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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 09:44

Saint Isaac le Syrien(VII° siècle sacré évêque de Ninive entre 660 et 680. Ses écrits spirituels, très influents dans le monde orthodoxe, animent la tradition la plus intérieure de l'Eglise d'Orient, l'hésychasme (d'hèsychia: paix, silence de l'union à Dieu). «L'amour de Jésus-Christ, Dieu sauveur, est sans limites», disait-il.

 Lui-même priait «même pour toutes créatures.

 Son influence s'est étendue jusqu'au Mont­ Athos en Grèce.      

 (Extraits de ses Discours ascétiques, oeuvres spirituelles, Desclée de Brouwer)                            

St Isaac le Syrien (Celui qui prie...Rancune...)

Prière de repentance

                Seigneur Jésus-Christ, mon Dieu, donne-moi le repentir, mon coeur est en peine, pour que de toute mon âme j'aille à ta recherche, car sans toi je suis privé de tout bien. O Dieu bon, donne-moi ta grâce.

Que le Père, qui dans l'éternité hors du temps t'a engendré dans son sein, renouvelle en moi les formes de ton image.

Je t'ai abandonné, ne m'abandonne pas; je me suis éloigné de toi, sors à ma recherche. Conduis-moi dans ton pâturage, parmi les brebis de ton troupeau élu.
Avec elles, nourris-moi de l'herbe fraîche de tes mystères dont ton coeur pur est la demeure, ce coeur qui porte en lui la splendeur de tes révélations, la consolation et la douceur de ceux qui se sont donnés de la peine pour toi dans les tourments et les outrages. ...
Puissions-nous être dignes d'une telle splendeur, par ta grâce et ton amour de l'homme, ô Jésus-Christ, notre Sauveur, dans les siècles des siècles.

 

Isaac le Syrien

« Seigneur Jésus-Christ notre Dieu,
par tes souffrances apaise mes souffrances,
par tes plaies guéris mes plaies...
Que ton corps tendu sur l’arbre de la croix déploie vers toi mon esprit que les démons écrasent...
Que tes mains saintes percées de clous m’arrachent au gouffre de la perdition...
Que ton visage qui reçut gifles et crachats éclaire ma face souillée d’injustices...
Je n’ai ni coeur brisé pour partir à ta recherche, ni repentir, ni tendresse... Je n’ai pas de larmes pour te prier.
Mon esprit est enténébré, mon coeur est froid, je ne sais pas le réchauffer par des larmes d’amour pour toi,..
Je t’ai abandonné. Ne m’abandonne pas.
Je me suis éloigné, toi, sois à ma recherche. Conduis-moi dans ton pâturage, parmi les brebis de ton troupeau...»

sentence LXXXIV.

- Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu, toi qui, sur la dépouille de Lazare, versas des larmes d'affliction et de pitié, reçois les larmes de mon amertume.

Par ta Passion, guéris mes passions;

par tes plaies, porte remède à mes plaies;

par ton sang, purifie mon sang,

et unis à mon corps le parfum de ton corps donateur de vie.

 

Isaac le Syrien,(moine et évêque de Ninive, vivant au VII, siècle, est l'un des plus grands spirituels de l'Orient chrétien.

Pour celui qui s'abandonne à l'Esprit Saint, la prière devient ininterrompue, comme une respiration car c'est l'Esprit lui-même qui prie en lui.)


Seigneur,
quand ton Esprit Saint vient habiter dans un homme,
cet homme ne peut plus cesser de prier, car l'Esprit en lui prie sans cesse.

Qu'il dorme, qu'il Veille,
dans son coeur la prière est toujours à l'oeuvre.

 

Qu'il mange, qu'il boive,
qu'il se repose ou qu'il travaille, l'encens de la prière monte spontanément de son coeur.

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 20:30

Par Saint Clément d'Alexandrie (150-v. 215), théologien .Le Pédagogue, III 89, 94, 98-99 (trad. cf SC 158, p. 171s et coll. Pères dans la foi n°44, Migne 1991, p. 294) 

0609 cyril alexandria

La loi nouvelle inscrite dans le cœur des hommes


  Nous avons les dix commandements, donnés par Moïse..., et tout ce que recommande la lecture des livres saints, dont ce qu'Isaïe nous a transmis : « Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez le mal devant mes yeux.

Apprenez à faire le bien, recherchez ce qui est juste ; prenez la défense de l'opprimé, de la veuve, de l'orphelin.

Venez et parlons ensemble, dit le Seigneur » (Is 1,16s)...

Mais nous avons aussi les lois du Verbe, la Parole de Dieu, les paroles d'encouragement non écrites sur des tables de pierre par le doigt du Seigneur (Ex 24,12), mais inscrites dans le cœur des hommes (2Co 3,3)...

Ces deux lois ont servi au Verbe pour la pédagogie de l'humanité, d'abord par la bouche de Moïse, ensuite par celle des apôtres... 


Mais nous avons besoin d'un maître pour expliquer ces paroles saintes… ; c'est lui qui nous enseignera les paroles de Dieu. L'école, c'est notre Église ; notre unique Maître, c'est le Fiancé, volonté bonne d'un Père bon, sagesse originelle, sainteté de la connaissance.

« C'est lui la victime offerte pour nos péchés », dit saint Jean (1Jn 2,2) ; c'est lui qui guérit nos corps et nos âmes, l'homme tout entier, lui Jésus qui est « la victime offerte non seulement pour nos péchés, mais pour ceux du monde tout entier. Et voici comment nous pouvons savoir que nous le connaissons : c'est en gardant ses commandements » (v. 3)… « Celui qui déclare demeurer en lui doit marcher dans la voie où lui, Jésus, a marché » (v. 6) 


Nous qui sonnes les élèves de cette bienheureuse pédagogie, parachevons le beau visage de l'Église et accourons comme des petits enfants vers cette mère pleine de bonté.

 

Écoutons le Verbe de Dieu ; glorifions la bienheureuse disposition qui nous guide par cet Enseignant et nous sanctifie comme enfants de Dieu.

Nous serons citoyens du ciel si nous sommes les élèves de cet Enseignant sur la terre, et là-haut nous comprendrons tout ce qu'il nous a enseigné concernant le Père.

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 20:29

Sainte Scholastique, qui êtes-vous ?
Moniale, sœur de saint Benoît 
(480-543)

 

S

cholastique était la sœur de saint Benoît, patriarche des moines d'Occident.

Jeune  encore, elle fit, au foyer paternel, de grands progrès dans la vertu. Loin d'imiter les illusions des filles du siècle, elle méprisa la  beauté, les richesses, l'alliance des plus grands princes pour s'allier à  Jésus-Christ. Suivre Benoît dans la solitude était son unique  aspiration. Elle se consacra à Dieu dès sa plus tendre jeunesse, et elle  se rapprocha de son frère, quand il se fut établi au Mont-Cassin, afin  de profiter de ses leçons et de ses exemples.

 

Benoît  ne consentait à voir sa sœur qu'une fois par an, avant le carême, et alors la sainte sortait de son cloître, et le frère, de son côté, allait  au-devant de la sœur ; ils se rejoignaient sur le flanc de la montagne, et on voit encore le petit sanctuaire érigé, croit-on, sur les ruines de la chaumière où saint Benoît et sainte Scholastique eurent leur  suprême entretien resté si célèbre.


« Elle fut plus puissante parce qu’elle aima davantage. » Nous ne savons presque rien sur la vie de sainte Scholastique, mais là est l’essentiel. Selon la tradition, elle menait une vie toute vouée à Dieu, comme son frère Saint Benoît. Une fois par an, elle avait l’habitude de venir le rencontrer avec quelques-uns de ses frères près de son monastère, et ils passaient une journée ensemble « à louer Dieu et à parler de choses saintes ».

 

Le  9 février 543, Scholastique était allée visiter son frère, comme de  coutume. La journée se passa dans de grandes conversations, et la nuit  arriva sans qu'ils s'en aperçussent.

« Il est trop tard pour vous retirer, dit la sainte à son frère ; parlons jusqu'à l'aurore des joies de la vie céleste.

 - “Que dites-vous là, ma sœur ? reprit Benoît ; je ne puis passer la nuit hors de mon couvent” ».

 

Scholastique, affligée de ce refus, se pencha sur la table, et, la tête entre ses mains, pria Dieu en versant d'abondantes larmes. Sa prière fut si  promptement exaucée, que le tonnerre grondait déjà quand elle releva la  tête, et que la pluie tombait par torrents, bien que le ciel fût  auparavant serein et sans nuage :

-« Qu'avez-vous fait, ma sœur ? dit l'homme de Dieu. 
Je vous ai supplié, dit Scholastique, et vous n'avez pas voulu m'écouter ; j'ai invoqué Notre-Seigneur, et voilà qu'il m'exauce.” »

 

Dans  l'impossibilité de sortir, Benoît resta par force ; les deux saints  veillèrent toute la nuit, s'entretenant du bonheur des élus. Le  lendemain, la vierge retourna à son couvent et Benoît à son monastère ;  mais le troisième jour, l'homme de Dieu, dans sa cellule, élevant les  yeux en haut, vit l'âme de sa sœur s'envoler dans les airs sous la forme  d'une colombe.

 

Benoît voulut faire déposer le corps de sa sœur dans le tombeau qu'il avait préparé pour lui, afin que leurs corps fussent unis dans la mort comme  leurs âmes l'avaient été dans la vie.

Et Grégoire le Grand termine le récit de cet épisode de la vie de saint Benoît et de sainte Scholastique en disant : « Ce n’est pas étonnant qu’une femme en cette occasion ait été plus forte que lui, l’homme de Dieu : elle voulait voir plus longtemps son frère. Selon la parole de Jean, ‘Dieu est amour’, et par un jugement tout à fait juste, elle fut plus puissante parce qu’elle aima davantage. »

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 20:18

Par Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église .Serm. 22 sur les paroles du Seigneur 

Icone-roumaine-illustrant-La-Parabole-des-10-Vierges-folle.jpg

Une huile de joie


Les lampes qu'on porte à la main représentent les œuvres, car il est écrit (Mt 5,16) :

« Que vos œuvres brillent aux yeux des hommes ». 
L'huile, à mon avis, figure la joie elle-même, d'après ces paroles du Roi-prophète :

« Votre Dieu vous a sacré d'une huile de joie » (Ps 45,8).

Celui donc dont la joie n'a point pour motif qu'il plaît intérieurement à Dieu, n'a pas d'huile avec lui, car il ne possède point la véritable joie, puisqu'il ne pratique la continence que pour obtenir les louanges des hommes.

Les vierges sages, au contraire, prennent avec leurs lampes de l'huile dans leurs vases, c'est-à-dire qu'elles portent dans leur cœur et dans leur conscience la joie des bonnes œuvres, selon le conseil de l'Apôtre « Que l'homme examine ses propres actions, et alors il aura seulement de quoi se glorifier en lui-même et non dans un autre » (Ga 6,4). 


Ces vierges folles, selon leur habitude, recherchent toujours ce qui fait le sujet ordinaire de leur joie.

Mais toutes ces actions, qui n'ont d'autre soutien que les louanges des hommes, tombent et disparaissent dès que ce soutien vient à leur manquer, et voilà pourquoi leurs lampes s'éteignent. 
Les vierges sages leur disent :

-« Allez à ceux qui en vendent, et achetez-en ce qu'il vous faut », c'est-à-dire voyons quelle utilité vous retirerez de ceux qui s'étaient fait une habitude de vous vendre leurs louanges.

Ce n'est pas un conseil qu'elles donnent, mais un reproche indirect qu'elles font aux vierges folles de leur négligence; car ceux qui vendent de l'huile sont les flatteurs, qui, en donnant des éloges aux fausses vertus ou aux actions qu'ils ignorent, jettent les âmes dans l'erreur, et qui, pour prix de la vaine joie qu'ils leur ont inspirée comme à des insensées, reçoivent des avantages temporels. 

La parabole des Vierges sages et des Vierges folles

Pendant qu'elles allaient acheter de l’huile, c'est-à-dire pendant qu'elles se répandaient au dehors, pour y trouver le sujet ordinaire de leur joie, parce qu'elles ne connaissaient pas les joies intérieures, le juge vint, et celles qui étaient prêtes, c'est-à-dire celles à qui leur conscience rendait témoignage devant Dieu, entrèrent avec lui aux noces, où l'âme pure s'unit, pour en être fécondée, au Verbe de Dieu, source de toute pureté et de toute perfection. 
Mais il n'est point dit qu'elles achetèrent de l'huile, il faut donc supposer qu'ayant perdu toute la joie que leur donnaient les louanges des hommes, elles en sont réduites à implorer la bonté divine au milieu de leurs angoisses et de leurs afflictions.

Mais, après le jugement, la sévérité de Dieu est égale à la miséricorde ineffable qui l'a précédé, comme l'indiquent les paroles qui suivent:

« Mais il leur répondit: Je vous le dis en vérité, je ne vous connais point ».

Telle est en effet la règle du plan divin, ou plutôt de la sagesse divine, de ne point laisser entrer dans sa joie éternelle ceux qui, dans les efforts qu'ils ont faits pour accomplir ses commandements, n'ont eu pour but que de plaire aux hommes et non pas à Dieu.

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 13:28

RÈGLE DE SAINT AUGUSTIN POUR LES SERVITEURS DE DIEU

 

DE L'AMOUR DE DIEU ET DU PROCHAIN, 
DE L'UNION DES COEURS ET DE LA COMMUNAUTÉ DES BIENS.
   

1. Avant tout, mes très-chers frères, aimez Dieu, puis le prochain; car c'est à nous principalement que sont donnés ces deux préceptes. Voici donc ce que nous vous ordonnons d'observer dans le monastère où vous êtes établis : d'abord , et c'est le motif qui vous a réunis, c'est que vous viviez en paix dans la maison, et que vous n'ayez qu'un coeur et qu'une âme dans le Seigneur. Ne témoignez jamais posséder rien en propre; que tout soit commun parmi vous. Votre Supérieur distribuera à chacun la nourriture et le vêtement; il ne donnera pas également à tous, parce que tous vous n'avez pas des forces égales, mais plutôt à chacun selon ses besoins. Voici, en effet, ce que vous lisez dans les actes des Apôtres : « Tout entre eux était commun, et on donnait à chacun selon que chacun avait besoin (2)»  

Ceux qui possédaient quelque chose dans le siècle, lorsqu'ils sont entrés dans le monastère, le mettront volontiers en commun; et ceux qui n'avaient rien, ne chercheront point dans le monastère ce qu'ils n'ont pu se procurer même dans le monde. Cependant on subviendra à leur faiblesse, selon le besoin, encore que dans le siècle leur pauvreté ne pût se pourvoir même du nécessaire; seulement qu'ils ne s'estiment pas heureux de trouver ici la nourriture et le vêtement, qu'ils ne pouvaient trouver ailleurs.

1. Saint Augustin a adressé cette règle aux religieux d'Hippone, comme on l'a vu dans la lettre CCXI.  Etait-elle alors suivie par les religieux que dirigeait le grand évêque? En tout cas nous avons cru devoir, comme tous les éditeurs de saint Augustin, la donner ici dans la forme qui s'approprie aux hommes.

2. Act. IV, 32, 35.

 DE L'HUMILITÉ. 

2. Qu'ils ne s'élèvent pas non plus de ce qu'ils vivent avec ceux dont ils n'osaient approcher autrefois; qu'au contraire ils portent leur coeur vers le ciel, sans chercher ici des biens terrestres et vains, de peur que les monastères ne commencent â être salutaires aux riches, s'ils s'y humilient, et non aux pauvres, s'ils s'y enflent d'orgueil. D'un autre côté, ceux qui paraissaient être quelque chose dans le siècle, ne dédaigneront pas ceux de leurs frères qui, du sein de l'indigence, sont venus en religion; qu'ils s'attachent plutôt à se glorifier, non d'appartenir à des parents dans l'opulence, mais d'être admis dans la société de frères pauvres. Si de leurs biens ils ont donné quelque chose à la communauté, qu'ils ne s'élèvent pas: qu'ils ne s'enorgueillissent pas plus de leurs richesses en les donnant au monastère, qu'ils ne le feraient s'ils en jouissaient dans le monde. Hélas ! Tous les autres vices s'appliquent aux mauvaises actions pour les produire, mais l'orgueil s'attache même aux bonnes pour les faire périr; et qu'importe de distribuer ses biens aux pauvres et de se faire pauvre soi-même, quand l'âme est assez misérable pour devenir plus orgueilleuse en les méprisant, qu'elle ne l'était en les possédant ? Vivez donc tous dans l'union et la concorde, et honorez mutuellement en vous le Dieu qui vous a faits ses temples.

 

DE LA PRIÈRE ET DE L'OFFICE DIVIN. 

3. Soyez assidus à la prière, aux heures et aux moments prescrits. Que personne ne fasse dans l'oratoire que ce pourquoi il a été construit et d'où il tire son nom; afin que si d'autres avaient le temps et la volonté d'y prier, même en dehors des heures ordinaires, ils n'en soient pas empêchés par ceux qui voudraient y faire quelque autre chose. Pendant les psaumes et les hymnes, lorsque vous priez Dieu, que votre coeur s'occupe de ce que profère votre bouche : ne chantez que ce que vous lisez devoir être chanté; ce qui n'est point marqué pour l'être, ne le chantez pas.  

DU JEÛNE ET DU REPAS. 

4. Domptez votre chair par les jeûnes et l'abstinence du boire et du manger, autant que votre santé le permet. Si quelqu'un ne peut jeûner, il ne doit rien prendre, cependant, entre l'heure de repas, à moins qu'il ne soit malade. Depuis le moment où vous vous mettez à table jusqu'à ce que vous en sortiez, écoutez sans bruit et sans dispute ce qu'on vous lit selon la coutume; votre corps ne doit pas seul prendre sa nourriture, votre esprit doit aussi avoir faim de la parole de Dieu.

 

DE L'INDULGENCE ENVERS LES INFIRMES.

 5. Si à table, on traite différemment ceux qui sont infirmes par suite d'anciennes habitudes, que cette indulgence ne paraisse ni odieuse ni injuste à ceux qu'une autre manière de vivre a rendus plus robustes. Qu'ils ne les estiment pas plus heureux s'ils prennent ce qu'eux-mêmes ne prennent pas; qu'ils se félicitent plutôt de pouvoir ce que leurs frères ne peuvent. Et si l'on accorde à ceux qui ont vécu plus délicatement avant d'entrer au monastère, en fait d'aliments, de vêtements et de couvertures, ce qui n'est point accordé aux autres qui sont plus forts et par conséquent plus heureux, ceux-ci doivent penser combien les premiers ont quitté de la vie qu'ils menaient dans le monde, quoiqu'ils ne soient point encore parvenus à l'austérité des autres qui sont d'une santé plus forte ; et tous ne doivent pas réclamer ce qu'on accorde à quelques-uns pour les soutenir et non pour les distinguer; de peur que, par un renversement détestable, les pauvres ne s'habituent à la délicatesse, dans un monastère où, selon leurs forces, les riches s'accoutument au travail. De même que les malades doivent prendre moins pour n'être pas accablés, les convalescents doivent être traités de manière à être au plus tôt rétablis, fussent-ils sortis de la dernière indigence : comme si la maladie venait de leur causer la faiblesse laissée aux riches par leurs habitudes premières. Mais après avoir réparé leurs forces, qu'ils reviennent à leur ancien genre de vie, plus heureux et d'autant plus convenable aux serviteurs de Dieu, qu'ils y éprouvent moins de besoins; que la sensualité ne les retienne pas, après leur rétablissement, à ce qu'avait exigé d'eux la faiblesse. Qu'on regarde comme plus riches ceux qui sont plus capables de soutenir une vie austère; mieux vaut avoir moins de besoins que de posséder davantage.

 St Augustin

DE L'EXTÉRIEUR. 

6. Que votre extérieur n'ait rien de singulier; ne cherchez point à plaire par vos vêtements, mais par vos vertus. Quand vous sortez, marchez ensemble; quand vous êtes arrivés, demeurez ensemble. Que dans votre démarche, votre contenance, votre air et tous vos gestes il n'y ait rien qui blesse la vue de personne, mais que tout convienne à la sainteté de votre état. Si vos yeux se jettent sur quelque femme, qu'ils ne se fixent sur aucune; il ne vous est pas défendu, quand vous sortez, d'apercevoir des femmes, mais il est mal de les rechercher ou de vouloir en être recherchés. Par les regards aussi bien que par l'attachement et l'affection secrète, l'amour impur provoque comme il est provoqué. Ne dites pas que vos âmes sont chastes lorsque vos regards ne le sont pas: un oeil sans pudeur annonce un coeur souillé. Quand des coeurs passionnés se parlent non seulement de la langue, mais du seul regard; quand ils se plaisent dans une ardeur réciproque et charnelle, le corps peut demeurer intact, mais l'âme a perdu sa chasteté. Celui qui fixe le regard sur une femme et qui provoque le sien, ne doit pas croire qu'alors il n'est vu de personne ; il est vu certainement et de ceux mêmes qu'il ne soupçonne pas. Mais fût-il dans l’ombre, et inaperçu d'aucun homme, oublie-t-il au-dessus de lui cet oeil vigilant à qui rien ne peut échapper? Peut-il croire qu'il ne voit point, parce que sa patience qui tolère est infinie comme sa sagesse qui découvre ? Qu'un homme consacré à Dieu craigne donc de lui déplaire, plutôt que de vouloir plaire criminellement à une femme. Qu'il se rappelle que Dieu voit tout, plutôt que de chercher à voir criminellement une femme. Ici particulièrement la crainte de Dieu nous est recommandée, car il est écrit: « Celui qui fixe ses regards est une abomination au Seigneur (1). » Quand donc vous êtes réunis à l'église et partout où sont des femmes, gardez mutuellement votre pudeur, car Dieu qui habite en vous vous préservera ainsi de vous-mêmes.

 

CORRECTION FRATERNELLE. 

7. Et si dans quelqu'un de vos frères vous remarquez ce regard immodeste dont je parle, avertissez-le de suite, afin que sa faute ne se prolonge point, mais qu'il s'en corrige au plus tôt. Si, après votre avis, et en quelque jour que ce soit, vous le voyez retomber, celui qui aura pu l'observer doit le découvrir comme un blessé qu'il faut guérir. Auparavant néanmoins, on doit le faire remarquer à un autre , et même à un troisième, afin qu'il puisse être convaincu par la déposition de deux ou trois témoins (2) et retenu par une crainte salutaire. Mais ne croyez pas être malveillants en le faisant connaître; vous êtes coupables au contraire quand vous laissez périr par votre silence des frères que vous pouvez corriger en parlant.

Si votre frère avait au corps une blessure qu'il voulût cacher dans la crainte qu'on n'y portât le fer, ne serait-ce pas cruauté de vous taire, et bonté de parler? Combien plus encore ne devez-vous pas le découvrir pour empêcher dans son coeur des ravages plus redoutables ! Toutefois si, après avoir été averti, il néglige de se corriger, on doit, avant de le faire comparaître devant ceux qui doivent le convaincre s'il nie , le signaler au supérieur, dans la crainte qu'une correction trop secrète ne lui permette de dissimuler devant les autres. S'il nie alors, appelez avec vous d'autres témoins, afin que devant tous il puisse non pas être accusé par un seul, mais être convaincu par deux ou trois. Convaincu, il subira pour son salut une pénitence imposée par le supérieur ou même par le prêtre qui en est chargé. S'il la refuse, encore que de lui-même il ne sorte pas, qu'il soit chassé du milieu de vous. Agir ainsi n'est pas cruauté, c'est charité ; c'est empêcher la contagion de se répandre et de faire de nombreuses victimes. Or ce que j'ai dit du regard immodeste, vous l'observerez, lorsqu'il s'agira de toute autre faute à découvrir, à empêcher, à révéler, à prouver et à punir, avec soin et fidélité , avec affection pour l'homme et haine contre le vice. Celui qui serait perverti au point de recevoir secrètement des lettres ou des présents d'une femme, qu'on lui pardonne et qu'on prie pour lui, s'il confesse spontanément sa faute; mais s'il est surpris et convaincu, qu'il soit corrigé plus sévèrement par le prêtre ou le supérieur.

 1. Prov. XXVII, 20, selon les Septante.

2. Matth. XVIII, 16.

N'AVOIR RIEN EN PROPRE. 

8. Que vos vêtements soient en commun, gardés par un ou deux, ou autant d'entre vous qu'il sera besoin, pour les secouer et les préserver de la teigne; comme un même cellier vous donne la nourriture, qu'un même vestiaire conserve vos vêtements, s'il est possible. Ne vous inquiétez point aux diverses saisons de savoir quel vêtement on vous donne, si vous recevez celui que vous avez déposé ou celui qui a été porté par un autre , pourvu toutefois qu'on accorde à chacun ce qui lui est nécessaire. Mais si à ce sujet, il s'élève entre vous des disputes et des murmures, si l'un se plaint de recevoir moins qu'il n'avait porté et d'être mis au-dessous d'un autre frère mieux vêtu, jugez par là combien vous manquent les ornements intérieurs de la sainteté, puisque votre coeur dispute pour les vêtements du corps. Si cependant on tolère votre faiblesse au point de vous rendre ce que vous aviez quitté, déposez toutefois vos vêtements dans un même lieu et sous une garde commune. De même, que personne ne fasse rien pour soi ; en tout travaillez pour la communauté avec un zèle plus ardent et une joie plus vive, que si (590) chacun travaillait pour soi. Il est écrit de la charité qu'elle ne cherche pas ses intérêts (1); c'est qu'en effet sa nature est de préférer le bien public au bien propre et non le bien propre au bien public. Sachez donc que vous avez progressé d'autant plus que vous soignez mieux l'intérêt commun que le vôtre. Ayez soin qu'en tout ce qui sert à la nécessité qui passe prévale la charité qui demeure; par conséquent lors même que quelqu'un apporte à ses enfants ou à d'autres personnes du monastère, avec qui il est uni de quelque manière, des vêtements ou d'autres objets nécessaires, on ne doit pas les recevoir en secret ; il faut que le supérieur puisse les mettre en commun et les distribuer à qui en a besoin ; et si quelqu'un cache ce qui lui a été donné, qu'il soit condamné comme coupable de larcin. 

 1. I Cor. XIII, 5.

St Eusèbe de Verceil

BAINS ET AUTRES SOINS. 

9. Vos vêtements seront lavés selon la volonté du supérieur, ou par vous ou par des foulons ; il ne faut pas que par une recherche excessive de la propreté extérieure, votre âme contracte des souillures intérieures. Qu'on ne refuse pas le bain à celui qu'y oblige l'exigence de la maladie. Mais sur l'avis du médecin qu'on l'accorde sans murmure, et même, si le malade le refuse, que par ordre du supérieur, il fasse ce qu'exige sa santé ; s'il venait à le demander sans qu'il lui fût utile, qu'on ne suive pas ses désirs, car ce qui fait plaisir, quelquefois on le croit salutaire, quoiqu'il soit nuisible. Quand un serviteur de Dieu dit qu'il souffre intérieurement, qu'on le croie sur parole; mais si l'on doute que ce qu'il demande puisse le guérir, on doit consulter le médecin. Qu'on n'aille pas au bain ni partout où il est nécessaire, moins de deux ou trois ensemble; et celui qui a besoin d'aller quelque part n'ira qu'avec ceux que le supérieur lui a donnés pour l'accompagner. Le soin des malades ou des convalescents ou même de ceux qui, sans fièvre, souffrent de quelque infirmité, doit être confié à quelqu'un, qui demandera au cellérier ce qu'il croira nécessaire à chacun. Ceux qui sont chargés du cellier, du vestiaire ou de la bibliothèque serviront tous les frères sans murmure. Il y aura chaque jour une heure fixée pour demander les livres. en dehors de cette heure on n'en donnera point. Pour les  vêtements et les chaussures, qu'ils soient donnés sans délai à ceux qui en ont besoin par ceux qui en ont la garde.

EXCUSE ET PARDON. 

10. N'ayez point de disputes ou terminez-les au plus tôt; que la colère ne devienne pas de la haine, le simple fétu, une poutre énorme et l'âme homicide; car il est écrit. « Celui qui hait son frère est homicide (1). » Quiconque en outrageant, en maudissant ou même en imputant un crime, a blessé quelqu'un, doit s'empresser de réparer au plus tôt le mal qu'il a fait, et celui qui a été blessé pardonner sans discussion. S'ils se sont blessés mutuellement, mutuellement ils doivent se pardonner, comme vous y obligent ces prières que vous devez faire d'autant plus saintement que vous les répétez plus souvent. Mieux vaut celui qui souvent tenté de colère, s'empresse de demander pardon à celui qu'il reconnaît avoir offensé, que cet autre qui plus lent à se fâcher, est aussi plus lent à s'excuser. Celui qui ne veut point pardonner à son frère ne doit pas espérer d'être exaucé dans sa prière, et celui qui ne veut jamais demander pardon ou qui ne le demande pas sincèrement, n'a aucune raison de demeurer dans le monastère, quoiqu'on ne l'en chasse pas. Evitez donc entre vous les paroles amères, et s'il en échappe à votre bouche, que votre bouche s'empresse de guérir la blessure qu'elle a faite. Quand, pour la correction des moeurs, la nécessité de la règle vous pousse à dire des paroles dures, eussiez-vous excédé dans le mode, on n'exige pas que vous demandiez pardon à ceux qui vous sont soumis, dans la crainte qu'en donnant trop à l'humilité, vous ne rompiez auprès d'eux le lien de l'autorité. Vous devez néanmoins demander pardon à votre commun Maître : il sait avec quelle tendresse vous chérissez ceux que vous avez repris trop sévèrement peut-être. L'amour parmi vous ne doit pas être charnel, mais spirituel.

1. I Jean, III, 16.  

DE L'OBÉISSANCE AU SUPÉRIEUR.

11. Obéissez à votre supérieur comme à votre père, obéissez surtout au prêtre qui a soin de vous tous. Faire observer exactement tous ces points, ne rien laisser passer négligemment, mais pourvoir à l'amendement et à la correction, tel doit être le soin principal du supérieur, et dans les cas qui surpassent son pouvoir ou ses forces, il s'adressera au prêtre, dont l'autorité est plus grande parmi vous. Que celui qui est à votre tête ne mette pas son bonheur à dominer par l'autorité, mais à servir par la charité. Que les honneurs l'élèvent devant vous; mais que la crainte le tienne devant Dieu abaissé sous vos pieds; qu'il se montre envers tous un modèle de vertus'; qu'il corrige les indociles, console les pusillanimes, soutienne les infirmes, soit patient envers tous ; qu'il se soumette volontiers à la règle et la fasse observer avec crainte. L'un et l'autre sont  nécessaires néanmoins, il cherchera plus à se faire aimer que craindre, toujours occupé de la pensée qu'il doit rendre à Dieu compte de chacun de vous. C'est pourquoi, en vous empressant de lui obéir, ayez pitié non seulement de vous mais de lui car, plus il est élevé au milieu de vous, plus est grand le danger où il est exposé.
1. Tit. II, 7. 2. I Thess. V,14.
 

vierge au manteau

 OBSERVER LA RÈGLE ET LA LIRE SOUVENT.  

12. Que le Seigneur vous accorde d'observer tous ces points, comme des hommes qui, remplis d'amour pour la beauté spirituelle, répandent, par la sainteté de leur vie, la bonne odeur de Jésus-Christ; non point comme des esclaves sous le joug de la loi, mais comme des hommes libres sous l'influence de la grâce. Or, afin que vous puissiez vous regarder dans ce petit livre comme dans un miroir, et que, par oubli, vous n'en négligiez rien, on vous le lira une fois par semaine. Quand vous vous trouverez fidèles à pratiquer ce qui est écrit, rendez grâces au Seigneur, le dispensateur de tous biens; quand, au contraire, vous observerez des manquements, gémissez du passé, prenez vos précautions pour l'avenir, demandez pardon de vos fautes et la grâce de ne plus succomber à la tentation. Ainsi soit-il.

 Traduction de M. l'abbé RAULX.

 

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 08:48
Mariages qui durent ? Une recette ?...

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Malgré le nombre élevé de divorces, les amoureux continuent de se marier. Ainsi, aux États-Unis, rien qu'en juin, également appelé « mois des épouses », la moyenne est de 13 000 mariages. Cependant, sur ces milliers de couples qui s'engagent, bon nombre ne seront pas en mesure de maintenir longtemps la relation. Qui n'a pas des amis proches dont le mariage s'est hélas soldé par un divorce ?

Partant de ce constat, John et Julie Gottman, un couple de psychologues, ont décidé de réaliser une étude approfondie, en suivant des mariés dans leur quotidien, afin de comprendre les raisons principales du succès ou de l'échec de leur mariage. Les conclusions de cette étude peuvent sembler évidentes, mais elles alertent sur certains aspects simples de la vie à deux qui méritent d'être davantage pris en compte.
 

Un "laboratoire de l'amour"

Les deux psychologues ont mis en place ce qu'ils ont surnommé « le laboratoire de l'Amour » et y ont invité 130 couples mariés. Chacun d'eux y a passé une journée, accomplissant les tâches quotidiennes – repas, cuisine, ménage, etc. – sous le regard des scientifiques. Et cela pendant six ans. À la fin de l'étude, les couples ont été classés en deux grandes catégories : les masters (ou experts), et lesdisasters (ou désastres). Au bout de six ans, les couples ont de nouveau été appelés par les psychologues. Les masters étaient encore ensemble, heureux et épanouis. Les disasters n'étaient plus mariés, ou étaient encore mariés, mais malheureux.


Les conclusions de l'étude

En observant les couples, les scientifiques en sont arrivés à la conclusion que la bienveillance et la gentillesse étaient la clé de la longévité du mariage. Le simple fait de répondre aux questions quotidiennes avec agressivité ou gentillesse peut affecter l'avenir et la qualité de la relation. 
 
Des questions comme : « Tu connais la dernière ? », peuvent être l'occasion pour un conjoint de faire preuve de plus d'intérêt pour les goûts de l'autre, en agissant avec bienveillance et gentillesse, ce qui conduit à créer une plus grande connexion entre eux. Ne pas faire attention à ce que l'autre a dit, répondre d'un ton revêche, avec manque d'intérêt voire indifférence, peut dissimuler beaucoup plus qu'un simple manque de temps ou de la fatigue. Par conséquent, les scientifiques invitent les couples à prêter attention à tous ces détails.
 
Nous avons toujours la possibilité, la liberté de répondre à notre conjoint avec chaleur ou durement. Les masters ont témoigné de l'intérêt pour les besoins émotionnels de l'autre, cherchant à créer un climat d'admiration et de gratitude pour ce que ce dernier accomplissait. Quant aux couples disasters, ils ont au contraire créé un climat d'insatisfaction, pointant les erreurs de l'autre, tout ce qu'il n'avait pas fait, allant jusqu'à oublier totalement les qualités de leur conjoint.

 
Gentillesse et bienveillance peuvent sauver un mariage

Par conséquent, gentillesse et bienveillance peuvent sauver un mariage. Il ne s'agit pas seulement de faire une belle surprise le jour de son anniversaire de mariage. Ce que l'étude a révélé implique la mise en pratique de petites doses de gentillesse dans la vie quotidienne : être aimable, faire des compliments, éviter les frais inutiles, se centrer sur le positif de son conjoint et non sur le négatif, etc. Nous avons le choix entre féliciter notre conjoint pour le bien qu'il a fait ou nous plaindre de ce qu'il n'a pas fait. C'est notre volonté. Et notre mariage peut en dépendre !
 
Les Gottman ont installé sur certains couples des électrodes au cours de l'entretien final et ont découvert que ceux de la catégoriedisasters étaient, physiquement parlant, stressés lorsqu'ils s'adressaient à leur conjoint – dans le même état physiologique que s'ils se battaient. Tandis que les masters faisaient preuve de passivité, apparaissaient tranquilles et détendus dans leurs conversations.
 
Et vous, dans quel groupe vous situez-vous ? Il est sûrement encore temps d'appliquer à votre vie de couple ces conseils simples et pratiques au quotidien.

Adapté du portugais par Élisabeth de Lavigne pour "Aleteia"

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 01:22

Jésus guérit 10 lépreux (Instruments catéchétiques:Coloriages)

10-lepreux-06.jpg

Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous ».

En les voyant, Jésus leur dit : « Allez-vous montrer aux prêtres ». En cours de route, ils furent purifiés. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain.

Alors Jésus demanda : « Est-ce que tous les dix n’ont pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu ; il n’y a que cet étranger ! » Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé ». 10-lepreux-09.jpg

10-lepreux-01.jpg10-lepreux-02.jpg10-lepreux-03.jpg10-lepreux-04.jpg10-lepreux-05.jpg10-lepreux-10.jpg10-lepreux-11.jpg10-lepreux-12.jpg10-lepreux-14.jpg

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 01:09

 

SAINT FELIX DE NOLE, QUI ETES-VOUS!

Saint Félix, né à Nole (Italie) au 2e siècle était le fils d’un officier des armées romaines. Il eut le bonheur de recevoir une éducation chrétienne et se voua tout entier au service de Jésus-Christ, après avoir distribué tous ses biens aux pauvres. L’évêque de Nole, Maxime, ayant remarqué sa précoce vertu, l’ordonna à la prêtrise.

toile-d-araignee.jpgUne sanglante persécution s’éleva alors contre l’Eglise, et Maxime prit la résolution de se cacher, ayant reçu de Dieu l’inspiration de conserver sa vie pour se dévouer encore quelque temps à son service. Il se retira sur une montagne où, privé de nourriture et très affaibli, il se sentait prêt à mourir… Pendant ce temps, les envoyés de l’empereur déchargèrent leur haine contre Félix qu’ils firent arrêter et conduisirent en prison, après avoir tenté, en vain, de lui faire abjurer sa foi. Il fut jeté dans un cachot dont le sol était tapissé de pots cassés afin de lui interdire tout repos ; ils attachèrent ses mains et son cou à des chaînes et mirent une entrave à ses pieds. La nuit même, un ange de lumière apparut dans cette geôle, lui commandant de le suivre. Il se demanda quelques instants s’il ne rêvait pas, mais il se rendit vite à la réalité : ô merveille, tous ses liens se brisèrent immédiatement. Alors, les portes s’ouvrirent pour lui laisser le passage, de la même manière que, deux siècles et demi plus tôt, s’ouvrirent celles qui permirent au prince des Apôtres de recouvrer la liberté. Il suivit l’ange qui le conduisit par un itinéraire inconnu, jusqu’à l’endroit ou saint Maxime s’était retiré. Il le trouva couché à terre, transi de froid et exténué par la faim. Saint Félix l’embrassa et le réchauffa du mieux qu’il put, mais reconnaissant que les efforts humains seraient inutiles, il eut recours à la prière ; c’est alors que, par un effet de la Providence, il aperçut une grappe de raisin attachée à un buisson, la cueillit, la pressa et en fit couler le jus dans la bouche du saint vieillard qui reprit peu à peu ses forces. Il chargea l’homme de Dieu sur ses épaules et le conduisit à la maison épiscopale où l’on prit soin de lui.

Notre saint, de son côté, se cacha dans sa propre demeure, et quelque temps après, il parut publiquement pour annoncer l’Evangile. Les officiers de l’empereur, apprenant son retour dans la ville, appliquèrent tous leurs soins à le chercher. Ils arrivèrent sur la place où il se trouvait, et par un effet mystérieux, ils ne le reconnurent pas. Ils s’adressèrent même à lui en ces termes :

  • N’avez-vous pas rencontré le prêtre Félix ?
  • Non, répondit-il, sans avoir besoin de recourir à un mensonge ; je ne l’ai pas vu passer.

Considérant qu’il n’avait pas de temps à perdre, il se retira promptement hors de la ville, et se réfugia dans une vieille masure. Là, miracle insolite, des araignées filèrent instantanément une toile si épaisse devant sa cachette, que ses poursuivants arrivés peu après, n’eurent même pas l’idée de le rechercher derrière cet écran providentiel. Ainsi abusés, les soldats s’en retournèrent tout confus, et notre saint se mit à chanter les louanges de Dieu. Il demeura dans ces ruines durant six mois, nourri par une âme généreuse, qui, avertie miraculeusement de sa présence, lui apportait chaque jour la nourriture nécessaire et l’eau dont il avait besoin.

L’empereur étant mort, il réapparut en public et reprit ses prédications auprès du peuple. Il vécut dans une petite maison entourée d’un jardin qu’il cultivait de ses propres mains, faisant bénéficier les malheureux d’une partie de ses récoltes. Quelques années encore, pauvre parmi les pauvres, il se consacra à la gloire de Dieu, après quoi sa belle âme s’envola vers le Ciel. Quand il mourut, on fut obligé de laisser longtemps son corps exposé à la vénération du peuple. De son cercueil, sortait comme l’assure saint Paulin, un baume qui guérissait les malades, que l’on appelait : manne de saint Félix.

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 00:57

Par Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église . Commentaire du psaume 50 ; PL 75,581 (trad. Les Psaumes commentés, DDB 1983, p. 184 rev.) 

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« Tous ceux qui le touchèrent étaient sauvés »


   Plaçons devant notre regard intérieur un blessé grave, sur le point de rendre son dernier souffle…

La blessure de l'âme, c'est le péché, dont l'Écriture parle en ces termes : -« Blessures, contusions, plaies ouvertes qui ne sont ni pansées, ni bandées, ni soignées avec de l'huile » (Is 1,6).

Toi qui es blessé, reconnais ton médecin au-dedans de toi, et montre-lui les plaies de tes péchés.

Qu'il entende le gémissement de ton cœur, lui qui connaît déjà toute pensée secrète.

Que tes larmes l'émeuvent.

Va jusqu'à un peu de sans-gêne dans ta supplication (cf Lc 11,8).

Fais sortir vers lui du fond de ton cœur de profonds soupirs, sans cesse. 


Que ta douleur lui parvienne pour qu'il te dise, à toi aussi :

-« Le Seigneur a pardonné ton péché » (2S 12,13). Pousse des cris avec David ; lui qui a dit :

-« Pitié pour moi, mon Dieu..., selon ta grande miséricorde » (Ps 50,3).

C'est comme s'il disait :

-« Je suis en grand danger à cause d'une énorme blessure que nul médecin ne peut guérir, à moins que le médecin tout-puissant ne vienne à mon secours. »

Pour ce médecin tout-puissant, rien n'est incurable.

Il soigne gratuitement : d'un mot il rend la santé.

Je désespérerais de ma blessure si je ne mettais pas ma confiance dans le Tout-Puissant.        

 

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 00:50

SAINT CYRILLE D'ALEXANDRIE, QUI ÊTES-VOUS ?
Évêque et Docteur de l'Église
(
 444)


Ce grand serviteur de Marie était le neveu du trop fameux Théophile, patriarche d'Alexandrie, qui se montra l'ennemi acharné de saint Jean Chrysostome.

Cyrille hérita à la fois du siège et de la rancune de son oncle, au point que, même évêque, il persista pendant six ans, dans le schisme de son prédécesseur; le point contesté était l'inscription du nom de saint Jean Chrysostome sur les dyptiques sacrés.

Il fut enfin tiré de son obstination grâce à l'intervention de saint Isidore, abbé de Péluse, auquel Cyrille avait confié la direction de son âme. 

"Si je suis votre père, comme vous le dites, lui écrivait saint Isidore, je dois craindre d'attirer sur moi le châtiment d'Héli, si terriblement puni pour avoir négligé la correction de ses enfants.

Faites cesser ces querelles. Ne cherchez pas plus longtemps la vengeance d'une injure privée et domestique. Ne la faites pas peser sur l'Église." 

Cyrille ne put résister à ces touchantes exhortations, et se soumit: il assembla les évêques de son patriarcat, inscrivit solennellement le nom de Chrysostome dans les dyptiques, et rentra ainsi en grâce avec Rome (418).

Ceci prouve une fois de plus qu'on ne naît pas saint, mais qu'on le devient.

Le grand mérite de Cyrille devant l'histoire a été sa lutte contre Nestorius, moine et prêtre d'Antioche, qui, sous des dehors austères, cachait un esprit faux et chicaneur, et un orgueil indomptable.

Élevé sur le siège de Constantinople (428), il se mit à enseigner hautement qu'il y a deux personnes en Jésus-Christ: celle de Dieu et celle de l'homme; que depuis l'Incarnation le Verbe ne S'est point uni à la nature humaine, mais ne l'a prise que comme un vêtement.

Il en concluait que la Vierge Marie n'est point Mère de Dieu, mais seulement mère de l'homme ou du Christ.

Cet enseignement souleva d'unanimes protestations tant des fidèles que des gardiens de la foi orthodoxe (garante de l'unité catholique).

Dès 429, Cyrille écrivit contre Nestorius, puis à Nestorius lui-même; il écrivit ensuite au Pape Célestin et à l'empereur Théodose II, pour les éclairer sur la gravité des nouvelles erreurs.

Son intervention obtint son effet: Nestorius fut condamné, excommunié et déposé. Cyrille était chargé de faire exécuter la sentence, si dans le délai de dix jours l'hérésiarque n'avait par rétracté ses erreurs.

Dans ce but, Cyrille lui présenta à signer douze anathématismes qui détaillaient longuement son hérésie.

Nestorius et ses partisans s'insurgèrent contre cette rédaction, y trouvèrent matière à discussion, et d'accusés se firent accusateurs.

Cette opiniâtreté donna lieu à la convocation du Concile d'Éphèse (431), où il se trouva deux cents évêques. La présidence du concile fut dévolue à Cyrille. 

Nestorius, cité trois fois, refusa de comparaître. Le concile prononça contre lui une sentence de déposition dont on informa l'empereur.

Le 7 juin, depuis le matin, le peuple assiégeait les abords de l'église, attendant fiévreusement la décision du concile. Quand il apprit que les Pères avaient conservé à Marie Son titre de Mère de Dieu, il éclata en transports de joie, et, à la lueur des flambeaux, reconduisit les évêques jusqu'à leurs demeures.

Six jours après, quatorze évêques orientaux, partisans de Nestorius, arrivèrent à Éphèse, se constituèrent en concile et excommunièrent Cyrille.

Sollicité par les deux partis, l'empereur emprisonna Cyrille et Nestorius.

Toutefois, à l'arrivée des légats du Pape Célestin, il rétablit Cyrille et déclara Nestorius définitivement déposé.

Les évêques partisans de Nestorius se réconcilièrent alors avec Cyrille.

Là se termine le rôle considérable rempli par Cyrille dans cette importante joute théologique.

Métaphysicien pénétrant et esprit religieux, Cyrille avait profondément médité le mystère de l'Incarnation.

L'unité du Christ qu'il mit si fort en relief lui paraissait la conséquence d'un raisonnement très simple:

-si le Rédempteur n'est pas Dieu Lui-même, Il ne peut pas nous sauver; Jésus-Christ est donc personnellement Dieu.

Si Jésus-Christ est Dieu, il est juste de reconnaître à Marie la qualité de Mère de Dieu (En tant que mère du Verbe-Dieu), quoiqu'Elle n'ait pas, à proprement parler, produit la Divinité, chose qu'il serait absurde de prétendre.

C'est ainsi que dans les générations ordinaires, l'âme l'emporte de beaucoup sur le corps.

Et cependant, ne nommons-nous pas nos parents, ceux qui, en réalité, ne nous ont fait part que de notre substance corporelle?

Saint Cyrille mourut probablement le 27 juin 444.

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(J.-M. Planchet, Nouvelle Vie des Saints, p. 59-60, avec quelques précisions du claviste)

 

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