Sainte Catherine de Sienne (1347-1380),
tertiaire dominicaine, docteur de l'Église, copatronne de l'Europe
Le Dialogue, 134
« Prenant une coupe ... il leur dit 'Ceci est mon sang, ... qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés' » (Mt 26,28)
Ô Amour inestimable !
En me révélant tes secrets, tu m'as donné le remède doux et amer qui me guérit de mon infirmité, qui m'arrache à mon ignorance et à ma négligence. Il ranime mon zèle et me remplit d'un désir ardent de recourir à toi.
Tu m'as montré ta bonté et aussi les outrages que tu reçois de tous les hommes, même de tes ministres.
Tu me fais verser des larmes sur moi-même, pauvre pécheresse, et sur ces morts qui vivent si misérablement, toi bonté infinie...
Je te demande donc instamment : fais miséricorde au monde et à ta sainte Église !
Oh, pauvre que je suis, que mon âme est douloureuse, à cause du mal que j'ai fait.
Ne tarde plus, Seigneur, à faire miséricorde au monde, consens à accomplir le désir de tes serviteurs...
Ils veulent ce sang dans lequel tu as lavé l'iniquité et effacé la tache du péché d'Adam.
Ce sang est nôtre puisque tu nous en as fait un bain ; tu ne veux et tu ne peux pas le refuser à qui te le demande en vérité.
Donne donc le fruit de ce sang à tes créatures...
C'est par ce sang qu'ils te supplient de faire miséricorde au monde.
• Appelez-moi "Mon serviteur" ! •
La parole de Dieu
Jésus verse de l’eau dans une bassine,
il se met à laver les pieds des disciples
et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture.
Évangile selon saint Jean, chapitre 13, verset 5
La méditation
Les gestes parlent davantage que les mots, aujourd’hui comme hier. Le lavement des pieds par Jésus, au milieu du repas, a dû saisir les apôtres. Le lavement des pieds dans une prison de Rome par le pape François, en tenue de serviteur, a saisi le monde. L’instant d’après, Jésus a repris sa place au milieu des douze, le pape est retourné au Vatican et les prisonniers dans leurs cellules.
Et pourtant plus rien n’est comme avant. Par le geste du serviteur, le Seigneur vient nous dire qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir*, et cette joie-là est inépuisable. Il vient nous dire que l’Église n’est pas et ne sera jamais au service du maintien d’un ordre établi. Elle est là pour rétablir sans relâche le véritable ordre du monde.
Un ordre où nous nous mettons les uns au service des autres, dans la société, dans nos familles, dans nos entreprises, dans l’Église, le plus grand au service du plus petit, le plus fort au service du plus fragile. C’est cela la force révolutionnaire de l’Évangile qu’il nous est demandé d’annoncer, en paroles et en actes.
Il y a peu, je m’ouvrais à un frère dominicain, le frère Timothy Radcliffe, de ma gêne chaque fois qu’il m’est demandé de répondre à la question : « Comment faut-il vous appeler… Monseigneur ? » Dans un éclat de rire, le frère Timothy m’a suggéré de répondre : « Appelez-moi… Mon serviteur ! »
*Livre des Actes des Apôtres, chapitre 20, verset 35
Pour aller plus loin avec la Parole
« Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : “De quoi discutiez-vous en chemin ?” Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : “Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous.” Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : “Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé.” Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : “Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent.” Jésus répondit : “Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.” »
Évangile selon saint Marc, chapitre 9, versets 33 à 41
Source : « Carême dans la Ville »
Une Statue de Marie…
Depuis les attaques par des Musulmans les 16 et 17 janvier 2015 à Niamey (Niger), lancées en protestation contre les caricatures de Mahomet publiées par l'hebdomadaire français Charlie Hebdo après l’attentat de Paris du 7 janvier, une statue calcinée de la Vierge Marie soutient la foi des Chrétiens du pays.
Le 22 janvier, Mgr Michel Cartatéguy, archevêque émérite de Niamey, a réuni tous les prêtres du diocèse pour une cérémonie autour de la statue de la Vierge, brûlée pendant les attaques des 16 et 17 janvier. Car même "sans bras, sans pieds, sans son enfant, sans yeux, sans bouche", on devine encore une forme humaine.
Comme le rapporte le site Web de l'Eglise catholique au Níger, cette statue carbonisée de la Vierge “est quelque chose de hautement symbolique ! " Parce que cette statue, appartenant à la paroisse Saint-Augustin, est l’un des rares objets de piété qui n’a pas été consumé par les incendies qui ont ravagé les églises”. Les prêtres ont offert à la Vierge Marie leur souffrance et lui ont confié les espoirs de la communauté chrétienne, hébétée après les attaques qui ont fait 10 morts et brûlé 12 églises. (Source : Aleteia)