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10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 08:03
LA MORT, DURE ET INJUSTE ÉPREUVE ? (COURRIER. Source "Sagesse Orthodoxe")
LA MORT, DURE ET INJUSTE ÉPREUVE ? (COURRIER)

 

Christ Brebis perdue« […] votre message me touche beaucoup. Voici un peu plus d’un mois que N. est entrée dans son repos. Bientôt nous en célèbrerons le 40ème jour. Si je pense à moi-même, je souffre terriblement de la séparation, sauf si je lui parle, en lui demandant pardon de ne pas l’avoir suffisamment aimée. Si je pense à elle, j’espère qu’elle est heureuse en Dieu: quand j’aurai la certitude de la béatitude que nous lui souhaitons tous, j’éprouverai certainement une grande paix et le Seigneur me donnera la grâce de me réjouir pour elle.

Ne dites pas, mon A., ne dites pas que cette épreuve qui m’est donnée soit injuste. Le Seigneur n’est que justice, quoique ses jugements soient insondables. Ne l’accusons pas, car Il est Lui-même entré dans la mort, et ne s’est pas contenté de nous voir souffrir de loin; Il a voulu gagner notre confiance en éprouvant ce que nous éprouvons. Du reste, cette épreuve ne saurait être injuste que si elle était infligée à un innocent. Mais, le Seigneur me montre mes péchés innombrables et constants et me conduit plus au repentir qu’à la révolte. J’essaye d’apprendre du Bon Larron cette belle parole: ‘Pour nous – pour moi – c’est justice!’ À la rigueur, ce serait injuste pour N. qui est une personne si bonne, si aimable et si dévouée à l’Église du Christ. Mais, même dans son cas, nous osons croire que le Seigneur, après le 40ème jour, l’acceptera au rang de ses amis. Pour les justes, la mort n’est pas une punition injuste; elle est l’entrée dans une plus grande familiarité avec Dieu.

Votre douceur et votre compassion me touchent d’autant plus que je sais un peu, parce que vous me l’avez souvent confié, combien vous avez souffert et souffrez encore du départ de votre papa. Dans ce cas encore, ce qui a pu vous paraître tellement injuste doit se dévoiler comme une convocation divine et donc comme un grand bien.Nous prions seulement le Seigneur de laver tous les péchés de nos défunts, afin que rien ne les sépare encore de lui et ne les empêche de jouir indéfiniment et infiniment de l’amour inexprimable qu’Il nous a montré par sa Pâque. ‘Demandons encore au Christ notre Roi et notre Dieu de leur accorder la miséricorde divine, le pardon de leurs fautes et le Royaume des cieux!’, dit la prière de l’Église.

En somme, à la place de la douleur d’être frustrés de ceux que nous aimons, vient le bonheur qu’ils soient heureux. Au lieu d’accuser Dieu, nous acceptons de voir nos propres péchés, et cela nous rend humbles et capables de glorifier la volonté si incompréhensible du Seigneur.

Merci encore pour votre amour et pour votre prière […] » (Source: "Sagesse Orthodoxe"

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10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 07:57
Si tu portes la croix de bon cœur/Je voudrais tellement déverrouiller la porte/Les coeurs purs pourront voir Dieu

Si tu portes la croix de bon cœur, 

c’est elle qui te portera et te conduira à la fin désirée, c’est-à-dire là où tu cesseras de souffrir ; mais ce ne sera pas ici-bas.

Si tu la portes à contrecœur, tu t’en fais un fardeau et tu la rends plus lourde, et pourtant il faudra quand même la porter.

Si tu rejettes une croix, tu en trouveras certainement une autre peut-être plus pesante.

Crois-tu échapper à ce qu'aucun homme n’a pu éviter ? Qui parmi les saints a été sans croix et sans tribulation dans ce monde ?

Jésus Christ lui-même, notre Seigneur, n’a pas été une seule heure dans toute sa vie sans peine et sans douleur. « Ne fallait-il pas que le Christ endure ces souffrances, qu’il ressuscite d’entre les morts pour entrer dans sa gloire ? » (Lc 24,46s)

Comment donc peux-tu chercher une autre voie que cette voie royale de la sainte croix ?...

Cependant, celui qui est affligé par tant de peines n’est pas sans une consolation qui les adoucisse, car il sent croître les fruits de sa patience à supporter sa croix.

Car, lorsqu’il la porte de bon cœur, tout son poids se change en douce confiance qui lui redonne courage…

Cela n’est pas l’effet de la vertu de l’homme mais de la grâce du Christ qui est assez puissante pour transformer une chair fragile au point que ce qu’elle redoute et fuit instinctivement, elle l’embrasse et l’aime dans la ferveur de l’esprit.

Il n’est pas dans la nature de l’homme de porter la croix, d’aimer la croix…; si tu ne comptes que sur toi-même, tu ne pourras rien faire de tel.

Mais si tu mets ta confiance dans le Seigneur, la force te sera donnée d’en haut, et tu auras pouvoir sur la chair et le monde.

Et tu ne craindras pas même le démon, notre ennemi, si tu es armé par la foi et marqué par la croix de Jésus Christ.

L'Imitation de Jésus Christ, traité spirituel du 15ème siècle

Livre II, ch. 12

 

 

===

 

 

 

Je voudrais tellement déverrouiller la porte
de ma prison dont je serre moi-même la clef !
Donne-moi le courage de sortir de moi-même.
Dis-moi que tout est possible à celui qui croit.
Dis-moi que je peux encore guérir,
dans la lumière de ton regard et de ta parole.

 

 

 

(Augustin d'Hippone
(354-430), a chanté dans son ouvrage "De Trinitate" la prééminence de Dieu en tout. Dieu, à la fois transcendant et immanent, présent au plus profond de nous-mêmes.)

 

 

Les coeurs purs pourront voir Dieu, mais nos esprits limités n'arriveront jamais à Le comprendre (saint Grégoire de Nysse)

 

La vision de Dieu est offerte à ceux qui ont purifié leur 

 

coeur. 

 

Cependant "nul n'a jamais vu Dieu." 

 

Ce sont les paroles du grand saint Jean, et elles sont 

 

confirmées par la rigoureuse pensée de saint Paul, disant que Dieu 

 

est Celui Que nul 

 

n'a vu ni ne saurait voir. 

 

Il est ce roc pure et lisse, sur lequel l'esprit peut 

 

constater qu'aucun lieu de repos assuré n'existe ou ne saurait 

 

nous élever. 

 

Selon le point de vue de Moïse, Il est inaccessible. Malgré tous les 

 

efforts, notre esprit ne saurait L'approcher.
(Saint Grégoire de Nysse, Sermon sur les Béatitudes)
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10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 07:54
L'Avenir de l'Institut Orthodoxe de Théologie St Serge/THEOLOGIE ORTHODOXE ET LIBERTE/ Entretien entre Ana Petrache et Jean-François Colosimo

THEOLOGIE ORTHODOXE ET LIBERTE

 

Ana Petrache : Vous êtes théologien, de plus un théologien orthodoxe, mais aussi un intellectuel inscrit dans l’espace public au sein de cette culture française si fière de sa laïcité. Pouvez-vous nous dire, en quelques mots, comment envisagez-vous la mission du théologien dans la cité ?
Jean-François Colosimo : Moins qu’une fierté, surtout pas une idéologie, la laïcité est en France une pratique de la cité qui correspond à la distinction prônée par l’Évangile entre le religieux et le politique. L’Église catholique y a gagné une indépendance sans égale grâce à la loi de séparation d’avec l’État. Les communautés orthodoxes immigrées y ont trouvé une autonomie sans précédent grâce au principe d’égalité des cultes. De même pour les protestants, les juifs, les musulmans…

Tout autre est le mouvement de sécularisation que connaît l’ensemble du continent européen et qui rend la parole théologique incompréhensible ou inaudible. Mais là, les torts sont partagés. D’une part, l’Europe, pour reprendre le mot de Chesterton, est plus que jamais «remplie d’idées chrétiennes, mais devenues folles».

D’autre part, la théologie a résolument tourné au métier spécialisé, à la technicité érudite, au circuit universitaire. La surdité du monde se conjugue avec le bégaiement de l’institution. De manière anarchique, la superposition postmoderne des discours nuit à la théologie, la relativise, lui confère un air de déjà-vu.

De manière schizoïde, les théologiens professent la primauté de la prière ou de l’eucharistie et adulent la préciosité philologique. Or, c’est sur le naître, le vivre, le mourir que les attendent leurs contemporains. Ou, pour le dire en une formule, sur la notion d’humanité à la fois historique et transcendante. Pour tenir ensemble la vérité et l’espérance, il faut oser la prophétie, se ruer dans la brèche, risquer le vide. Une théologie qui ne nourrit pas les pauvres, qu’ils soient de chair ou d’esprit, est une ruse de l’idolâtrie, une insulte à l’Évangile, un blasphème cette fois avéré. Car le monde est à la fois pire et meilleur qu’on ne le raconte dans les séminaires.

Aussi, si l’on veut apporter un témoignage du salut qui nous dépasse, faut-il plonger dans la fournaise, aller à la rencontre des nouveaux damnés de la mondialisation et accepter d’être quelque peu changé par eux. Bénir lucidement plutôt que maudire aveuglément : c’est la seule façon de réveiller le Christ qui dort immanquablement en tout temps et tout lieu, dans toute culture, plus singulièrement encore au sein de la nôtre et précisément dans ce que par quoi elle peut nous apparaître désenchantée, déshumanisée, déchristianisée.

A.P. : Spécialiste en patrologie et en byzantinologie, vous vous confrontez, en tant que professeur à l’Institut ”Saint-Serge”, à la mentalité byzantine de certains évêques. Comment, et dans quelles limites, croyez-vous que soit possible l’autonomie de la théologie au regard de la hiérarchie dans l’Église orthodoxe ?

J.-F. C.: ”Saint-Serge” se confronte fort heureusement non pas à l’épiscopat, mais uniquement et strictement à un cas individuel et problématique de confusion de la fonction épiscopale avec une omnipotence arbitraire, en vertu d’une conception totalisante et finalement totalitaire de cette charge, dont on ne trouvera pour cette raison nulle trace parmi les plus extrêmes théorisations césaristes ou papistes de la Byzance ou de la Rome médiévales.

L’Institut se félicite au contraire de la propension de nombre de ses anciens étudiants devenus évêques, en France et dans le reste du monde, à vouloir servir l’Église plutôt que de s’en servir. Quant au modèle byzantin, on aurait tort de le confondre avec l’univers pyramidal, statique et immuable auquel on le réduit trop souvent.

Ce modèle repose au contraire sur la tension auquel il soumet les divers ordres existants en les plaçant en concurrence face à l’avènement charismatique et à l’achèvement eschatologique qui sont censés les authentifier. Autrement dit, en faisant de l’Esprit et du Royaume les seules instances définitives du jugement.

Au regard d’un saint Maxime le Confesseur puni de l’amputation de la main et de la langue pour avoir opposé l’orthodoxie de la foi à l’hétérodoxie «du plérôme de tous les patriarches, hiérarques, abbés, prêtres et fidèles» de son temps, comme le stipule l’acte de sa condamnation, la liberté de la théologie ressort des plus claires.

Plus prosaïquement, pour ce qui est de l’enseignement théologique, l’Orient a emprunté, aux Temps modernes, le système de l’Occident. À savoir, celui de l’universitas fondée dans l’Europe latine, au XIe siècle, par les clercs, les «intellectuels» d’alors, soucieux de s’affranchir des écoles capitulaires qui étaient contrôlées par le pouvoir ecclésiastique. Et ce, afin de mener en toute indépendance leur tâche de recherche et de transmission.

La Sorbonne en a été le prototype et il en reste, dans le droit français, la «franchise universitaire» qui interdit aujourd’hui encore aux forces de police d’entrer dans une université sans l’accord de son président. Cette liberté n’est donc pas un luxe ou un caprice, c’est un impératif. Une nécessité spirituelle. Un onzième commandement, si l’on veut. Si les évêques comprennent également la révélation comme liberté, où pourrait être le hiatus? Et si cette liberté est réelle, où pourraient être ses limites, autres que celles que commande la confession droite de la foi, c’est-à-dire l’orthodoxie?

A.P. : Vu de Roumanie, pays majoritairement orthodoxe, la crise de l’Institut confirme l’opinion selon laquelle un des grands soucis des Églises orthodoxes est d’ordre ecclésiologique. La définition du poste d’évêque n’est pas toujours claire et un certain chaos canonique contribue aux tendances autoritaires des certains chefs religieux ou spirituels. Qu’en pensez-vous?

J.-F. C.: L’ecclésiologie orthodoxe réelle, en chair et en os, non pas celle que célèbrent les manuels canoniques, mais celle que dévoilent les exercices concrets et quotidiens, représente un «souci» comme vous le dites, et aboutit à un «chaos» comme vous le dites encore, parce qu’elle participe d’un bricolage consensuel qui s’assimile toujours plus à une hérésie acceptée. Nul besoin d’aller chercher dans le lointain passé ses origines: il y va d’une hybridation de la modernité.

À savoir, la réinterprétation déviante de l’héritage impérial byzantin qui associe peuple et foi dans ses métamorphoses séculières successives, ottomane, révolutionnaire, nationaliste, communiste, aujourd’hui populiste, qui assimilent ethnie et confession, hiérarchie religieuse et appareil politique.

Avec pour effet, dans les pays de tradition orthodoxe, la confusion perpétuelle entre une Église et un État qui sont par ailleurs tous deux défaillants; et, entre les juridictions orthodoxes, une guerre des territoires au mépris de l’unité, mais aussi de la mission comme le signale le terme ahurissant de «diaspora».

Phénomène courant, plus la réalité contredit la théorie, plus enfle la théorie. Il en découle la mise en forme idéologique d’un «épiscopalisme» dont l’absence absolue de contre-pouvoir, inconnue même à Rome, garantirait la qualité divine de l’Église.

La vulgate dominante ne manque pas, certes, de se parer d’un trompe-l’œil théologique en se revendiquant des travaux de Jean Zizioulas qui, à mon sens, constituent une réponse lacunaire au défi posé par Vatican II – et quitte, au passage, à omettre la contradiction manifeste entre la position ecclésiologique du théologien Zizioulas et la position ecclésiastique du hiérarque Zizioulas, entre le penseur de la koinonia du Plérôme et l’évêque in partibus de Pergame.
C’est pourquoi cette idéologisation n’est jamais que le cache-misère d’une ecclésialité en souffrance.

On ne peut à la fois critiquer la papauté comme principe de gouvernement et offrir le spectacle de son détournement caricatural à l’échelle de surcroît médiocre d’un diocèse, d’une nation ou d’une région. Il faut également en finir avec l’amalgame entre épiscopat et monachisme, justifié dans l’Antiquité et injustifiable aujourd’hui en tant qu’il ne sert plus qu’à induire une obligation structurelle d’obéissance subordonnée qui n’a de sens que dans le seul cadre de la paternité spirituelle. Il faut enfin et surtout repenser, dans les termes de l’Encyclique des patriarches orientaux de 1848 et du concile russe de 1917, la notion de «Peuple de Dieu» comme «dépositaire de la vérité de l’Église».

C’est ce qu’éprouvent, je crois, ces formidables jeunes évêques jetés sur les routes du monde, privés des ressources habituelles des pays traditionnellement orthodoxes, courant après leurs fidèles disséminés au sein d’univers étrangers et qui s’épuisent à assurer leur ministère pastoral sans moyens et sans certitudes autres que la Providence. Eux savent d’ores et déjà que la richesse incessible de l’épiscopat tient dans sa pauvreté assumée.

A.P. : Il y a beaucoup de gens dans le milieu orthodoxe qui pensent que le seul devoir d’une école de théologie est de former des prêtres et c’est pour cela que la dimension culturelle de la théologie en dialogue avec la société contemporaine est parfois oubliée. Comment peut-on convaincre la hiérarchie qu’on a besoin d’une théologie libérée des contraintes ecclésiastiques?

J.-F. C.: La théologie n’a d’autre source, propos et finalité qu’elle-même. Pour être une grâce, elle requiert cette gratuité. Elle n’est ni résultat d’une production, ni schéma d’une construction. Elle n’a pas de fonctionnalité qui la destinerait à former des fonctionnaires, quand bien même il s’agirait de fonctionnaires du culte. Que ceux qui se destinent au sacerdoce soient préparés à la transmission de la foi à laquelle ils consacreront leur vie, c’est une bonne chose. Mais ce n’est pas une affaire de diplôme, de certificat apposé en coin d’un rouleau enrubanné.

Encore faut-il que les écoles théologiques orthodoxes transmettent elles-mêmes une orthodoxie vivante et une théologie vécue, qu’elles soient des écoles de vie. Nous ne pouvons plus nous contenter de l’utilité supposée de cette sorte de néoscolastique orientale d’occasion que nous opposons volontiers à la grande scolastique occidentale, dont nous sommes par ailleurs incapables, et qui sert trop souvent de programme à l’enseignement de l’orthodoxie.

La prédication étant au cœur de la transmission de la foi, non pas seulement dans l’Église mais au dehors de l’Eglise, «pour la vie du monde», ce sont non pas de prédicateurs mais de «prêchants», d’exemples incarnés du lien entre la doctrine et l’existence, dont nous avons besoin.
Enfin, l’éducation à la foi ne vaut que si elle est éducation pour tous et de tous. C’est à cette école-là, permanente, que doit se mettre chaque orthodoxe qu’il soit homme ou femme, baptisé par naissance ou par conversion, laïc ou clerc, simple fidèle ou éminent évêque. Son témoignage au sein de la société s’ensuivra, sans qu’il ait à le penser, le projeter, le calculer. Car ce sera alors une œuvre par surabondance de l’Esprit.

A.P. : “Saint-Serge” est un institut essentiel pour la théologie et la culture orthodoxe, sa fermeture marquerait la fin d’un très beau chapitre de l’histoire du christianisme de tradition byzantine. À votre avis, quelles sont les solutions pour empêcher la clôture définitive de l’institut ?
J.-F. C.: Il est en effet une gloire de l’Institut qui accablerait ses légataires actuels s’il n’y avait la miséricorde du Christ. ”Saint-Serge” a renversé l’exil en miracle. ”Saint-Serge” a été la seule école de théologie orthodoxe continument libre au cours du sombre XXe siècle sur le continent du Goulag et de la Shoah.

”Saint-Serge” a permis le rayonnement de cette orthodoxie de la liberté via l’institution-sœur qu’est ”Saint Vladimir” au sein du Nouveau Monde. ”Saint-Serge” a reçu des étudiants orthodoxes des cinq continents qui sont devenus des enseignants, des prêtres, des évêques, des patriarches de l’Église orthodoxe aux quatre coins de la planète.

”Saint-Serge” a ainsi initié, soutenu et confirmé un sentiment panorthodoxe sans lequel l’orthodoxie ne serait pas aujourd’hui ce qu’elle est. De plus, c’est à Paris que s’est pleinement manifestée la créativité de la théologie orthodoxe contemporaine, dont la sophiologie de Serge Boulgakov, la double économie de Vladimir Lossky, l’écclésiologie pneumatologique de Nicolas Afanassieff, le renouveau patristique de Georges Florovsky, liturgique d’Alexandre Schmemann, palamite de Jean Meyendorff.

C’est parce qu’il y avait Paris que Dimitru Stăniloae en Roumanie, Justin Popovitch en Serbie, Sergueï Averintsev en Russie, Christos Yannaras en Grèce, Georges Khodr au Liban et tant d’autres ailleurs savaient qu’ils n’étaient pas seuls à confesser une orthodoxie essentielle. C’est parce que ce Paris-là a existé qu’aujourd’hui encore des élèves nous viennent de l’Afrique profonde ou de la lointaine Asie pour apprendre cette même orthodoxie émancipée des scories de l’histoire, disposée à se confronter au monde tel qu’il va.

Oui, tel est le bilan de ces 90 années qui fait que l’Institut n’est la propriété de personne, mais de tous les orthodoxes. Un héritage écrasant qui découle de la leçon originelle de nos pères fondateurs: entrer dans le dialogue avec l’Occident, la philosophie, la science, la société, les autres confessions chrétiennes, les autres religions, les cercles de pensée, mais avant tout d’y entrer sans crainte.

Près d’un siècle d’une telle quête peut-il s’éteindre d’un coup ? L’apport de ”Saint-Serge” n’est-il pas plus que jamais indispensable au monde orthodoxe soumis aux tentations de la crispation et du repli ? N’arrive-t-il pas aussi aux institutions de mourir, comme les individus, parce qu’elles ont fait leur temps ? Toutes ces questions valent également dans l’instant. Demain tranchera.

Pour l’heure, notre manière de continuer l’inspiration de nos pères fondateurs est précisément, quelle que soit l’issue, de n’avoir pas peur. Et c’est là l’unique vraie condition de notre avenir.

Source  http://orthodoxie.com/ 

 

L'Institut Saint-Serge dont il est question ici traverse une grave crise dont vous trouverez l'écho ici

http://www.saint-serge.net/evenements/avenir.html#declarationsaintserge

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Published by Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne - dans oecuménisme orthodoxie
10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 07:51
Allez par le monde entier (Saint Irénée de Lyon)

Par Saint Irénée de Lyon

 (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr .

 Contre les hérésies, I, 10,1-3 ; PG 7, 550-554 (trad. cf Orval et bréviaire) 

 

"Allez par le monde entier, prêchez l’Évangile à toute la création"

 

      L'Église disséminée à travers le monde entier jusqu'aux extrémités de la terre a reçu des apôtres et de leurs disciples la foi en un seul Dieu, Père tout-puissant 

« qui a fait le ciel, la terre, les mers et tout ce qu'ils renferment » (Ex 20,11 ; Ac 4,24) ; 

en un seul Christ Jésus, le Fils de Dieu, qui s'est incarné pour notre salut ; et 

en l'Esprit Saint qui a annoncé par les prophètes les desseins de Dieu et la venue du Bien-Aimé Jésus Christ notre Seigneur, sa naissance de la Vierge, sa Passion, sa Résurrection d'entre les morts, son Ascension corporelle dans les cieux, ainsi que son avènement du haut des cieux dans la gloire du Père pour 

« rassembler et restaurer toute chose » (Ep 1,19) et ressusciter la chair du genre humain tout entier, afin que, devant le Christ Jésus, notre Seigneur, notre Dieu, notre Sauveur et notre Roi, 

selon le bon plaisir du Père invisible, 

« tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, que toute langue le reconnaisse » (Ph 2,10-11) 

et qu'il rende un juste jugement sur toutes les créatures. 


      Cette prédication que l'Église a reçue, cette foi, elle la garde avec soin comme si elle habitait une seule maison ; bien qu'elle soit disséminée dans le monde entier, elle croit tout cela partout d'une manière identique, comme n'ayant « qu'une seule âme et qu'un même cœur » (Ac 4,32) ; 

elle la prêche, l'enseigne et la transmet d'une voix unanime, comme si elle n'avait qu'une seule bouche. 

Les langues que l'on parle dans le monde sont diverses, mais la force de la tradition est une et la même. 

Les Églises établies en Germanie ne croient pas ou n'enseignent pas autrement, ni celles des Ibères ou des Celtes, ni celles de l'Orient, d'Égypte ou de Libye, ni celles qui sont fondées au centre du monde [la Terre Sainte]. 

De même que le soleil, cette créature de Dieu, est dans le monde entier unique et le même, ainsi la prédication de la vérité brille partout et illumine tous les hommes qui veulent « parvenir à la connaissance de la vérité » (1Tm 2,4).

 

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10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 07:49
La raison d'être de l'âme, c'est l'union avec Dieu .   (saint Dimitri de Rostov)

Il est nécessaire avant tout de comprendre qu'il est du

devoir de tous les Chrétiens

- en particulier ceux qui sont appelés à se consacrer à la vie

spirituelle - de toujours et de

toutes manières possibles s'efforcer d'être uni avec Dieu,

leur

Créateur, qui les aime,

plein de bienveillance, et leur Bien suprême, par Qui et pour Qui

ils ont été créés.

Tout cela parce que le point central et le but final de l'âme, que

Dieu a créée, cela doit

être Dieu Lui-même, rien que Dieu, et rien d'autre -

Dieu de Qui l'âme a reçu sa vie et sa nature, et pour Qui elle doit

vivre éternellement.

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Published by Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne - dans Spiritualité Chrétienne
10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 07:45
« Qui est-il donc ? » Le (Les) Nom(s) de Jésus...(Saint Cyrille de Jérusalem)

Par Saint Cyrille de Jérusalem 

(313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l'Église . 

Catéchèses baptismales, n° 10 (trad. Eds. Soleil Levant 1962 ; cf Orval) 

 

« Qui est-il donc ? »
Le (Les) Nom(s) de Jésus...

 

    Si quelqu'un veut honorer Dieu, qu'il se prosterne devant son Fils. 

Sans cela, le Père n'accepte pas d'être adoré. 

Du haut du ciel, le Père a fait entendre ces paroles : 

-« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ». 

Le Père trouve sa joie dans le Fils ; si tu ne trouves pas ta joie en lui toi aussi, tu n'auras pas la vie... 

Après avoir reconnu qu'il y a un seul Dieu, reconnais aussi qu'il y a le Fils unique de Dieu ; crois en « un seul Seigneur Jésus Christ » (Credo). 

Nous disons « un seul » parce que lui seul est Fils, même s'il a plusieurs noms... 


    « Il est appelé Christ » [c'est-à-dire l'Oint], un Christ qui n'a pas reçu son onction de mains humaines, mais qui a été oint de toute éternité par le Père pour exercer en faveur des hommes le sacerdoce suprême... 

Il est appelé « Fils de l'homme », non pas qu'il tienne son origine de la terre, comme chacun de nous, mais parce qu'il doit venir sur les nuées juger les vivants et les morts. 

Il est appelé « Seigneur », non pas abusivement comme les seigneurs humains, mais bien parce que la seigneurie lui appartient par nature de toute éternité. 

Il est appelé fort à propos « Jésus » [c'est-à-dire « le Seigneur sauve »], car il sauve en guérissant. 

Il est appelé « Fils », non pas parce qu'une adoption l'ait élevé à ce titre, mais parce qu'il a été engendré selon sa nature. 


    Il y a encore beaucoup d'autres appellations de notre Sauveur... 

Dans l'intérêt de chacun, le Christ se montre sous divers aspects. Pour ceux qui ont besoin de joie, il se fait « vigne » ; pour ceux qui doivent entrer, il est « la porte » ; et pour ceux qui veulent présenter leurs prières, il est là, « Grand Prêtre » et « Médiateur ». 

Pour les pécheurs, il s'est aussi fait « brebis » afin d'être immolé pour eux. 

Il se fait « tout à tous », en restant lui-même ce qu'il est par nature. 


(Références bibliques : Mt 3,17 ; Mt 1,16 ; Mt 24,30 ; Dn 7,13 ; Mt 24,30 ; Lc 2,11 ; Mt 1,21 ; Mt 3,17 ; Jn 15,1 ; Jn 10,7 ; He 7,26 ; 1Tm 2,5 ; Ac 8,32 ; 1Co 9,22)

 

 

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Published by Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne - dans Pères de l'Eglise Spiritualité Chrétienne CATECHISME et CATECHESE
10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 07:43
LA TRADITION BIBLIQUE ET ECCLÉSIALE SELON LA VISION ORTHODOXE:

L’idée de Tradition est déjà présente dans l’Ancien Testament. Elle est reprise et développée dans le Nouveau Testament par les Apôtres, qui eux-mêmes se sont faits en premier lieu les hérauts de la Bonne Nouvelle.

Tradition biblique et apostolique

Dans la Bible, Dieu se présente comme le Dieu des Pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Le judaïsme a une conscience très forte de la tradition léguée par les Pères. Les Juifs se définissaient eux-mêmes par rapport à Abraham en s’appelant " Fils d’Abraham " (voir Jn 8 l’épisode sur la postérité d’Abraham). Le Christ a dit qu’il pouvait " faire de ces pierres des enfants d’Abraham " (Mt 3,9). L’autre grande référence est Moïse, qui est le père, le législateur, le prophète par excellence. Jésus se réfère aussi souvent à lui, par exemple dans l’Évangile de Matthieu, même s’il ne le nomme pas : " Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens… moi je vous dis… " (Mt 5,21-48), quand il se présente comme le fondateur de la Loi nouvelle par rapport à la loi ancienne. La référence à Moïse est la référence exemplaire à la grande tradition religieuse d’Israël dont les contemporains de Jésus sont les héritiers.

Et pour bien faire comprendre que ce n’est pas une référence archéologique, le Christ rappelle que " le Seigneur n’est pas le dieu des morts, mais le Dieu des vivants " (Lc 20,38). Les Pères dont il est question sont des réalités vivantes, ce qui permet de valoriser non seulement la généalogie directe de Jésus dans l’ancienne Alliance, mais aussi toute l’histoire du peuple d’Israël et celle de l’humanité avant le Christ, qui préparait, directement ou indirectement, la venue du Messie.

La Tradition apostolique. Dans le temps de la nouvelle Alliance, Jésus " transmet " lui aussi à ses disciples la Révélation. " Tout ce que J’ai entendu auprès de mon Père, Je vous l’ai fait connaître " (Jn 15,15). Il ne parle pas de lui-même mais comme il l’a entendu, et l’Esprit Saint viendra confirmer la parole de Jésus ensemencée dans les cœurs.

Le jour de la Pentecôte inaugure le temps de l’Esprit et le début la Traditionapostolique. À plusieurs reprises saint Paul rappelle qu’il n’a fait que recevoir et transmettre : " Pour moi, j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai transmis (paredôka) " (1 Cor 11,23). " Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu … et par lequel vous êtes sauvés si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé. …Je vous ai transmis (paredôka) avant tout, comme je l’avais moi-même reçu (parelabon), que Christ est mort pour nos péchés.... " (1 Cor 15,1-3).

C’est le principe de la transmission de la foi. Paul n’a rien inventé, il a tout reçu du Seigneur et des Apôtres et à son tour il le transmet. C’est le début de la transmission de génération en génération de l’Évangile, donc de la Tradition ecclésiale.

La Tradition ecclésiale. Certains distinguent, surtout dans le monde protestant, entre Tradition apostolique et Tradition ecclésiale. Jusqu’aux années 1960 en effet, les traditions réformées et luthériennes se refusaient de parler de la Tradition. L’adage sola scriptura avait été adopté comme règle de conduite, en réaction extrême contre la surévaluation du magistère de l’Église au Moyen ge. Avec le mouvement œcuménique, les grandes traditions protestantes s’ouvrent de plus en plus à la Tradition mais elles considèrent curieusement que dès que le canon du Nouveau Testament eut été défini, l’Église perdit la faculté de déterminer le contenu de la Tradition sacrée.

Cette séparation entre Tradition apostolique et Tradition ecclésiale est forcément problématique : dès l’instant où nous confessons que l’Église est apostolique dans son être profond, il y a identité entre Tradition ecclésiale et Tradition apostolique ; cela étant, la grande question est d’identifier clairement, avec le discernement nécessaire, ce qu’est la Tradition ecclésiale parmi les nombreuses traditions simplement humaines véhiculées dans la vie historique des Églises. Confesser que la Traditionecclésiale est apostolique n’est pas simplement admettre la présence d’un lien direct avec les Apôtres et leurs premiers successeurs, mais signifie que l’enseignement de l’Église est, jusqu’à la fin des temps, apostolique, c’est-à-dire fidèle à l’enseignement même des Apôtres, qui eux-mêmes l’avaient reçu du Sauveur.

Tradition ecclésiale et Esprit Saint

Il n’existe qu’une seule Tradition, qui est la Tradition des Apôtres et de leurs successeurs jusqu’à aujourd’hui. C’est une Tradition que l’Orthodoxie confesse comme ininterrompue, qui sauvegarde la continuité, la permanence et l’identité de l’Église. L’Église n’existe elle-même que parce qu’elle est une, dans le temps et dans l’espace. Mais de même que l’Église une se diversifie géographiquement à travers des Églises locales, de même la Tradition une se décline dans les différentes Églises à travers des traditions légitimes qui ne portent pas atteinte à son unité foncière.

Coutume et Tradition. Il faut bien reconnaître qu’il existe quelque confusion dans de larges cercles de fidèles orthodoxes entre Tradition et " coutume ", cette dernière étant toujours entendue comme une loi figée et intangible. Sur des points aussi évidents que la rénovation du calendrier liturgique – qui est en décalage avec la vie cosmique et qui, par conséquent, ne rend plus correctement sa fonction symbolique –, la réforme entamée il y a près d’un siècle n’a pu encore aller à son terme, faute de consensus. Le conservatisme de l’Orthodoxie historique est d’abord la conséquence d’une histoire difficile faite de persécutions et de mise en séquestre de l’Église tant par l’Empire ottoman que par l’Empire russe à partir de Pierre le Grand.

La problématique tradition-coutume s’est pourtant posée très tôt dans l’histoire de l’Église. Déjà au IIIe s., dans sa querelle avec le pape Étienne, saint Cyprien de Carthage soulignait que " la coutume sans la vérité est une vieille erreur " (Lettre 74,9). Seule la vérité peut insuffler la nouveauté de l’Esprit dont la coutume ecclésiale a besoin. Ailleurs, Cyprien rappelle, à la suite de Tertullien, que le Christ a dit : " Je suis la vérité " mais n’a pas dit : " Je suis la coutume " soulignant ainsi que la Tradition, pour être ordonnée à la vérité et à la vie, doit demeurer en tension permanente entre coutume et liberté créatrice. La tradition ecclésiale ne constitue pas simplement la transmission linéaire et diachronique du dépôt de la foi apostolique : comme le note saint Irénée de Lyon, c’est une Tradition " de vérité " (“traditioveritatis”), garantie par le " charisme sûr de vérité " (“charisma veritatis certum”) préservé depuis l’origine à travers la succession apostolique et l’assistance permanente et verticale de l’Esprit Saint (Contre les Hérésies, IV, 26,2).

Tradition et Révélation. Dans une belle étude, le théologien Vladimir Lossky a naguère montré, en s’appuyant sur le témoignage de l’Église ancienne, que par-delà la ligne horizontale des traditions dans leur pluralité et leur diversité, la Traditionreprésente dans une perspective verticale " le mode unique de recevoir la Révélation " ; elle est la lumière ou encore l’évidence intérieure dans lesquelles la Révélation est reçue par l’Église. C’est donc la marque même de la présence de l’Esprit Saint dans l’Église. L’intérêt de l’approche de V. Lossky est de cerner le caractère surnaturel dela Tradition au-delà même de la diversité des contenus que celle-ci prend nécessairement dans la culture humaine. Comme le notait le saint évêque Philarète de Moscou au XIXe s., la vraie et sainte Tradition " ne consiste pas uniquement en une transmission visible et verbale des enseignements, des règles, des institutions et des rites : elle est en même temps une communication invisible et actuelle de grâce et de sanctification " (cité par Lossky, p. 152). Ainsi la Tradition ne peut-elle se réduire à une approche purement conceptuelle ; elle est indissociable de la vie charismatique de l’Église.

Révélation et Esprit Saint. Saint Irénée insiste sur le fait que la transmission de la Révélation se fait dans l’Esprit Saint, qu’elle est un mystère permanent dans lequel l’Esprit Saint joue le rôle principal. D’un côté il rend possible la communication de la foi, et de l’autre il rend possible la réception de cette foi. Et tandis que dans la transmission humaine, il peut y avoir déperdition, cette foi ne sort pas diminuée au cours de ce mouvement ininterrompu. Saint Irénée souligne que, dans la transmission du dépôt de la foi, " même le plus intelligent parmi les chefs des Églises n’ajoutera rien, et le plus faible en paroles ne retranchera rien " (Contre les hérésies, I, 10,2). Dans l’Église, il y a donc, par l’Esprit Saint, une identité totale de la foi à travers le temps, les communautés et les personnes.

[…]

(Source: Michel Stavrou Cahier Évangile n° 141 (septembre 2007) pages 86-89.)

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Published by Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne - dans orthodoxie Spiritualité Chrétienne CATECHISME et CATECHESE
10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 06:14
Vendredi 10 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Livre des Proverbes 31,10-31.

Qui peut trouver une femme forte ? Elle a bien plus de valeur que les perles.
Le cœur de son mari a confiance en elle, et les profits ne lui feront pas défaut.
Elle lui fait du bien, et non du mal, tous les jours de sa vie.
Elle recherche de la laine et du lin, et travaille de sa main joyeuse.
Elle est comme le vaisseau du marchand, elle apporte son pain de loin.
Elle se lève lorsqu'il est encore nuit, et elle donne la nourriture à sa maison, et la tâche à ses servantes.
Elle pense à un champ, et elle l'acquiert ; du fruit de ses mains, elle plante une vigne.
Elle ceint de force ses reins, et elle affermit ses bras.
Elle sent que son gain est bon ; sa lampe ne s'éteint pas pendant la nuit.
Elle met la main à la quenouille, et ses doigts prennent le fuseau.
Elle tend la main au malheureux, elle ouvre la main à l'indigent.
Elle ne craint pas la neige pour sa maison, car toute sa maison est vêtue de cramoisi.
Elle se fait des couvertures, le byssus et la pourpre sont ses vêtements.
Son époux est bien connu aux portes de la ville, lorsqu'il siège avec les anciens du pays.
Elle fait des chemises et les vend, et elle livre des ceintures au marchand.
La force et la grâce sont sa parure, et elle se rit de l'avenir.
Elle ouvre la bouche avec sagesse, et les bonnes paroles sont sur sa langue.
Elle surveille les sentiers de sa maison, et elle ne mange pas le pain d'oisiveté.
Ses fils se lèvent et la proclament heureuse ; son époux se lève et lui donne des éloges :
« Beaucoup de filles se sont montrées vertueuses ; mais toi, tu les surpasses toutes. »
Trompeuse est la grâce, et vaine est la beauté ; la femme qui craint Yahweh est celle qui sera louée.
Donnez-lui du fruit de ses mains, et que ses œuvres disent sa louange aux portes de la ville.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 12,46-50.

En ce temps-là, tandis que Jésus parlait à la foule, sa mère et ses frères se tenaient dehors, cherchant à lui parler.
Quelqu'un lui dit : " Voici votre mère et vos frères qui se tiennent dehors, et ils cherchent à vous parler. "
Il répondit à l'homme qui lui disait cela : " Qui est ma mère et qui sont mes frères ? "
Et étendant la main vers ses disciples, il dit : " Voici ma mère et mes frères.
Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est pour moi frère, sœur et mère. "

Vendredi 10 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Par Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582), carmélite, docteur de l'Église Latine (Occidentale) dans "Le Chemin de la perfection", ch. 34, in Œuvres complètes, Seuil, Paris 1949, p. 748-751 

 

« Il faut faire la volonté de mon Père »

 

      Il semble très facile de dire qu'on livre sa volonté au pouvoir d'un autre.

Mais quand on en vient à l'épreuve, on comprend qu'il n'y a rien de si difficile que de s'y conformer comme il faut.

Le Seigneur sait ce que peut chacune de ses créatures ; et quand il rencontre une âme forte, il ne s'arrête pas jusqu'à ce qu'il ait accompli en elle sa volonté. 


      Je veux vous exposer ou vous rappeler ce qu'est sa volonté. Ne craignez pas qu'il veuille vous donner des richesses, des plaisirs, des honneurs, ni tous les autres biens de la terre.

Il vous aime trop pour cela, et il estime trop vos présents : voilà pourquoi il veut vous récompenser dignement et vous donne son royaume, même dès cette vie. 


      En voyant ce que le Père a donné à son Fils qu'il aimait au-dessus de tout, vous connaissez quelle est sa volonté. T

els sont les dons qu'il nous fait en ce monde.

Il les mesure à son amour pour nous.

Il en donne plus à ceux qu'il aime plus, et moins à ceux qu'il aime moins.

Il se règle aussi d'après le courage qu'il découvre en chacun de nous et l'amour que nous avons pour lui.

Il voit qu'on est capable de souffrir beaucoup pour lui quand on l'aime beaucoup, mais de souffrir peu quand on l'aime peu ; et je suis persuadée que la force de supporter une grande croix ou une petite a pour mesure celle même de l'amour.

Voilà pourquoi, si cet amour est en vous, vous veillerez, en parlant à un si grand Seigneur, à ce que vos paroles ne soient pas de purs compliments.

Si nous n'abandonnons pas complètement notre volonté au Seigneur, pour qu'il prenne lui-même soin de tous nos intérêts, il ne nous laissera jamais boire à sa fontaine d'eau vive. 
 


 

Vendredi 10 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

LE BOUCLIER MARIAL

Un évêque raconte...Un bouclier plus dur que l'acier...
Lisons cette belle histoire !

Un prêtre français se rendait à l'église en vue de célébrer la sainte Messe, en un lieu de pèlerinage à la Sainte Vierge. En chemin, il s'aperçoit qu'il a oublié de mettre son Scapulaire. Bien qu'il soit déjà assez loin de son domicile, il n'hésite pas à rebrousser chemin pour aller chercher l'habit de Marie, sans lequel il ne veut pas célébrer. Tandis qu'il offre le Saint Sacrifice, un jeune homme s'avance vers l'autel, brandit un pistolet et tire à bout portant sur le prêtre. Celui-ci, à la stupéfaction générale, continue cependant à dire les prières comme si rien ne s'était passé. On pensa d'abord que la balle avait providentiellement manqué son but. Il n'en était rien : le prêtre la retrouva, adhérant et comme collée au Scapulaire du Mont-Carmel, chétif morceau de tissu qui avait été la cuirasse du soldat de Jésus-Christ.

Plusieurs soldats, à des époques diverses, ont bénéficié du même prodige : la balle ennemie qui devait les tuer s'écrasa sur leur Scapulaire

Vendredi 10 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

La religion républicaine et ses crimes : LES CRIMES RÉVOLUTIONNAIRES: LES BIENHEUREUSES MARTYRES D'ORANGE.(Source Père Duloisy sur "Facebook")

Marie-Madeleine de Justamont et ses compagnes, martyres à Orange (✝ 1794)
Sous la Révolution française furent arrêtées et rassemblées à la prison d'Orange, cinquante-deux religieuses du Vaucluse et de la région d'Avignon, accusées "d'avoir voulu détruire la République par le fanatisme et la superstition." Ce qu'elles vécurent le jour de leur mort existe dans les archives: "5h: lever et méditation, prières de la messe - 7h: déjeuner - 8h: litanies des saints et autres prières - 9h: plusieurs sont convoquées au tribunal et elles se disent un joyeux adieu - Celles qui restent prient pour celles qui partent et méditent un chemin de croix. - 18h: le roulement de tambour annonce que les condamnées montent à l'échafaud. Les prisonnières qui restent disent les prières des agonisants. Quand le tambour cesse, elles chantent le "Te Deum." Aucune n'avait peur, aucune ne signa le serment qui lui eût épargné la mort. Elles chantent même un hymne dont le refrain est plein d'humour: "Bien loin que la guillotine me cause quelque frayeur, mon Dieu me fait voir en elle un moyen très précieux qui, par une voie nouvelle, me conduit droit aux cieux." Trente-deux d'entre elles furent décapitées. Les vingt autres furent sauvées par le décret de la Convention qui arrêtait les massacres.

Les religieuses d'Orange, diocèse d'Avignon

Les 32 bienheureuses religieuses d'Orange (diocèse d'Avignon): "Durant les troubles de la Révolution, 29 religieuses chassées de leurs couvents avaient trouvé refuge dans une maison de Bollène... Elles furent incarcérées le 2 mai à Orange, dans la prison de la Cure, près de la cathédrale, où étaient déjà détenues 13 religieuses... Elles furent condamnées à mort par la Commission populaire qui siégeait dans l’actuelle chapelle Saint-Louis, et transférées au Théâtre antique en attendant d’aller à la guillotine dressée sur le cours Saint-Martin."
"Les trente-deux religieuses, martyrisées à Orange en juillet 1794, ont été béatifiées par le pape Pie XI le 10 mai 1925. Six étaient nées sur le territoire actuel du diocèse de Valence: deux à Bouvante, les autres à Pierrelatte, Baume-de-Transit, Tulette, Livron. Toutes firent avec la plus grande joie le sacrifice de leur vie pour rester fidèles aux engagements de leur profession religieuse." (Les bienheureuses martyres d’Orange (Mémoire 9 juillet) - diocèse de Valence)
Sur les 32 religieuses guillotinées à Orange en 1794 et béatifiées par Pie XI en 1925, le diocèse de Nîmes peut en revendiquer cinq: une des Ursulines de Bollène (Sœur Claire de Sainte Rosalie) était née à Laudun; quatre appartenaient au couvent des Ursulines de Pont Saint Esprit: Sœur Sainte Sophie, née à Saint Laurent de Carnols, Sœur Saint Bernard et Sœur Catherine de Jésus, nées à Bollène, Sœur Saint Basile née à Livron. Ayant refusé de prêter un serment qu'en conscience elles réprouvaient, elles durent se réfugier dans une maison de Bollène où elles furent arrêtées. Refusant à nouveau de prêter serment, elles furent condamnées à mort. Elles montèrent joyeusement à l'échafaud, chantant et priant pour leurs persécuteurs qui admiraient leur courage. (Les Saints du diocèse de Nîmes)
À Orange en Provence, en 1794, les bienheureuses Élisabeth Verchière (Sœur Madeleine de la Mère de Dieu), sacramentine de Bollène, et cinq compagnes les bienheureuses Thérèse-Henriette Faurie (Sœur de l’Annonciation), Anne-Andrée Minutte (Sœur Saint-Alexis), sacramentines de Bollène, Marie-Anne Lambert (Sœur Saint-François), Marie-Anne Depeyre (Sœur Sainte-Françoise) et Marie-Anastasie de Roquart (Sieur Saint-Gervais), ursulines de Bollène, vierges moniales et martyres, guillotinées à cause de leur fidélité à la vie religieuse.
Martyrologe romain

«C’est la joie de Pâques. C’est la joie de la transfiguration de l’univers. Alors plus rien ne nous fait peur. Nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous. Nous sommes des dieux. Désormais tout a un sens.» (Patriarche Athénagoras)

Vendredi 10 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Le grain de blé

Évangile selon saint Jean 12, 20-33

« Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul »



Laisse tomber
Toi, mon frère, ma sœur : laisse tomber ! Laisse tomber ta peur, tes craintes pour demain. La ruse du démon, pour te paralyser et empêcher ton cœur d’œuvrer à ses desseins, c’est de souffler sur toi le vent de la panique, le souffle de l’angoisse. Et l’haleine fétide de la rancœur haineuse. Laisse-les donc tomber ! Laisse aussi là tes doutes, les questions innombrables sur l’avenir incertain. Les promesses dérisoires, les engagements ténus. Tes fragiles défenses et le peu qu’il faudrait, que tout cela s’effondre. Oui, tout ne tient que par grâce. L’homme n’a sur elle ni emprise ni puissance.
Pourrais-je donc comprendre ? Ton fils sur la croix abandonné des hommes, que Pierre et les apôtres ont bien laissé tomber, tu semblais Dieu aussi le livrer à son sort. Jésus, seul. Observe donc ses mains étendues sur le bois, ouvertes pour recevoir ce que des Cieux il viendrait à descendre.

Et du haut des nuées, Dieu, tu déversas ta gloire, pour donner à son Fils la vie qu’il te mendiait. Et Christ ressuscite, remis en ta puissance.
Laisse tomber ! Laisse tomber du ciel, Seigneur, cette grâce abondante. Celle qui chasse la crainte, et fortifie le cœur. Ne retiens ni l’amour, ni la miséricorde. Fais pleuvoir ta paix comme une pluie généreuse. Inonde de ta vie nos vies mordues de mort.
Je lâcherai bien tout, pour tout mieux recevoir. Je voudrais, comme Jésus, me laisser succomber, tomber sans retenue dans les bras de son Père, laisser sa grâce agir, emporté par sa gloire.

(Source: Signe dans la Bible)

===

Avant tout, observe-toi soigneusement lorsque l'âme devient froide...

C'est alors un état amer et dangereux.

Le Seigneur l'utilise comme un de ses moyens pour guider, instruire et corriger, mais cela peut aussi être une sorte de punition.

La cause en est ouvertement un péché, mais puisque dans [certains] cas, aucun péché n'est véritablement évident, la cause devrait en être cherchée dans les sentiments et les dispositions intérieurs.

Peut-être qu'une haute opinion de toi-même s'est emparée de toi et que tu ne penses pas être comme les autres? Peut-être que tu prévois de cheminer seul sur le chemin du salut et d'accéder en haut par tes propres efforts?

Nous devenons froids en nous-mêmes, lorsque notre cœur est distrait, quand il s'attache à quelque chose d'autre et non à Dieu, qu'il se soucie de différentes choses, se met en colère et blâme quelqu'un- quand nous sommes mécontents et que nous sommes complaisants envers la chair, nous vautrant dans le luxe et les pensées vagabondes.

Garde-toi de ces choses et la froideur diminuera.


Saint Théophane le Reclus

L'Art de la Prière

Version française Claude Lopez-Ginisty

Vendredi 10 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Sainte Félicité et ses sept Fils, qui êtes-vous ?
Martyrs († 150)

Commémorés le 23 novembre par le Martyrologe Romain et le 10 juillet au niveau local.


Félicité était une dame romaine distinguée par sa vertu et par sa naissance. Mère de sept enfants, elle les éleva dans la crainte du Seigneur. Après la mort de son mari, elle servit Dieu et ne s'occupa plus que de bonnes œuvres. Ses exemples, ainsi que ceux de sa famille, arrachèrent plusieurs païens à leurs superstitions, en même temps qu'ils encourageaient les chrétiens à se montrer dignes de leur vocation. Les prêtres païens, furieux de l'abandon de leurs dieux, la dénoncèrent.

Elle comparut, avec ses pieux enfants, devant le juge, qui l'exhorta à sacrifier aux idoles, mais reçut en réponse une généreuse confession de foi : «Malheureuse femme, lui dit-il alors, comment avez-vous la barbarie d'exposer vos enfants aux tourments et à la mort ? Ayez pitié de ces tendres créatures, qui sont à la fleur de l'âge et qui peuvent aspirer aux premières charges de l'État.

- Mes enfants, reprit Félicité, vivront éternellement avec Jésus-Christ, s'ils sont fidèles ; ils doivent s'attendre à d'éternels supplices, s'ils sacrifient aux idoles. Votre pitié apparente n'est donc qu'une cruelle impiété. » Se tournant ensuite vers ses enfants : « Regardez, leur dit-elle, regardez le Ciel, où Jésus-Christ vous attend avec ses saints. »

Le juge, prenant les enfants séparément, essaya d'ébranler leur constance. Il commença par Janvier ; mais il en reçut cette réponse : « Ce que vous me conseillez de faire est contraire à la raison ; le Sauveur Jésus, je l'espère, me préservera d'une telle impiété. »

Félix, le second, fut ensuite amené. Comme on le pressait de sacrifier, il répondit : « Il n'y a qu'un seul Dieu, et c'est à Lui que nous devons offrir le sacrifice de nos cœurs ; employez tous les artifices, tous les raffinements de la cruauté, vous ne nous ferez pas trahir notre foi ! »

Les autres frères, interrogés, répondirent avec la même fermeté. Martial, qui parla le dernier, dit : « Tous ceux qui ne confessent pas que Jésus-Christ est le vrai Dieu seront jetés dans un feu qui ne s'éteindra jamais. »

L'interrogatoire fini, Félicité et ses sept Fils souffrirent la peine du fouet et furent ramenés en prison ; bientôt ils achevèrent leur sacrifice de différentes manières : Janvier fut frappé jusqu'à la mort avec des fouets garnis de plomb ; Félix et Philippe furent tués à coups de massue ; Sylvain fut jeté, la tête en bas, dans un précipice ; Alexandre, Vital et Martial eurent la tête tranchée.

Félicité, mère de ces nouveaux Macchabées, subit le martyre la dernière.



Source principale : Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950 (« Rév. x gpm»)

Vendredi 10 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 10,16-23.

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Voici que moi, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et candides comme les colombes.
Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues.
Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens.
Quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là.
Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.
Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort.
Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. »
Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Amen, je vous le dis : vous n’aurez pas fini de passer dans toutes les villes d’Israël quand le Fils de l’homme viendra.

Vendredi 10 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

St Aphraate (?-v. 345), moine et évêque Syriaque près de Mossoul dans "Les Exposés", n° 21 (trad. SC 359, p. 835s) 

 

« Le serviteur n'est pas plus grand que son maître » (Jn 15,20)

 

Jésus a été persécuté comme les justes [de l'Ancien Testament] ont été persécutés, afin que soient consolés les persécutés d'aujourd'hui, eux qui sont persécutés à cause de Jésus persécuté.

Car il nous a écrit et nous a lui-même rendu cœur :

-« S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi. Puisqu'ils vous persécutent, c'est que vous n'êtes pas du monde, comme moi je n'en suis pas » (Jn 15,19-20 ;17,14).

Auparavant en effet, il nous avait écrit :

-« Vos pères vous livreront, vos frères et vos parents, tout le monde vous prendra en haine à cause de mon nom ».

Il nous a encore enseigné :

-« Lorsqu'ils vous feront comparaître devant les chefs, devant les magistrats et devant les rois qui tiennent le monde, ne vous creusez pas la tête auparavant pour ce que vous devrez dire, comment vous pourrez répondre :

-c'est moi qui vous donnerai une bouche et une sagesse telle que vos adversaires ne pourront vous vaincre, car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit de votre Père, lui, parlera pour vous ». 


    C'est cet Esprit qui a parlé par la bouche de Jacob à Ésaü son persécuteur ; l'Esprit de sagesse qui a parlé devant Pharaon par la bouche de Joseph persécuté ; l'Esprit qui a parlé par la bouche de Moïse en tous les miracles qu'il a fait au pays d'Égypte... ; l'Esprit qui chantait par la bouche de David persécuté, c'est par lui qu'il chantait pour soulager du mauvais esprit Saül son persécuteur ; l'Esprit qui avait revêtu Élie, avec lequel il a réprimandé Jézabel et Achab son persécuteur... ; l'Esprit qui a réconforté Jérémie, et il s'est tenu debout, audacieusement, pour réprimander Sédécias ; l'Esprit qui a gardé Daniel et ses frères au pays de Babylone ; ce même Esprit qui a sauvegardé Mardochée et Esther dans le pays de leur captivité. 


    Écoute, mon ami, les noms des martyrs, des confesseurs et des persécutés :

-Abel, Jacob, Joseph, Moïse, Josué, Jephté, Samson, Gédéon et Baraq, David, Samuel, Ezechias, Élie, Elisée, Michée, Jérémie, Daniel, Ananias et ses frères, Judas Maccabée et ses frères...

Mais le martyre de Jésus a été le plus grand et le meilleur : il a surpassé en tribulation et en confession tous ceux d'autrefois et tous ceux à venir.

 

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9 juillet 2015 4 09 /07 /juillet /2015 07:52
Rencontre fraternelle entre Sa Béatitude le Métropolite Tikhon et Sa Sainteté Baselios Marthoma Paulos II, Catholicose de l'Est

Le lundi 6 Juillet 2015 Sa Béatitude le Métropolite Tikhon, primat de l'Église orthodoxe en Amérique, faisait une visite fraternelle à Sa Sainteté le Catholicos de l'Est, Père de notre Eglise-mère Syro-Orthodoxe Malankare, notre Chef spirituel ici-bas .

 

Rencontre fraternelle entre Sa Béatitude le Métropolite Tikhon et Sa Sainteté Baselios Marthoma Paulos II, Catholicose de l'Est

La réunion a eu lieu à la chancellerie diocésaine du nord-est américain à Muttontown, New York.

Les accompagnateurs de Sa Béatitude, étaient les archiprêtres John Jillions, chancelier de l'Eglise orthodoxe en Amérique, Eric Tosi, secrétaire de l'Eglise orthodoxe en Amérique, et le Dr Tchad Hatfield, chancelier du "orthodoxe Theological Seminary" de Saint-Vladimir à New York.

 

Rencontre fraternelle entre Sa Béatitude le Métropolite Tikhon et Sa Sainteté Baselios Marthoma Paulos II, Catholicose de l'Est

Sa Sainteté, et Sa Béatitude ont parlé des défis communs de l'Eglise orthodoxe dans le monde entier, surtout dans le contexte nord-américain.

 

 

Rencontre fraternelle entre Sa Béatitude le Métropolite Tikhon et Sa Sainteté Baselios Marthoma Paulos II, Catholicose de l'Est

 

Sa Béatitude a également partagé des travaux. Son Em le Métropolite Zachariah Mar Nicholovos, fut accueilli comme membre du conseil d'administration du Séminaire théologique orthodoxe Saint-Vladimir.

 

Rencontre fraternelle entre Sa Béatitude le Métropolite Tikhon et Sa Sainteté Baselios Marthoma Paulos II, Catholicose de l'Est

Au cours de cette heureuse rencontre entre les deux chefs d'Eglises, notre bien aimé Père dans le Seigneur, Sa Sainteté Beselios Paulos II a adressé une invitation officielle à Sa Béatitude, pour être l'invité d'honneur d'honneur à l'occasion des célébrations finales du bicentenaire du séminaire théologique orthodoxe, à Kottayam, Kerala, Inde.

Étaient aussi présents lors de cette réunion également Son Em Zachariah Mar Nicholovos, Metropolite, le Rd Père et Dr Johns Abraham Konaté, le Rd Père Paul Thomas, le Rd Père Sujit Thomas, le Rd Jiss Johnson, et le Révérend Père Abraham George.

 

Rencontre fraternelle entre Sa Béatitude le Métropolite Tikhon et Sa Sainteté Baselios Marthoma Paulos II, Catholicose de l'Est

L'origine de l'Eglise locale orthodoxe en Amérique remonte au mouvement missionnaire de huit moines orthodoxes en Alaska, en 1794 comme, analogiquement, notre Eglise locale Syro-Orthodoxe-Francophone Mar Thomas (Malankare), se fonde sur la fondation canonique par l'Eglise Malankare Orthodoxe d'une Métropolie pour l'Europe.

C'est plus tard, en 1970, que fut accordé à l'Eglise naissante en diaspora une autocéphalie par l'Eglise orthodoxe russe.

 

Rencontre fraternelle entre Sa Béatitude le Métropolite Tikhon et Sa Sainteté Baselios Marthoma Paulos II, Catholicose de l'Est

Aujourd'hui, Sa Béatitude le Metropolite Tikhon, conduit l'Église orthodoxe d'Amérique avec plus de dix évêques qui exercent leur ministère pastoral sur plus de 700 paroisses, les missions, les monastères et les institutions répandues à travers les États-Unis, le Canada et le Mexique.

Rencontre fraternelle entre Sa Béatitude le Métropolite Tikhon et Sa Sainteté Baselios Marthoma Paulos II, Catholicose de l'Est

Ô Dieu notre Père,

 


conduisez Votre Eglise!

 

 

 


Que, dans ce monde,

 

 

 

elle vive de plus en plus

 


dans la sainteté,

 

 

 


Dans l'unité

 

 

 


Et dans l'amour!

 

 

 

 

 


Par Jésus le Christ, 

 

 

 

Votre Fils

 


et dans l'Esprit Saint.

 

 

 

 

 

Amîn!

 

 

 

 

 

(Saint Grégoire de Tours)

Une âme courageuse sera requise, qui sera capable  de  rester en vie au milieu de toutes ces tentations.   Car si un homme se trouve ne fut-ce qu'un peu  imprudent, il sera facilement exposé aux assauts  et sera attrapé par les signes du démon et de la  bête immonde.  (Prophéties sélectionnées pour les Derniers Jours,  de saint Ephrem le Syrien)

Une âme courageuse sera requise, qui sera capable de rester en vie au milieu de toutes ces tentations. Car si un homme se trouve ne fut-ce qu'un peu imprudent, il sera facilement exposé aux assauts et sera attrapé par les signes du démon et de la bête immonde. (Prophéties sélectionnées pour les Derniers Jours, de saint Ephrem le Syrien)

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9 juillet 2015 4 09 /07 /juillet /2015 07:04
Jeudi 9 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 6,3-11.

Mes frères, nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés.
Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous aussi nous marchions dans une vie nouvelle.
Si, en effet, nous avons été greffés sur lui, par la ressemblance de sa mort, nous le serons aussi par celle de sa résurrection :
sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus les esclaves du péché ;
car celui qui est mort est affranchi du péché.
Mais si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons avec lui,
sachant que le Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n'a plus sur lui d'empire.
Car sa mort fut une mort au péché une fois pour toutes, et sa vie est une vie pour Dieu.
Ainsi vous-mêmes regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ Notre-Seigneur.


Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 8,1-9.

En ce temps-là, comme il y avait une grande foule qui n'avait pas de quoi manger, Jésus appela ses disciples et leur dit :
" J'ai compassion de cette foule, car voilà trois jours déjà qu'ils restent près de moi, et ils n'ont rien à manger.
Si je les renvoie chez eux à jeun, les forces leur manqueront en chemin ; or plusieurs d'entre eux sont venus de loin. "
Ses disciples lui répondirent : " Comment pourrait-on ici, dans un désert, rassasier de pain ces gens ? "
Et il leur demanda : " Combien de pains avez-vous ?" Ils dirent : " Sept. "
Alors il fit asseoir la foule par terre, prit les sept pains, et, après avoir rendu grâces, il les rompit et les donna à ses disciples pour les servir ; et ils les servirent à la foule.
Ils avaient en outre quelques petits poissons ; après avoir prononcé la bénédiction sur eux, il dit de les servir aussi.
Ils mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta sept corbeilles des morceaux qui restaient.
Or ils étaient environ quatre mille. Et il les renvoya.

Jeudi 9 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Par Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l'Église . Commentaire du Diatesseron, 12, 1-4 ( Brésard, 2000 ans B, p. 200-201) 

 

La multiplication des pains

 

      Au désert, notre Seigneur multiplia le pain, et à Cana il changea l'eau en vin.

Il habitua ainsi la bouche de ses disciples à son pain et à son vin, jusqu'au temps où il leur donnerait son corps et son sang.

Il leur fit goûter un pain et un vin matériels pour exciter en eux le désir de son corps et de son sang vivifiants.

Il leur donna libéralement ces menues choses, pour qu'ils sachent que son don suprême serait gratuit.

Il les leur donna gratuitement, bien qu'ils eussent pu les lui acheter, afin qu'ils sachent qu'on ne leur demanderait pas de payer une chose inestimable ; car s'ils pouvaient payer le prix du pain et du vin, ils ne pourraient payer son corps et son sang. 


      Non seulement il nous a comblés gratuitement de ses dons, mais encore il nous a cajolés avec affection.

Car il nous a donné ces menues choses gratuitement pour nous attirer, afin que nous venions à lui et recevions gratuitement ce bien si grand qu'est l'Eucharistie.

Ces menus morceaux de pain et de vin qu'il a donnés étaient doux à la bouche, mais le don de son corps et de son sang est utile à l'esprit.

Il nous a attirés par ces aliments agréables au palais afin de nous entraîner vers ce qui vivifie les âmes. 


       L'œuvre du Seigneur atteint tout : en un clin d'œil, il a multiplié un peu de pain.

Ce que les hommes font et transforment en dix mois de travail, ses dix doigts l'ont fait en un instant.

De la petite quantité de pain est née une multitude de pains ; il en fut comme lors de la première bénédiction :

« Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre » (Gn 1,28).

 

Jeudi 9 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Venez dans mon coeur ô Saint Esprit,
venez dans mon coeur ! 
Par Votre puissance, attirez-le à Vous, ô Dieu Vrai ! 
Accordez-lui la charité en même temps que la crainte.

 

Ô Christ, gardez-moi de toute mauvaise pensée. 
Réchauffe-moi et embrase-moi de Votre très doux amour
et toute peine me semblera légère.


Ô mon Père saint, mon doux Seigneur, maintenant aidez-moi dans toute ma Vie.


Jésus amour, Jésus amour.

(Catherine de Sienne)

 

 

Jeudi 9 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

 

LA NUIT DANS LA BIBLE

 

En même temps qu’elle rythme le temps dans son alternance avec le jour, la nuit dans la Bible signifie l’égarement de l’homme éloigné de Dieu qui est lumière. Mais Dieu vient le chercher dans toutes ses nuits…

Quelle réalité désignent « ténèbres » et « nuit » ?

Du premier chapitre de la Genèse, qui ouvre la Bible chrétienne, au dernier chapitre de l’Apocalypse, qui la clôt, il est question de lumière et de ténèbres, de nuit. « Dieu sépara la lumière et les ténèbres. Dieu appela la lumière jour et les ténèbres nuit », lit-on dans la première page de la Bible (Gn 1, 4b-5a). Désormais, la nuit est donc nommée par Dieu : laïl (racine d’où vient aussi le prénom Leïla). Au quatrième jour du récit de la création, Dieu place le soleil, la lune et les étoiles, ordonnant le monde dans lequel l’homme pourra vivre.

Souvent, l’emploi du mot nuit dans les livres bibliques (223 occurrences dans l’Ancien Testament) est associé au mot jour, exprimant simplement l’écoulement du temps. Mais si la nuit est d’abord le pendant du jour dans un monde ordonné, elle garde une proximité avec les ténèbres d’où elle a été tirée : « J’avais dit : les ténèbres m’écrasent ! mais la nuit devient lumière autour de moi. Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière ! », se réjouit un homme heureux d’être rejoint par Dieu alors même qu’il confesse l’ambiguïté de sa relation au Seigneur (Ps 139 [138]).

Le P. François Lestang, bibliste (1), remarque que dès les chapitres 6 à 9 du Livre de la Genèse, après le premier péché du couple humain, la séparation que Dieu avait initiée entre la lumière et les ténèbres est remise en cause par le déluge : « Il pleut sur terre pendant 40 jours et 40 nuits, de sorte qu’on ne distingue plus la séparation entre le haut et le bas. Mais l’épisode se conclut par l’engagement de Dieu : “Désormais, jour et nuit ne cesseront plus” (Gn 8, 22). »

Au-delà de ce serment, la dernière page de la Bible annonce la nouvelle création dans laquelle il n’y « aura plus de nuit… car le Seigneur Dieu répandra sa lumière » (Ap 21, 5). Désormais, « les hommes peuvent habiter avec Dieu ! » résume le bibliste. Mais en attendant, la réalité inquiétante des ténèbres angoisse l’humanité. Le Livre de Job, longue méditation sur l’incompréhensibilité de Dieu de la part d’un homme confronté à la question du mal, en est le témoin éloquent, rassemblant 23 des 77 occurrences du mot dans l’Ancien Testament.

Au cours de la nuit de Noël, la liturgie fait lire ce passage du prophète Isaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » (9, 1). Être sauvé, c’est bien être tiré des ténèbres et de toute complicité avec elles et entrer en présence de Dieu qui est lumière (1 Jn 1, 5 ; 1 Th 5, 5).

Dieu est-il présent dans la nuit ?

La Bible honore, à travers le thème de la nuit, la condition ordinaire des hommes : ils s’y reposent (Qo 5, 11) ; c’est le moment de la rencontre intime de l’homme et de la femme (Gn 30, 16), de la peur des méchants qui profitent de l’obscurité pour commettre leurs forfaits (Jb 24, 14).

La nuit symbolise surtout l’état de l’homme égaré loin de la lumière de Dieu. Et c’est là que Dieu vient le chercher pour le délivrer : « Dieu choisit ce lieu de peur, d’égarement pour passer. Ses interventions la nuit tracent un chemin dans la Bible », souligne François Lestang. Ainsi, c’est de nuit que Dieu noue l’alliance avec le père des croyants, Abraham (Gn 15, 5.12.17).

C’est de nuit que Dieu fait sortir d’Égypte les Hébreux (Ex 12, 42). Il en est de même dans le Nouveau Testament. C’est « durant les veilles de la nuit » que l’ange annonce aux bergers la naissance du « Sauveur qui est le Christ, le Seigneur » (Lc 2, 8.11), et qu’ils se trouvent enveloppés de la « clarté » de « la gloire du Seigneur ». Jésus prie seul la nuit avant de choisir les Douze (Lc 6, 12), et c’est « à la quatrième veille de la nuit » qu’il rejoint en marchant sur les eaux la barque des disciples prise dans la tempête.

C’est dans la nuit qu’est instituée l’eucharistie et que Jésus va au bout de la confiance en son Père, à Gethsémani. Même la mort de Jésus sur la croix met en scène l’obscurité de la nuit, pour les évangélistes Matthieu (27, 45) et Luc (23, 44). Enfin bien sûr, la résurrection a lieu de nuit, entre la fin du sabbat et l’aube du premier jour de la semaine (Mt 28, 1).

Que fait l’homme de la Bible durant la nuit ?

Bien d’autres fameux moments de la révélation biblique ont pour cadre la nuit. Nombre d’entre eux peuvent être lus du point de vue de l’itinéraire personnel d’hommes ou de femmes qui cherchent Dieu ou qui sont cherchés par lui. C’est la nuit que l’homme « baisse la garde », est moins vigilant. Le surmoi desserre son étreinte, dirions-nous aujourd’hui, laissant l’inconscient s’exprimer dans les rêves.

Dans la nuit, le cœur de l’homme, son désir, se dévoile. La Bible prête attention, comme les peuples environnant Israël, aux songes, et est sensible à leur ambiguïté. L’évangéliste Matthieu toutefois se plaît à montrer Joseph le juste guidé par Dieu à travers des songes. C’est la réceptivité de l’homme fidèle dont le désir est ajusté à Dieu qui est ainsi soulignée.

La nuit dans la Bible met en évidence le besoin humain d’intériorité, et souvent, le rapport personnel à Dieu. Le mystérieux combat de Jacob, de nuit, avec « quelqu’un » – une façon de désigner Dieu – (Gn 32, 23-33), est ainsi un tournant dans la vie de cet homme de désir qui sort du combat « fort contre Dieu (2) ».

La Bien-aimée du Cantique des Cantiques, magnifique figure de femme amoureuse en quête du Bien-aimé à travers la ville, dans la nuit, est une référence privilégiée des auteurs mystiques (saint Bernard, saint Jean de la Croix…) : si Dieu comble son bien-aimé, il échappe également à toute prise. La dimension nuptiale de l’union à Dieu apparaît clairement également dans la parabole des dix vierges qui attendent l’époux à son retour des noces (Mt 25, 1-13) : « Au milieu de la nuit, un cri retentit : Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre ! » La parabole donne à méditer la vérité du désir des unes et des autres.

La figure du pharisien Nicodème, qui vient de nuit trouver Jésus (3, 1-21) selon l’évangéliste Jean, illustre un autre aspect de la recherche spirituelle, la quête de la vérité de Dieu. « Celui qui fait la vérité vient à la lumière » (Jn 3, 21).

Christophe Chaland

La Croix

Jeudi 9 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 10,7-15.

En ce temps-là, Jésus disait aux douze Apôtres : Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement.
Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre à mettre dans vos ceintures,
ni sac pour la route, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. L’ouvrier, en effet, mérite sa nourriture.
Dans chaque ville ou village où vous entrerez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir, et restez là jusqu’à votre départ.
En entrant dans la maison, saluez ceux qui l’habitent.
Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle. Si elle n’en est pas digne, que votre paix retourne vers vous.
Si l’on ne vous accueille pas et si l’on n’écoute pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville, et secouez la poussière de vos pieds.
Amen, je vous le dis : au jour du Jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins sévèrement que cette ville.

Jeudi 9 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Par Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr . L'Unité de l'Église, § 24 (trad. cf coll. Pères dans la foi, n°9) 

 

« Que votre paix vienne sur elle »

 

L'Esprit Saint nous donne cet avertissement :

-« Où est l'homme qui désire la vie, épris du jour où voir le bonheur ?

Garde ta langue du mal, tes lèvres des paroles trompeuses.

Évite le mal, fais le bien, recherche la paix et poursuis-la » (Ps 33,13-15).

Le fils de la paix doit chercher la paix et la poursuivre ; celui qui connaît et aime le lien de la charité doit garder sa langue du mal et de la discorde.

Parmi ses commandements divins et ses enseignements de salut, le Seigneur, à la veille de sa Passion, a ajouté ceci :

-« Je vous laisse la paix ; c'est ma paix que je vous donne » (Jn 14,27).

Tel est l'héritage qu'il nous a légué : tous les dons, toutes les récompenses qu'il nous a promis, il les a liés au maintien de la paix.

Si nous sommes les héritiers du Christ, demeurons donc dans la paix du Christ ; si nous sommes les enfants de Dieu, nous devons être pacifiques :

-« Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5,9).

Il faut que les enfants de Dieu soient pacifiques, doux de cœur, simples en paroles, en parfait accord par l'affection, unis fidèlement par les liens de l'unanimité. 


Cette unanimité a existé jadis sous les apôtres (Ac 4,32).

De même, le nouveau peuple des croyants garde les commandements du Seigneur et maintient la charité.

La preuve est dans l'Écriture qui dit :

-« La multitude des croyants avait un seul cœur et une seule âme » (Ac 4,32).

Et encore :

-« Tous, d'un seul cœur, participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères » (1,14).

D'où l'efficacité de leurs prières ; d'où leur confiance qu'ils obtiendraient tout ce qu'ils demandaient à la miséricorde du Seigneur.

 

Jeudi 9 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:
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