Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 17:29
ESTIMATION CHRÉTIENNE DU DROIT (SOURCE:"SAGESSE ORTHODOXE")
La loi morale de l’Évangile

La loi de la morale chrétienne est un appel absolument incompatible avec toute espèce de contrainte et de référence au pouvoir. Elle est la loi de la liberté et de l’amour (Jacques 1, 25). Son accomplissement et les obligations qu’elle impose sont les fruits de la grâce. Celui qui l’accepte sait que la loi du Christ est celle de la vie et que sa violation est le chemin de la mort.

L’Église, le monde et le droit

Dans le monde, outre les données morales, il y a aussi celles du Droit. L’Évangile ne les réfute nulle part, il ne nie pas le Droit. Et le Seigneur a dit : « rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt. 22, 21). Le Droit régit la société humaine ; les fils du Royaume s’y soumettent dans la mesure où il ne s’oppose pas à la loi de l’Évangile.

Droit et conscience chrétienne

Le christianisme ne nie pas l’existence d’organismes fondés sur des principes juridiques. Le plus important de ces organismes est l’État – et les différents organes qu’il comporte. Du point de vue chrétien, le Droit n’est ni un bien ni un mal ; il est neutre, c’est-à-dire qu’il peut devenir un bien ou un mal, soit dans la forme qu’il revêt, soit dans son fond même. […]

Le droit reflète la conscience morale et même religieuse de l’homme et l’état de la Société. C’est pourquoi le chrétien doit porter un jugement sur son contenu même.

La personne humaine

C’est le christianisme qui a apporté au monde l’idée de la valeur absolue de la personne humaine et de la nécessité de sa libre aspiration vers Dieu. En droit, après un long processus qui devait vaincre les notions païennes, cette idée fut exprimée sous forme de reconnaissance du droit de la personne à la sauvegarde de sa vie et de sa liberté.

Les lois qui y contribuent méritent l’approbation des chrétiens car elles aident les hommes à acquérir une pleine conscience des droits de la personne. […]

Malgré sa valeur positive, le droit ne saurait suffire du point de vue chrétien. Les droits de l’individu doivent être liés au service du prochain, y contribuer pédagogiquement. C’est ainsi justement que saint Jean Chrysostome comprend et apprécie le droit à la propriété et la possession des richesses […].

(Catéchisme orthodoxe, A. Semenoff-Tian-Chansky, Paris, 1999)
Partager cet article
Repost0
22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 06:22
Ce texte a fait l’objet d’une première publication dans la revue Catholica, n. 77, automne 2003, p. 78-95, et sur le Forum Catholique le 6 juin 2006 par Philarète.Source:"Introibo"

Dire que la question de l’offertoire a été une des plus controversées dans la récente réforme liturgique latine est presque banal. L’affaire est bien connue : les réformateurs de 1969 reprochaient à l’offertoire romain son caractère de « doublet » - ou son caractère propitiatoire, on ne sait trop, en tout cas son existence comme « doublet » des prières sacrificielles du canon. Parmi tant de références possibles, mentionnons les mémoires de Mgr Bugnini, secrétaire et éminence grise du Consilium, l’organe chargé de la concrétisation de la réforme liturgique [1]. Jungmann, membre de ce conseil, sur lequel sa figure planait telle celle d’un patriarche, reprochait aussi à cet offertoire de faire « double emploi » avec le canon [2]. On pourrait encore citer le père Roguet, qui, dans l’édition de 1951 de La Messe, consacre une section au « problème de l’offertoire » (sic) [3]. Le R.P. Cabié, soucieux de l’orthodoxie des rites, y voit des « théologies douteuses » (sic) [4]. En fait, il suffit de prendre pratiquement n’importe quel numéro de La Maison-Dieu [5] des années 1950 ou 1960 pour se faire une religion.

Que l’offertoire ait disparu dans le rite de 1969 n’est pas douteux. On n’aperçoit pas, sinon, pourquoi les néo-liturges auraient crié victoire. Or, pour se limiter à cet exemple, la « Note sur le problème de l’offertoire » du père Roguet disparaît purement et simplement dans l’édition de 1971 [6].

Si ce point a fait couler des fleuves d’encre, il est un aspect sous lequel il a rarement été abordé de façon systématique : celui de la liturgie comparée. Lorsque cette ligne d’analyse a été adoptée, le parallèle a été généralement fait avec les rits latins non romains. Au mieux, la comparaison presque inévitable a été celle établie avec la grande entrée et la prothèse byzantines [7].

Pour pertinente qu’elle soit, cette approche nous semble insuffisante. Elle réduit en effet l’Orient à Byzance et ignore largement le rôle des deux sièges apostoliques d’Orient : Alexandrie et Antioche. Pas même une métropole, la cité du Basileus n’était à l’origine qu’une éparchie (évêché) [8]. En conséquence, il ne semble pas mauvais de rappeler que la liturgie de la « Grande Eglise » est un rit second, dérivé de celui d’Antioche après des emprunts aux liturgies d’Asie Mineure (aujourd’hui éteintes) et de Jérusalem. Que ce soit sur le plan ecclésial ou liturgique, ce bref rappel ramène sans doute à de plus justes proportions l’intérêt de la comparaison entre le rit de Rome et celui de Byzance.

Il nous a paru plus fructueux de comparer le rite nouveau à l’ensemble des liturgies non latines, en accordant une importance architectonique à celles d’Alexandrie (siège de saint Marc) et d’Antioche (premier siège de saint Pierre) [9]. L’apostolicité étant une des marques de l’Eglise, on aperçoit l’importance de cette approche. Qui plus est, toutes les liturgies d’Orient dérivent de celles de ces deux sièges apostoliques : du rit copte (alexandrin) dérive celui d’Ethiopie ; du rit syriaque (antiochien) proviennent tous les autres rits orientaux, de façon directe ou indirecte [10]. En nous limitant à Antioche et Alexandrie, nous espérons prendre la question à la racine. Des études ultérieures permettront d’étendre la comparaison aux dimensions universelles contenues ici in germine. Il importe en effet de saisir la conformité d’un rit donné avec l’ensemble des autres, afin de s’assurer du respect du quod semper quod ubique quod ab omnibus. La liturgie étant une icône de la foi, l’usage de la célèbre formule de saint Vincent de Lérins dans le domaine du culte ne semble pas illégitime.

Il revient à l’abbé Franck Quoëx le mérite d’avoir appelé à une telle ligne d’analyse systématique pour ce qui est de la question de l’offertoire. Au colloque du CIEL de 1999, il appelait de ses vœux une « étude comparée de ces diverses liturgies - étude qui est encore à entreprendre » et serait « d’une grande utilité pour une meilleure intelligence de la théologie de l’offertoire » [11]. La méthode pourrait évidemment être étendue à d’autres parties de la messe mais nous espérons que cette modeste étude apportera un début de réponse à ce juste souhait [12].

Cette approche semble d’autant plus prometteuse que, dans le débat sur la réforme, les comparaisons avec les liturgies orientales n’ont pas manqué pour justifier tantôt l’aggiornamento, tantôt son rejet. Ainsi, les auteurs du Bref Examen critique consacraient une page à ce qu’ils estimaient être une opposition entre les rits orientaux et celui qui venait de naître. Ils donnaient ensuite en note des éléments de confirmation pour le rit byzantin. Dans l’autre sens, il suffit d’ouvrir un numéro de La Maison-Dieu de cette époque pour y trouver des légitimations de la réforme sur la base des rits orientaux. Ou encore, dom Oury, tentant de justifier la prière eucharistique n. II, souligne que « la liturgie éthiopienne s’en sert toujours » [13]. Quant à la IVe prière eucharistique, « c’est la tradition orientale qui se rend familière à l’Eglise latine ; elle doit beaucoup en effet aux anaphores de la liturgie antiochienne » [14]. De façon générale, poursuit le bénédictin, « avant de rien affirmer en matière de liturgie, il est de bonne méthode de consulter la pratique des Eglises qui ont une foi intègre en l’eucharistie et n’ont jamais subi l’influence de la Réforme protestante ». Dom Oury vise évidemment les « Eglises d’Orient, dont la foi en l’eucharistie est entière » [15]. C’est avec plaisir que nous relevons cette invitation.

Liturgie alexandrine : une messe sans offertoire ?

La liturgie alexandrine catholique ne comporte pas d’offertoire. A aucun moment entre la fin de l’Evangile et le début de l’anaphore on ne trouve de procession des dons, ni le célébrant ne présente à Dieu la matière du sacrifice. Une telle caractéristique dans la liturgie d’un siège apostolique ne peut manquer de frapper. Est-ce à dire que l’offertoire est un élément non essentiel de la célébration eucharistique [16] ? Les néo-liturges semblent confortés dans la volonté qu’ils avaient eue un moment de supprimer carrément les prières d’offertoire [17].

A vrai dire, lorsque l’on considère la question de l’offertoire dans les liturgies orientales, il faut aussi examiner ce qu’on appelle la prothèse, ou proscomidie. Il s’agit d’une préparation des dons, effectuée par le prêtre et le diacre au début de la divine liturgie [18]. Dom Parsch, peu partisan de l’offertoire romain, le met pourtant en parallèle avec les prothèses orientales [19]. De même Jungmann : « Comme la liturgie romaine a son offertoire avec la prière conclusive super oblata, ainsi d’autres liturgies ont leur prothèse (...) largement développée » [20]. Voyons ce qu’il en est dans le rit alexandrin. Nous nous proposons de décrire d’abord les rits dans leurs différentes parties, pour les commenter ensuite [21]. Notons déjà que, à l’instar du missel romain de 1969, le rit copte possède, à défaut d’offertoire, une préparation des dons. Cette analogie structurelle entre les deux liturgies devrait permettre de dégager des lignes de convergence.

Après être monté à l’autel et avoir procédé à un lavabo, le célébrant prend l’hostie, la couche dans sa paume, l’élève à la hauteur du menton et prie :

« Seigneur, rendez notre sacrifice agréable à vos yeux et daignez l’agréer comme satisfaction pour nos péchés et pour les négligences de votre peuple, afin qu’il soit sanctifié par les dons du Saint-Esprit, en Jésus-Christ Notre Seigneur, par qui vous revient tout honneur, toute gloire, louange et adoration, avec lui et le Saint-Esprit, le vivificateur consubstantiel, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen. »

Le prêtre re dépose l’hostie pour l’emballer, l’élève à hauteur des yeux et, accompagné des diacres et servants, fait une procession autour de l’autel en chantant :

« Souvenez-vous, Seigneur, de ceux qui ont offert ces dons et de ceux pour qui nous vous les offrons. Donnez-leur la récompense éternelle. »

Après une louange à la Sainte Trinité [22], il remonte à l’autel et dépose l’hostie.

Il verse dans le calice le vin et quelques gouttes d’eau puis élève le vase sacré et prononce exactement la même prière que celle de l’offrande du pain. Il recouvre ensuite le calice et salue encore le peuple.

Après deux prières d’action de grâce et une nouvelle salutation/bénédiction du peuple, se déroule à voix basse une invocation inattendue :

« Seigneur Dieu (...), vous êtes le pain de vie descendu du Ciel (...) ; jetez les yeux sur ce pain et ce vin qui se trouvent sur votre autel sacerdotal ; bénissez-les, purifiez-les et transformez-les, afin que ce pain devienne votre saint corps et le contenu de ce calice votre précieux sang, et que l’un et l’autre tournent ainsi [23] à la résurrection, à la guérison et au salut de notre corps et de notre âme (...) ».

Ce disant, il baise l’autel.

Au terme de cette succincte description, nous voudrions cogere et efficere, tirer une conclusion de ce qui précède. Il est évident que l’absence d’offertoire dans la liturgie copte est à considérer en relation avec la présence de ces prières de prothèse. La prière sacerdotale d’offrande contient bien des éléments propres à une anaphore : l’évocation d’un sacrifice, l’affirmation de sa valeur propitiatoire et la demande à Dieu de l’agréer. La différence est même clairement faite entre sacerdoce ministériel du prêtre et sacerdoce commun des fidèles. Le fait que cette prière soit répétée telle quelle pour l’offrande du vin ne fait évidemment que renforcer les affirmations qu’elle contient. Nous avons ici un « doublet dans le doublet ». En fait, l’itération est un procédé pédagogique dont l’utilité a curieusement échappé à ceux qui prônaient la valeur didactique de la liturgie. Elle a pour effet évident de mieux faire pénétrer la chose signifiée [24]. On découvre ainsi a contrario un des résultats, sinon des buts, de la suppression de l’offertoire dans la liturgie d’Occident.

La prière de la procession insiste sur les effets du sacrifice. Elle constitue ce que dans la liturgie d’Occident on appellerait un Memento : « Souvenez-vous, Seigneur (...) ». Et les dons sont offerts pour certaines personnes. Ici encore, il y a évocation du sacrifice : une simple « présentation des dons » n’appelle pas d’offrande pour quelqu’un. On retrouve presque mot pour mot le « pro quibus tibi offerimus, vel qui tibi offerunt » du canon romain. Ainsi, cette présentation copte des dons est d’une autre nature que celle du rit paulien. L’une préfigure déjà le sacrifice rédempteur, l’autre se limite à être une nuda præsentatio, sans aucune vision de la finalité des dons. Remarquons enfin que les Memento accompagnent toujours le sacrifice, dans toutes les liturgies. Le célébrant rappelle à Dieu certains fidèles et le supplie de leur appliquer les mérites du sacrifice.

La surprise des contempteurs des prolepses et « doublets » doit atteindre son comble à la vue de l’épiclèse à Dieu le Fils. Comment le prêtre peut-il donner à ce point dans la « surenchère consécratoire » alors que les lectures n’ont même pas encore commencé ? La constatation devrait conduire les partisans de la cartésianisation liturgique à revoir leur mode de procéder hypothético-déductiviste pour laisser les faits les instruire par induction : par la place de cette épiclèse dans la liturgie d’un siège apostolique apparaît l’importance et la force de l’anticipation du sacrifice dans la liturgie. Les Coptes donnent d’ailleurs à ce formulaire le nom de « prière eucharistique ». Le fait se passe de commentaire.

A vrai dire, le début de la divine liturgie copte, que nous avions traité par prétérition, est très parlant à cet égard. Après s’être signé et avoir récité les prières de préparation correspondant aux prières au bas de l’autel, le prêtre, s’inclinant profondément, récite l’oraison suivante :

« (...) Rendez-moi digne (...) de vous offrir ce sacrifice. Faites qu’il vous soit agréable. Acceptez-le comme satisfaction pour nos péchés et pour les négligences de votre peuple, afin qu’il soit sanctifié par les dons du Saint-Esprit, en Jésus-Christ Notre Seigneur, par qui vous revient tout honneur (...) ».

Pour se faire une idée de la situation, il faudrait se représenter un prêtre latin récitant cette prière juste après être monté à l’autel...

On est frappé de la triple occurrence du membre de phrase : « ce sacrifice que nous vous offrons comme satisfaction pour nos péchés et pour les négligences de votre peuple, afin qu’il soit sanctifié par les dons du Saint-Esprit, en Jésus-Christ Notre Seigneur ». Suivi de l’ample doxologie dont il s’accompagne, il rythme ce début de célébration et exprime puissamment l’essence du saint sacrifice. La triple répétition est sans doute une allusion à la Sainte Trinité mais on peut aussi y voir une nouvelle forme d’insistance puisque, dans la culture classique, la trilogie était la perfection de l’action. Or il faut garder à l’esprit qu’Alexandrie était une ville toute tournée vers la Méditerranée et très hellénisée. Nous voyons donc dans cette triple prière du début de la liturgie copte une affirmation solennelle de la finalité des saints mystères. En d’autres termes, dès le début du drame, « le décor est planté ».

L’absence d’offertoire et la présence, au contraire, d’une « préparation des dons » ne présente avec le missel de Paul VI que des analogies de forme extérieure. Imagine-t-on les néo-liturges acceptant les cérémonies que nous venons de décrire ?

Liturgie antiochienne : les sacrifices de Melchisédech et d’Aaron

Où se trouve l’offertoire syriaque ? La question est délicate puisqu’elle divise même les spécialistes [25]. Le P. Sélis le situe au même endroit que ses homologues latin, arménien, byzantin etc. mais on ne trouve à cet endroit ni procession ni présentation ni offrande des dons. Aurions-nous affaire à une autre liturgie sans offertoire ? Tâchons d’en juger : « L’anaphore commence par une prière de paix (...). Le célébrant se prosterne devant l’autel et récite une prière d’humilité (...). S’étant relevé, le célébrant relève le grand voile qui couvre les offrandes, l’agite trois fois au-dessus de celles-ci et récite une prière d’offertoire. Les éventails sont agités. Ces trois prières, doublées de trois gestes, correspondent à l’offertoire » [26]. On n’y trouve pourtant aucun texte exprimant l’offrande des saints dons. Toutefois, pendant la troisième oraison, justement dite « du voile », le prêtre qualifie le Christ de « roc dur qui se fendit » cependant que le diacre chante : « regardons cette sainte offrande qui est devant nous et qui s’offre, hostie vivante, à Dieu le Père par les mains du prêtre vénérable ». Etant donné ce que l’on sait du rapport entre les rubriques et les formulaires [27], on ne peut échapper au lien entre les saintes espèces et la mort du Christ, au moment de laquelle les rochers se fendirent. Comme, en outre, un des rôles du diacre est d’attirer l’attention du peuple sur l’action du prêtre, on voit qu’on tient ici une bonne partie de la théologie de la messe. Enfin, on aura remarqué que ce rite se trouve dans l’anaphore. A strictement parler, elle n’a pas encore commencé puisqu’on n’en est pas encore au Sursum corda mais le fait est précisément parlant, d’autant plus si on le met en relation avec l’usage du temps présent dans le formulaire du diacre.

Puisque, comme dans le cas du rit copte, l’offrande des dons ne se fait pas juste avant l’anaphore, nous voudrions remonter dans le cours de la cérémonie pour examiner l’endroit où a lieu cette cérémonie mais aussi pour voir jusqu’où va « l’anticipation du sacrifice ». Après l’évangile, le chœur chante une hymne, variable suivant les fêtes. Une des plus courantes est la suivante : « (...) Voici dressée la table de vie sur laquelle seront posés le pain de vie et le calice rempli du sang qui jaillit de la poitrine du Seigneur pour la rémission des péchés ». Ainsi est donné le signal de la fin de la liturgie des catéchumènes. Celle des fidèles commence par l’introït.

« Cette prière comprend trois parties : le prœmium (...), la prière propitiatoire et le corps de l’introït » [28]. Vu leur longueur, nous en donnerons des extraits. Prœmium :

« Au pain de vie issu de Marie (...), qui fut cloué sur le bois de la Croix pour notre rédemption (...), sont dus louanges, honneurs, puissance, en ce moment où se célèbre cette eucharistie (...) »

Ici encore, il est sans doute inutile d’épiloguer sur le caractère présent du sacrifice eucharistique, où le « pain issu de Marie » est identifié au Rédempteur sur la Croix. Pendant que le prêtre remplit l’encensoir, le ministre dit :

« Devant le Dieu miséricordieux, devant son autel purificateur, devant ces célestes et divins mystères, de l’encens est versé par les mains du prêtre ».

L’encens possède une symbolique très riche, à laquelle le rit syriaque s’est beaucoup attaché. Entre autres choses, il exprime la sanctification d’une chose, la distinguant de ce qui est profane. Il symbolise aussi l’oblation puisque thus vient du grec thusia : le sacrifice. L’Ancien Testament dit souvent que l’odeur des sacrifices agréés par Dieu monte vers lui in odorem suavitatis. Cette idée est encore exprimée dans l’introït proprement dit, qui suit :

« Pain céleste, (...) en vous mangeant ont retrouvé la vie ceux qui étaient morts en mangeant du fruit défendu ; vin généreux nouvellement pressé sur le sommet du Golgotha, les nations et les peuples en ont bu et ont recouvré la vie (...) Vous vous êtes offert en sacrifice pour la rédemption du genre humain. A vous (...) nous recourons par le parfum de cet encens répandu devant votre majesté (...). Oui, acceptez le parfum de cet encens, Dieu miséricordieux (...) ».

Avant le début de l’anaphore, que nous avons examiné, le prêtre fait encore un lavabo, en disant : « Lavez, Seigneur, l’immonde impureté de mon âme (...), que je puisse vous offrir un sacrifice vivant qui plaise à votre divinité et soit une icône de votre glorieux sacrifice pour nous... » Puis, s’inclinant profondément, il récite à voix basse cette prière :

« Trinité Sainte, (...) agréez de mes mains pécheresses ce sacrifice que j’offre sur l’autel parlant supra-céleste. (...) Souvenez-vous favorablement de (...)tous les défunts qui se sont endormis dans votre espérance et surtout de tous les vivants et défunts pour qui est offert ce sacrifice. »

Placé avant l’anaphore, ce formulaire aurait peu de chances de plaire aux réformateurs de 1969. Pour parler en termes de liturgie latine, il unit un Suscipe Sancta Trinitas et un double Memento. On sait d’ailleurs, en ce qui concerne les défunts, que « l’Eglise a voulu que l’on priât pour eux chaque fois qu’on offrirait le saint sacrifice. (...) Saint Chrysostome et saint Augustin nous assurent que cet usage vient des apôtres » [29]. Il s’agit, comme pour les vivants, de leur appliquer les fruits du sacrifice. Celui-ci est donc nécessairement présent en quelque manière à ce stade de la cérémonie.

Puisque nous avons choisi d’examiner la messe antiochienne dans le sens anti-chronologique, voyons de quelle façon elle commence. Après avoir fait le signe de la croix et récité le psaume Miserere (Ps 50), le prêtre s’incline vers les fidèles et leur demande de prier pour lui : « Mes frères bien-aimés, priez pour moi pour l’amour de Dieu, afin que le Christ daigne accepter mon sacrifice. » Puis il monte à l’autel et fait le « sacrifice de Melchisédech », qui est souvent qualifié de « préparation des dons ». Il s’agit de la prothèse syriaque.

« Comme un agneau, commence le prêtre, il a été mené à l’abattoir... » (Is 53, 7). Ensuite, faisant un signe de croix sur la patène avec l’hostie, il poursuit : « Premier-né du Père, acceptez ce premier-né des mains de votre humble serviteur... » Il redépose l’hostie et verse le vin et un peu d’eau dans le calice en citant saint Jean : « Un des soldats lui perça le côté d’un coup de lance et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau, salut du monde entier » (Jn 19, 34, extrapolé). Baisant l’autel, il redescend les marches, se signe et prie les bras étendus : « Dieu pacifique, père des humbles et clément, vous qui êtes ami des hommes, rendez-nous dignes de vous offrir ce sacrifice... »

Après l’hymne Btare okh, Moran et deux autres prières, le célébrant va revêtir les ornements complets. A ce dernier détail on se rend compte qu’en dépit de son caractère public, la cérémonie de la prothèse ne fait pas pleinement partie de la messe mais en constitue plutôt l’antichambre.

Pourtant, ce rite est plein d’expressions sacrificielles qui sont à proprement parler du domaine de l’offertoire ou de l’anaphore. Pour ne prendre qu’un formulaire, le « Mes frères bien-aimés, priez pour moi... » est presque identique à l’Orate Fratres latin, dont on sait que les auteurs de la nouvelle liturgie ont voulu le supprimer. Situé immédiatement après l’offertoire romain, il était accusé des mêmes défauts [30]. Acceptant de justesse, sur l’insistance du pape, de conserver cette prière, les réformateurs décidèrent d’en dénaturer systématiquement les traductions [31]. Vaut ici le schéma que donne Mgr Bugnini à propos de la traduction des deux prières de « présentation » : « La phrase proposée demeura, étant entendu qu’on pouvait pallier à ces difficultés par les traductions » [32]. On appréciera l’euphémisme.

S’il était légitime de chercher à supprimer l’Orate Fratres, coupable d’exprimer le sacrifice trop tôt, à combien plus forte raison son homologue antiochien, qui se situe dans l’antichambre de la célébration. A moins qu’on ne soit fondé à examiner les choses dans l’autre sens. Ceci ne devrait-il pas conduire à une révision de la phobie anti-prolepse que l’on a vue à l’œuvre en 1965-1969 ? L’argument de l’apostolicité des rits et des sièges ne semble pas manquer de pertinence. Si les néo-liturges avaient eu pour l’Orient la vénération qu’ils professaient avoir et qu’ils eussent fait quelque cas de la Tradition apostolique, ils se seraient sans doute arrêtés à ce genre de réflexions.

Revêtu des ornements complets, le prêtre offre le « sacrifice d’Aaron ». Ce rite, qui constitue le début de la messe proprement dite, est souvent appelé « offertoire ». Après une prière de pénitence, le prêtre dit :

« Nous faisons mémoire de Notre Seigneur et Dieu, le Sauveur Jésus-Christ, et de toute son économie salvifique pour nous (...) Nous faisons mémoire de la présente eucharistie, d’Adam, d’Eve, de la sainte mère de Dieu, des prophètes, des apôtres (...). Nous faisons également mémoire (...) de tous les fidèles défunts (...) et de quiconque est en communion avec nous (...) et tout particulièrement de N., pour qui est offert aujourd’hui ce sacrifice ».

Cette longue prière n’est rien d’autre qu’une anamnèse suivie d’un Memento des morts et des vivants. Il est frappant de constater comme « la présente eucharistie » est mise en rapport avec toute l’économie du Salut [33]. L’anamnèse, dans toutes les liturgies, suit immédiatement la consécration. Elle exprime de façon on ne peut plus étroite le lien entre la messe et l’économie du Salut puisqu’elle fait « mémoire des mystères de Jésus-Christ en offrant le sacrifice » [34]. Quant aux Memento, nous en avons vu le lien avec le sacrifice rédempteur.

Le célébrant poursuit : « Dieu, vous qui vous êtes offert vous-même comme hostie/victime de sacrifice et à qui est offert ce sacrifice, recevez de mes mains pécheresses ces saints dons pour N. » Il dit cette invocation trois fois [35] et, après avoir recouvert les dons, procède au grand encensement.

La signification sacrificielle de l’encens est à nouveau soulignée par la liturgie antiochienne. Bénissant l’aromate, le célébrant le fait « à la louange et en l’honneur de la Sainte Trinité, à qui des parfums sont versés par mes mains pécheresses (...) en ce moment où nous offrons cette eucharistie ». Les trois encensements qui suivent ne sont pas en reste : « (...) Nous offrons devant vous cet encens à l’exemple du prêtre Aaron qui vous offrit un encens pur et écarta la morbidité du peuple d’Israël » et : « Nous vous en conjurons, Seigneur Dieu, agréez cet encens d’agréable odeur que vous offre notre débilité à cause de nos péchés... »

N’en déplaise aux adversaires des « répétitions inutiles », le caractère présent de l’eucharistie ne cesse d’être affirmé dans cette liturgie des catéchumènes. Sur le plan théologique, nous avons vu plus haut (note 22) que la fin ultime de la messe est le sacrifice de louange à la Sainte Trinité. La voici exprimée à travers la figure de l’encens, cependant qu’une fois de plus « ce moment où nous offrons cette eucharistie » est mis en rapport avec les sacrifices de l’Ancienne Alliance, préfigurant celui du Christ [36]. On comprend dès lors que l’encens soit bien plus qu’un parfum et que Dieu soit conjuré de l’agréer pour nos péchés.

Ces paroles ont une telle sonorité anaphorale que, quoiqu’on n’en soit pas encore à l’épître, on a peine à ne pas écrire : « la messe est dite ». Bien plus, on mesure ici la distance d’avec le nouveau rit d’Occident. Dom Oury et d’autres ont vanté le caractère supposément syriaque de la « prière eucharistique » n. IV. S’il s’agissait pour le deuxième siège de Pierre de montrer sa vénération pour le premier, pourquoi n’être pas allé chercher son inspiration dans les éléments que nous avons vus ?

* * *

A la lumière de l’examen des textes et rubriques, on aperçoit le lien très étroit qui existe dans les liturgies alexandrine, antiochienne et romaine entre la préparation et l’offrande des dons d’une part et la prière eucharistique d’autre part. Nous nous limitons à une perspective synchronique mais une étude historique de ces prières permettrait de mettre en lumière le caractère quasi génétique de ce lien. En tout cas, on ne peut s’interdire de poser quatre constatations :

- Les rits de ces trois sièges apostoliques se refusent à une nuda præsentatio des dons qui ne considérerait pas leur finalité sacrificielle.

- On cherche en vain une procession des fidèles, censée exprimer « de façon vivante » la participation du peuple.

- Ce bref examen critique nous fait voir que l’anticipation de l’idée d’oblation ne connaît d’autres limites que celles de la cérémonie elle-même. Encore se rencontre-t-elle jusque dans son « antichambre ». C’est dire la puissance de cette tendance. Elle est l’affirmation on ne peut plus claire de ce que toute la messe est un sacrifice [37].

- Par comparaison, le degré d’anticipation et d’expression du caractère propitiatoire contenu dans l’offertoire romain fait presque pâle figure. On se demande dès lors sur quoi reposent les arguments des réformateurs qui prétendaient à sa suppression.

Pour justifier son archéologisme, Mgr Bugnini est allé jusqu’à dire que cette réforme de l’offrande des dons était nécessaire afin de « ne pas (...) diminuer la valeur de la seule véritable offrande du Christ immolé, exprimée dans le canon » [38]. De la part du principal artisan de la messe définie par « l’article 7 », c’est un argument qui ne manque pas d’hypocrisie. On connaît d’ailleurs ce genre d’appels à ne pas banaliser l’holocauste.

Les deux liturgies apostoliques orientales auraient-elles, elles aussi, laissé « diminuer » de façon dramatique « la valeur de la seule véritable offrande du Christ » ? Auraient-elles donné depuis plus d’un millénaire droit de cité à des doublets d’une « théologie douteuse », mettant les fidèles en danger d’accomplir des actes d’idolâtrie ? Nous croyions que ce navrant accident n’était arrivé qu’au rit romain. Or voici que l’Esprit Saint a délaissé pendant plus de mille ans les trois sièges apostoliques d’Antioche, Alexandrie et Rome. Il ne reste sans doute plus qu’à s’attaquer à la réforme des rituels copte et syriaque.

Le concept de temps dans la messe

Le fait que l’évocation du sacrifice, de sa nature et de ses effets puisse être avancée jusqu’au tout début de la cérémonie peut s’expliquer à notre avis autrement que par l’affirmation suivant laquelle la liturgie ignore l’avant et l’après [39]. Nous croyons qu’une analyse plus conceptuelle fournit de meilleurs résultats.

Le sacrifice propitiatoire est ce qui constitue l’essence de la messe. Ce qui fait la dignité singulière des prières eucharistiques, c’est qu’elles en sont le lieu spécifique. Il n’y a rien de surprenant à ce que des parties secondaires d’un tout en annoncent ou en expriment la partie essentielle. Ce phénomène [40] repose sur la question de la relation entre les parties essentielles et les parties intégrantes [41]. La messe est appelée « le saint sacrifice » [42]. Cette appellation s’applique à toute la cérémonie, aussi bien aux prières au bas de l’autel ou au dernier évangile qu’au canon. Or, comme l’explique Aristote, dans une action complexe on donne souvent aux différentes parties le nom du tout, à cause précisément de leur ordination au tout et à la cause finale du tout [43]. Ainsi, on appellera « mariage » l’ensemble de la journée concernée parce que toutes ses parties tirent leur raison d’être de l’union matrimoniale réalisée dans l’échange des consentements. C’est en vertu de cette vision finaliste que, dans certaines langues, on parle dès le début de la journée du marié et de la mariée.

N’est-ce pas exactement ce que nous voyons ici [44] ? N’est-ce pas ce qui explique que l’évocation du sacrifice puisse se faire dès les prières de préparation ? On ne voit guère en effet pourquoi cette anticipation ne pourrait pas remonter au-delà de la place attribuée à l’offertoire romain.

Dès lors, il ne semble pas que la liturgie ignore l’avant et l’après. Cette position serait recevable si les rites de la messe exprimaient avant leur lieu propre divers éléments ne touchant pas à l’essence de cette même messe. On pourrait dire alors que la liturgie, exprimant n’importe laquelle de ses composantes à n’importe quel moment, n’accorde aucune considération au temps. Or, pour ne prendre que cet exemple, lorsque le prêtre copte, à la fin des prières de préparation, prie Dieu d’agréer le sacrifice pour les péchés du peuple, l’élément de la célébration qu’il exprime avant son lieu propre n’est pas un détail de l’action liturgique. Il fait déjà référence à un élément qui constitue l’essence de l’ensemble de l’action sacrée. D’autre part, on ne peut nier que l’action essentielle de la messe se déroule dans l’anaphore, c’est-à-dire qu’elle ait un lieu propre dans la cérémonie. Certes, l’ensemble de la messe en porte le nom et même, par participation, certains attributs mais cela n’enlève rien à l’existence de ce lieu (temps) propre. Il y a donc bien à notre avis anticipation mais elle ne doit évidemment pas s’entendre uniquement sur le plan « technique » de la ligne du temps de la cérémonie. Elle doit s’envisager radicalement dans le sens de la participation [45] des parties intégrantes à la cause finale de l’ensemble, telle que définie par la partie essentielle. D’ailleurs, le fait même que les divers aspects d’une cérémonie aient leurs lieux (temps) propres implique un avant et un après, un soir et un matin, une gradation. Ainsi, il existe une progression évidente entre l’avant-messe et la messe des fidèles : on ne donnait pas aux catéchumènes la nourriture des adultes et, même actuellement, cette pédagogie reste appliquée aux fidèles. A contrario, on ne voit pas de partie faite de lectures, de préparation... après la consécration. Le terme d’avant-messe a tout son sens [46]. Qui plus est, cette partie connaît elle-même une gradation (prières au bas de l’autel tout au début ; l’épître précédant l’évangile, etc.).

A l’encontre de ce raisonnement qui affirme l’existence d’un avant et d’un après dans la liturgie, on a souvent invoqué l’épiclèse qui, alors que la consécration est déjà accomplie, supplie l’Esprit Saint de transformer le pain au corps du Christ et le vin en son sang [47]. Au total, les notions de postériorité et d’antériorité seraient irrelevantes dans les cérémonies du culte.

L’argument nous semble peu puissant pour deux raisons. La première est que cela n’infirmerait pas l’existence d’un temps en liturgie. On parlerait sans doute de « postériorisation ». Il se fait simplement que ce phénomène ne se rencontre précisément à notre connaissance que dans l’épiclèse post-consécratoire [48], alors que les anticipations sont multiples et ce dans tous les rits. La deuxième, qui est un corollaire, est que l’épiclèse est tellement proche de la consécration qu’on peut la considérer facilement comme une simple répétition de celle-ci. Il s’agit d’une insistance visant à demander au Paraclet de ratifier l’acte essentiel de la messe. Etant donné que la Tradition attribue au Saint-Esprit toute œuvre de sanctification et toute opération sacramentelle, le cardinal Bessarion précise que c’est une façon d’associer la troisième personne de la Sainte Trinité aux deux autres dans l’acte essentiel du sacrifice, la forme textuelle narrative de la consécration ne le permettant pas.

La quasi-absence d’exemples de postériorisation nous paraît conforter notre analyse. Si la gradation entre la messe des catéchumènes et celle des fidèles signifie qu’il n’y a pas de mouvement du plus essentiel vers le moins essentiel, on observe le même phénomène dans la façon dont sont traités les saints dons. On les considère par certains aspects comme déjà consacrés avant le début de la prière eucharistique mais il n’y a pas de retour en arrière en ce sens qu’ils ne sont pas traités comme non consacrés après la narratio. Au contraire, dans le rit latin, les marques d’adoration sont multipliées après la consécration et ces gestes ont leurs équivalents dans les liturgies orientales [49].

La gradation de la liturgie du moins essentiel vers le plus essentiel est donc bien confirmée, étant entendu qu’en plusieurs occasions des éléments exprimant l’essence de l’action se trouvent également hors de leur lieu propre, dans celui des choses moins essentielles.

En termes moins abstraits, le sacrifice propitiatoire, essence de la messe, est présent de façon propre à la consécration et dans la deuxième partie du canon mais, par moments, il est déjà évoqué avant cela, dans les parties non proprement sacrificielles de la cérémonie.

Si l’on souhaite conclure en termes de nouveau plus conceptuels, on pourrait dire que ce qui s’applique à l’essentiel est aussi donné (à certains moments) par participation aux parties secondaires qui contribuent à la réalisation de la cause finale de l’ensemble.

Nous pensons que cette analyse rend compte à la fois du fait, capital, que ce sont uniquement des éléments essentiels de la messe qui se trouvent « dupliqués » hors de leur lieu propre et du fait que l’action liturgique a nécessairement quo ad nos, êtres de chair et de sang, une dimension temporelle, un avant et un après.

« Semper, ubique, ab omnibus »

Un examen des offertoires et prothèses des autres rits orientaux - rits tous dérivés des deux que nous venons de présenter - ne ferait que confirmer nos conclusions [50]. Il y a un an, Jean-Paul II semble avoir implicitement invité à un exercice de ce type. Dans son allocution à la plenaria de la Sacrée Congrégation pour le culte divin du 21 septembre 2001, il reconnaissait que « dans le missel romain dit de saint Pie V comme dans plusieurs liturgies orientales figurent de très belles prières par lesquelles le prêtre exprime son plus profond sentiment d’humilité et de respect en présence des saints mystères ; elles révèlent la substance même de toute liturgie ». Rien n’interdit évidemment d’étendre à de nombreux autres points ces comparaisons concernant les apologies. Ce qui est ici flagrant, c’est la façon dont ces propos autorisés laissent hors jeu le rite de Paul VI [51]. Quelle que soit l’intention du pontife, tout laisse en effet penser que « la substance même de toute liturgie » dont il parle n’est pas exprimée dans le nouveau missel. Cette allocution constitue un encouragement à étendre à d’autres rits et à poursuivre sur d’autres points les recherches que nous avons esquissées [52]. On retrouve en effet avec intérêt la « preuve par leConmonitorium » que nous évoquions en début d’article.

Pour refermer ces réflexions sur le rite rénové, disons qu’on y relève un grave défaut du sens de la cause finale dans le cas de l’offertoire. Les nouvelles prières s’appellent « præparatio donorum » [53]. Or toute préparation se fait en vue d’une fin. En supprimant l’« anticipation » du sacrifice rédempteur, la nouvelle liturgie a aussi supprimé le principe de compréhension de l’offertoire [54]. Les nouvelles prières n’évoquent plus que la communion [55]. Or, outre le fait que l’essence de la messe est le sacrifice propitiatoire et non la communion, cette dernière ne se comprend que comme participation à la victime du sacrifice. Felix qui potuit rerum cognoscere causas. Il semble que la querelle de l’offertoire ne soit pas encore terminée.

STÉPHANE WAILLIEZ

Partager cet article
Repost0
14 juin 2014 6 14 /06 /juin /2014 10:20

 

11.Crucifixion.Grecque

La lutte contre le diable, tache principale

de l'archange saint Michel, est encore d'actualité

car le diable est toujours vivant et oeuvre dans le monde.

 

(+Jean-Paul II, Pape de Rome)

 

archange_michel.jpg

 

 

Après la “messe” noire annoncée (puis interdite) à l’Université de Denver, une lectrice nous a demandé d’expliquer en quoi consiste la cartomancie ou les groupes de spiritisme qui abondent dans la ville, parce que « la plus grande confusion règne dans notre communauté, à qui l’on a fait croire qu’il s’agit de quelque chose qui est approuvée par l’Eglise ». 

Voici l’explication que donne sur la question Mgr. Jorge De los Santos, nouveau directeur spirituel de l’évangélisation à l'archidiocèse de Denver.

"La divination, la cartomancie (comment lire les cartes) ou tout autre rite superstitieux visent à prédire l'avenir ou des choses occultes sans avoir recours à Dieu. Il s’agit de révéler ce que Dieu seul peut connaître. Dieu nous a révélé certaines choses sur l'avenir ; par  exemple, il y aura un jugement, puis le ciel ou l'enfer. Dieu nous a aussi donné des moyens naturels tels que l'intelligence, l’étude, la science et des ressources pour nous préparer à l'avenir de façon responsable.

Mais en même temps, nous savons que nous ne pouvons pas contrôler notre avenir, il est dans les mains de Dieu. Nous devons Lui faire confiance comme  à un père infiniment bon et coopérer avec sa grâce pour faire la partie qui nous revient.

Mais l'homme, guidé par l'orgueil, veut  tout avoir sous contrôle, sans avoir à mettre sa confiance en Dieu. C’est pourquoi, il recherche des connaissances illicites, par des voies  qui sont en dehors de la révélation divine et en dehors des moyens naturels qui sont licites. C’est alors qu’il opte pour la divination.

De façon explicite ou implicite, la divination a recours au démon, et celui qui la pratique reste, dans une certaine mesure, lié à lui. Il y a aussi ceux qui font un pacte directement avec le malin.

 Qui utilise la divination?

-Non seulement dans la santería, religion originaire des Caraïbes, la sorcellerie, le spiritisme et autres.
À mesure qu’on perd la foi, la divination se popularise même chez des personnes n’appartenant pas à ces groupes, mais qui sont à la recherche d’une solution  à un grave problème. D’autres la considèrent comme une sornette, et la pratiquent par curiosité ou sous la pression d’un groupe. Mais nous devons nous rappeler que, dans la divination, c’est notre fidélité à Dieu qui est en jeu, alors on ne devrait pas jouer avec ça.

Selon l'exorciste espagnol Jose Antonio Fortea, parmi les causes de la possession démoniaque, figure le fait d’ « assister à des séances de spiritismes, des cultes sataniques ou des rites ésotériques », et aussi de faire un« pacte avec le diable ». Et la présence de démons dans une maison  « peut se produire lorsque, dans cette maison, on a pratiqué de façon constante le spiritisme, des rituels sataniques, la santeria ou toute autre forme d'ésotérisme ». 

Nous ne pouvons que confirmer ce triste constat, nous qui, en chacune de nos Paroisses Syro-Orthodoxes (Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne. Juridiction Malakare pour l'Europe)  recevons, pour les délivrer de ses conséquences, les victimes directes ou indirectes de ces pratiques...

 

"C'est que le satanisme existe bel et bien. Il s’agit  de personnes, groupes ou mouvements qui, de manière isolée ou structurée, avec une certaine organisation, pratiquent une certaine forme de culte (par exemple: adoration, vénération, évocation) au démon, diable ou satan. Pour les satanistes, ce personnage réel est un être ou une force métaphysique; ou un élément mystérieux inné dans l’être humain ; ou encore  une énergie naturelle inconnue que l’on invoque sous différents noms propres (par exemple : Lucifer), à travers des rites très particuliers.

Un de ces rites est la “messe noire” satanique, comme celle qui avait été annoncée à l’Université  de Harvard  aux Etats-Unis. Il s’agit d’une cérémonie qui, singeant la Messe catholique, avec la profanation de l’Eucharistie, dénigre et offense les éléments constitutifs de la Messe, rendant un culte à satan et aux démons, tournant en dérision le sacrifice de Jésus-Christ sur la Croix.

La “messe noire” est célébrée par un prêtre ou un diacre satanique. L'objectif principal est d'adorer le diable, aussi les participants sont-ils vêtus de noir (la couleur noire peut être le symbole des pouvoirs des ténèbres et du démon)  et portent des amulettes comme le pentacle (étoile à cinq branches inversées, généralement liée à Satan) ou le signe  de Baphomet (démon auquel les Templiers rendaient un culte).

Dans les messes noires, le plus souvent l’Hostie finit par être foulée aux pieds, mélangée à des drogues ou faisant partie d’actes sexuels ; dans certains cas, ont lieu des sacrifices rituels d’animaux ou d’enfants. Une femme nue est utilisée comme autel dans ces rituels païens, car elle représente la mère Terre.

Naturellement, au lieu d'invoquer le nom de Dieu on invoque celui de satan ; plusieurs autres démons sont aussi invoqués; Le Notre Père est invoqué à  l’envers et dans un sens négatif (notre père qui es en enfer …). Au cours des rituels sataniques, certains groupes vont jusqu’à profaner des cadavres, ou commettre des actes de violence physique, même sur des mineurs, ainsi que des homicides rituels. Et ils espèrent que la « messe » noire culminera avec la venue du diable.

En aucun cas, on ne doit  recourir à ces pratiques, qui vont totalement à l’encontre de notre foi.

N’oubliez pas : "votre adversaire, le diable,  rôde comme un lion rugissant cherchant qui il pourra dévorer"."

 

sources: El Pueblo Católico  [ http://www.aleteia.org/]

icone copte de Marie

115.jpg

Partager cet article
Repost0
28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 11:32

Sa Sainteté Dydimus, Catholicos de l'Est

Sa Sainteté Mar Baselios Marthoma Didyme Ier , Catholicose Emérite de l’Eglise Malankare Orthodoxe est décédé

 

Sa Sainteté  Baselios Marthoma Didyme I, Catholicos de l'Est et Métropolite du Malankar, est décédé à l'hôpital Parumala, Pathanamthitta, lundi derner. Il avait 93 ans.

La dépouille mortelle  de Sa Sainteté a été portée au diocèse de  Devalokam lundi soir où le public a pu lui rendre hommage hier mardi.

Sa Sainteté  Baselios Marthoma Didyme I a été consacré évêque le 24 Août 1966.

Il était le septième Catholicos et également vingtième Métropolite du Malankare.

 hh_baselius_marthoma_didymus_i_20130102_1174684014.jpg

 

Chers amis.Aloho mbarekh.

Toute notre Chrétienté Syro-Orthodoxe Francophone * se joint au deuil de notre Eglise-mère Orthodoxe Malankare et aux Services d'inhumation du bien aimé Catholicos émérite Basileus Marthoma Didymus 1er .

Nous invitons tous les prêtres, moines et fidèles de notre Archidiocèse de France et d'Afrique de s'unir à nous dans la prière.

Que la Mère de Miséricorde, les Saints Apôtres, les Saints Pères, la cohorte des Saints et des Anges, accueillent l’âme du Catholicos et l’escortent vers la lumière du Christ Ressuscité !

+Mor Philipose-Mariam

 

Funeral Service of HH Baselius Marthoma Didymus I Catholicos

marthoman.tv

 

65a557993bf0bb6f7667410f1930860b_M.jpg

      *Eglise locale et missionnaire issue de la Juridiction fondée par l'Eglise Orthodoxe Malankare pour l'Europe et ses missions

 

 

 

ARCHIVE:

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

 

 

Reviews prayers to the faithful of the Antiochian Syriac-Orthodox Church  in France and Africa:
Prières pour Sa Sainteté Baselios Marthoma Didyme I, Catholicos émérite de l'Est

 

Chers amis.

Sa Sainteté Moran Mar Baselios Marthoma Didyme I, Catholicos de l'Est, comme vous le savez, quelques années avant que Benoît XVI ne le fît pour l'Eglise de Rome, prit sa retraite.

Sa santé très chancelante depuis quelques années s'étant dégradée, nous apprenons qu'Il recevra le sacrement de l'Onction des malades ce prochain vendredi 21 Février, à 14 heures, dans la chapelle principale du Palais du Catholicos, à Devalokam, Kerala ( Inde du Sud) . 

Le service de "Kantheela" sera dirigée par l'actuel Catholicos : Sa Sainteté Paulos II, et sera assisté par tous les métropolites de l'Église, tous présents au Kerala pour le Saint-Synode. Nous Assurons Sa Sainteté et les membres du Saint Synode de notre profonde union de prières.

Nous invitons tous nos fils et filles de l'Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne en France et en Afrique (Eglise fille de l'Eglise MALANKARE), mais aussi tous nos fidèles amis appartenant à d'autres Traditions, à prier avec ferveur pour le bien-aimé "Vailya Bava Thirumeni"...

Je demande à chacun de nos Prêtres, en France et au Cameroun, d'organiser, en union spirituelle avec notre Eglise-mère, des prières avec nos fidèles ce prochain vendredi.

Puisse le Seigneur, dans sa miséricorde, si telle est Sa volonté, lui rendre la santé ou lui accorder toutes grâces pour que, sous la conduite de la Mère de Miséricorde, des Saints Pères et des Saints Anges, il soit accueilli dans l'intimité divine !

Votre fidèlement dévoué en Christ. Que le Seigneur vous bénisse !Votre fidèlement et respectueusement dévoué en Christ. Que le Seigneur vous bénisse !

+Mor Philipose-Mariam, métropolite pour la France et l'Afrique

 

 

Prayers for His Holiness Baselios Marthoma Didymus I, Catholicos of the East Emeritus

Dear friends.

His Holiness Moran Mor Baselios Marthoma Didymus I, Catholicos of the East, as you know , a few years before Benedict XVI did for the Church of Rome, retired.

Health, very shaky in recent years having deteriorated , we learn that He will receive the Sacrament of the Anointing of the Sick that next Friday, Feb. 21 , 14 pm in the main chapel of the Palace of the Catholicos to Devalokam , Kerala (South India ) .

Service " Kantheela " will be led by the current Catholicos His Holiness Paulos II , and will be attended by all the Metropolitans of the Church, all present in Kerala for the Holy Synod. We assure His Holiness and members of the Holy Synod of our deep union of prayers.

We invite all our son and daughters of the Church Antiochian Orthodox Syriac in France and Africa ( daughter of the Church Malankara Church ), but also all our loyal friends belonging to other traditions , to pray fervently for the good beloved " Vailya Bava Thirumeni " ...

I ask each of our priests in France and Cameroon , organize, in spiritual union with our Mother Church , with our faithful prayers this Friday.

May the Lord in his mercy , if it is His will restore him to health or grant him any thanks for that , under the leadership of the Mother of Mercy of the Holy Fathers and the Holy Angels , he is welcomed into intimacy divine !

Your faithfully and respectfully dedicated to Christ. May the Lord bless you!

+ Mor Philipose Mariam , Metropolitan for France and Africa

Partager cet article
Repost0
Published by Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne
25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 19:20

Photo : Prayerful wishes to His Holiness Moran Mor Ignatius Aphrem II, 123rd Prince Patriarch of Antioch and All the East. SOCMNet Members & Moderators.

En ces jours qui nous séparent encore de son Intronisation comme Successeur de Pierre sur le Trône d'Antioche et de Tout l'Orient , l'Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne* adresse ses voeux et ses prières à Sa Sainteté Moran Mor Ignatius Aphrem II, 123e Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient.

Nous prions pour que l'Esprit de Sainteté lui inspire les gestes qui permettront de toujours mieux manifester, pour le bien de tous, une unanimité du Témoignage Chrétien entre les diverses Eglises Locales de Tradition Syriaque issues de l'esprit missionnaire de la toujours bien-aimée Eglise-mère de toutes les Eglises locales de Tradition Syriaque: L'Eglise Syriaque Orthodoxe d'Antioche .

 

Pentecostes

Prière à Marie pour l'Unité de l'Eglise:

 

Très Sainte Vierge Marie,

 

Mère de ceux qui ont été rachetés par le Sang Précieux de votre divin Fils,

Mère de l’Eglise , Mère toute miséricordieuse,nous recourrons à votre  intercession maternelle:

 

Vous accompagniez la prière des Saints Apôtres au Cénacle,

et vous avez disposé leurs âmes à recevoir les lumières, la force et la plénitude des dons du Divin Paraclet ;

 

Intercédez et agissez aujourd’hui encore pour obtenir à nos évêques toutes les grâces de clairvoyance et de discernement qui devront éclairer et guider leur choix pastoraux ;

 

Intercédez  pour qu’en un nouveau Cénacle et l'unanimité des coeurs,

affranchis de toute considération humaine et de tout "orgueil de communauté",

uniquement préoccupés de la Gloire de Dieu,des intérêts spirituels de l’Eglise que le Christ Tête voulut une et indivise , mu par la recherche constante du bien de nos âmes , ils soient pleinement ouverts aux lumières du Saint-Esprit ;

 

Intercédez afin que, dans une parfaite docilité aux inspirations de la grâce,

ils soient tous et chacun à l'unisson du Bon Pasteur qui est "venu pour servir et non point être servi" :

Qu'ils fassent paître agneaux et brebis en toute sécurité,hors d'atteinte des loups rapaces,dans les pâturages de la saine doctrine évangélique,préservant le troupeau de tout ferment d’erreur et d’hérésie ;

 

Intercédez  pour nos Patriaches, Catholicos, Métropolites et Evêques 

obtenez-leurs toutes les grâces nécessaires pour marcher sur les traces des Saints Apôtres, des Saints Pontifes et des Saints Pères qui "ont conservé l'intégrité  de la Foi Apostolique et nous l'ont transmise".

 

Sainte Marie, Mère de Dieu et notre Mère toute miséricordieuse,

priez pour l’Eglise dont vous êtes la Mère et le modèle en son achèvement,

priez pour nos Pasteurs,

priez pour l'unité du Peuple de Dieu!

 

Amîn!

*Fondée pour l'Europe et ses missions par l'Eglise Malankare Orthodoxe (L'Eglise Orthodoxe des Indes/ Catholicosat de l'Est)

Partager cet article
Repost0
6 mai 2014 2 06 /05 /mai /2014 07:15

 

 

La prière étant l'élévation de l'âme vers Dieu,

l'âme s'élève plus vite et plus parfaitement vers son créateur, lorsque l'homme se trouve dans un endroit retiré et isolé du tumulte.

 

À ceux donc qui veulent prier, Jésus donne le conseil salutaire d'entrer dans leur cellule, c'est-à-dire dans le secret de leur cœur, de fermer la porte, c'est-à-dire les sens qui donnent entrée aux objets extérieurs et aux vaines imaginations, sources fréquentes de distractions importunes pendant la prière.

 

Ayant fermé la porte de votre âme, dont vous avez recueilli les forces, vous vous livrez dans l'intime de votre cœur à l'oraison mentale, qui monte plus fervente vers le trône de Dieu.

 

En effet, plus un homme abandonne les objets extérieurs, plus il peut se recueillir en lui-même, et plus il peut s'élever par la prière à la contemplation de Dieu.

(La vie du Christ
de Ludolphe le Chartreux (1300-1378)

11.Crucifixion.Grecque

 

TROIS  PRIERES POUR LES MOURANTS

Très utiles pour les mourants et que l'on peut avantageusement employer, pour les accompagner de nos prières fraternelles vers  la béatitude céleste.

 

Histoire :

Il y avait  à Rome, un Pape qui était accablé par ses nombreux péchés.  Dieu le frappa d'une maladie mortelle.  Mais,  comme  il  se rendît compte qu'il allait mourir, il convoqua autour de lui,  cardinaux, évêques  et savants,  et  leur dit   :

 

-Mes chers amis ! Quelle consolation pouvez-vous me donner, alors que je vais bientôt mourir  et que j'ai mérité la damnation éternelle à cause de mes péchés !

 

Aucun ne lui répondit. Cependant, un pieux chapelain nommé Jean, lui dit:

« Pourquoi, désespères-tu de la Miséricorde de Dieu ? »

Le Pape rétorqua : 

-Quelle consolation me donnes-tu, à moi qui doit mourir et qui crains d'être damné pour mes péchés ?

 Jean lui répondit : "  

- Pour ce faire, je vais réciter trois prières, et j’espère que tu seras consolé et que tu obtiendras la miséricorde du Seigneur. "  Sur ce, le Pape ne peut plus rien dire,   le chapelain s'agenouilla et tous  ceux qui étaient avec lui en firent autant  et il dit  les prières suivantes : (Elles ont été modifié pour les circonstances actuelles…)

 

* Réciter l’acte de contrition parfaite :

* Ô Dieu, Qui ne voulez pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se repente et qu’il vive, je confesse en Votre Présence que j’ai péché malgré Votre grande bonté.

Par mon ingratitude, j’ai dérogé à la dignité filiale et ne suis plus digne d’être appelé  fils de Votre grâce.

Acceptez-moi, Ô Père, comme l’un de Vos zélés serviteurs.

Dans Votre Miséricorde, veuillez effacer mes transgressions et me laver de mon péché.

Ô Père de Miséricorde, veuillez détourner Votre face de mes péchés et ne plus Vous souvenir de mes iniquités.

Ne me rejetez pas de devant Votre face, Seigneur débordant  de grâce. Ne me rejetez  pas dans Votre colère, mais soyez attentif au cri de ma détresse. Seigneur, veuillez regarder mes larmes. Qu’elles me lavent en Votre présence, Seigneur mon Dieu, car c’est avec une sincère humilité que je me repends que et je regrette du fond du cœur tout ce que j’ai pu faire de mal.

De plus, je prends la ferme résolution de  ne pas retourner sur les chemins haïssables du péché.

Veuillez agréer ma confession et m’aider dans Votre miséricorde et Votre grâce à vivre d’une  vie qui glorifie Votre Saint Nom, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amîn.

 

 

PREMIÈRE PRIÈRE.

 

* Notre père qui êtes aux Cieux…

 

* Je vous salue Marie… 

 

Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu et Fils de la Vierge Marie, Dieu et homme, Vous qui avez versé pour nous sur le Mont des Oliviers une sueur d’angoisse et de sang; pour les mourants présents les plus méritants daignez offrir votre Ste Agonie à votre Père Céleste, et si, par leurs péchés ces mourants avaient mérité la damnation éternelle,  puise-t-elle être détournée d’elles.

 

Père Éternel, daignez-leur accorder cette ultime

Faveur, en vertu des mérites acquis par Notre Seigneur Jésus-Christ, votre Fils bien-aimé, qui vit et règne avec Vous, dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour l’éternité.

 

 Amîn.

 

DEUXIÈME PRIÈRE.

 

** Notre père qui êtes aux Cieux …

 

** Je vous salue Marie… 

 

Seigneur Jésus-Christ, Vous qui avez accepté de mourir pour nous sur le bois de la Sainte Croix, en toute soumission à votre Père Céleste; pour épargner de l’enfer les mourants de ce jour, que je connais et qui me sont chères, daignez offrir  à votre Père Céleste, votre TRÈS SAINTE MORT, afin d’effacer tout ce qu’elles ont mérité par leurs péchés.

 

Père Éternel, daignez-leur accorder cette ultime Faveur, en vertu des mérites acquis par Notre Seigneur Jésus-Christ, votre Fils bien-aimé, qui vit et règne avec Vous, dans  l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour l’éternité.

 

Amîn.

 

 

TROISIÈME PRIÈRE.

 

*** Notre père qui êtes aux Cieux …

 

*** Je vous salue Marie… 

 

Seigneur Jésus-Christ, Vous qui par votre Amour éternel avez voulu parler par la bouche des prophètes en disant : « Je Vous ai attiré auprès de moi ».

 

Cet Amour, Vous a fait prendre un corps semblable au notre, par le « fiat » de la Vierge Marie et la Puissance du St Esprit. Vous avez accepté de passer trente-trois années dans la vallée de ce pauvre monde en vous faisant notre frère.

 

En signe de ce grand Amour, Vous avez voulu être fait prisonnier,  conduit d’un juge à un autre, être condamné à mort, puis mourir, être mis au tombeau, pour enfin ressusciter vraiment.

 

Vous êtes ensuite apparu, à plusieurs reprises à Votre Très Sainte Mère et aux saints Apôtres,

 

Vous êtes monté au Ciel par Votre propre force et puissance, Vous êtes assis à la droite de Dieu  Votre Père Céleste, et Vous avez envoyé le Saint-Esprit dans le cœur de tous ceux qui espèrent et croient en Vous  à travers les signes de Votre Amour éternel.

 

Vous nous avez donné Votre Corps Sacré en nourriture véritable et Votre précieux Sang en boisson authentique.

 

Si les âmes des personnes qui me sont chères et les mourants les plus méritant de ce jour,  ne sont pas digne d’être admis immédiatement dans le Royaume de Votre Père Céleste, je vous prie par les mérites et les douleurs de Votre Sainte Mère, de leur pardonner leurs péchés, et surtout de les préserver de l’éternelle damnation et de les conduire vers le « sein d’Abraham », en votre Christ « Lumière, Vie et Résurrection » afin qu’ils puissent partager un jour avec nous votre  Royaume céleste.

 

Amîn.

 

L’Evêque de Rome, le Pape, mourut vers la fin des prières.

Le chapelain demeura trois heures près de la dépouille.   

Le Pape  lui apparut visiblement et consolé,  son visage était plus rayonnant que le soleil,  ses habits étaient comme la neige, et il dit : " Mon cher Frère, alors que je devais être un enfant de la damnation  éternelle. Je  suis devenu un enfant de la béatitude.

Quand tu prononças la première prière, mes péchés tombèrent de moi comme la pluie du ciel, et lorsque tu prononças la deuxième prière, je fus purifié de la même manière qu'un forgeron purifie l’or dans un feu ardent. Je fus davantage purifié quand tu prononças la troisième prière.  Je vis alors le Ciel ouvert,  et, debout à la droite du Père, le Seigneur, me dit :

-« Viens, tes péchés te sont remis, tu seras et resteras éternellement dans  le Royaume de Mon Père. »  " 

" A ces mots, mon âme se sépara de mon corps et les Anges de Dieu la conduisirent dans l’éternelle félicité.’’

En attendant cela, le chapelain dit :

-0 Saint-Père. ! Je ne dois dire ces choses à personne car on ne me croira pas. "

Le Pape dit alors :

-En vérité je te le dis, l’ange de Dieu est à côté de moi et il a écrit ces prières avec des lettres d’or, pour la consolation de tous les pécheurs et pécheresses. Si un homme avait commis tous les péchés du monde, mais que ces  trois prières auraient été prononcées à son lit de mort, tous ses péchés lui seraient remis, et même si son âme devait souffrir des peines jusqu'au jugement dernier, elle serait délivrée. "

" L'homme qui les entend dire, ne mourra pas d'une mauvaise mort, de  même dans n'importe quelle maison où elles seront dites."

" C'est pourquoi, prends ces prières et portes-les à l'Église Saint-Pierre et dépose-les  dans la chapelle, dite, de l'Assomption de  Marie, pour une  consolation assurée.’’

[...] "

" De même, celui qui dira ou entendra dire cette prière,  sera préparé à l'heure de sa mort. 

 

 Amen.  "

descente enfers

 

Dans le Christ ressuscité, il n’y a pas de séparation entre les morts et les vivants ; comme le dit le Père Macaire Gloukharev : " Nous sommes tous vivants en lui, et il n’y a pas de mort. "

ware.jpg

Dans son article " De la mort et de la résurrection ", Mgr Kallistos Ware aborde le refus de certains groupes chrétiens de prier pour les défunts.

 

Il affirme dans cet article que le fondement de la prière pour les défunts est l’amour :

 La base, c’est notre solidarité dans l’amour mutuel. Nous prions pour les morts parce que nous les aimons.

L’archevêque anglican William Temple appelle de telles prières " le ministère de l’amour "  ; et il affirme dans des mots que tout chrétien orthodoxe serait heureux de faire siens :

-" Nous ne prions pas pour eux parce que Dieu les négligera si nous ne le faisons pas.


Nous prions pour eux parce que nous savons qu’il les aime et en prend soin, et nous demandons le privilège d’unir notre amour pour eux à celui de Dieu. "


Et comme le dit Pusey : 

-" Le refus de prier pour les morts est une pensée si froide, si contraire à l’amour, que pour cette seule raison, elle doit être fausse."


À partir de là, aucune autre explication ou justification de la prière pour les défunts n’est nécessaire ou même possible.

Une telle prière est simplement l’expression spontanée de notre amour les uns pour les autres.


Ici, sur terre, nous prions pour les autres ; pourquoi ne pas continuer à prier pour eux après leur mort ? Ont-ils cessé d’exister, au point que nous devrions cesser d’intercéder pour eux ?


Vivants ou morts, nous sommes tous membres de la même famille ; ainsi, vivants ou morts, nous intercédons les uns pour les autres.


Dans le Christ ressuscité, il n’y a pas de séparation entre les morts et les vivants ; comme le dit le Père Macaire Gloukharev :

-" Nous sommes tous vivants en lui, et il n’y a pas de mort. "

La mort physique ne peut défaire les liens de l’amour et de la prière mutuels qui nous unissent tous dans un seul et même Corps. […]

Quand nous prions pour les défunts, il nous suffit de savoir que leur amour de Dieu continue de grandir et qu’ils ont ainsi besoin de notre soutien.

Laissons le reste à Dieu."    

Partager cet article
Repost0
5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 16:37

Tradition Syriaque

 

 

 

Jésus,Marie et les Apôtres parlaient une langue sémitique:l'Araméen ou Syriaque. 

 

C'est donc dans cette langue que le Message de la Bonne Nouvelle du Salut nous fût oralement transmis avant que ne fussent rédigés les Évangiles, en Syriaque et en Grec, sous la forme que nous leur connaissons.

 

   Cette langue est de nos jours encore parlée au Moyen-Orient et se trouve utilisée, dans leurs Liturgies, par plusieurs Églises Orientales "du Levant":

 

-L'Eglise Syriaque (avec ses deux branches: Orthodoxe  et Catholique

 

*l'Eglise-mère de Toutes les Eglises de Tradition Syriaque:

 

¤Patriarcat Syriaque Orthodoxe d'Antioche et de Tout l'Orient (Voir "Ressources Syriaques" : Syriac Orthodox Resources (en Anglais), Shroro - SOC Digest (En Anglais).Institut Syriaque de Belgique),et son Eglise- aux Indes (désormais canoniquement indépendante)

 

¤l'Eglise Orthodoxe Malankare. Site officiel de l'Église Eglise-mère à son tour de l'

 

¤Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne (Crée pour l'Europe et ses missions).http://syrorthodoxchurch.com/ et , partant, de notre 

 

¤Eglise Syro-Orthodoxe Francophone.

 

*L'Eglise Syro-Maronite ,

 

-L' Église Assyro-Chaldéenne (avec ses deux branches.http://www.mission.chaldeenne.org/ ).

          Ainsi en est-il donc des moines du Monastère Syriaque de N-D de Miséricorde (Siège de la Métropolie de l'Eglise Syriaque-Orthodoxe-Antiochienne en France et en Afrique ) et, dès lors, de la Paroisse Cathédrale, qui célèbrent la Sainte  Messe (St Qurbana) dans la Tradition Liturgique Syriaque "d'Antioche Jérusalem", cette belle Liturgie de St Jacques dite "Mère de de toutes les Liturgies".

 

  C'est en effet de cette Liturgie primitive de l’Église encore in-divisée que, en s'adaptant au génie propres à chaque peuple, se diversifièrent peu à peu, dans le concert de l’Église Universelle, les diverses expressions de la prière liturgique de chaque Église Locale (ttp://fr.wikipedia.org/wiki/Rite_syriaque_occidental ).

 

   Ainsi, de cette souche première naquirent, progressivement, les rites Byzantins, Romains, Arméniens...

 

Gregorios-Photo-retouchee.jpg

A notre époque, alors que d'aucun vivent comme des déracinés et semblent avoir brisées leurs boussoles,ne sachant plus d'où il vienne et vers où ils vont, il ne nous semble pas indifférent de se tourner vers les origines Apostoliques de notre Foi et de nous souvenir que "La Lumière nous vient de l'Orient".

 

   Le Monastère de Notre-Dame de Miséricorde et ses dépendances, en France, au Cameroun veulent être des lieux de prières pour que soit restaurée, là où c'est nécessaire, et  toujours plus clairement manifestée l' Unité de l’Église du Christ, l'unité des "Eglises Apostoliques".

 

   En effet,on le sait ,le Christ n'a pas fondé plusieurs, mais une seule Église !...Malheureusement l'orgueil humain s'est chargé de déchirer la "Tunique sans couture" du Christ !

 

   Pourtant, malgré ce scandale des divisions qui ne sont que le fruit de l'orgueil, l’Église ne saurait être divisée dans ce qui fait son essence.

 

   Elle reste essentiellement Catholique, universellement unie dans la commune profession de la Foi Orthodoxe (rectitude doctrinale) et cette Grâce du Saint - Esprit qui, à travers les Sacrements surtout, relient ses membres au Christ son Chef et son Pasteur.

 

   Ceux donc qui,par orgueil, ne seraient plus fidèles à la "Tradition Apostolique" et dévieraient vers l'hérésie, vers l'apostasie et entraîneraient les Peuples désorientés vers une grande confusion, ceux- là pêcheraient gravement contre l'unité et la briseraient...

 

   Nous ne pouvons donc que vous inviter à nous rejoindre dans notre effort de restauration de cette unité, voulue par le Christ pour Son Église, à travers l'humble fidélité à l'héritage des Pères, particulièrement par la célébration simple, joyeuse et digne de l'Antique Liturgie d'Antioche Jérusalem.

 

   Si arrive que vous nous fassiez l'honneur et le bonheur de nous rejoindre, en France ou en Afrique, pour l'une ou l'autre de nos célébrations, vous aurez à cœur, tout comme nous que cette Liturgie naturellement empreinte de respect et d'adoration, revête une plus grande solennité; si vous souhaitez que nos assemblées soient vivantes et recueillies, nous vous prions donc d'être, autant que possible, une demi heure en avance pour répéter ces beaux cantiques traditionnels que vous aimez...

 

   Plus que jamais nous avons besoin de nous réunir autour de nos prêtres (Moines et séculiers) dans des oasis de fidélité et de paix où, à travers l'Orthodoxie de la Foi, nous puissions, comme le chantent les Oraisons de la Liturgie Syriaque du Baptême, remercier le Seigneur "de nous avoir incorporés à Son Église Sainte, Catholique et Apostolique! " car en elle nous honorons le Seul Vrai Dieu, nous trouvons et protection contre l'Esprit du Mal, ainsi que la force de vaincre l'adversité.


 

 
 

L'Église syriaque toujours vivante


L'identité Syriaque orthodoxe plonge ses racines dans la région du "Tur Abdin" en  l'actuelle Turquie.
Or celui-ci est de plus en plus déserté. En 1965, un fidèle demanda à l'évêque de Mardin (il s'agit de Mor Philoxène Youhanna Dolabani) :


« Sera-ce la fin de l'Église Syriaque Orthodoxe puisqu'en fuyant la Turquie les fidèles perdront, probablement, leur identité et leur foi traditionnelle ? »
et le saint évêque répondit :


-« La fin de notre Église ne viendra pas, mon fils. Si le soleil de l'Église Syriaque Orthodoxe se couche en Turquie, il se lèvera ailleurs dans le monde. Les racines vivantes ont été, et 

St-Gregoire--Patriache-de-Jerusalem-Consecrateur-de-St-K.JPG 

seront toujours, ici, même si l'arbre est violemment coupé, encore et encore, il continuera de fleurir en raison de ses racines intactes ».
« Le soleil de l'Église Syriaque Orthodoxe se lèvera ailleurs dans le monde ! »

Comme il avait raison, le saint évêque ! Nous assistons déjà, un peu partout, à une aube radieuse. Le message de l'Église Syriaque Orthodoxe, porté par une Église qui ne fut jamais une institution de pouvoir, dont les évêques et les prêtres se reconnaissent « serviteurs des serviteurs de Dieu », transmis par une Église véritablement 

trinitaire et dont tous les fidèles sont à l'écoute de l'Esprit Saint, ce message nous vient de « racines toujours intactes » et comme il a raison, le saint évêque, de garder, envers et contre tout, l'espérance !
Que le Christ, notre Dieu, daigne l'exaucer !

(Extrait du livre de C. GUÉRILLOT, L'Église d'Antioche Syriaque Orthodoxe ; 1 : Une Église martyre, approche historique, éd. Véga, Paris 2008, p.118)

C'est ainsi que, en raison du phénomène de "diaspora" hélas suscité par les vagues de persécutions dont nos frères et soeurs sont victimes en leurs terres d'origine, la Tradition Syriaque se répand désormais dans le monde entier...C'est ainsi que, grâce à l'audace missionnaire de l'Eglise Malankare Orthodoxe, à côté des juridictions plus "etniques", notre Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne propose aux Occidentaux et aux Africains cette riche et antique Tradition qui unit désormais en une seule famille spirituelle l'Orient et l'Occident.

 


Pour apprendre ou s'imprégner des chants Liturgiques de la Tradition Syriaque: Syriac Music. Musique

 

LA TRADITION SYRIAQUE EN FRANCE ET FRANCOPHONIE
( Article tiré du Site: LES AMIS DE LA TRADITION SYRIAQUE. http://les-amis-de-la-tradition-syriaque-syro-orthodoxe-syro-catholiqu.over-blog.com/)
Bref Historique:

    La Tradition Syriaque unit entre elles plusieurs Juridictions ecclésiastiques: Orthodoxes ou Catholiques qui ont essaimées du Moyen Orient jusqu'aux Indes. 

   Au delà des clivages politiques qui conduisirent trop souvent à des divisions aujourd'hui largement dépassées, l'Eglise Syrienne possède la plus ancienne Liturgie Chrétienne. 

   Elle hérite en effet de la première communauté de Jérusalem et du glorieux et antique Patriarcat d'Antioche dont elle est la "Fille aînée".

  Après 70 années de captivités à Babylone (536-606 av J.C), les Hébreux adoptèrent la langue Syro-Araméenne.   
  C'est dans cette langue que fut écrit le Talmud (recueil de traditions rabinniques).

   Et c'est encore dans cette langue parlée par Lui-même, Sa Ste mère et Ses Apôtres,  que Jésus célébra la première Liturgie Eucharistique qui au Cénacle préfigurait et actualisait Son Sacrifice sanglant du lendemain sur le Golgotha (par lequel, soit dit en passant, Il abolissait en les accomplissant tous les autres sacrifices),exactement comme sur son ordre et depuis, les prêtres Chrétiens renouvellent ce Sacrifice en offrant au Père la Divine Offrande (St Qurbana) d'une manière non sanglante, satisfactoire et propitiatoire pour la régénération de l'Homme.

   C'est en cette même langue, au moins en partie, que les Eglises-soeurs des familles Syro-Orthodoxes ou Syro-Catholiques célèbrent encore l'Eucharistie (St Qurbana) qu'elles appartiennent à l'Eglise-mère d'Antioche ou aux "Chrétiens de St Thomas" (Chrétientés Syriaques de Indes).

   Elles emploient pour ce faire la Liturgie dite "Mère de toutes les Liturgie": l'anaphore attribuée à St Jacques ,"frère"(cousin) du Seigneur et premier Evêque de Jérusalem. 

   C'est pourquoi l'on parle communément de la "Liturgie d'Antioche-Jérusalem".

   Les Eglises Syriennes (ou Syriaque), peuvent légitimement revendiquer l'héritage directe de l'Eglise de Jérusalem.

   L'Eglise Syrienne se dit aussi ,comme nous l'avons vu,"fille aînée d'Antioche".

   Fondée en 301 av J.C par Antiochos (325-261), la ville d'Antioche était la Métropole de la "Grande Syrie" (qui englobait alors la Palestine et une partie de l'actuelle Turquie).

   C'est en cette ville que Pierre, le "Prince des Apôtres", fonda son premier Siège avant de se rendre à Rome où il sera martyrisé en 67.

   Lorsque Jérusalem, en 70, fut mis à sac par l'Empereur TITUS, les Chrétiens vinrent nombreux se réfugier à Antioche, cette Métropole où l'on parlait une langue qu'il connaissaient: le Syriaque.

   C'est dans cette ville que, pour la première fois, on donna au disciple du Christ: "le Nazaréen", le nom de Chrétien.


   C'est encore à Antioche que, pour la première fois, St Ignace désignera comme appartenant à  l'Eglise "Catholique"(Universelle) toutes les "Eglises locales" qu''unit la profession Orthodoxe (droite) de la Foi.

   Il ne peut, en effet, exister d'unité Catholique hors de l'Orthodoxie de la foi professée et de la rectitude des rites sacramentels.

   Les Eglises de la famille Syro-Orthodoxe (Eglises Orthodoxes Orientales) et de la famille Syro-Catholique s'originent au Moyen -Orient (Iraq, Liban,Turquie,etc) et aux Indes du Malabar-Malankar (Kerala ou Sud de L'Inde).

   Même si, aux origines de l'expansion du Christianisme de nombreux missionnaires orientaux de Tradition Syriaque parvinrent en Occident (de même qu'il parvinrent, à la suite de St Thomas, jusqu'aux Indes et en Chine), la latinisation,puis la romanisation des rites nous tinrent à l'écart de cette vivifiante Tradition Originelle.

   Il fallut donc attendre, à la la faveur hélas! des récentes convulsions historiques qui secouent le Moyen -Orient, que des communautés entieres soient contraintes de quitter  leurs terres pour rejoindre  nos lointaines régions pour que  nous découvrions enfin ces antiques chrétientés, descendantes de ceux qui nous apportèrent l'Evangile du Salut.

   Le Catéchisme de l'Eglise Romaine ne nous en avait pas parlé! et nous autres, fidèles occidentaux, ignorions qu'avant d'aller à Rome, St Pierre dirigea l'Eglise d'Antioche.

    Nous ignorions aussi, ou nous oubliions du moins que les douze Apôtres et Disciples partirent évangéliser les quatres points du monde et que, bien évidemment, leur enseignement ,tout comme leur manière de louer Dieu, s'adaptèrent aux us et coûtumes locales (d'où la constitution d'écoles théologiques et de rites particuliers).

   Aujourd'hui donc, nous savons! grâce à ces déracinés, victimes du fanatisme qui, providentiellement  témoignent auprès de nos peuples de ce que furent nos racines oubliées.

   Mais tous ces frères meurtris,le plus souvent, prient naturellement dans leurs langues et, pour ne pas risquer de perdre leur identité, s'agrippent légitimement à ces marques de leur identité ! 

  
 Evidemment, pour nous autres Occidentaux ,"c'est comme si on nous parlait Araméen" ,et pour cause ! Alors évidemment,même si nous sommes ravis d'entendre un peu et même d'apprendre l'Araméen ! pour communier plus largement aux sources vivifiante de la "Tradition Apostolique" telle qu'elle nous est transmise inaltérée par ces Eglises, nous autres fils et filles dans occident qui fut chrétien,  apprécions cependant de rencontrer sur nos chemins telle ou telle communauté religieuse qui, reçue dans l'une ou l'autre de ces antiques Eglises Orthodoxes Orientales (Syriaque , Copte, Ethiopiènne...) célèbrent,au moins en partie, dans nos langues occidentales ces merveilleuses Liturgies Orientales et nous découvrent, à travers des traductions, l'extraordinaire richesse  des "Pères Apostoliques" et, tout simplement, nous révèlent qu'elles sont nos propres racines...

Nous avons aujourd'hui en France plusieurs Eglises appartenant à la Tradition Syriaque, lesquelles, chacune à sa façon, transmettent l'héritage cultuel et culturel auquel s'attache notre Association des "Amis de la Tradition Syriaque"

-------------------------------------------------------------------------------------------------------
SOL
I
DARITE SYRO FRANCOPHONE:


Menaces sur la présence syriaque, Soutenons nos frères du Tur Abdin (Turquie) !

 
   

 

Haut lieu de la fragile présence syriaque dans le Sud-Est de la Turquie , le monastère de Mor Gabriel(Deyrulumur), fait l’objet de visées et de convoitises qui se traduisent aujourd’hui par la multiplication de procédures judiciaires. En effet, les chefs de certains villages kurdes voisins ont semble-t-il décidé d’en récupérer les terres. La communauté syriaque Orthodoxe lance un cri d’appel au travers d’un site Internet et d’une pétition en ligne. Ci-dessous, des informations et quelques précisions.

- Don’t touch Mor Gabriel

L’Eglise syriaque fait partie des Eglises orthodoxes orientales autocéphales réorganisées après les persécutions qui précédèrent et suivirent le Concile de Chalcédoine (451) . 


Or, s'il  est dans le Sud-Est anatolien un élément fort et sacré de la présence syriaque, c'est bien le monastère de Mor Gabriel
(Deyrulumur, à proximité de Mardin) ! fondé il y a de cela 1640 ans. En outre les bâtiments conventuels et l’église, la fondation religieuse dont il est le coeur est propriétaire de terrains aux alentours. Ce sont ces terres qui font aujourd’hui l’objet de la convoitise de certains voisins.Elle a pour chef Sa Sainteté 
Ignace Ephrem II Karim, Patriarche d’Antioche et deTout l'Orient en actuelle résidence à Damas.

Le monastère est confronté à trois procédures judiciaires intentées par des “riverains”. Les riverains en question : des personnes qui, il y a trois ans à peine, avaient déjà pris possession des terrains appartenant aux Yézidis (minorité religieuse encore présente en Irak, ndlr). Dans une lettre adressée au gouvernement turc, le député suédois social-démocrate, Yilmaz Kerimo (d’origine turque syriaque) nommait le responsable de ces démarches judiciaires : le père d’un député AKP de la région qui se trouve être à la tête d’un groupe de “protecteurs de village” [supplétifs para-militaires de l’armée turque dans le Sud-Est anatolien, armés par Ankara dans le cadre de la lutte contre le PKK, ndlr]. Les plaintes déposées auprès du procureur de Mydiat s’appuient sur une rhétorique bien connue et malheureusement efficace.

Petit florilège.

1) “L’église qui n’est pas une fondation religieuse et qui n’a pas de titre de propriété ou d’exploitation, s’est installée partout comme un occupant. Elle occupe nos terres et en exploite les bois.

L’église dont on dit ici qu’elle n’a pas le statut juridique de fondation est une fondation pieuse datant de la période ottomane. Elle est ainsi reconnue dans le Journal Officiel de la République turque (24.01.2003).

Puis plus loin, “nous nous adressons à tous les responsables ; vous devez mettre fin à cette occupation et à ce pillage ! Vous êtes les fils du Sultan Fatih qui promettait de couper la tête à qui couperait une branche de ses forêts. Vous devez non pas couper la tête de ce prêtre épiscopal mais mettre un terme au pillage.

2) “Dans ce monastère, on donne des cours de religion à des enfants de 10 à 12 ans dont l’identité reste secrète. On y viole la loi d’unification de l’enseignement. On y mène des actions réactionnaires. En outre, il s’agit d’un musée qui ne peut se prévaloir d’une autorisation pour les pratiques religieuses.

Or, le Traité de Lausanne, acte fondateur de la Turquie moderne, énonce en son article 40 le droit pour “les membres des minorités non-musulmanes de fonder, de diriger et de contrôler toutes sortes d’écoles et d’institutions d’enseignement et d’y utiliser librement leur langue comme d’y pratiquer librement ce que commandent leurs croyances.

Il est rappelé un peu plus haut à l’article 37 qu’aucune loi ou décision de justice ne peut porter atteinte à ces dispositions. Plus loin, les plaignants précisent leur pensée : “quant aux moines, les prêtres et les métropolites qui vivent là-bas comme d’autres personnes inconnues, on se demande d’où elles sont venues, dans quel but ?” La présence des Syriaques dans cette région est attestée depuis au moins 16 siècles.

3) Ces gens-là “poussent le peuple à la révolte et à l’émeute. Ils mènent des actions de toutes sortes visant à défaire l’esprit d’unité et de solidarité de la nation”. Sans commentaire.

4) “Et ici sans que l’on en connaisse la provenance et sans que ces sommes ne soient soumises à l’impôt, arrive de l’argent aux origines occultes.

Sachant que les fondations sont soumises au strict contrôle de la Direction Générale des Fondations, un tel afflux d’argent est-il seulement envisageable ?

***

Il y a un mois environ dans un éditorial consacré à cette question, Baskin Oran concluait : “d’après moi, il faut les laisser se faire spolier leurs terrains. İls iront porter l’affaire devant la Cour Européenne de Justice et c’est finalement le contribuable turc qui paiera une fois la Turquie condamnée !

Avant d’ajouter : “nous aurons au moins préservé notre pays des attaques impérialistes et de la terreur missionnaire.

- Don’t touch Mor Gabriel


Source : Texte construit à partir de  plusieurs articles glanés sur Internet dont l’article de Baskin Oran, paru le 21-12-2008 dans Radikal 2.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 21:44

++++++++++++++++

*Pèlerinage POUR LE SALUT DE LA FRANCE en Alsace

Départ du Monastère le 27 Juin, retour le mercredi 2 Juillet-Dimanche 29 Juin. Messe à 10h30 (Nous préciserons le lieu) suivie de la réception des fidèles de 13h30 à 17h30...Mor Philipose et Père Isaac

N-D de Houpach:

C'est un lieu de pèlerinage très fréquenté situé dans un petit vallon au nord de Masevaux. En 1696, il existait une première chapelle abritant une statue noire de la Vierge. En 1789, elle est détruite, remplacée par un nouveau sanctuaire béni le 8 septembre 1807. Ce dernier est démoli. Une nouvelle chapelle construite selon les plans de l'architecte Schacherer de Mulhouse et par l'entrepreneur Gould de Thann, dédiée à la Nativité de la Vierge est rendue au culte en 1875. La façade de la chapelle néo-romane est surmontée d'un clocher à peigne, peu courant en Alsace. Cette chapelle fait partie du Circuit des Eglises et Chapelles "Dans les Pas de Marie". Après la seconde guerre mondiale, une colonie de vacances est crée autour du pèlerinage. La chapelle est restaurée à la fin du 20e siècle.

St Ubald (Thann):

images?q=tbn:ANd9GcQHsMotFEIzECJaRlkfwQr

La Collégiale Saint-Thiébaut de Thann, construite entre le XIIIe et le XVe siècle, est l'un des édifices religieux les plus représentatifs du gothique rhénan en Alsace.

La petite ville de Thann est mentionnée pour la première fois en 1290. Mais déjà trois ans plus tôt est fait état d'une église dédiée à Saint-Ubald Gubbio (mort en 1160),grand Saint Exorciste (Egalement vénéré en Charente en la Chapelle Syriaque-Orthodoxe Antiochienne de N-D de Toute grâces St Ubald) dont est conservé la relique d'un doigt qui a miraculeusement trouvé son chemin d'Italie.

 

N-D de Thierenbach:

DSC_0250++-300x247.jpg

Des enfants  jouaient dans les prés, quand ils aperçurent dans le ruisseau un objet flottant qu’ils prirent pour un animal. Cet objet était une image de la Vierge qu’on fixa alors probablement à un arbre, ultérieurement dans un oratoire, peut-être gardé par un ermite.

Or dès 730 des moines bénédictins, venus d’Irlande et d’Écosse, établis dans le proche vallon de Murbach, auraient crée sur les terres de l’abbaye des métairies avec un oratoire desservi par les religieux, voire une chapelle. Peu à peu, dès la fin du VIIIe siècle ce lieu de culte dont l’existence est attestée par les fouilles récentes aurait attiré les fidèles et serait devenu un pèlerinage marial.

DSC_0509-199x300.jpg

N-D de Neubois:

32064936notre-dame-de-neubois-1-jpg.jpg

L'endroit où eurent lieu les apparitions est à deux kilomètres du village de Neubois, appelé à l'époque Krüth, à mi-hauteur de la montagne, et à égale distance des ruines du château du Frankenbourg.

Aujourd'hui à la clairière se trouve une statue de la Ste Vierge, une statue de l'Archange Saint Michel terrassant le dragon, une petite statue de Saint-Joseph, une chapelle avec une grande croix et un chemin de croix avec ses douze stations. C'est à cet endroit  que  la Sainte Vierge est apparue.

En 1872, quand commencèrent les apparitions, l'Alsace était annexée à l'Allemagne , le nom  usuel du village était devenu Krüth. Le village a trois noms: Neubois, Krüth, Geruth est le nom allemand.

Le dimanche 7 juillet 1872, après les vêpres, quatre fillettes âgées de 7 à 11 ans se promènent au pied du Schlossberg, à la recherche de myrtilles [1] . Soudain, une dame blanche portant sur la tête une couronne d'or, s'avance vers elles. Effrayées, elles s'enfuient à toutes jambes. C'est la première apparition de toute une série qui mettra en émoi le paisible village de Neubois. Effectivement, dans les jours et les mois qui suivent, d'autres enfants, mais aussi des adultes, sont persuadés d'avoir vu la Vierge Marie  seule ou entourée d'anges . La nouvelle de ces phénomènes extraordinaires se répand comme une traînée de poudre dans toute l'Europe centrale et méridionale, mais surtout en Allemagne et en France. 


La montagne des apparitions

 
Les différents endroits sont situés  sur le flanc d'une montagne au sommet de laquelle on aperçoit le château du Frankenbourg situé à 703 mètres d'altitude. Frankenberg est le nom de la montagne et Frankenbourg est le nom du château. Le château du Frankenbourg date de l'époque féodale et a été construit suivant les principes militaires du XIe siècle. Cela n'exclut pas l'hypothèse qu'un autre château ait pu exister antérieurement au même endroit à l'époque franque. Ce qui est certain, c'est l'existence d'une forteresse sur la montagne du temps des Romains. Des monnaies constantiniennes trouvées au Frankenbourg entre deux enceintes prouveraient que les romains auraient aménagé un système défensif confirmant ainsi la position stratégique du lieu et l'opportunité de fortifications. Il est probable que lors des combats opposant Francs et Alamans ces derniers ont utilisés les constructions romaines qui existaient à cet endroit. La tradition veut que ce soit Clovis qui a fait construire le château du Frankenbourg et que son épouse Sainte Clotilde y ait prié pour obtenir la victoire de son mari pendant la bataille de Tolbiac. Plusieurs historiens ont attesté cette version. 

21670029notre-dame-de-neubois-2-jpg.jpg

 

 

Le Mont Ste Odile:

images?q=tbn:ANd9GcQUUIYvSAQj0sFTZLk37xO

Ste Odile fonda un monastère qui fut prospère, Elle était priée quelques années après sa mort pour guérir de la cécité et, surtout, que le mont Sainte Odile est, aujourd'hui encore, un pèlerinage très fréquenté et un haut lieu de la vie spirituelle. 
Patronne de l'Alsace. Mont Sainte Odile.
Sainte Odile est invoquée pour guérir les maux d'yeux

images?q=tbn:ANd9GcS2MQ2NWSdgEGw7lH7mDy_

INSCRIVEZ-VOUS au 02.33.24.79.58)

Offrande libre.(Participation aux frais de route et hébergements / 30 euros d’arrhes à l’inscription) .

 

Départ du Monastère le 27 Juin, retour le mercredi 2 Juillet-Dimanche 29 Juin. Messe à 10h30 (Nous préciserons le lieu) suivie de la réception des fidèles de 13h30 à 17h30...Mor Philipose et Père Isaac

++++++++++++++++

AOUT:

Pelerinage de Rentrée Scolaire sur les pas des Rois-mages qui suivent l'Etoile  pour aller au Christ Sauveur:

Nativity Icon2[1]-copie-1

Départ du Monastère le 29 Aout à 6h30

Inscriptions:02.33.24.79.58


¤ 28 AOUT à 10h30 Pèlerinage péparatoire à la Rentrée Scolaire, Messe à 10h 30 en l'Eglise du Monastère Syriaque, vénération de la Relique de St Augustin et Prière pour les Professeurs et les étudiants .(Réception des fidèles de 13h30 à 18h30)

images?q=tbn:ANd9GcS3CysogNpy7_txi-ILEGx

¤ 29, Départ du Monastère à 6h30. Déjeûner à REIMS, Cité du Sacre des Rois de France, Visite ; Arrivée au Monastère d'Altenbergen entre 19h et 20h

¤ 30, Pèlerinage à St Elisabeth , visite au Monument de St Boniface et participation aux prières (En Araméen, Allemand et Français) au Monastère St Gabriel.


images?q=tbn:ANd9GcSeeJBLJj4LK6az1XppH3f

¤ Dimanche 31 Aout, Consécration du Monastère St Gabriel et inauguration du Nouveau Sanctuaire Marial érigé dans le Thuringenautour de l'Icône offerte pour ce faire par le Sanctuaire Polonais de "Tchestokowa". Déjeuner de spécialités locales. Concert...

images?q=tbn:ANd9GcRS7KKqe0GluvAnI2MJN_u

¤ Départ d'Altenbergen vers 7h30, Déjeûner à COLOGNE et visite de la Cathédrale et vénération des Reliques des Rois-mages. Retour à Paris (Place du Chatelet) vers 21h. Chandai (Monastère) vers 22h30

 

 

images?q=tbn:ANd9GcQynTxpcmwy1ajQBv9eV_v

 

Offrande souhaitée: 200 (chambre double) / 230 (Chambre seule)

Mor_Severius_Moses

+++++++++++++++++++++++++++++++++++

 

Partager cet article
Repost0
18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 07:45
Sermon de St Augustin pour le Vendredi Saint

« 1. On lit solennellement et solennellement on honore la passion de Celui dont le sang a effacé nos péchés, afin que ce culte annuel ranime plus vivement nos souvenirs et que le concours même des populations jette plus d'éclat sur notre foi. [...] C'est sans doute afin de nous aider à faire notre salut et à traverser utilement cette vie, que le Seigneur a daigné nous donner un grand exemple de patience en souffrant ce qu'il a souffert de la part de ses ennemis, et afin de nous disposer à souffrir, s'il le voulait, de semblables douleurs pour l'honneur de l’Évangile. Cependant comme il n'y a pas eu de contrainte et que tout a été volontaire dans ce qu'il a enduré en sa chair mortelle, on croit avec raison que dans les circonstances de sa passion dont il a fait consigner le récit dans l’Évangile, il a voulu encore indiquer autre chose.

2. D'abord, si après avoir été condamné à être crucifié, il a porté lui-même sa croix (1), c'était pour nous apprendre à vivre dans la réserve et pour nous montrer, en marchant en avant, ce que doit faire quiconque veut le suivre. Du reste il s'en est expliqué formellement. "Si quelqu'un m'aime, dit-il, qu'il prenne sa croix et me suive" (2). Or, c'est en quelque sorte porter sa croix que de bien gouverner cette nature mortelle.

3. S’il a été crucifié sur le Calvaire (3), c'était pour indiquer que par sa passion il remettait tous ces péchés dont il est écrit dans un Psaume : "Le nombre de mes iniquités s'est élevé au-dessus des cheveux de ma tête" (4).

4. Il eut à ses côtés deux hommes crucifiés avec lui (5) ; c'était pour montrer que des souffrances attendent et ceux qui sont à sa droite, et ceux qui sont à sa gauche ; ceux qui sont à sa droite et desquels il dit : "Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice" (6) ; ceux qui sont à sa gauche et dont il est écrit : "Quand je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien" (7).

5. En permettant qu'on plaçât au-dessus de sa croix le titre où il était désigné comme "Roi des Juifs" (8), il voulait montrer que même en le mettant à mort les Juifs ne pouvaient empêcher qu'il fût leur Roi : aussi viendra-t-il avec une grande gloire et une puissance souveraine leur rendre selon leurs œuvres ; et c'est pourquoi il est écrit dans un Psaume : "Pour moi, il m'a établi Roi sur Sion, sa montagne sainte" (9).

6. Ce titre fut écrit en trois langues, en hébreu, en grec et en latin (10) ; c'était pour signifier qu'il régnerait non seulement sur les Juifs mais encore sur les Gentils. Aussi après ces mots qui désignent sa domination sur les Juifs : "Pour moi, j'ai été établi Roi sur Sion, sa montagne sainte", il ajoute aussitôt, pour parler de son empire sur les Grecs et sur les Latins : "Le Seigneur m'a dit : Vous êtes mon Fils, je vous ai engendré aujourd'hui ; demandez-moi, et je vous donnerai les nations pour héritage et pour domaine jusqu'aux extrémités de l'univers" (11). Ce n'est pas que les Gentils ne parlent que grec et latin ; c'est que ces deux langues l'emportent sur les autres : la langue grecque, à cause de sa littérature ; la langue latine, à cause de l'habileté politique des Romains. Les trois langues annonçaient donc que toute la gentilité se soumettrait à porter le joug du Christ. Le titre néanmoins ne portait pas Roi des Gentils, mais Roi des Juifs : c'était afin de rappeler par ce nom propre l'origine même de la race chrétienne. "La loi viendra de Sion, est-il écrit, et de Jérusalem la parole du Seigneur" (12). Quels sont d'ailleurs ceux qui disent avec un Psaume : "Il nous a assujetti les peuples, il a mis à nos pieds les Gentils" (13) ; sinon ceux dont parle ainsi l'Apôtre : "Si les Gentils sont entrés en partage de leurs biens spirituels, ils doivent leur faire part à leur tour de leurs biens temporels" (14) ?

7. Quand les princes des Juifs demandèrent à Pilate de ne pas mettre, dans un sens absolu, qu'il était Roi des Juifs, mais d'écrire seulement qu'il prétendait l'être (15), Pilate fut appelé à figurer comment l'olivier sauvage serait greffé sur lés rameaux rompus ; car Pilate appartenait à la gentilité et il écrivait alors la profession de foi de ces mêmes Gentils dont Notre-Seigneur avait dit lui-même : "Le royaume de Dieu vous sera enlevé et donné à une nation fidèle à la justice" (16). Il ne s'ensuit pas néanmoins que le Sauveur ne soit pas le Roi des Juifs. N'est-ce pas la racine qui porte la greffe sauvage et non cette greffe qui porte la racine ? Par suite de leur infidélité, ces rameaux sans doute se sont détachés du tronc ; mais il n'en faut pas conclure que Dieu ait repoussé le peuple prédestiné par lui. "Moi aussi, dit saint Paul, je suis Israélite" (17). De plus, quoique les fils du royaume se jettent dans les ténèbres pour n'avoir pas voulu que le Fils de Dieu régnât sur eux, beaucoup viendront de l'Orient et de l'Occident pour prendre place au banquet, non pas avec Platon et Cicéron, mais avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux (18).

Pilate aussi écrivit Roi des Juifs, et non pas Roi des Grecs et des Latins, quoiqu'il dût régner sur les Gentils ; et ce qu'il écrivit, il l'écrivit sans consentir à le changer malgré les réclamations de ces infidèles (19) : c'est que bien longtemps auparavant il lui avait été dit au livre des Psaumes : "N'altère point le titre, tel qu'il est écrit" (20). C'est donc au Roi des Juifs que croient tous les Gentils ; il règne sur toute la gentilité, mais comme Roi des Juifs. Telle a donc été la sève de cette racine, qu'elle a pu communiquer sa nature au sauvageon greffé sur elle, sans que ce sauvageon ait pu lui ôter son nom d'olivier véritable.

8. Si les soldats s'approprièrent ses vêtements, après en avoir fait quatre parts (21), c'est que ses sacrements devaient se répandre dans les quatre parties du monde.

9. S'ils tirèrent au sort, au lieu de la partager entre eux, sa tunique sans couture et d'un seul tissu, depuis le haut jusqu'en bas (22), ce fut pour démontrer clairement que tous, bons ou méchants, peuvent recevoir sans doute les sacrements extérieurs, qui sont comme les vêtements du Christ ; mais que cette foi pure qui produit la perfection de l'unité et qui la produit par la charité qu'a répandue dans nos cœurs le Saint-Esprit qui nous a été donné (23), n'est pas le partage de tous, mais un don spécial, fait comme au hasard, par la grâce secrète de Dieu. Voilà pourquoi Pierre dit à Simon, qui avait reçu le baptême, mais non pas cette grâce : "Il n'y a pour toi ni part, ni sort dans cette foi" (24).

10. Du haut de la croix il reconnut sa Mère et la recommanda au disciple bien-aimé (25) ; c'était au moment où il mourait comme homme, montrer à propos des sentiments humains ; et ce moment n'était pas encore arrivé, quand sur le point de changer l'eau en vin, il avait dit à cette même Mère : "Que nous importe, à moi et à vous ? Mon heure n'est pas encore venue" (26). Aussi n'avait-il pas puisé dans Marie ce qui appartenait à sa divinité, comme en elle il avait puisé ce qui était suspendu à la croix.

11. S'il dit : "J'ai soif", c'est qu'il avait soif de la foi de son peuple ; mais comme "en venant chez lui il n'a pas été reçu par les siens" (27), au lieu du doux breuvage de la foi, ceux-ci lui présentèrent un vinaigre perfide, et le lui présentèrent avec une éponge. Ne ressemblaient-ils pas eux-mêmes à cette éponge, étant, comme elle, enflés sans avoir rien de solide, et, comme elle encore, ne s'ouvrant pas en droite ligne pour professer la foi, mais cachant de noirs desseins dans leurs cœurs aux replis tortueux ? Cette éponge était elle-même entourée d'hysope ; humble plante dont les racines vigoureuses s'attachent, dit-on, fortement à la pierre. C'est qu'il y avait parmi ce peuple des âmes pour qui ce crime devait être un sujet d'humiliation et de repentir. Le Sauveur les connaissait, en acceptant l'hysope avec le vinaigre ; aussi pria-t-il pour elles, au rapport d'un autre Évangéliste, lorsqu'il dit sur la croix : "Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font" (28).

12. En disant : "Tout est consommé, et en rendant l'esprit après avoir incliné la tête" (29), il montra que sa mort n'était pas forcée, mais volontaire, puisqu'il attendait l'accomplissement de tout ce qu'avaient prédit les prophètes relativement à lui. On sait qu'une autre circonstance était prédite aussi dans ces mots : "Et dans ma soif ils m'ont donné à boire du vinaigre" (30). Ainsi montrait-il qu'il possédait, comme il l'avait affirmé lui-même, "le pouvoir de déposer sa vie" (31). De plus il rendit l'esprit avec humilité, c'est-à-dire en baissant la tête, parce qu'il devait le reprendre en relevant la tête à sa résurrection.

Cette mort et cette inclination de tête indiquaient donc en lui une grande puissance ; c'est ce qu'annonçait déjà le patriarche Jacob en bénissant Juda. "Tu es monté, lui dit-il, en t'abaissant ; tu t'es endormi comme un lion" (32) ; c'est que Jésus-Christ devait s'élever en mourant, c'est qu'il avait alors la puissance du lion.

13. Pourquoi les jambes furent-elles rompues aux deux larrons et non pas à lui, qu'on trouva mort ? L’Évangile même l'explique. C'était une preuve qu'au sens prophétique il était bien question de lui dans la Pâque des Juifs, où il était défendu de rompre les os de la victime.

14. Le sang et l'eau qui de son côté, ouvert par une lance, coulèrent à terre, désignent sans aucun doute les sacrements qui servent à former l’Église. C'est ainsi qu'Eve fut formée du côté d'Adam endormi, qui figurait le second Adam.

15. Joseph et Nicodème l'ensevelissent. D'après l'interprétation de plusieurs, Joseph signifie "accru", et beaucoup savent que Nicodème, étant un mot grec, est composé de victoire, nikos, et de peuple, demos. Quel est donc Celui qui s'est accru en mourant, sinon Celui qui a dit : "A moins que le grain de froment ne meure, il reste seul ; mais il se multiplie, s'il meurt" (33) ? Quel est encore Celui qui en mourant a vaincu le peuple persécuteur, sinon celui qui le jugera après s'être ressuscité ? »

1. Jn XIX, 17. — 2. Mt XVI, 24. — 3. Jn XIX, 17-18 - 4. Ps XXXIX, 13. — 5. Jn XIX, 18. — 6. Mt V, 10. — 7. I Co XIII, 3. — 8. Jn XIX, 19. — 9. Ps II, 6. — 10. Ib. 20. - 11. Ps II, 6,7. — 12. Is II, 3. — 13. Ps XLVI, 4. — 14. Rm XV, 27. — 15. Jn XIX, 21. — 16. Mt XXI, 43. — 17. Rm XI, 1,2,17. — 18. Mt VIII, 11. - 19. Jn XIX, 22. — 20. Ps LVI, 1 ; LVII, 2. — 21. Jn XIX, 23. — 22. Ib. 23, 24. — 23. Rm V, 5. — 24. Ac VIII, 21. — 25. Jn XIX, 26,27. — 26. Ib. II, 4. - 27. Jn I, 11. — 28. Lc XVIII, 34. — 29. Jn XIX, 30. — 30. Ps LXVIII, 22. — 31. Jn X, 18. - 32. Gn XLIX, 9. — 33. Jn XII, 24,25.

St AugustinSermon CCXVIII pour le Vendredi Saint : Des mystères de la Passion (Jn XIX, 17-42), in "Œuvres complètes" Tome VII, Solennités et Panégyriques, Traduction sous la direction de M. l'abbé Raulx, Bar-Le-Duc, 1866 (Abbaye Saint-Benoît).

 

Par SAINT EPHREM:


          « Elevé de terre, j'attirerai tout à moi » (Jn 12,32)


Aujourd'hui s'avance la croix, la création exulte ; la croix, chemin des égarés, espoir des chrétiens, prédication des apôtres, sécurité de l'univers, fondement de l'Église, fontaine pour ceux qui ont soif. Dans une grande douceur, Jésus est conduit à la Passion : il est conduit au jugement de Pilate ; à la sixième heure, on le raille ; jusqu'à la neuvième heure, il supporte la douleur des clous, puis sa mort met fin à sa Passion. À la douzième heure, il est déposé de la croix : on dirait un lion qui dort. 

Pendant le jugement, la Sagesse se tait et la Parole ne dit rien. Ses ennemis le méprisent et le crucifient. Ceux à qui, hier, il avait donné son corps en nourriture, le regardent mourir de loin. Pierre, le premier des apôtres, a fui le premier. André aussi a pris la fuite, et Jean, qui reposait sur son côté, n'a pas empêché un soldat de percer ce côté de sa lance. Les Douze se sont enfuis ; ils n'ont pas dit un mot pour lui, eux pour qui il donne sa vie. Lazare n'est pas là, lui qu'il a rappelé à la vie. L'aveugle n'a pas pleuré celui qui a ouvert ses yeux à la lumière, et le boiteux, qui grâce à lui pouvait marcher, n'a pas couru auprès de lui. 

Seul un bandit, crucifié à son côté, le confesse et l'appelle son roi. Ô larron, fleur précoce de l'arbre de la croix, premier fruit du bois du Golgotha! Le Seigneur règne : la création est dans la joie. La croix triomphe, et toutes les nations, tribus, langues et peuples (Ap 7,9) viennent pour l'adorer. La croix rend la lumière à l'univers entier, elle chasse les ténèbres et rassemble les nations en une seule Église, une seule foi, un seul baptême dans la charité. Elle se dresse au centre du monde, fixée sur le Calvaire. 

 


Par Saint Nersès Snorhali (1102-1173), patriarche arménien 
Jésus, Fils unique du Père , § 727-736 ; SC 203 (trad. SC p. 181 rev.) 

« Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ou Calvaire, ils ont mis Jésus en croix, avec les malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche » (Lc 23,33)

 

En échange de l’arbre qui a donné la mort, 

Poussé au milieu du Paradis (Gn 3,3), 

Tu as porté sur tes épaules le bois de la croix, 

Tu l’as monté sur le lieu appelé Golgotha. 


Soulage mon âme, tombée dans le péché 

Et portant un fardeau si lourd ; 

Soulage-la grâce au « joug doux » 

Et au « fardeau léger » de la croix (Mt 11,30). 


Le vendredi, à trois heures, 

Au jour où le premier homme a été séduit, 

Tu as été cloué, Seigneur, sur le bois 

En même temps que le larron criminel. 


Tes mains qui avaient créé la terre, 

Tu les as étendues sur la croix, 

En échange des mains d’Adam et d’Ève qui s’étaient tendues 

Vers l’arbre où elles avaient cueilli la mort. 


Moi qui ai péché comme eux, 

Et même les ai surpassés… 

Pardonne-moi mon délit 

Comme à eux dans la région d’où l’espoir est banni. 


Tu es monté sur la sainte croix, 

Tu as ôté la transgression des hommes ; 

Et l’ennemi de notre nature, 

Tu l’y as cloué. 


Fortifie-moi sous la protection 

De ce saint signe, toujours vainqueur, 

Et lorsqu’il se lèvera à l’Orient (Mt 24,30), 

Illumine-moi de sa lumière. 


Au larron qui était à ta droite 

Tu as ouvert la porte du Paradis ; 

Souviens-toi de moi aussi lorsque tu reviendras 

Avec la Royauté de ton Père (Lc 23,42). 


Que moi aussi j’entende prononcer 

La réponse qui fait exulter : 

« Aujourd’hui, tu seras avec moi dans l’Éden, 

Dans ta patrie première ! »

 

 

 

La voie de Dieu est une croix quotidienne.

 Nul n'est monté aux cieux

en menant une vie de fraîcheur.

 Nous savons où cette dernière se termine.

 

Saint Isaac le Syrien

Partager cet article
Repost0
17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 07:22

 

Sermon de saint Bernard
pour le Jeudi saint

steface2

Sur le baptême, sur le sacrement de l'autel et sur le lavement des pieds.

1. Voici des jours que, nous devons observer, des jours pleins de piété et de grâce, pendant lesquels, les hommes, même les plus scélérats, reviennent à des sentiments de, pénitence.

Telle est la force des mystères qui se célèbrent ces jours-ci, qu'ils sont capables de fendre des coeurs de pierre et d'attendrir des âmes dures comme le fer.

D'ailleurs, ne voyons-nous pas aujourd'hui encore, non-seulement les corps célestes compatir à la passion de Jésus-Christ, mais la terre même trembler dans ses fondements, les rochers se fendre et les sépulcres s'entrouvrir par la confession des péchés des hommes.

Mais il en est des aliments de l'âme comme de ceux du corps, les uns font sentir leur goût et leur saveur dès qu'on les mange; les autres, au contraire, ont besoin d'être broyés.

Pour ceux qu'il est facile à l'âme de goûter, il n'est pas besoin de notre ministère pour être préparés, mais quant aux aliments qui dérobent leurs propriétés, ils réclament une étude plus attentive.

Et, de même qu'une mère ne donne pas une noix entière à son jeune enfant, mais a soin de la casser pour ne lui en donner que les cuisses; ainsi devrais-je faire pour vous, mes Frères bien-aimés, si je le pouvais et vous expliquer les secrets de nos mystères; mais je ne le puis.

Prions donc, la sagesse qui est notre mère, de nous rompre à vous et à moi-même ces noix qu'a produites la verge sacerdotale d'Aaron, la verge pleine de force que le Seigneur, a fait pousser sur la montagne de Sion.

Nous avons bien des mystères à discuter ensemble, mais le peu de temps dont nous disposons ne nous permet pas de les approfondir tous.

Peut-être aussi s'en trouve-t-il plusieurs parmi vous dont l'esprit est trop faible pour aborder de tels sujets.

Je me contenterai donc de vous dire ce que Dieu lui-même m'inspirera sur les trois sacrements, que ces jours nous rappellent plus particulièrement.

Note - [Le mot rendu ici par sacrement, est pris dans un sens général et s'applique non-seulement aux sacrements de la loi nouvelle, tels que le Baptême et l'Eucharistie, mais encore aux simples sacramentaux tels que le lavement des pieds que l'abbé Ernald de Bonneval appelle aussi un sacrement dans son sermon sur l'ablution des pieds, qu'on peut lire dans les œuvres cardinales du Christ. Quant au nombre des sacrements proprement dits de l'Eglise, il se trouve exactement tel que maintenant dans les oeuvres de Hugues de Saint-Victor.]

2. On entend par sacrement un signe ou un secret sacré. Il y a bien des choses qu'on fait pour elles-mêmes, il y en a beaucoup aussi qu'on fait pour en signifier d'autres, celles-ci sont appelées et sont en effet des signes. Prenons un exemple :

-Il peut se faire qu'on donne un anneau à quelqu'un uniquement pour lui donner un anneau : un tel don n'a aucune signification; mais si on le donne comme un titre à un héritage, il devient un signe et celui qui le reçoit peut dire alors L'anneau n'a aucune valeur, il est vrai, mais il représente l'héritage que je désirais avoir.

De même, lorsque le Seigneur vit que sa passion approchait, il eut soin d'investir ses disciples de sa force, afin que la grâce invisible fût communiquée par un signe sensible.

Voilà pourquoi tous les sacrements ont été institués : telle est la communion eucharistique, telle l'ablution des pieds, tel enfin le baptême lui-même, le premier des sacrements, celui dans lequel nous sommes entés en Jésus-Christ par la ressemblance de sa mort; et la triple immersion qui se fait de nous alors rappelle les trois jours que nous allons célébrer.

Mais de même qu'il y a bien des signes extérieurs qui différent les uns des autres, ainsi, pour ne pas sortir de l'exemple que nous avons choisi, y a-t-il plusieurs sortes d'investitures selon les différentes grâces dont nous sommes investis.

Ainsi le chanoine est investi par le livre, l'abbé par la crosse et l'évêque par la crosse et l'anneau; et, de même que dans ces différentes cérémonies, les grâces conférées sont différentes, ainsi les signes de leur collation différent aussi entre eux.

Or, de quelle grâce sommes-nous investis par le baptême?

Nous sommes lavés de nos péchés. Qui est-ce qui peut rendre pur celui qui est né d'un germe impur, sinon Dieu seul, parce que seul il est pur et exempt de tout péché ?

Le sacrement qui produisait jadis cet effet était la circoncision, dont le couteau retranchait, de notre chair, la rouille de la faute originelle qui s'était étendue de nos premiers parents jusqu'à nous; mais quand vint le Seigneur, l'agneau plein de douceur et de bonté, dont le joug aussi est doux et le fardeau léger, il se produisit un changement en bien et la rouille invétérée du péché se fondit dans l'eau et l'onction du Saint Esprit, la cruauté du remède disparut.

3. Mais peut-être me dira-t-on et me demandera-t-on, pourquoi si le baptême efface en nous le péché que nous tenons de nos premiers parents, il reste encore dans nos âmes un foyer de cupidité, comme un levain puissant de péché; car nul ne saurait révoquer en doute que cette dure loi du péché ne soit passée de nos premiers parents jusqu'à nous, puisque nous devons tous la vie à une volonté pécheresse, d'où vient que notre volonté à nous est elle-même corrompue et comme remplie d'ulcères et que, même malgré nous, nous ressentons les attraits de la concupiscence et les mouvements désordonnés qu'éprouvent les bêtes elles-mêmes.

Je vous l'ai dit bien souvent, mes frères et il ne faut pas le perdre de vue, c'est parce que nous sommes tous tombés en Adam, oui, nous sommes tombés,  mais sur un tas de pierres et dans la boue :

voilà pourquoi non seulement nous sommes souillés, mais encore blessés et rompus.

Nous laver est l'affaire d'un instant, mais il faut une longue suite de soins pour nous guérir de nos blessures.

Or, nous sommes lavés dans le baptême où l'acte de notre damnation se trouve effacé; de plus nous recevons dans ce sacrement la grâce de n'avoir même plus rien à craindre de la concupiscence si nous ne voulons pas céder à ses attraits et nous sommes pour ainsi dire débarrassés du pus infect de nos anciens ulcères, en même temps qu'est effacée notre condamnation, cette réponse de mort qui en découlait auparavant.

Mais qui est-ce qui pourra refréner des mouvements si impétueux? Qui est-ce qui pourra supporter les démangeaisons dévorantes de cet antique ulcère?

Ne désespérez pas de le pouvoir, car nous avons pour cela aussi une grâce qui nous aide et nous rend parfaitement sûrs du succès :

-c'est le sacrement où nous recevons le corps et le sang précieux de Notre-Seigneur.

Ce sacrement produit deux effets en nous : en premier lieu il affaiblit la concupiscence dans les petites choses, et dans les grandes, il nous empêche d'y consentir.

Si donc, il y en a parmi vous qui ressentent moins souvent et moins fort les mouvements de la colère, de l'envie, de la luxure et des autres passions pareilles à celles-là, qu'ils en rendent grâce au corps et au sang de Notre Seigneur, car c'est un effet de la vertu de ce sacrement dans son âme et qu'il se réjouisse en voyant que son dangereux ulcère approche de sa guérison complète.

4. Mais d'où vient que tant que nous sommes dans ce corps de péché et que nous vivons dans ces temps mauvais, nous ne puissions être sans péché?

Faut-il donc désespérer de nous?

-Non.

Écoutez saint Jean vous dire :

-«Si nous prétendons que nous sommes sans péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous. Mais si nous confessons nos péchés, Dieu est juste et fidèle, il nous les remettra et nous purifiera de toute iniquité » (1 Jn 1, 8 et 9).

En effet, pour que nous ne doutions pas de la rémission de nos fautes quotidiennes, nous avons le sacrement du lavement des pieds.

Vous voulez savoir où j'ai appris que c'est là un sacrement pour la rémission des péchés?

C'est de la bouche même du Seigneur, quand il dit à Pierre: « Tu ne sais pas maintenant pourquoi je fais ce que je fais, mais tu le sauras plus tard » (Jn 13, 7).

Il ne parla pas de sacrement, il se contenta de dire : « Je vous ai donné l'exemple, pour que vous fassiez à vos frères, ce que vous m'avez vu faire à vous-mêmes » (Jn 13, 15).

Il avait pourtant bien des choses à leur dire, mais ils ne pouvaient pas encore les porter en ce moment-là.

Voilà pourquoi, tout en ne voulant pas les laisser tout à fait dans l'incertitude et le doute, il ne leur dit pourtant pas ce qu'ils n'étaient pas encore en état d'entendre.

Mais voulez-vous vous convaincre qu'il n'était pas seulement question là d'un simple exemple, mais bien d'un sacrement?

Écoutez ce que Jésus dit à Pierre :

-« Si je ne te lave pas, tu n'auras pas de part avec moi » (Jn 13, 8).

Il y a donc, caché sous cette ablution, quelque chose de nécessaire au salut, puisque, sans elle, Pierre lui-même ne saurait prétendre avoir part au royaume de Jésus Christ et de Dieu.

Aussi, voyez si saint Pierre ne fut pas effrayé à cette terrible menace, s'il n'a pas reconnu aussitôt qu'il y avait là un mystère de salut, car il s'est écrié à l'instant même :

-« Seigneur, lave-moi, non seulement les pieds, mais les mains aussi et la tête » (Jn 13, 9).

Mais qui nous dit que cette ablution des pieds a pour but de nous laver des fautes non mortelles dont il est impossible que nous soyons complètement exempts en cette vie?

Nous le voyons à la réponse même que fit le Seigneur à Pierre, quand il lui présentait ses mains et sa tête à laver aussi, en effet, il lui dit : « celui qui sort du bain n'a besoin que de se laver les pieds » (Jn 13, 10).

Effectivement, celui qui n'a plus de péchés mortels, est comme s'il sortait du bain, sa tête, c'est-à-dire ses intentions, et ses mains, c'est-à-dire ses œuvres et sa vie tout entière, sont pures; mais ses pieds, qui sont les affections de l'âme, tant que nous marchons sur la poussière de cette vie, ne peuvent pas être complètement exempts de toute souillure; il est impossible que l'esprit ne se laisse pas quelquefois aller au moins à de fugitifs sentiments de vanité, de sensualité ou de curiosité, un peu plus qu'il ne faut; car « nous faisons tous beaucoup de fautes » (Jc 3, 2).

5. Toutefois, que nul de nous ne méprise, ne regarde comme peu de chose ces sortes de fautes, car il est impossible d'être sauvé avec ces péchés-là, impossibles même de les effacer, sinon par Jésus Christ et en vertu de ses mérites.

Non, je le répète, que nul parmi nous, ne s'endorme dans une fâcheuse sécurité et ne se laisse aller à des paroles de malice, en cherchant à s'excuser de ces sortes de fautes (Ps 140, 4), car, comme il a été dit à saint Pierre par le Sauveur en personne, s'il ne les lave lui-même, nous n'aurons pas de part avec lui.

Toutefois, il ne faut pas non plus que nous nous en préoccupions à l'excès, car il nous est facile d'en obtenir le pardon de Dieu, qui ne demande pas mieux que de nous l'accorder; il suffit pour cela que nous les reconnaissions.

Dans ces sortes de fautes qui sont à peu près inévitables, si la négligence à la prévenir est coupable, la crainte excessive d'y tomber est un mal.

Aussi, dans la prière qu'il nous a enseignée, a-t-il voulu que nous priions tous les jours pour obtenir le pardon de ces fautes quotidiennes (Luc 11, 4).

En parlant de la concupiscence, nous avons dit que si le Sauveur nous a arrachés à la damnation, attendu que, selon l'Apôtre, « il n'y a plus maintenant de damnation à craindre pour ceux qui sont en Jésus Christ » (Rm 8, 1), cependant il l'a laissée vivre dans nos cœurs pour nous humilier, nous affliger, nous apprendre tout ce que nous procure la grâce et nous forcer à recourir à lui.

Il en est de même de ces fautes légères : s'il n'a pas voulu, par un secret dessein de sa bonté, nous en délivrer entièrement, c'est afin de nous apprendre que, si nous sommes incapables, par nos propres forces, de nous soustraire entièrement même à ces petits péchés, à plus forte raison ne saurions-nous de nous-mêmes éviter ceux qui sont plus grands et qu'ainsi nous craignions constamment de perdre sa grâce, en voyant qu'elle nous est si nécessaire et nous nous tenions sans cesse sur nos gardes contre un pareil malheur.

 LastSupper

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Recherche

Articles Récents

Liens