La Prière de Saint Isaac le Syrien de Ninive « Seigneur Jésus-Christ, mon Dieu, donne-moi le repentir » : « Seigneur Jésus-Christ, mon Dieu, donne-moi le repentir, mon cœur est en peine, pour que de toute mon âme j'aille à Ta recherche, car sans Toi je suis privé de tout bien. Ô Dieu bon, donne-moi Ta grâce. Que le Père, qui dans l'éternité hors du temps T'a engendré dans son sein, renouvelle en moi les formes de Ton image. Je T'ai abandonné, ne m'abandonne pas ; je me suis éloigné de Toi, sors à ma recherche. Conduis-moi dans Ton pâturage, parmi les brebis de Ton troupeau élu. Avec elles, nourris-moi de l'herbe fraîche de Tes mystères dont ton Cœur pur est la demeure, ce Cœur qui porte en Lui la splendeur de Tes révélations, la consolation et la douceur de ceux qui se sont donné de la peine pour Toi dans les tourments et les outrages. Puissions-nous être dignes d'une telle splendeur, par Ta grâce et Ton amour de l'homme, ô Jésus-Christ, notre Sauveur, dans les siècles des siècles. Amen. » Saint Isaac le Syrien de Ninive (vers 630-700)
Deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 2,8-10.3,10-12.
Mon bien-aimé : Rappelez-vous Jésus-Christ, ressuscité des morts, né de la race de David, selon mon Evangile,
pour lequel je souffre jusqu'à porter des chaînes comme un malfaiteur ; mais la parole de Dieu n'est point enchaînée.
C'est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu'eux aussi obtiennent le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire éternelle.
Toi, au contraire, tu m'as suivi dans l'enseignement, la conduite, les desseins, la foi, la longanimité, la charité, la constance,
les persécutions, les souffrances, telles qu'il m'en est arrivé à Antioche, à Iconium, à Lystres. Quelles persécutions j'ai endurées, et de toutes le Seigneur m'a sauvé.
Aussi bien, tous ceux qui veulent vivre avec piété dans le Christ Jésus auront à souffrir persécution.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 10,1-9.
En ce temps-là, le Seigneur en désigna soixante-douze autres, et les envoya devant lui, deux à deux, dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller.
Il leur disait : La moisson est grande, mais les ouvriers sont en petit nombre. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson.
Allez : voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
Ne portez ni bourse, ni besace, ni sandales, et ne saluez personne en chemin.
En quelque maison que vous entriez, dites d'abord : " Paix à cette maison ! "
Et s'il y a là un fils de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous.
Demeurez dans cette maison, mangeant et buvant de ce qu'il y aura chez eux, car l'ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison.
Et en quelque ville que vous entriez et qu'on vous reçoive, mangez ce qui vous sera servi ;
guérissez les malades qui s'y trouveront, et dites-leur : " Le royaume de Dieu est proche de vous. "
La Prière de Saint Isaac le Syrien de Ninive « Seigneur, quand ton Esprit Saint vient habiter dans un homme » : « Seigneur, quand ton Esprit Saint vient habiter dans un homme, cet homme ne peut plus cesser de prier, car l'Esprit en lui prie sans cesse. Qu'il dorme, qu'il Veille, dans son coeur la prière est toujours à l'oeuvre. Qu'il mange, qu'il boive, qu'il se repose ou qu'il travaille, l'encens de la prière monte spontanément de son coeur. La prière en lui n'est plus liée à un temps déterminé, elle est ininterrompue. Même durant son sommeil, elle se poursuit, bien cachée. Car le silence d'un homme qui est devenu libre est en lui-même déjà prière. Ses pensées sont inspirées par Toi, mon Dieu. Le moindre mouvement de son coeur est comme une Voix qui, silencieuse et secrète, chante pour Toi l'Invisible. Amen. » Saint Isaac le Syrien de Ninive (vers 630-700)
AVEC LA FOI, TOUT DEVRAIT ÊTRE SIMPLE
(Par St Syméon le Nouveau Théologien, "A propos de la Foi")
Je n'ai rien fait de plus que de croire,
et le Seigneur m'a accepté.
Il y a bien des choses qui nous font obstacle pour acquérir l'humilité,
mais rien qui nous empèche d'avoir la Foi.
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Par St Pie X,
pape de Rome de 1903 à 1914 . dans son encyclique « E supremi apostolatus »
Envoyés par le Christ vers le monde entier
« Personne ne peut poser d'autre fondement que celui qui a été posé, le Christ Jésus » (1Co 3,11).
C'est lui seul
« que le Père a consacré et envoyé dans ce monde » (Jn 10,36),
« splendeur du Père et expression parfaite de son être » (He 1,3),
vrai Dieu et vrai homme, sans qui personne ne peut connaître Dieu comme il faut, car « personne n'a connu le Père si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils a voulu le révéler » (Mt 11,27).
D'où il suit que « tout restaurer dans le Christ » (Ep 1,10)
et ramener les hommes à l'obéissance à Dieu sont une seule et même chose.
Et c'est pourquoi le but vers lequel doivent converger tous nos efforts, c'est de ramener le genre humain à la souveraineté du Christ.
Cela fait, l'homme se trouvera, par là même, amené à Dieu : non pas un Dieu inerte et insoucieux des réalités humaines, comme certains philosophes l'ont imaginé, mais un Dieu vivant et vrai, en trois personnes dans l'unité de leur nature, créateur du monde, étendant à toute chose sa providence infinie, juste donateur de la Loi qui jugera l'injustice et assurera à la vertu sa récompense.
Or, où est la voie qui nous donne accès auprès de Jésus Christ ?
Elle est sous nos yeux :
c'est l’Église.
Saint Jean Chrysostome nous le dit avec raison :
« L'Église est ton espérance, l'Église est ton salut, l'Église est ton refuge. »
C'est pour cela que le Christ l'a établie, après l'avoir acquise au prix de son sang.
C'est pour cela qu'il lui a confié sa doctrine et les préceptes de sa Loi, lui prodiguant en même temps les trésors de sa grâce pour la sanctification et le salut des hommes.
Vous voyez donc, vénérables frères, quelle œuvre nous est confiée : ne viser rien d'autre que former en tous Jésus Christ.
C'est la même mission que Paul attestait avoir reçue :
« Mes petits enfants, je vous enfante à nouveau jusqu'à ce que le Christ ait pris forme en vous » (Ga 4,19).
Or, comment accomplir un tel devoir sans être d'abord
« revêtus du Christ » ? (Ga 3,27)
Et revêtus jusqu'à pouvoir dire : « Pour moi, le Christ est ma vie » (Ph 1,21).
La Prière de Saint Isaac le Syrien de Ninive « Seigneur Jésus-Christ, par Tes plaies guéris mes plaies » : « Seigneur Jésus-Christ qui a pleuré Lazare et versé sur lui les larmes de la tristesse, reçois les larmes de mon amertume. Par Tes souffrances, apaise mes souffrances. Par Tes plaies, guéris mes plaies. Par Ton sang, purifie mon sang. Et porte dans mon corps le parfum de Ton Corps vivifiant. Que le fiel dont les ennemis T’ont abreuvé change en douceur dans mon âme l’amertume que m’a versée l’adversaire. Que Ton Corps tendu sur l’arbre de la Croix déploie vers Toi mon intelligence écrasée par les démons. Que Ta tête inclinée sur la Croix relève ma tête que les ennemis ont outragée. Que Tes saintes mains clouées par les infidèles me relèvent du gouffre de la perdition et me ramènent à Toi, comme Ta bouche l’a promis. Que Ton visage, qui reçut des maudits les gifles et les crachats, éclaire mon visage qu’ont souillé les injustices. Que Ton âme que sur la Croix Tu as soumise à Ton Père, me conduise à Toi dans Ta grâce. Je n’ai ni cœur souffrant pour aller à Ta recherche, ni repentir, ni tendresse, rien de ce qui ramène les enfants à leur héritage. Maître, je n’ai pas de larmes pour Te prier. Mon intelligence est enténébrée par les choses de cette vie, et n’a pas la force de tendre vers Toi dans la douleur. Mon cœur est froid sous le nombre des tentations, et les larmes de l’amour pour Toi ne peuvent le réchauffer. Mais Toi, Seigneur Jésus Christ mon Dieu, trésor des biens, donne-moi le repentir total et un cœur en peine, pour que de toute mon âme je sorte à Ta recherche. Car sans Toi je serai privé de tout bien. Ô Dieu Bon, donne-moi Ta grâce ! Que le Père, qui dans l’éternité hors du temps, T’a engendré dans Son sein, renouvelle en moi les formes de Ton image. Je T’ai abandonné. Ne m’abandonne pas. Je suis sorti de toi. Sors à ma recherche. Conduis-moi dans Ton pâturage, compte-moi parmi les brebis de ton troupeau élu. Avec elles nourris-moi de l’herbe verte de Tes mystères divins dont le cœur pur est la demeure, ce cœur qui porte en lui la splendeur de Tes révélations, la consolation et la douceur de ceux qui se sont donné de la peine pour Toi dans les tourments et les outrages. Puissions-nous être dignes d’une telle splendeur, par Ta grâce et Ton amour pour l’homme, notre Sauveur Jésus Christ, dans les siècles des siècles. Amen. » Saint Isaac le Syrien de Ninive (vers 630-700)
Saint Germain d'Auxerre qui êtes-vous ?
Évêque
(v. 378-448)
Germain naît à Auxerre, de parents nobles et pieux. Il fut envoyé aux écoles les plus célèbres des Gaules, où il obtint de grands succès. Il alla ensuite à Rome étudier le droit et acquit bientôt une réputation éclatante par son éloquence au barreau.
Les talents du jeune docteur le mirent en vue, et l'autorité impériale le revêtit d'une haute dignité militaire, à Auxerre, sa patrie.
L'an 418, saint Amator, évêque d'Auxerre, eut la révélation de sa mort prochaine et reçut de Dieu l'ordre de désigner Germain pour lui succéder.
Il réunit le peuple dans sa cathédrale, et lui exposa quelle était la volonté de Dieu ; Germain, qui était présent, atterré d'une semblable nouvelle, entendit la foule acclamer son nom.
Après avoir reçu successivement les différents ordres sacrés, il se résigna au sacrifice et accepta le fardeau de l'épiscopat.
Il ne fit plus désormais chaque jour qu'un seul repas, composé de pain d'orge trempé dans l'eau ; il ne consentait à boire un peu de vin qu'aux solennités de Noël et de Pâques ; il passait les nuits en oraison, n'accordant à la nature qu'un court sommeil sur des planches couvertes de cendre.
Nommé légat apostolique pour aller combattre le pélagianisme dans la Grande-Bretagne, il passa par Paris, où il fit la rencontre de la pieuse bergère de Nanterre, sainte Geneviève, dont il prédit la gloire.
Dans la traversée de la mer, Germain apaisa une horrible tempête en versant dans les flots quelques gouttes d'huile sainte.
Ses miracles sans nombre opérèrent encore plus de bien que ses éloquents discours dans la Grande-Bretagne, et il eut la consolation de revenir à Auxerre, après avoir accompli un bien immense chez ces peuples infestés par l'hérésie.
Le saint évêque continua sa vie d'apostolat, de prière et de mortification, et devint de plus en plus illustre par le don des miracles.
Un jour, un pauvre trouva le moyen de lui dérober son cheval ; mais il fut obligé de le rendre à l'évêque en lui disant qu'il n'avait jamais pu le diriger, et que, voyant là un châtiment de Dieu, il restituait à son maître l'animal volé :
« Mon ami, lui dit le Saint, c'est moi qui suis coupable ; si j'avais eu hier la charité de te donner un vêtement, tu n'aurais pas eu l'idée de commettre ce vol »
et il le renvoya avec une large aumône et sa bénédiction. Une autre fois, Germain guérit un jeune homme paralytique, en lui passant la main sur la longueur de la jambe.
On rapporte de lui la résurrection d'un mort et de nombreuses guérisons.
Un jour, après avoir offert le saint sacrifice, il annonça sa mort très prochaine et mourut après sept jours de maladie.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Prière de St Isaac Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu, toi qui, sur la dépouille de Lazare, versas des larmes d'affliction et de pitié, reçois les larmes de mon amertume. Par ta Passion, guéris mes passions; par tes plaies, porte remède à mes plaies; par ton sang, purifie mon sang et unis à mon corps le parfum de ton corps donateur de vie.
Jésus mange un poisson
Évangile selon saint Luc 24, 33-49
Les disciples offrirent à Jésus un morceau de poisson grillé. Il le prit et le mangea devant eux.
«Avez-vous ici quelque chose à manger ?»
Je n'aime pas le poisson
Je n’aime pas le poisson. Pour un pécheur, le comble. Mais au bord du lac, on n’avait pas le choix. Un jour, tout a changé. Un homme est arrivé nous embarquant avec lui. Tout à sa suite avait une nouvelle saveur. Qu’importe ce que l’on mangeait, ce sont ses paroles qui nourrissaient. Combien de repas improvisés sur le lac, chez les uns et les autres, là où l’on nous recevait. Et puis, un dernier soir, il y eut ce repas, un peu de pain, du vin. Et le Maître de les bénir : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang. »
Alors, quand il est revenu, au milieu de nous à Jérusalem, pas étonnant qu’il voulut encore manger. Le goût du poisson lui rappelait cela : les filets abandonnés au jour de notre appel, les foules nombreuses nourries avec si peu, les repas pris ensemble sur le bord de la route. Manger, pour faire mémoire des événements passés. Mais manger avec lui, car il était bien là. Manger, pour poursuivre avec lui le chemin. Et pourtant, peu après, nous ne le revîmes plus.
Avait-il vraiment faim ? Sans doute, mais pas de poisson ni de pain. Je le compris ensuite. Il avait faim de nous. Faim de nous faire comprendre les signes qu’il posait. Faim que nous sortions de l’incrédulité. Jésus avait faim de notre foi.
Depuis le poisson n’a plus le même goût. J’en mange parfois debout, pressé sur le chemin, où je clame sans cesse la nouvelle joyeuse. Je repense à mon Maître, à toute sa saveur. J’ai faim de le revoir, au banquet éternel. (Source: Signe dans la Bible)
Saint Isaac le Syrien L'Esprit, quand il demeure dans un homme, ne le quitte pas dès lors que cet homme est devenu prière. Car l'Esprit lui-même ne cesse de prier en lui. Que cet homme dorme ou qu'il veille, la prière désormais ne s'en va pas de son âme. Qu'il mange, qu'il boive, qu'il dorme, quoi qu'il fasse, et jusque dans le sommeil profond, les parfums et l'encens de la prière s'élèvent sans peine de son cœur. La prière ne le quitte plus.
Histoire de Nasser, jeune Musulman, avec Marie qui le conduit au Christ:
Dans les années 1980, Nasser, jeune Musulman, parachutiste de l'armée jordanienne à Amman fait, lors d'un saut, une chute qui lui déplace une vertèbre et l'oblige à garder le lit.
On ne peut le guérir.
Il est fiancé à une jeune Musulmane, élève chez les Sœurs du Rosaire.
Grande est la tristesse des fiancés.
On envoie Nasser à Londres où, après une piqûre malheureuse, il se trouve paralysé à vie.
Il revient à Amman. Les parents de la fiancée pensent à rompre les fiançailles et Nasser lui-même est de cet avis.
Or, une amie de la fiancée, Sœur L. du Rosaire, en visite, mue par le Saint Esprit, donne à Nasser une Médaille Miraculeuse.
Il la baise et la porte.
Sœur L. lui dit :
-« Ce que les médecins ne peuvent faire, Dieu le fera et te guérira ».
Cette nuit-là, Nasser entend une voix en lui :
-"Nasser, je suis la Mère de Jésus, en son Nom, je te guéris, lève-toi."
Et en même temps, il sent deux mains vigoureuses qui le mettent debout.
Il est guéri.
Exultant de joie, vraiment guéri, il réveille tout l'hôpital.
Médecins et infirmières n'en croient pas leurs yeux.
Nasser se fait l'apôtre de Marie et Mgr Sinnaan, évêque d'Amman est informé du fait soumis à son appréciation, ainsi que du désir de Nasser de devenir chrétien...
NEUVAINE POUR LA FRANCE:
Méditation du Père Guillaume de Menthière
Sœur Joséphine (2014) et le Grand Charles
Et pourtant c’est bien vrai que Dieu est grand ! Mais pas comme ils le pensent, pas comme ils le croient, pas comme ils osent prétendre en témoigner. La petite sœur Joséphine nous l’avait dit un jour tandis que le muezzin hurlait, assommant de décibels le ciel de Nazareth. «
Ils ne peuvent pas comprendre, avait murmuré la vieille clarisse en hochant la tête
, pensez-donc, Dieu bébé ! Ils ne peuvent pas comprendre ». Le contraste était saisissant pour les pèlerins que nous étions entre la voix douce, mâtinée d’un délicieux accent libanais, et les haut-parleurs, cracheurs de Coran. En arrière-fond Joséphine nous faisait imaginer le tout petit village qu’elle avait connu autrefois, quand en 1936, elle était arrivée à l’âge de 20 ans, jeune novice au couvent de Nazareth. Depuis le temps de la Sainte Famille, le hameau n’avait guère changé. En venant, près de 2000 ans après Jésus, s’enfouir dans ce trou, Joséphine avait pu ressentir dans sa chair ce qu’était la vraie « grandeur de Dieu ». Celle de la Parole qui se fait silence, de la Puissance qui se rend vulnérable, de la Lumière qui se tamise… «
Vivre obscur quand il ne tient qu’à soi de resplendir, voilà ce qui est proprement divin. » dit un héros de Montherlant.
Pourquoi donc me revient le souvenir d’une sœur libanaise vivant en Israël et décédée il y a tout juste un an quand je pense à la France ? Sans doute parce qu’elle avait une façon inimitable de faire entendre aux pèlerins français que nous étions la mission particulière de notre pays. Personne ne témoignait mieux qu’elle de la vocation spécifique de sainteté dévolue à la France. Elle évoquait le roi saint Louis, pèlerin de Nazareth, à qui le pape Grégoire IX avait écrit en 1239 : « Dans l’ancienne Loi Juda avait la préséance sur les autres tribus, ainsi le Royaume de France a été placé par Dieu au-dessus de tous les peuples(…) Le Seigneur choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique ».
Sœur Joséphine pensait cela et elle le disait. Elle souscrivait sans sourciller à cet oracle du Grand Charles : « La France est une certaine donnée spirituelle de l’histoire ou elle n’est rien ». Pourtant le Grand Charles, pour elle, ce n’était pas le Général de Gaulle. C’était l’ancien jardinier du couvent des clarisses, ce petit homme arrivé là en 1897 pour vivre l’enfouissement évangélique et la spiritualité de l’Incarnation. Dans un dépouillement extrême il était déjà Charles de Jésus, radicalement donné au Christ.
Je revois Sœur Joséphine exhibant devant nous deux photos de Charles de Foucauld et nous disant avec insistance : « il est venu chez nous mais il est des vôtres ! Ne l’oubliez pas, il est homme de France, il est des vôtres ! »
Lequel des deux était des nôtres ? Car les deux portraits étaient si contrastés qu’on se demandait s’il pouvait bien s’agir du même homme. Quelle différence entre cet officier replet au regard terne et ce moine efflanqué aux yeux de braise ! A peine quelques années entre ces deux photographies. Charles n’était plus le même. C’était lui, encore, mais ce n’était déjà plus lui. C’était, comme dit l’Apôtre, le Christ vivant en lui. De même que les disciples après Pâques avaient eu bien du mal à reconnaître Jésus, il semblait qu’il y ait eu pour Charles une sorte de Résurrection, une métamorphose. Il était sorti du confessionnal de l’abbé Huvelin comme on sort du tombeau, vivant, tout à coup !
Il y a tant dans la vie du Bienheureux Charles de Foucauld ! Toutes les dimensions problématiques de la France actuelle semblent déjà présentes dans le parcours de cet officier jouisseur et mécréant devenu le frère universel. Consumérisme, guerres, corruption, dette, libertinage, colonies, indiscipline, mécréance, immigration, Islam, anti-cléricalisme …. C’était à cette époque de « bagne matérialiste », si bien décrite par Paul Claudel, où « tout ce qui avait nom dans l’art, les sciences et la culture était irréligieux ».
Le Père de Foucauld est mort assassiné. Par des terroristes, dirait-on aujourd’hui. C’était dans son ermitage du Sahara, au temps de la France de Dunkerque à Tamanrasset…Lors de sa béatification, en 2005, des Touaregs étaient présents à Rome autour du pape Benoît XVI. Sœur Joséphine était-là, elle aussi. Quelle chance ! Elle en rougissait encore d’un bonheur malicieux. Elle nous montrait avec fierté cette dernière photo ou un pape allemand saluait des Touaregs du Mali sous l’œil ravi d’une religieuse libanaise. « C’était pour l’un des vôtres, poursuivait-elle, un de France, la fille aînée, la sœur universelle » !
L'Arbre de Vie est l'Amour de Dieu dont Adam fut déchu. Après cela, il ne connut plus la joie, mais il dut se mettre au labeur et s'épuiser dans une terre chargée d'épines. Jusques au temps où nous trouvons l'Amour, notre labeur se fait dans une terre chargée d'épines: parmi les épines nous semons et récoltons à la fois, même si notre semence est semence de droiture. Nous sommes tout le temps piqués [par ces épines], et quelque justes que nous parvenions à nous rendre, nous vivons à la sueur de notre front. Mais une fois que nous avons trouvé l'Amour, nous avons part au Pain céleste, étant nourris sans labeur ni peine. La personne qui a trouvé l'Amour, mange le Christ en tout temps, et dès cet instant, elle devient immortel.Quiconque mange ce pain, dit-Il, ne goûtera pas à la mort. Bienheureux celui qui a mangé le pain de l'Amour, Qui est Jésus. Qui est sustenté par l'Amour, est nourri par le Christ Qui est Dieu par-dessus tout. Jésus a témoigné de cela en disant: "Dieu est Amour!." Voilà l'air dans lequel le juste trouve ses délices à la résurrection. L'Amour est le Royaume dans lequel mystiquement, le Seigneur promit à Ses disciples qu'ils mangeraient et boiraient.(St Isaac le Syrien)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13,54-58.
En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et il enseignait les gens dans leur synagogue, de telle manière qu’ils étaient frappés d’étonnement et disaient : « D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ?
N’est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie, et ses frères : Jacques, Joseph, Simon et Jude ?
Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes chez nous ? Alors, d’où lui vient tout cela ? »
Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur dit : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays et dans sa propre maison. »
Et il ne fit pas beaucoup de miracles à cet endroit-là, à cause de leur manque de foi.
Les yeux du Seigneur regardent les humbles, pour qu’ils se réjouissent. Mais la face du Seigneur se détourne des orgueilleux, pour les humilier. L’humble reçoit toujours de Dieu la compassion… Fais-toi petit en tout devant tous les hommes, et tu seras élevé plus haut que les princes de ce monde. Devance tous les êtres, embrasse-les, abaisse-toi devant eux, et tu seras honoré plus que ceux qui offrent de l’or. Descends plus bas que toi-même, et tu verras la gloire de Dieu en toi. Car là où germe l’humilité, là se répand la gloire de Dieu… Si tu as l’humilité dans ton cœur, Dieu t’y révélera sa gloire…(St Isaac le Syrien)
Par St Maxime le Confesseur
(v. 580-662), moine et théologien . Capita theologica, 1, 8-13; PG 90, 1182 (trad. Orval rev.)
« N'est-il pas le fils du charpentier ? »
Le Verbe, la Parole de Dieu, est né une fois pour toutes selon la chair.
Mais, à cause de son amour des hommes, il désire naître sans cesse selon l'esprit pour ceux qui le désirent :
il se fait petit enfant et se forme en eux en même temps que les vertus ; il se manifeste dans la mesure où il sait que celui qui le reçoit en est capable.
En agissant ainsi, ce n'est pas par revendication qu'il atténue l'éclat de sa propre grandeur, mais parce qu'il jauge et mesure la capacité de ceux qui désirent le voir.
Ainsi le Verbe de Dieu se révèle toujours à nous de la manière qui nous convient et cependant demeure invisible pour tous, à cause de l'immensité de son mystère.
C'est pourquoi l'apôtre par excellence, considérant la force de ce mystère, dit avec sagesse :
« Jésus Christ est le même hier et aujourd'hui, et il le sera à jamais » (He 13,8) ; il contemplait ce mystère toujours neuf que l'intelligence n'aura jamais fini de scruter.
Le Christ, qui est Dieu, devient enfant…,
lui qui avait donné à tout ce qui existe de sortir du néant…
Dieu devient parfaitement homme, sans rien rejeter de la nature humaine, excepté le péché, qui d'ailleurs n'est pas inhérent à cette nature…
Oui, l'incarnation de Dieu est un grand mystère et elle demeure un mystère…
La foi seule peut saisir ce mystère, elle qui est au fond de tout ce qui dépasse notre compréhension et qui est au-delà de ce que nous pouvons exprimer.
N’appelle pas Dieu simplement juste. Car ce n’est pas par rapport à ce que tu fais qu’il révèle sa justice. Si David le nomme juste et droit (Ps 32,5), son Fils nous a révélé qu’il est bien plutôt bon et doux : « Il est bon pour les méchants et les impies » (Lc 6,35)… Où est la justice de Dieu ? N’est-ce pas en ce que « alors que nous étions pécheurs, le Christ est mort pour nous » ? (Rm 5,8) Et si Dieu se montre compatissant ici bas, croyons qu’il l’est depuis toute éternité.(St Isaac le Syrien)