C'est l'un des plus célèbres Pères de l'Eglise pour sa connaissance des choses divines et sa piété, il fût le plus grand combattant apostolique pour appuyer la vraie foi, aussi, atteint-il des sommets d'ascétisme religieux et d'austérité.
Après la Concile de Chalcédoine en 451 AD, il ne restait que trois évêques dans l'Église Syriaque Orthodoxe.
Nous sommes vers le milieu du VIe siècle de notre ère.
Notre Sainte Église syriaque orthodoxe restant fidèle à la Foi reçue des Apôtres et des saints et justes Pères, a vu dans les résolutions du Concile de Chalcédoine une déviation doctrinale* alors que l'état byzantin adoptait ces résolutions. Ce dernier commença donc à persécuter ceux qui les rejetant furent accusés de "monophysisme".
En cette période cruciale, Dieu a envoya à l'Eglise un homme courageux:
Le moine Mor Ya'coub Burd`ono (Saint-Jacques Baradée), brillant par sa sainteté , il devint parmi tous un "leader" dans la défense de l'Église syriaque orthodoxe contre les tentatives de ceux qui, pour des raisons politiques et hégémoniques, cherchaient à l'éradiquer.
Il a encouragé ceux qui le suivaient à préserver le joyau de la foi orthodoxe telle que reçue des Apôtres et des Pères.
Il est naquit à Grand Mawzalt ܬܠ ܡܘܙܠܬ (maintenant Verensehir, Turquie), c’était le fils d'un prêtre nommé Théophile bar Manu.
Alors qu'il était encore jeune, il embrassa la Vie Monastique au monastère de Fsilta ܦܣܝܠܬܐ dans son pays natal.
C'est en ce monastère, qu'il apprit à maîtriser le syriaque, la langue grecque et se pénétra profondément de la science théologique et ascétique contenue dans les ouvrages religieux de son temps.
C'était un grand érudit, un prédicateur talentueux et un théologien reconnu, il était en outre connu pour son admirable piété et de nombreux miracles.
Pour passer inaperçu à ses persécuteurs et transmettre la Foi Apostolique, il se dissimula, lors de ses pérégrinations, sous des vêtements rustiques, d'où le sobriquet qui lui fût donné de Burd`ono.
En 528, il se rendit à Constantinople où il fut reçu avec grand honneur par l'impératrice Théodora qui favorisait la "Foi Apostolique" qualifiée désormais de "Monophysite". Théodora était la fille d'un prêtre syrien du Maboug (Manbej) et l'épouse de l'empereur Justinien.
En raison de son attachement à la Foi Apostolique, l'Impératrice Théodora favorisait les évêques non-chalcédoniennes qui étaient en détresse.
Ce sont les évêques syriens et coptes, qui faisaient alors l’objet de persécutions et furent parfois même exécutés.
À la demande du roi arabe al-Harith ibnjabalah les efforts d'al-Ghassani et de l’Impératrice Theodora, il a été ordonné évêque universel en 543/4 AD par Mor Théodose, patriarche d'Alexandrie qui était à l’époque exilé et vivait à Constantinople.
Trois évêques participèrent à cette Consécration Episcopale avec le patriarche Athanasios.
Mor Jacob, en tant qu’ « évêque universel », fixa pour sa tournée missionnaire et pastorale sur les régions suivantes :La Syrie, l'Egypte, l'Arménie, la Cappadoce, la Cilicie, l’Isaurie, la Pamphilia, la Lycaonie, la Lycie, la Phrygie, Cana, l'Asie Mineure et les îles de Chypre, Rhodes, Chios et Mytilène ainsi que la Mésopotamie et la Perse.
Il visitait les Eglises et exerçait son ministère, il instruisait et encourageait les croyants orthodoxes.
C’est ainsi qu’avec l’autorisation du Patriarche, il consacra vingt-sept évêques et ordonna quelques milliers de diacres et de prêtres, pour, ensuite retourner tranquillement en son monastère.
Il poursuivit ce labeur apostolique avec persévérance pendant trente-cinq ans, menant inlassablement le bon combat pour cette Eglise de Dieu qu'il prit en charge en cette période d’adversité jusqu'à sa mort au monastère de Romanus ou au monastère de Cassien dans la nuit du 29 au 30 Juillet 578. C’est le 30 Juillet que l’Eglise le commémore.
Saint-Jacob élabora une liturgie en quinze pages qui commençait par ces mots «Ô Seigneur, Très Saint-Père de la paix», ainsi que plusieurs lettres, dont quatre ont été publiées dans les documents syriaques - trois adressée à Jean d'Éphèse et d'autres ainsi qu’une lettre générale aux évêques et aux prêtres ainsi qu’il est mentionné dans sa longue biographie.
*Craignant que par cette nouvelle formulation de la foi, on ne rejoignit en quelque sorte l’hérésie « Nestorienne » condamnée solennellement au Concile d’Ephèse