Ne discutez pas de vérité avec quelqu'un qui ne connaît pas la vérité. Mais avec la personne qui est avide de connaître la vérité, ne l'en privez pas. (Saint Isaac le Syrien)
Livre de l'Ecclésiastique 24,9-12.
Dès le commencement et avant tous les siècles il m'a créée, et je ne cesserai pas d'être jusqu'à l'éternité.
J'ai exercé le ministère devant lui dans le saint tabernacle, et ainsi j'ai eu une demeure fixe en Sion.
De même, il m'a fait reposer dans la cité bien-aimée, et dans Jérusalem est le siège de mon empire.
J'ai poussé mes racines dans le peuple glorifié, dans la portion du Seigneur, dans son héritage.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 11,27-28.
En ce temps-là, tandis que Jésus parlait à la foule, une femme élevant la voix du milieu de la foule, lui dit : Heureux le sein qui vous a porté, et les mamelles que vous avez sucées !
Mais il lui dit : " Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ! "
Par Saint Sophrone de Jérusalem
(?-639), moine, évêque
Homélie pour l'Annonciation, 2 ; PG 87, 3, 3241 (trad. bréviaire )
« Réjouissez-vous, comblée de grâce, le Seigneur est avec vous. » (Lc 1,28)
Et que peut-il y avoir de supérieur à cette joie, ô Vierge Mère ?
Que peut-il y avoir au-dessus de cette grâce ?...
Vraiment « vous êtes bénie entre toutes les femmes » (Lc 1,42), parce que vous avez transformé la malédiction d'Ève en bénédiction ; parce que Adam, qui auparavant était maudit, a obtenu d'être béni à cause de vous.
Vraiment « vous êtes bénie entre toutes les femmes », parce que, grâce à vous, la bénédiction du Père s'est levée sur les hommes et les a délivrés de l'antique malédiction.
Vraiment « vous êtes bénie entre toutes les femmes », parce que, grâce à vous, vos ancêtres sont sauvés, car c'est vous qui allez engendrer le Sauveur qui leur procurera le salut.
Vraiment, « vous êtes bénie entre toutes les femmes », parce que, sans avoir reçu de semence, vous avez porté ce fruit qui fait don à la terre entière de la bénédiction, et la rachète de la malédiction d'où naissent les épines.
Vraiment, « vous êtes bénie entre toutes les femmes », parce que, étant femme par nature, vous devenez effectivement Mère de Dieu.
Car si celui que vous devez enfanter est en vérité Dieu incarné, vous êtes appelée Mère de Dieu à très juste titre, puisque c'est Dieu que vous enfantez en toute vérité.
Saint Quentin , qui êtes-vous ?
Martyr
(† IIIe siècle)
Quentin fut un de ces jeunes Romains qui, comme les saints Crépin et Crépinien, vinrent prêcher l'Évangile dans les Gaules et y communiquer le trésor de la foi qu'ils avaient reçu. Amiens fut le centre de son apostolat.
- il traçait le signe de la Croix sur les yeux des aveugles, et ils voyaient ;
- il faisait parler les muets, entendre les sourds, marcher les paralytiques.
Ces éclatants prodiges excitaient l'admiration des uns et la haine des autres. Quentin fut bientôt dénoncé à Rictiovarus, gouverneur romain, et il comparut devant lui : « Comment t'appelles-tu ? lui demande Rictiovarus. “Je m'appelle chrétien. Mon père est sénateur de Rome ; j'ai reçu le nom de Quentin. - Quoi ! un homme de pareille noblesse est descendu à de si misérables superstitions ! - La vraie noblesse, c'est de servir Dieu ; la religion chrétienne n'est pas une superstition, elle nous élève au bonheur parfait par la connaissance de Dieu le Père tout-puissant et de son Fils, engendré avant tous les siècles. - Quitte ces folies et sacrifie aux dieux. - Jamais. Tes dieux sont des démons ; la vraie folie, c'est de les adorer. - Sacrifie, ou je te tourmenterai jusqu'à la mort. - Je ne crains rien ; tu as tout pouvoir sur mon corps, mais le Christ sauvera mon âme.” »
Cette si généreuse confession est suivie de cruels supplices ; mais Dieu soutient son martyr, et l'on entend une voix céleste, disant : « Quentin, persévère jusqu'à la fin, je serai toujours auprès de toi. » En même temps, ses bourreaux tombent à la renverse. Jeté dans un sombre cachot, Quentin en est deux fois délivré par un ange, va prêcher au milieu de la ville, et baptise six cents personnes. Après de nouveaux et plus cruels supplices, Quentin eut la tête tranchée à Vermand, ville qui prendra son nom : Saint Quentin. Les assistants virent son âme s'envoler au Ciel sous la forme d'une blanche colombe.
« Je ne fais pas le bien que je voudrais faire et je commets le mal que je ne voudrais pas commettre… »
Saint Paul déjà l’avouait sans détour : « Je ne fais pas le bien que je voudrais faire et je commets le mal que je ne voudrais pas commettre… » (Rom 7, 19). Notre pauvre nature humaine ne serait-elle bonne qu’à succomber à la tentation ? Le corps humain, notre corps, celui où le Fils de Dieu s’est incarné, peut-il être foncièrement mauvais ?
Pas si l’on en croit le père jésuite Tomas Spidlik (1919-2010) qui disait que « le Corps du Christ est saint, et notre propre corps est sanctifié lorsque nous communions avec Lui ». Voilà pourquoi saint Paul continuait : « Si je fais le mal que je ne veut pas, alors ce n’est plus moi qui agis ainsi, mais c’est le péché, lui qui habite en moi. » (ibid)
Le mal provient du péché que nous commettons de plein gré. La tentation vient du démon ou devient la notre si nous choisissons librement de nous éloigner de Dieu. Le péché est en effet étroitement lié à l’usage que nous faisons de notre liberté. Mais si nous tombons dans le péché, nous pouvons également nous en libérer.
Comment fonctionne le péché ?
Pour le comprendre, revenons au péché originel d’Adam et Ève. Le serpent entre au jardin d’Eden et convainc Ève à force de mensonges, jeux et séductions. De même, le démon connaît nos faiblesses, nos pensées. À nous de les connaître aussi.
- La suggestion faite à Ève par le serpent
Notre cœur est comme un paradis. Le serpent y pénètre à l’insu d’Adam et Ève. Il insinue une pensée : « Dieu a-t-Il vraiment dit : ‘Ne touchez pas aux fruits du jardin ?' » Cette première idée fait son chemin chez Ève qui peut-être se dit : « J’aimerais bien goûter au fruit défendu ». La porte d’entrée du péché peut être une simple pensée. Ce n’est pas un péché, mais c’est là que tout commence. Nos idées sont parfois tenaces. Il faut les ignorer.
- La conversation : on ne discute pas avec la tentation
Ève ne refoule pas ces pensées et dialogue avec le serpent : « (…) Dieu a dit : ‘Ne mangez ni ne touchez aux fruits de l’arbre au milieu du jardin, ou vous mourrez' ». Le serpent suggère une autre idée irrésistible : « Vous pourriez être comme Dieu ». Le péché n’a pas encore été commis, mais il est dangereux de converser avec la tentation. Combien de fois avons-nous engagé cette conversation !
- La lutte et le consentement : le péché est commis
Ève explique au serpent qu’ils sont heureux sans ce fruit, mais les arguments du serpent sont affûtés. Ève sait qu’elle ne doit pas, pourtant elle le fait. La lutte consiste à résister contre le mal, à ces choses qui nous tentent. Nous choisissons librement de faire du mal et perdons ainsi notre Paradis.
- La passion nous prive de liberté
Ève succombe et devient esclave de sa décision. Elle est exclue du Paradis pour n’avoir su résister. Cette dernière étape est la plus tragique. Nous aussi tombons souvent et il est chaque fois plus difficile de se relever.
- La transmission du péché
Ève a donné le fruit défendu à Adam, qui cède à son tour. Nous-mêmes ne péchons pas seuls. Aussi petit soit-il, un péché a toujours des conséquences pour les autres. Le mal se transmet et se multiplie.
- La honte et la culpabilité
Après avoir goûté au fruit défendu, Adam et Ève se voient nus et en éprouvent de la honte, symbole de leur désunion avec Dieu. Rongés par ce sentiment, ils s’accusent mutuellement. C’est aussi ce que provoque le péché en nous : après la prise de conscience vient la culpabilité qui nous sépare de Dieu si nous ne reconnaissons pas humblement nos fautes et ne demandons pas pardon. Connaître le péché nous permet de le combattre. Plus qu’un examen de conscience journalier, nous devons comprendre comment nos pensées nous poussent à agir.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 14,1.7-11.
Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient.
Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit :
« Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place, de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi.
Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire : “Cède-lui ta place” ; et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place.
Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira : “Mon ami, avance plus haut”, et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi.
En effet, quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé. »
Par Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l'Église
Sermon 37 sur le Cantique des Cantiques (trad. Beguin, Seuil 1953, p. 438 rev)
Si nous savions clairement à quelle place Dieu nous met chacun, nous devrions acquiescer à la vérité, sans nous situer jamais ni au-dessus, ni au-dessous de cette place.
Mais dans notre état présent, les décrets de Dieu sont enveloppés de ténèbres, et sa volonté nous est cachée.
Il est donc plus sûr, selon le conseil de la Vérité elle-même, de choisir la dernière place, d'où on nous tirera ensuite avec honneur pour nous en donner une meilleure.
Si l'on passe sous une porte trop basse, on peut se baisser tant qu'on voudra sans rien craindre, mais si l'on se redresse ne serait-ce que d'un doigt au-dessus de la hauteur de la porte, on se cognera la tête.
C'est pourquoi il ne faut craindre aucune humiliation, mais redouter et réprimer le moindre mouvement de suffisance.
Ne vous comparez ni à ceux qui sont plus grands que vous, ni à vos inférieurs, ni à d'autres, ni même à un seul.
Qu'en savez-vous ?
Imaginons un homme qui vous paraît le plus vil et le plus méprisable de tous, dont la vie infâme vous fait horreur.
Vous pensez pouvoir le mépriser non seulement par rapport à vous-même, qui vivez soi-disant dans la sobriété, la justice et la piété, mais même comparé à d'autres malfaiteurs, vous disant qu'il est le pire.
Mais savez-vous s'il ne sera pas un jour meilleur que vous et s'il ne l'est pas déjà au regard du Seigneur ?
C'est pourquoi Dieu n'a pas voulu que nous prenions une place moyenne, ni l'avant-dernière, ni même l'une des dernières, mais il a dit :
« Prends la dernière place »,
afin d'être vraiment seul au dernier rang.
Alors tu ne songeras pas, je ne dis pas à te préférer, mais simplement à te comparer, à qui que ce soit.