Que frappe l'épée, ou la maladie, la famine ou la mort, ou quoi que ce soit d'autre considéré comme affligeant, tout cela nous est envoyé sur terre pour notre régénération et pour nous corriger, et pour que nous concentrions nos pensées sur la dévotion envers Dieu. Car chaque génération a besoin d'être éduquée par une visite du Seigneur. (Saint Ephrem le Syrien)
6eme Dimanche après la Fête de la Sainte Croix
- Soirée :
- Matin :
- Avant Quadisha Qurbana :
- Genèse 42: 29-36
- Psaume 84
- Isaïe 43: 16-25
- Saint Qurbana :
- Actes 21: 27 -40
- 27 Les sept jours de la purification allaient s’achever, quand les Juifs venus de la province d’Asie, voyant Paul dans le Temple, semèrent la confusion dans toute la foule et mirent la main sur lui,
- 28 en s’écriant : « Israélites, au secours ! Voilà l’homme qui, auprès de tous et partout, répand son enseignement contre le peuple, contre la Loi et contre ce Lieu ! Bien plus, il a aussi fait entrer des Grecs dans le Temple, il a souillé ce Lieu saint ! »
- 29 En effet, ils avaient vu auparavant Trophime d’Éphèse avec Paul dans la ville, et ils pensaient que celui-ci l’avait introduit dans le Temple.
- 30 La ville tout entière s’agita, le peuple accourut de toutes parts, on se saisit de Paul et on l’entraîna hors du Temple, dont on ferma aussitôt les portes.
- 31 Tandis qu’on cherchait à le tuer, l’officier romain commandant la cohorte fut informé que tout Jérusalem était en pleine confusion.
- 32 Il prit immédiatement avec lui des soldats et des centurions, et descendit en courant vers la foule. À la vue du commandant et des soldats, on cessa de frapper Paul.
- 33 Alors le commandant s’approcha, se saisit de lui et ordonna de l’attacher avec deux chaînes ; puis il demanda qui il était et ce qu’il avait fait.
- 34 Dans la foule, les uns hurlaient une chose, les autres une autre. Ne réussissant pas à savoir quelque chose de précis à cause du tumulte, il donna l’ordre de conduire Paul à la forteresse.
- 35 En arrivant aux marches de l’escalier, on dut le faire porter par les soldats à cause de la violence de la foule,
- 36 car la multitude du peuple suivait en criant : « Mort à cet homme ! »
- 37 Comme on allait le faire entrer dans la forteresse, Paul dit au commandant : « M’est-il permis de te dire quelque chose ? » Il répondit : « Tu sais le grec ?
- 38 Tu n’es donc pas l’Égyptien qui, voici quelques jours, a soulevé et entraîné au désert les quatre mille bandits ? »
- 39 Paul dit : « Moi, je suis un Juif, de Tarse en Cilicie, citoyen d’une ville qui n’est pas insignifiante ! Je t’en prie, permets-moi de parler au peuple. »
- 40 Avec sa permission, Paul, debout sur les marches, fit signe de la main au peuple. Un grand silence s’établit, et il prit la parole en araméen
- 1ère aux Corinthiens 5: 6-13
- 06 Vraiment, vous n’avez pas de quoi être fiers : ne savez-vous pas qu’un peu de levain suffit pour que fermente toute la pâte ?
- 07 Purifiez-vous donc des vieux ferments, et vous serez une pâte nouvelle, vous qui êtes le pain de la Pâque, celui qui n’a pas fermenté. Car notre agneau pascal a été immolé : c’est le Christ.
- 08 Ainsi, célébrons la Fête, non pas avec de vieux ferments, non pas avec ceux de la perversité et du vice, mais avec du pain non fermenté, celui de la droiture et de la vérité.
- 09 Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas fréquenter les débauchés.
- 10 Cela ne concernait pas de façon générale les débauchés qui sont dans ce monde, ni les profiteurs, les escrocs ou les idolâtres – autrement, vous seriez obligés de sortir du monde !
- 11 En réalité, ce que je vous écrivais, c’est de ne pas fréquenter celui qui porte le nom de frère, mais qui est débauché, ou profiteur, idolâtre, ou diffamateur, ivrogne, ou escroc : il ne faut même pas prendre un repas avec un homme comme celui-là.
- 12 Est-ce à moi de juger ceux du dehors ? Et ceux du dedans, n’est-ce pas à vous de les juger ?
- 13 Quant à ceux du dehors, c’est Dieu qui les jugera. Ôtez donc du milieu de vous l’homme mauvais.
- 18 Un notable lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? »
- 19 Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul.
- 20 Tu connais les commandements : Ne commets pas d’adultère, ne commets pas de meurtre, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, honore ton père et ta mère. »
- 21 L’homme répondit : « Tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. »
- 22 À ces mots Jésus lui dit : « Une seule chose te fait encore défaut : vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. »
- 23 Mais entendant ces paroles, l’homme devint profondément triste, car il était très riche.
- 24 Le voyant devenu si triste, Jésus dit : « Comme il est difficile à ceux qui possèdent des richesses de pénétrer dans le royaume de Dieu !
- 25 Car il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »
- 26 Ceux qui l’entendaient lui demandèrent : « Mais alors, qui peut être sauvé ? »
- 27 Jésus répondit : « Ce qui est impossible pour les hommes est possible pour Dieu. »
Par Saint Grégoire de Nysse
(v. 335-395), moine et évêque
5ème discours sur la Pâque ; PG 46, 683 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 367 rev.)
« Pilate dit...: ' Voici votre roi ' » (Jn 19,14)
Béni soit Dieu !
Célébrons le Fils unique, le Créateur des cieux, qui est remonté après être descendu au profond des enfers et qui couvre la terre entière des rayons de sa lumière.
Célébrons l'ensevelissement du Fils unique et sa résurrection comme vainqueur, la joie du monde entier et la vie de tous peuples...
Tout cela a été obtenu pour nous lorsque le Créateur s'est levé d'entre les morts, rejetant l'ignominie et transfigurant, dans sa splendeur divine, le périssable en impérissable.
Quelle est cette ignominie qu'il a rejetée ?
Isaïe nous le dit :
« Sans beauté ni éclat nous l'avons vu et sans aimable apparence, rebut de l'humanité » (53,2-3).
Quand donc a-t-il été sans gloire ?
Quand il portait sur les épaules le bois de la croix comme le trophée de sa victoire sur le diable.
Lorsqu'on a mis sur sa tête une couronne d'épines, lui qui couronne ses fidèles.
Lorsqu'ils ont revêtu de pourpre celui qui revêt d'immortalité ceux qui sont renés de l'eau et de l'Esprit Saint.
Lorsqu'ils ont cloué au bois le maître de la vie et de la mort...
Mais celui qui était sans gloire a été transfiguré dans la lumière, et la joie du monde s'est réveillée avec son corps..
« Le Seigneur est roi, il s'est vêtu de beauté ! » (Ps 92,1)
Quelle beauté a-t-il revêtue ?
L'incorruptibilité, l'immortalité, la convocation des apôtres, la couronne de l’Église...
Paul s'en fait le témoin, écoutons-le : « Il convenait que ce qui est corruptible revête l'incorruptibilité et ce qui est mortel l'immortalité » (1Co 15,53).
Le psalmiste dit aussi :
« Ton trône est fixé dès l'origine, de tous temps c'est toi le Seigneur ; ton règne, un règne pour les siècles ; ton règne, un règne éternel qui ne sera pas détruit » (Ps 92,2; 145,13).
Et encore :
« Dieu règne, exulte la terre, que jubilent les îles nombreuses » (Ps 96,1).
A lui la gloire et la puissance, amen!
SAINT CHRYSANTHE
et SAINTE DARIE, QUI ÊTES-VOUS ?
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Martyrs
(† c. 283)
Né en Égypte, Chrysanthe était fils d'un sénateur romain. Jeune encore, il accompagna son père dans la grande Rome où sa haute intelligence fut bientôt remarquée. Convaincu de la vanité des idoles, Chrysanthe cherchait la vérité qui délivrerait son âme des doutes qui la tenaillaient.
On lui indiqua un vieillard réputé maître en sagesse, lequel n'eut pas de peine à dessiller les yeux du jeune néophyte. La vérité aussitôt connue, Chrysanthe l'embrassa avec ardeur et s'en fit l'apôtre enflammé. Son père jura de faire revenir son fils de ce qu'il appelait « ses superstitions et ses erreurs. » Caresses, prières, menaces, tout fut mis en œuvre, bien qu'inutilement. Cédant alors aux conseils de ses proches, le sénateur fit enfermer Chrysanthe dans son palais pour tendre à sa vertu le piège le plus dangereux. Comme les personnes amenées pour le séduire ne réussissaient pas à l'ébranler, on choisit la prêtresse Darie qui servait une idole dont le culte était regardé comme la sauvegarde de l'empire. Fameuse par ses attraits, par ses connaissances et par le charme de son élocution, cette vestale déploya tous ses artifices pour corrompre le jeune chrétien et l'amener à sacrifier aux faux dieux. Dans sa miséricorde, Dieu permit que cette femme devint elle-même la conquête de la grâce.
Se voyant unis par les liens de la foi, de l'espérance et de la charité, Chrysanthe et Darie décidèrent de s'unir par un mariage virginal, afin de parvenir par la continence à une pureté de cœur plus parfaite, dans le but de le consacrer totalement à Dieu. Cette union sainte permit à Chrysanthe de retrouver sa liberté, lui donnant ainsi l'opportunité de continuer à prêcher Jésus-Christ. Sa chaste épouse imita cette conduite héroïque et bientôt de nombreuses conversions s'effectuèrent dans les hauts rangs de la société romaine.
Une des plus remarquables conquêtes du courageux apostolat de saint Chrysanthe fut celle du tribun Claudius, de sa femme, ses deux fils, ses domestiques et soixante-dix soldats. Ces conversions éveillèrent des plaintes et des murmures qui parvinrent promptement aux oreilles du préfet Célérin qui fit arrêter immédiatement les jeunes époux. Après avoir subi divers supplices, saint Chrysanthe fut enfermé dans la prison Mamertine, tandis que l'on exposait sainte Darie dans un lieu de débauche. Cependant, le Seigneur veillait sur ses nobles serviteurs et tous deux sortirent indemnes de leurs épreuves.
Outré de dépit en voyant ses intentions perverses contrecarrées, l'empereur les condamna à être enterrés vivants, supplice que l'on réservait ordinairement aux vestales infidèles. Les saints martyrs Chrysanthe et Darie expirèrent près de la porte Salaria.
LE POSSÉDÉ DE GADARA : LUC 8, 26-39 – 25/10/15
Dans cet épisode évangélique , il s'agit du récit de ce qu’on appelle une "théophanie", une manifestation de la Divinité.
Le Seigneur Jésus Christ se manifeste comme le Seigneur de tous les mondes, visibles et invisibles. Il est le Seigneur des puissances, des esprits, des anges ; et tout est soumis à son pouvoir, y compris les démons, Satan, celui qui dans le Notre-Père est appelé le Malin.
Le mal dans le monde a une origine spirituelle. Il se produit à l’instigation de la Légion des anges créés bons mais révoltés par orgueil et par jalousie, selon les saints Pères.
Dieu en effet n’a rien créé de mauvais. Il n’a créé que du bien, du bon et du beau. Mais les créatures angéliques ont une liberté.
Comme le montre l’évangile de ce jour, les démons connaissent leur créateur et gémissent de crainte devant lui ; mais ils ne l’aiment pas et n’ont pas pour lui cette obéissance aimante qui est l’apanage des anges fidèles, des justes et des saints.
Exorcisé, le possédé veut rester près de Jésus, c’est le signe même de la sainteté :
*être près de Jésus, avec lui, à ses pieds, l’aimer et le servir, c’est le bonheur des amis de Dieu.
Or les démons, et ceux qu’ils inspirent ou possèdent, ne veulent pas être avec le Seigneur. Ils ne sont pas athées : au contraire, ils reconnaissent Dieu. Mais ils s’opposent à lui autant qu’ils le peuvent.
Jésus Christ se manifeste comme Dieu, et les hommes de ce village de Gadara, non loin de la Galilée, éprouvent une grande crainte mais non de la révolte comme le font les démons.
Par crainte, ils demandent à Dieu de s’éloigner. S’ils éprouvaient de l’amour, ils lui demanderaient de rester avec eux.
Celui qui éprouve de l’amour c’est l’exorcisé, et c’est à lui que le Seigneur Dieu, le Verbe incarné dit : « rentre chez toi et raconte ce que Dieu a fait pour toi ».
Si nous aimons Jésus, nous ferons sa volonté ; nous aurons conscience de tout ce qu’Il fait pour nous, pour notre famille, pour notre peuple, pour l’humanité entière ; nous le glorifierons comme Seigneur du ciel et de la terre ; et, par amour pour lui, par obéissance, nous publierons ses merveilles, comme le font tant de saintes personnes dans la Bible.
Notre monde a besoin de personnes qui aiment le Seigneur Jésus et qui témoignent de ce qu’Il fait pour eux. Le vécu est crédible ! Témoignons donc sans relâche, courageusement, humblement, avec gratitude et joie, pour le salut du monde entier !
(Radio Notre-Dame 25.10.15)
Saint Dimitrios, qui êtes-vous?

Dimitrios vécut à Thessalonique sous le règne de Dioclétien et Maximien (284-305). Il descendait de l'une des plus nobles familles de la province de Macédoine et était admiré de tous, non seulement pour la noblesse de son origine et la grâce de son apparence physique, mais aussi pour sa vertu, sa sagesse et sa bonté, qui le rendaient supérieur aux vieillards. Expert en l'art militaire, il avait été nommé, malgré son jeune âge, général des armées de Thessalie et proconsul de Grèce par Maximien Galère, le César pour la Grèce et la Macédoine. Mais ces honneurs ne parvinrent pas à faire perdre à Dimitrios le sens des réalités les plus essentielles. Le cœur touché par la foi au Christ et comptant pour rien toute la gloire de ce monde, il passait le plus clair de son temps à enseigner et à interpréter publiquement la parole de Dieu. Sa parole était si convaincante et sa vie toute de justice, de paix et d'amour pour ses frères en était une telle application pratique, qu'un grand nombre de païens s'étaient convertis, malgré la persécution lancée par l'empereur contre les Chrétiens.
aaaComme l'empereur Maximien venait de remporter de brillantes victoires contre les Scythes, de retour vers Rome, il s'arrêta à Thessalonique pour se faire acclamer par la foule et offrir des sacrifices d'action de grâces aux idoles. Certains païens de la ville, jaloux des succès de Dimitrios, profitèrent de la présence de l'empereur pour le dénoncer comme Chrétien. L'étonnement du tyran se changea en violente colère lorsqu'il apprit que Dimitrios ne se contentait pas de partager la foi des disciples du Christ, mais qu'il la propageait avec succès en profitant de sa place dans les assemblées officielles. Il fit comparaître Dimitrios et le fit enfermer dans un cachot situé dans les sous-sols malsains d'un bain qui se trouvait à proximité. Lorsque Dimitrios pénètra dans sa cellule, un scorpion approcha de son pied, se préparant à le piquer mortellement; mais, d'un simple signe de croix, le Saint le fit disparaître. On le laissa alors seul, dans l'humidité et les odeurs nauséabondes. Mais Dimitrios n'y prêtait pas attention, empli de joie qu'il était à la pensée de communier bientôt pleinement à la Passion salutaire du Seigneur; sa seule tristesse étant de devoir attendre la fin des festivités organisées pour le triomphe de l'empereur, pour accomplir son Martyre.
aaaComme il était de coutume en de telles circonstances, Maximien avait organisé dans l'amphithéâtre de Thessalonique des jeux et des combats de gladiateurs. Il avait emmené avec lui une sorte de géant, à la force herculéenne, nommé Lyaios, de la tribu des Vandales. Celui-ci était si fort et si habile dans le combat singulier, que personne ne pouvait lui résister. Un jeune garçon chrétien de la ville nommé Nestor, voyant le vain orgueil que tirait l'empereur à la vue des victoires de son protégé, décida de lui montrer que c'est au Christ seul qu'appartient la vraie puissance. Il courut vers le bain où était enfermé Dimitri os et lui demanda la protection de sa prière pour aller affronter le géant. Le martyr fit le signe de Croix sur le front et le coeur du jeune garçon et l'envoya, tel David au-devant de Goliath (cf. I Sam. 17). Il arriva à l'amphithéâtre au moment où les hérauts criaient partout à qui voudrait affronter Lyaios. Nestor s'avança alors devant l'empereur et jeta sa tunique à terre en criant: «Dieu de Dimitrios, viens à mon aide! » Dès le premier engagement, alors que le géant se ruait sur le frêle garçon, celui s'esquiva et le perça mortellement au coeur avec son couteau. Tous furent saisis de stupeur à la vue de ce prodige et se demandaient comment l'invicible barbare était si soudainement tombé sous les coups d'un enfant qui ne se confiait pas en sa force ni en ses armes. En fait celui-ci avait mis toute son espérance dans le Seigneur, le «Maître du combat», Lui qui livre leurs ennemis aux mains de ses fidèles. Au lieu de se soumettre à ce signe de la puissance souveraine de Dieu, l'empereur éclata de colère et ordonna qu'on se saisisse sur le champ de Nestor et qu'on aille lui trancher la tête en dehors de la ville. Comme il avait entendu Nestor invoquer le Dieu de Dimitrios, Maximien soupçonna ce dernier d'avoir usé de quelque sortilège et il donna l'ordre à ses soldats d'aller le tuer avec leurs lances au fond de son cachot, sans autre forme de procès. Quelques Chrétiens, qui étaient présents lors de l'exécution du Saint, attendirent le départ des soldats et ensevelirent son corps avec dévotion.
aaaLupus, le serviteur de Saint Dimitrios, était lui aussi présent. Avant qu'on l'ensevelisse, il prit la tunique du Martyr baignée de son sang et mit à son doigt la bague royale que celui-ci portait. Par l'intermédiaire de ces deux trophées, Lupus accomplit un grand nombre de miracles et de guérisons. Lorsque Maximien l'apprit, il envoya aussitôt ses soldats trancher la tête du fidèle serviteur.
aaaDieu ne voulut pas laisser inerte après sa mort, la grâce dont il avait rempli Saint Dimitrios; c'est pourquoi il fit couler de son corps un délicieux liquide parfumé, qui avait la propriété de procurer la guérison à tous ceux qui s'en oignaient avec foi dans l'intercession du Saint. A maintes reprises depuis mille six-cent ans, Saint Dimitrios a manifesté sa bienveillante protection sur la ville et les habitants de Thessalonique. Il les a protégés des assauts des barbares, combattant pour eux sur les remparts; les a sauvés des épidémies et des famines; a guéri les malades et consolé les affligés. Ses miracles sont si nombreux que celui qui voudrait les dénombrer ressemblerait à l'insensé qui désire compter les grains de sable.
Par Saint Grégoire de Nysse
(v. 335-395), moine et évêque
La Vie de Moïse, II, 231-233, 251-253 ; SC 1ter (trad. cf SC p. 265s)
« Aussitôt l'homme se mit à voir, et il suivait Jésus sur la route »
[Sur le mont Sinaï, Moïse dit au Seigneur :
« De grâce, fais-moi voir ta gloire ».
Dieu lui répondit :
« Je ferai passer devant toi toute ma beauté..., mais tu ne peux pas voir ma face » (Ex 33,18s).]
Ressentir ce désir me semble provenir d'une âme animée d'amour à l'égard de la beauté essentielle, une âme que l'espérance ne cesse d'entraîner de la beauté qu'elle a vue à celle qui est au-delà...
Cette demande audacieuse, qui dépasse les limites du désir, c'est de ne pas jouir de la Beauté par des miroirs et des reflets, mais face à face.
La voix divine accorde ce qui est demandé par le fait même qu'elle le refuse... : la munificence de Dieu lui accorde l'accomplissement de son désir ; mais en même temps elle ne lui promet pas le repos ou la satiété...
C'est en cela que consiste la véritable vision de Dieu : dans le fait que celui qui lève les yeux vers lui ne cesse jamais de le désirer. C'est pourquoi il dit :
« Tu ne pourras pas voir mon visage »...
Le Seigneur, qui avait répondu ainsi à Moïse, s'exprime de la même façon à ses disciples, mettant en lumière le sens de ce symbole.
« Si quelqu'un veut me suivre », dit-il (Lc 9,23) et non : « Si quelqu'un veut me précéder ».
A celui qui lui adresse une prière au sujet de la vie éternelle, il propose la même chose :
« Viens, suis-moi » (Lc 18,22).
Or celui qui suit est tourné vers le dos de celui qui le conduit.
Donc l'enseignement que reçoit Moïse sur la manière dont il est possible de voir Dieu est celui-ci : suivre Dieu où qu'il conduise, c'est là voir Dieu...
Il n'est pas possible en effet à celui qui ignore le chemin de voyager en sécurité s'il ne suit pas le guide.
Le guide lui montre le chemin en le précédant ; celui qui suit alors ne s'écartera pas du bon chemin, s'il est toujours tourné vers le dos de celui qui le conduit.
En effet, s'il se laisse aller sur le côté ou s'il fait face à son guide, il s'engage dans une autre voie que celle que lui montre le guide.
C'est pourquoi Dieu dit à celui qu'il conduit :
« Tu ne verras pas mon visage », c'est-à-dire : « Ne fais pas face à ton guide ».
Car alors tu courrais en sens contraire de lui...
Tu vois combien il importe d'apprendre à suivre Dieu.
Pour celui qui le suit ainsi, aucune des contradictions du mal ne s'oppose plus à sa marche.
Saints Crépin et Crépinien, qui êtes-vous ?
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Cordonniers et martyrs
(† v. 285)
Crépin et Crépinien étaient des cordonniers romains. Ils faisaient des chaussures pour les pauvres, et vinrent à Soissons annoncer l'Évangile. Ils ont été martyrisés sous l'empereur Maximien.
Crépin et Crépinien furent saisis comme chrétiens et conduits à l'empereur Maximien, qui était de passage dans le nord des Gaules :
« D'où êtes-vous, leur demanda Maximien, et quelle religion professez-vous ?
“Nous sommes, répondirent-ils, de nobles romains qui avons émigré dans les Gaules pour y prêcher la foi chrétienne.
Si vous persistez dans cette folie, leur dit l'empereur, je vous ferai périr d'une mort cruelle : si vous sacrifiez aux dieux, je vous comblerai de richesses et d'honneurs.
Tu crois nous effrayer par tes menaces, répondent les saints martyrs ; mais, pour nous, le Christ est la vie, et la mort est une grâce. Quant aux richesses et aux honneurs, nous les avons quittés volontairement ; garde-les pour tes amis. Si toi-même tu ne renonces pas à tes dieux, tu brûleras au fond de l'enfer.” »
Transporté de rage, Maximien abandonna les deux chrétiens à l'un des plus cruels exécuteurs des persécutions contre les chrétiens, nommé Rictiovarus, pour les torturer avec une violence extraordinaire. Rictiovarus leur fit enfoncer sous les ongles des roseaux pointus ; mais ces roseaux se retournèrent contre les bourreaux et en blessèrent plusieurs ; il les fit jeter ensuite, en plein hiver, avec des meules de moulin au cou, dans une rivière glacée, mais ils surnagèrent et ne sentirent pas le froid.
Ce fut ensuite le tour du supplice de la chaudière remplie de plomb fondu ; ce supplice fut inoffensif pour eux, comme les autres, mais une goutte jaillit sur l'œil du tortionnaire, qui en devint borgne. Sa fureur lui donna le courage de poursuivre, et les deux généreux martyrs furent jetés dans une autre chaudière bouillante, remplie d'un mélange de poix, de graisse et d'huile ; ils y entrèrent en chantant de pieux cantiques, et des anges vinrent les en faire sortir.
Rictiovarus, fou de rage et sans doute saisi du démon, se jeta au milieu du brasier et s'y tordit dans le désespoir. Telle fut la fin de ce grand persécuteur, qui fit périr tant de chrétiens dans les Gaules.
Quant à Crépin et Crépinien, ils eurent la tête tranchée le lendemain. Le culte des saints Crépin et Crépinien est un de ceux qui sont restés les plus populaires ; des confréries furent établies sous leur vocable, de nombreuses églises bâties en leur honneur ; d'éclatants miracles furent obtenus par leur intercession.