Livre de l'Ecclésiastique 31,8-11.
Heureux l'homme qui sera trouvé sans tache ; qui n'a pas couru après l'or, ni espéré dans l'argent et les trésors !
Qui est-il, pour que nous le proclamions heureux ? Car il a fait une chose merveilleuse parmi son peuple.
Quel est celui qui a été éprouvé à ce sujet et trouvé sans reproche ? Que cette épreuve lui soit un sujet de gloire ! Qui a pu violer la loi et ne l'a pas violée, faire le mal et ne l'a pas fait ?
Sa fortune sera affermie, et l'assemblée publiera ses bienfaits.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 12,35-40.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Ayez les reins ceints et vos lampes allumées !
Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent leur maître à son retour des noces, afin que, lorsqu'il arrivera et frappera, ils lui ouvrent aussitôt.
Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant ! Je vous le dis en vérité, il se ceindra, les fera mettre à table et passera pour les servir.
Et si c'est à la deuxième ou à la troisième veille qu'il arrive et les trouve ainsi, heureux sont-ils !
Sachez-le bien, si le maître de maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il ne laisserait pas percer sa maison.
Vous aussi, tenez-vous prêts, car c'est à l'heure que vous ne pensez pas que le Fils de l'homme viendra. "
Je bénirai le Seigneur en tout temps, Sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le Seigneur : Que les pauvres m’entendent et soient en fête !
Bienheureux Guerric d'Igny
(v. 1080-1157), abbé cistercien
1er Sermon pour l’Avent, 2-3 ; SC 166 (trad. SC p. 95 rev.)
« Je déborde d’espérance en ta parole » (Ps 118,81 Vulg). Espérant en Dieu et même débordant d’espérance, j’ajouterai espoir à espoir, même si l’épreuve s’ajoute à l’épreuve, le délai au délai.
Car je suis certain « qu’il apparaîtra à la fin et ne nous trompera pas ». C’est pourquoi, « même s’il se fait attendre, je l’attendrai car il viendra sans aucun doute et ne tardera pas » (Ha 2,3 Vulg) au-delà du temps déterminé et favorable.
Quel est ce temps favorable ?
Celui où sera complet le nombre de nos frères (Ap 6,11), où sera achevé le délai de miséricorde accordé pour le repentir.
Écoute Isaïe expliquer pourquoi le Seigneur remet le jugement : « Si le Seigneur attend, c’est pour vous faire miséricorde, car en vous épargnant il sera glorifié.
Le Seigneur est un Dieu de justice ; bienheureux tous ceux qui l’attendent » (30,18).
Vois donc, si tu es sage, comment employer la trêve due à ce délai : si tu es pécheur, elle t’est donnée pour faire pénitence et non pour vivre dans la négligence ; si tu es saint, c’est pour avancer en sainteté et non pour défaillir dans la foi.
Car « si le mauvais serviteur se dit en son cœur : mon maître tarde à venir, et qu’il se met alors à frapper les autres serviteurs, à manger et à boire en compagnie des ivrognes, son maître viendra au jour qu’il n’attend pas et qu’il ignore ; il se séparera de lui et le mettra parmi les infidèles ».
Oui, attendre vraiment le Seigneur, c’est garder notre foi en lui et, même si nous sommes privés de la consolation de sa présence, ne pas suivre le séducteur, mais demeurer suspendu à son retour.
C’est bien ce que dit encore le Seigneur par le prophète : « Mon peuple sera suspendu à mon retour » (Os 11,7 Vulg).
« Suspendu », expression belle et exacte, qui signifie qu’étant comme entre ciel et terre, on ne peut pas encore atteindre les biens célestes, sans pour autant vouloir toucher les choses de la terre.
Le Seigneur regarde les justes, Il écoute, attentif à leurs cris. Le Seigneur affronte les méchants Pour effacer de la terre leur mémoire.
La joie féconde
Livre d'Isaïe 54, 1-10
Car la femme abandonnée aura plus d'enfants que celle qui a son mari, déclare le Seigneur.
Le Seigneur regarde les justes, Il écoute, attentif à leurs cris. Le Seigneur affronte les méchants Pour effacer de la terre leur mémoire.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 20,1-16.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « En effet, le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire.
Et à ceux-là, il dit : “Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.”
Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.
Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : “Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?”
Ils lui répondirent : “Parce que personne ne nous a embauchés.” Il leur dit : “Allez à ma vigne, vous aussi.”
Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : “Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.”
Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier.
Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier.
En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine :
“Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !”
Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : “Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :
n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?”
C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »
Malheur sur malheur pour le juste, Mais le Seigneur chaque fois le délivre. Il veille sur chacun de ses os : Pas un ne sera brisé.
Par St Jean Chrysostome
(v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
Homélie pour le Vendredi saint « La Croix et le larron » (trad. Année en fêtes, Migne 2000, p. 277)
Qu'a donc fait le larron, pour recevoir en partage le paradis après la croix ? ...
Alors que Pierre reniait le Christ, le larron, du haut de la croix lui rendait témoignage.
Je ne dis pas cela pour accabler Pierre ; je le dis pour mettre en évidence la grandeur d'âme du larron...
Ce larron, alors que toute une populace se tenait autour de lui, grondant, vociférant, les abreuvant de blasphèmes et de sarcasmes, ne tint pas compte d'eux.
Il n'a même pas considéré l'état misérable de la crucifixion qui était en évidence devant lui.
Il parcourut tout cela d'un regard plein de foi...
Il se tourna vers le Maître des cieux et se remettant à lui, il dit : « Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu iras dans ton Royaume » (Lc 23,42).
N'éludons pas avec désinvolture l'exemple du larron, et n'ayons pas honte de le prendre pour maître, lui que notre Seigneur n'a pas rougi d'introduire le premier dans le paradis...
Il ne lui a pas dit, comme à Pierre :
« Viens, suis-moi, et je ferai de toi un pêcheur d'hommes » (Mt 4,19).
Il ne lui a pas dit non plus comme aux Douze :
« Vous siégerez sur douze trônes pour juger les douze tribus d'Israël » (Mt 19,28).
Il ne l'a gratifié d'aucun titre ; il ne lui a montré aucun miracle. Le larron ne l'a pas vu ressusciter un mort, ni chasser des démons ; il n'a pas vu la mer lui obéir.
Le Christ ne lui a rien dit du Royaume, ni de la géhenne. Et pourtant il lui a rendu témoignage devant tous, et il a reçu en héritage le Royaume.