Activités de l'Eglise Syro-Orthodoxe-Francophone Mar Thoma en France avec ses Paroisses et ses horaires de Messes, ses permanences catéchétiques, les permanences d'un prêtre exorciste, les Aumôneries (Africaines, Antillaises, des "Chrétiens de St Thomas"...)
(3) — Lorsque l'enfant est grand, l'éducateur s'adresse surtout à sa raison.
L'enseignement moral est nécessairement un enseignement religieux.
L'enfant, désormais, n'aspire plus seulement à un bien qui réponde à ses besoins, à ses tendances personnelles. En lui s'est formé l'amour du bien pour lui-même, du bien comme étant l'expression de la volonté divine — l'idée d'un bien à réaliser par lui pour se soumettre à cette volonté nécessairement bonne. C'est le moment de s'adresser à sa raison, de développer sa bonne volonté, c'est-à-dire sa volonté du bien — le sens de sa personnalité.
Tous nos devoirs sont des devoirs envers Dieu.
L'enseignement qu'on pourra lui donner, il le comprendra, parce que cet enseignement ne fera que formuler ce qu'il sait déjà, ce qu'il a senti et pratiqué. L'enfant a désormais l'habitude d'agir par devoir, et l'idée du devoir se confond pour lui avec celle de l'accomplissement de la volonté divine. Il peut savoir maintenant que le sentiment moral, c'est-à-dire le désir et l'amour de la perfection, est comme un reflet de la volonté divine en nous — que tous nos devoirs sont des devoirs envers Dieu.
« Connaître, aimer et servir Dieu ».
Connaître Dieu, c'est appliquer notre pensée à l'idée de la perfection suprême, réalité vivante qui nous pousse et qui nous attire. C'est vouloir développer notre intelligence, et l'orienter dans le sens de la perfection — c'est l'orienter vers Dieu;
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Aimer Dieu,c'est avoir l'amour de la perfection, c'est aimer ce que Dieu aime, c'est aimer les hommes, ses enfants. C'est répandre autour de nous l'amour de la perfection en donnant de bons exemples, en nous dévouant au bien des autres dans la famille, dans la société, dans toute relation humaine.
Servir Dieu, c'est accomplir en toute chose sa volonté — qui ne peut être que la volonté du bien.
«Connaître», «aimer» et «servir» Dieu, c'est croire au triomphe du bien — même quand on voit régner le mal: c'est travailler à ce triomphe — bien que la participation soit infime, infiniment petite — en se perfectionnant soi-même et en aidant les autres à se perfectionner.
Un seul enseignement donc: c'est que le sentiment moral et le sentiment religieux ne sont qu'un.
Le sentiment religieux, anime, vivifie le sentiment du devoir.
Un seul enseignement donc: c'est que le sentiment essentielle. — Lorsqu'il aura compris ces grandes vérités, l'enfant devenu grand saura qu'il est une personne, douée de raison, de volonté. Que ces qualités sont des reflets de la lumière divine, et qu'à ce titre il doit s'en servir pour se rapprocher de lui. Il aura acquis une conscience morale sûre, solide, car le sentiment religieux — l'amour de Dieu — donne une singulière force au sentiment du devoir.
CHAPITRE IV
VALEUR DE LA CONSCIENCE MORALE
La conscience est une « image de Dieu en nous ».
Tâche difficile, semble-t-il, de travailler à l'épanouissement de la conscience morale en un être humain; mais combien attachante et glorieuse ! Et qui mérite bien l'effort, quand on réfléchit à la valeur extraordinaire de la conscience.
N'est-il pas en effet admirable que notre raison et notre volonté nous imposent des règles de conduite, souvent contraires à nos plus chers désirs ! Ne faut-il pas que notre âme «ait découvert intérieurement une beauté bien exquise dans ce qui s'appelle devoir» et la conscience n'est-elle pas vraiment «une image de Dieu en nous ?»
Avec quel soin, avec quel amour les parents ne doivent-ils pas s'attacher à développer chez leurs enfants le germe divin de la conscience morale ?
Nous devons élever nos enfants pour eux et non pour nous.
Pour les aider, les soutenir et les éclairer, ils possèdentl'amour naturel — c'est-à-dire voulu de Dieu — qu'ils ont pour leurs enfants et que leurs enfants ont pour eux.
Ils ont aussi les conseils de la foi qui leur rappellent cette grande vérité: Nous ne devons pas élever nos enfants pour nous, mais pour eux — c'est-à-dire en vue de leur propre vie humaine et de leur destinée éternelle.
Il suffît donc, pour bien élever nos enfants, pour travailler à l'épanouissement de leur conscience, il suffit de veiller à ne pas introduire l’égoïsme dans l'amour que nous leur portons — dans cet amour paternel et maternel qui, de sa vraie nature — celle que Dieu lui attribue — est le modèle de l'amour — c'est-à-dire du désintéressement.
FIN
[Extrait de : L’ÉVEIL de la CONSCIENCE. Mme Laure Lefay-Alaux (1939)]