulé, révéla le dessin d'une femme en vêtements sombres. Dans sa colère, Eudoxie cracha sur le visage dessiné.
Elle eut aussitôt une attaque et tomba sans connaissance. On déposa Eudoxie sous la sainte icône. La nuit suivante, la Reine des Cieux apparut aux parents d'Eudoxie et leur ordonna de faire célébrer un office d’intercession devant l'icône profanée et d'asperger la malade avec de l'eau sanctifiée au cours de l’office. Eudoxie recouvra la santé et le hobereau Khitrov plaça l’icône miraculeuse à un endroit accessible à tous.
En 1771, Kalouga fut délivrée d'une épidémie de peste avec l'aide de la Mère de Dieu.
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Shlom lekh bthoolto Mariam/ Hail, O Virgin Mary/
maliath taibootho/ full of grace/
moran a'amekh - the Lord is with thee/
mbarakhto at bneshey/ blessed art thou among women/
wambarakhoo feero dabkharsekh Yeshue/ and blessed is the fruit of thy womb, Jesus/
O qadeeshto Mariam/ Holy Mary/
yoldath aloho/ Mother of God/
saloy hlofain hatoyeh/ pray for us sinners/
nosho wabsho'ath mawtan./ now and at the hour of our death./
Amîn
Je vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amîn.

L'Eglise Syro-Orthodoxe Francophone continue de suivre, dans la prière et l'amour du Christ et de Ses frères, notre bon ami Mor Melethius (Eglise Orthodoxe Malankare) dans ses pérégrinations missionnaires.
The Syro-Orthodox Church Francophone continues to follow in prayer and love for Christ and His brothers, our good friend Mor Melethius (Malankara Orthodox Church) in his missionary travels.

"I visited LA again a second time in few weeks for the wedding of Lydia George (daughter of Mrs. Mary John and Mr. Saju George of St. Thomas Malankara Orthodox Church, Los Angles) and Mr. Ivan Lebedev (son of Mrs. Svetlana Heinze and Mr. Vladimir Heinze of Russian Orthodox Church). The wedding was conducted at the Assumption of the Blessed Virgin Mary Greek Orthodox Church, Long Beach, LA. It is a beautiful Church inside and outside. When ever I see Churches of this nature I simple wonder why we the community of Malankara Orthodox Church is not able to make a single Church of this much beauty? I was the chief celebrant at the wedding with Rev. Fr. Yohannan Panicker. I stood in front of the Holy Sanctuary after the wedding for this snap (July 23, 2016)."
"Blessed are they that mourn" (Matthew 5:4), said the Lord. Blessed are they who mourn asking for the Kingdom of God. Blessed are they who mourn suffering for the Faith in Christ. Blessed are they that mourn repenting of their sins. There can be no true repentance without tears. With what shall we wash away our sins if not through tears or through blood, the blood of martyrdom? The monks of Nitria sent a petition to St. Macarius the Great asking if he would come to them rather that they all come to him. Macarius obeyed and came to them. All the monks gathered around St. Macarius and begged him for a word of instruction. Macarius began to weep and through his tears said: "Brethren, let tears flow from your eyes before you go over there where our tears will fry our bodies." Then all the brethren began to weep.
(Prologue from Ochrid )
