Pour être efficace, la Foi ne doit pas être qu'intellectuelle : Jésus exposait à Ses disciples qu'ils n'avaient pas pu chasser le démon hors de l'enfant parce que leur foi était petite ou faible. Dès lors, l'Évangile de ce jour nous enseigne que la foi doit être cultivée, renforcée et approfondie, par la prière et le jeûne, de peur que la foi ne soit qu'une simple conviction intellectuelle, mais qu'elle devienne la relation vivante de l'homme avec le Dieu invisible, Qui est pourtant si proche de l'homme par Sa grâce, lorsque l'on prie pour obtenir Son aide. (Patriarche Daniel de Roumanie)
Livre de l'Ecclésiastique 44,16-23.45,3-15.
Voici le grand pontife, qui pendant sa vie, fut agréable à Dieu,
et, au temps de la colère est devenu la réconciliation des hommes : il ne s'en est pas trouvé de semblable à lui dans l'observance de la loi du Très-Haut.
C'est pourquoi il a juré de le faire croître dans son peuple.
Le Seigneur a béni en lui toutes le nations, et a confirmé en lui son Alliance.
Il eut égard à lui dans ses bénédictions, il lui a continué sa miséricorde, et il trouva grâce devant le Seigneur.
Par sa parole, il a fait cesser des prodiges. Il l'a glorifié devant les rois, il lui a donné un commandement devant son peuple et il lui a montré sa gloire.
A cause de sa foi et de sa douceur, il l'a sanctifié et l'a choisi entre tous les hommes.
Il lui a fait entendre sa voix et l'a introduit dans la nuée.
Il lui a donné face à face ses commandements, la loi de la vie et de la science.
Il a établi avec lui une alliance éternelle, et lui a donné le sacerdoce suprême.
Il l'a rendu heureux dans la gloire, pour exercer le sacerdoce, louer son nom et lui offrir un encens d'agréable odeur.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 25,14-23.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole : Partant pour un voyage, un homme appela ses serviteurs et leur remit ses biens.
A l'un il donna cinq talents, à un autre deux, à un autre un, à chacun selon sa capacité, et il partit en voyage. Aussitôt,
celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla les faire valoir, et il en gagna cinq autres.
De la même manière, celui qui avait reçu les deux, en gagna lui aussi deux autres.
Mais celui qui en avait reçu un s'en alla faire un trou en terre, et il y cacha l'argent de son maître.
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revient et leur fait rendre compte.
S'avançant, celui qui avait reçu les cinq talents en présenta cinq autres, en disant : " Maître, vous m'aviez remis cinq talents ; voici cinq autres talents que j'ai gagnés. "
Son maître lui dit : " Bien, serviteur bon et fidèle ; en peu tu as été fidèle, je te préposerai à beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. "
S'avançant aussi, celui qui avait reçu les deux talents dit : " Maître, vous m'aviez remis deux talents ; voici deux autres talents que j'ai gagnés. "
Son maître lui dit : " Bien, serviteur bon et fidèle, en peu tu as été fidèle, je te préposerai à beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. "
St Jean Chrysostome
(v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église . Homélie 78 sur saint Matthieu (Catena Aurea)
Remarquez, mes frères, que Dieu ne revient pas tout de suite redemander compte de l’argent qu’il avait donné en dépôt, mais qu’il laisse passer beaucoup de temps.
On voit aussi dans la parabole de la vigne, qu’après l’avoir donnée aux vignerons, il va faire un grand voyage; voulant nous faire comprendre par toutes ces circonstances avec quelle patience il nous supporte.
Il me semble aussi voir dans ces paroles une allusion à la résurrection générale.
Il est remarquable encore que dans cette parabole des talents il n’y a ni vignerons ni vigne, mais que tous sont ouvriers; car il ne parle pas ici seulement aux princes des Juifs, ou au peuple, mais généralement à tous.
Et considérez, mes frères, que lorsque ces serviteurs s’approchent de leur maître pour lui offrir ce qu’ils ont gagné dans leur trafic, ils reconnaissent tous avec une grande franchise, et ce qui vient d’eux, et ce qui vient de leur maître. L’un lui dit humblement qu’il a reçu cinq talents, et l’autre deux, et ils avouent tous deux par cette humble reconnaissance que c’est de lui qu’ils ont reçu le moyen d’agir.
Ils lui témoignent tous qu’ils ne sont pas ingrats, et ils lui attribuent ce qu’ils ont comme venant uniquement de lui.
Que leur répond donc leur maître: « Bien !
Serviteur bon et fidèle ».
Car c’est être « bon » que d’être attentif et appliqué à faire du bien à ses frères :
« Bien ! Serviteur bon et fidèle, parce que vous avez été fidèle en peu de choses, je vous établirai sur beaucoup.
Entrez dans la joie de votre Seigneur » :
ce seul mot renferme tout le bonheur de l’autre vie.
(Patriarche Daniel de Roumanie)
Celui qui veut vraiment suivre Dieu doit être libre de ce qui nous retient liés à cette vie-ci. A cet effet, il nous faut rompre complètement avec notre ancienne manière de vivre. En effet, à moins que nous évitions tous les soucis du corps et ceux de ce monde, nous ne parviendrons jamais à être agréables à Dieu. Nous devons quitter tout cela comme si mentalement, c'était pour un autre monde, car comme dit l'Apôtre, "notre patrie, c'est au Ciel". (Saint Basile le Grand, "vers le Paradis")
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Heureuse la ville gouvernée par des gens de bien; heureux le navire conduit par d'habiles pilotes; heureux aussi le monastère régi par des supérieurs sobres et continents. Mais malheur à la ville gouvernée par des méchants; malheur au vaisseau dirigé par des mains inexpérimentées; malheur au monastère tombé aux mains d'hommes intempérants (Qo 10,16-17) ! La ville sera envahie par les barbares, en punition de la perversité de ses magistrats; le vaisseau se brisera contre les écueils par l'impéritie de ceux qui le gouvernent, et la corruption des supérieurs ne fera du monastère qu'un lieu de désolation et d'effroi.(St Ephrem)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 6,1-5.
Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ; ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains.
Quelques pharisiens dirent alors : « Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? »
Jésus leur répondit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ?
Il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l’offrande, en mangea et en donna à ceux qui l’accompagnaient, alors que les prêtres seulement ont le droit d’en manger. »
Il leur disait encore : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
Quand, placé sous l'autorité de tes pères spirituels, tu es l'objet de leurs soins vigilants et qu'un mot flatteur t'est adressé en récompense de ta bonne conduite, ce n'est pas alors que peuvent éclater la force et la fermeté de ta foi; mais c'est lorsque tu as à supporter le mépris et la correction: l'animal le plus féroce s'apprivoise sous la main qui le caresse. Étouffe tout ressentiment de haine contre celui qui t'instruit et te corrige, si tu veux devenir un vase d'élection. Sache ce qu'il te faut d'obéissance et d'humilité pour marcher dans la voie du Seigneur, et n'oublie pas l'honneur qui t'en reviendra si tu y es fidèle. Les saints, mon cher frère, y ont trouvé toute la gloire de leur vie. Moïse, serviteur de Dieu, qui avait puisé dans les sciences de l'Égypte des connaissances profondes, se soumit néanmoins à servir Jéthro, étranger à toute espèce d'étude (Ex 3,1); Josué, fils de Navé, mérita par sa parfaite obéissance d'être le successeur de Moïse (Deu 34,9 et Jos 1,16). L'obéissance au grand prêtre Héli rendit Samuel digne d'entendre la voix de Dieu (1R 3,4-14). C'est encore par l'effet de cette grande vertu qu'Élisée reçut le manteau de son maître et les grâces qui y étaient attachées (4 R 2,13). Mais pourquoi parler d'hommes semblables à nous et sujets aux mêmes misères? Le Verbe Lui-même qui S'est incarné a vécu dans l'obéissance et dans l'humilité, comme nous l'apprend l'évangéliste par ces paroles: "Et Il leur était soumis" (Lc 2,51). L'Apôtre dit encore: "Et Il S'est rabaissé Lui-même, Il a été obéissant jusqu'à la mort, et jusqu'à la mort de la croix" (Ph 2,8). Combien ne voyons-nous pas d'enfants qui s'exposent à de graves dangers, parce qu'ils ne veulent pas se conformer à la règle de vie que leur tracent leurs parents? Dans les villes, la plupart des peines qu'infligent les magistrats n'ont d'autre source que la désobéissance, l'obstination et la raideur de caractère. Les jeunes filles qui se refusent à régler leur conduite sur les bons avis qu'on leur donne, foulant aux pieds tout sentiment de honte et de pudeur, usent une vie infâme dans la débauche sur les places et les rues. Celles, au contraire, qui sont attentives au travail, gardent le silence et observent les lois de la pudeur, sont honorées des hommes, et un jour elles seront couronnées par les Mains du Seigneur. Ton oeuvre est bien commencée, sois persévérant, afin d'être honoré dans le royaume des cieux avec ceux qui sont doux et humbles de cœur.(St Ephrem)
Par Benoît XVI,
pape de Rome de 2005 à 2013, aujourd'hui Papé émérite de l'Eglise de Rome.
Homélie, Célébration eucharistique, 20ème Journée Mondiale de la Jeunesse, 21/08/05 (trad. DC 2343, p. 909)
L'Eucharistie fait partie du dimanche. Au matin de Pâques, les femmes en premier, puis les disciples, ont eu la grâce de voir le Seigneur.
Depuis lors, ils ont su que désormais le premier jour de la semaine, le dimanche, serait son jour à lui, le jour du Christ.
Le jour du commencement de la création devenait le jour du renouvellement de la création. Création et rédemption vont ensemble.
C'est pour cela que le dimanche est tellement important.
Il est beau qu'aujourd'hui, dans de nombreuses cultures, le dimanche soit un jour libre ou, qu'avec le samedi, il constitue même ce qu'on appelle le « week-end » libre.
Ce temps libre, toutefois, demeure vide si Dieu n'y est pas présent.
Chers amis !
Quelquefois, dans un premier temps, il peut s'avérer plutôt mal commode de devoir prévoir aussi la Messe dans le programme du dimanche.
Mais si vous en prenez l'engagement, vous constaterez aussi que c'est précisément ce qui donne le juste centre au temps libre.
Ne vous laissez pas dissuader de participer à l'Eucharistie du dimanche et aidez aussi les autres à la découvrir.
Parce que la joie dont nous avons besoin se dégage d'elle, nous devons assurément apprendre à en comprendre toujours plus la profondeur, nous devons apprendre à l'aimer.
Engageons-nous en ce sens, cela en vaut la peine !
Découvrons la profonde richesse de la liturgie de l'Église et sa vraie grandeur :
nous ne faisons pas la fête pour nous, mais c'est au contraire le Dieu vivant lui-même qui prépare une fête pour nous.
Un religieux qui était sous l'autorité des pères spirituels alla trouver un de ses frères, et lui dit: "Je désire quitter mes pères spirituels et vivre tranquillement par moi-même. Le frère lui répondit en ces termes: "Un homme avait un fils qu'il confia aux soins d'un artisan chargé de lui apprendre sa profession. Mais le jeune homme était distrait et peu attentif à son travail. Quelques jours après, il alla trouver son père et lui dit: "Mon père, fais-moi sortir de chez mon maître, j'apprendrai bien mieux ce métier par moi-même." "Si tu n'as rien fait, lui répondit son père, quand d'autres t'instruisaient et te guidaient, que pourras-tu faire par toi-même, mon fils? toi qui n'as su ni apprendre ni obéir comme tu le devais? Je vois, mon fils, que tu as du dégoût pour la profession à laquelle je t'ai destiné, et je crains fort que je ne me sois donné pour toi une peine inutile. Applique-toi donc comme il convient à ton travail, afin que, devenu habile dans cette profession, tu trouves le calme et le repos: la mort, voilà le partage de ceux qui, dans leur ignorance, refusent de se soumettre au joug de la discipline." Et nous aussi, mon frère, gardons-nous de briser le frein de l'obéissance en Jésus Christ, dans la crainte de déplaire à Dieu et de n'avoir personne qui vienne nous secourir, quand nous tomberons dans quelque tentation. Lorsque Agar, servante de Sara, fuyait les regards de sa maîtresse, l'ange de Dieu vint à elle et lui dit: "Retourne vers ta maîtresse, et humilie-toi sous sa main" (Gn 16,9). Elle fit ce qui lui avait été ordonné; mais lorsque son temps fut venu, Abraham lui donna des vivres et la renvoya paisiblement avec son fils: et comme elle errait dans le désert, et qu'elle et son fils Ismaël étaient sur le point de mourir de soif, Dieu ne les abandonna pas (Gn 21,17 cf. ss.). Nous devons donc souffrir avec courage les afflictions, en nous souvenant que c'est le Seigneur que nous servons et non les hommes. Aussi, puisque nous sommes sous la puissance des autres, nous devons nous garder de rien faire par esprit de révolte, dans la crainte d'avoir à souffrir comme Giési, serviteur du prophète Élisée (4 R 5,27). Travaillons plutôt, par une pieuse et religieuse obéissance, à offrir des fruits parfaits à notre Seigneur Jésus Christ, à qui soient la gloire et le règne dans tous les siècles. Amen.(St Ephrem)