Livre de la Sagesse 10,17-20.
Dieu rendit aux justes le salaire de leurs travaux et il les conduisit par une route admirable, et fut pour eux un ombrage pendant le jour et comme la lumière des étoiles pendant la nuit.
Elle leur fit traverser la mer Rouge, et les conduisit à travers les grandes eaux.
Elle submergea leurs ennemis, puis des profondeurs de l'abîme elle les rejeta.
C'est pourquoi les justes enlevèrent les dépouilles des impies, et chantèrent votre saint nom, Seigneur, et louèrent de concert votre main qui combattait pour eux.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 21,9-19.
En ce temps-là Jésus dit à ses disciples : " Quand vous entendrez parler de guerres et de séditions, ne soyez pas effrayés, car il faut que cela arrive d'abord ; mais ce ne sera pas encore la fin."
Il leur dit alors : " On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume.
Il y aura de grands tremblements de terre et, par endroits, des pestes et des famines, et il y aura des choses effrayantes et de grands signes venant du ciel.
Mais, avant tout cela, on mettra la main sur vous, on vous poursuivra, on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous emmènera devant rois et gouverneurs, à cause de mon nom.
Cela aboutira pour vous au témoignage.
Prenez donc la résolution de ne pas vous exercer par avance à vous défendre,
car moi, je vous donnerai bouche et science, auxquelles tous vos adversaires ne pourront ni résister ni contredire.
Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, vos proches et vos amis, et ils en feront mettre à mort d'entre vous.
Vous serez en haine à tous à cause de mon nom.
Et pas un cheveu de votre tête ne périra.
C'est par votre constance que vous gagnerez vos âmes.
Par Thérèse d'Avila
(1515-1582), carmélite, docteur de l'Église latine. Pensées sur l'amour de Dieu, ch. 3, 4-6 LN/C (trad. OC, Cerf 1995, p. 929)
« Mettez-vous dans la tête que vous n'avez pas à vous soucier de préparer votre défense »
Ô amour puissant de mon Dieu !
Qu'il est bien vrai qu'il n'y a rien d'impossible à celui qui aime. Heureux celui qui jouit d'une telle paix de son Dieu, qui domine toutes les souffrances et tous les périls du monde.
Il n'en redoute aucun, dès qu'il s'agit de servir un tel Maître, et il a bien raison.
Une pensée s'offre à moi qui s'applique aux personnes naturellement craintives et peu courageuses.
Même lorsqu'elles sont réellement élevées à l'état dont je parle, leur faible nature s'effraie.
Il faut alors bien prendre garde, parce que cette faiblesse naturelle pourrait nous faire perdre une magnifique couronne.
Quand vous sentirez, mes filles, ces atteintes de la crainte, recourez à la foi et à l'humilité; et, fortifiées par la conviction que rien n'est impossible à Dieu (Lc 1,37), abordez votre entreprise.
Il a bien pu fortifier tant de jeunes saintes, qu'il a rendues capables d'endurer tous les tourments qu'elles s'étaient déterminées à supporter pour lui !
Ce qu'il demande, c'est une détermination qui le rende maître de notre libre arbitre, car de nos efforts il n'a nul besoin.
Notre Seigneur se plaît au contraire à faire resplendir ses merveilles chez les plus faibles de ses créatures, parce qu'il peut alors plus librement déployer son pouvoir et satisfaire son désir de nous accorder ses bienfaits.
Laissez de côté les objections de votre raison, et méprisez votre faiblesse.
Celle-ci ne ferait que grandir si vous vous arrêtiez à réfléchir si vous réussirez ou non.
Ce n'est pas le moment de songer à vos péchés; laissez-les de côté.
Cette humilité n'est plus alors de saison, elle est tout à fait hors de propos.
Soyez certaines que le Seigneur n'abandonne jamais ceux qui l'aiment et qui s'exposent pour lui seul.
SAINT NAZAIRE et SAINT CELSE,QUI ÊTES-VOUS ?
Martyrs
(Ier siècle)
Nazaire naquit à Rome, d'un père païen, nommé Africanus, et d'une pieuse mère nommée Perpétue, qui avait été baptisée par saint Pierre. L'enfant répondit admirablement aux leçons maternelles et brilla par ses vertus précoces et son innocence.
Parvenu à sa neuvième année, Nazaire fut sollicité par son père d'abandonner le christianisme ; mais il préféra la vérité au mensonge, fut baptisé par saint Lin et devint un des plus fervents chrétiens de Rome. Son père, irrité, employa la violence pour vaincre sa fermeté ; mais, enfin, plein d'admiration pour ce fils, il lui fournit lui-même les moyens d'accomplir le projet hardi qu'il avait formé d'aller prêcher la foi.
Nazaire parcourut l'Italie, semant l'Évangile parmi les populations païennes et les édifiant par ses vertus. À Milan, son premier soin fut d'aller visiter les martyrs Gervais et Protais dans leur prison et de les fortifier dans la lutte par ses paroles. Saisi lui-même comme chrétien, il est cruellement flagellé et chassé de la ville. Près de Nice, il s'attache comme disciple un enfant nommé Celse, après l'avoir instruit et baptisé. Nazaire et Celse ne se séparent plus. Les conversions se multiplient d'une manière étonnante ; Nazaire est de nouveau soumis à de cruelles tortures, puis rendu à la liberté, à la condition de ne plus reparaître dans ce pays.
Les deux saints jeunes gens remontent alors les Alpes, traversant sans se décourager d'immenses et solitaires forêts, des rochers inaccessibles, de rares villages où vivaient de pauvres idolâtres, et arrivent à Embrun, où leur zèle opère des prodiges de conversions. Vienne, Genève, Trèves entendent tour à tour leur voix, rendue éloquente par l'amour de Jésus-Christ. Les contradictions et la persécution donnent à leur prédication une fécondité nouvelle.
Condamnés à être noyés, ils marchent sur les ondes comme sur une terre ferme. Après cet éclatant miracle, Nazaire et Celse reprennent la route de Milan, où ils sont bientôt arrêtés comme chrétiens et zélateurs de la foi. À la lecture de la sentence de mort, ils se jettent, joyeux, dans les bras l'un de l'autre : « Quel bonheur pour nous, s'écrie Nazaire, de recevoir aujourd'hui la palme du martyre ! - Je Vous rends grâces, ô mon Dieu, dit Celse, de ce que Vous voulez bien me recevoir, si jeune encore, dans Votre gloire. » Ils sont alors conduits sur une place publique de Rome, où ils ont la tête tranchée, vers l'an 56 de l'ère chrétienne.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
UNE ICÔNE POUR VAINCRE NAPOLÉON BONAPARTE ?...
L’icône de Smolensk est une Vierge Hodigitria "qui montre le chemin", la seule voie à suivre : le Christ.
L’icône aurait été peinte par saint Luc pour la communauté d’Antioche.
Elle aurait ensuite été vénérée à Constantinople (Istamboul, Turquie) dans l’église de Blacherne.
Elle aurait été apportée en Russie en l’an 1046 et placée en 1101 à Smolensk, dans la cathédrale de l’Assomption.
Elle a été invoquée pour obtenir conseil et aide.
En particulier, elle aida Vladimir Monomach à pacifier et à unir la Russie. On lui attribue la protection de la ville contre l’invasion des Tartares.
En 1398, elle fut apportée à Moscou dans la cathédrale de l’Annonciation. Puis elle fut restituée à Smolensk, dans l’église de l’Assomption du monastère de Novodevičij (près de Moscou, en Russie).
En 1812, l’icône fut transportée sur les champs de bataille contre Napoléon.
« Devant et autour de l’icône, derrière et de toute part, marchaient, courraient et se prosternaient jusqu’à terre, la tête découverte, des foules de militaires »
(Tolstoï, Guerre et Paix).
Le 22 novembre 1991, on vit l’icône verser des larmes toute la journée devant une grande foule de fidèles.
L’évêque et le patriarche en ont reconnu l’authenticité.
(Source: "Marie de Nazareth)
J'ai vu l'amour et la souffrance
Danser dans le jour décroissant,
Et chanter un hymne de louange
Au Dieu qui leur avait donné le " la ".
Je me suis approché, étonné de voir
L'amour aimer la souffrance,
Et la souffrance aimer l'amour.
Comment pouvaient-ils se tenir par la main
Et s'aimer ainsi ?
Je les connaissais déjà bien l'un et l'autre,
Lui, si beau, elle, si laide.
Je me suis approché,
Etonné, je vis que la souffrance avait changé de visage.
Elle n'était plus laide,
Une beauté radieuse resplendissait sur son front rayonnant,
Une harmonie sereine flottait tout autour d'elle.
Surpris, j'ai tourné les yeux vers l'amour,
Et je le vis si beau, lui aussi,
D'une beauté si radieuse que j'en fus ébloui.
Une lumière qui n'est pas de ce monde régnait.
Alors, attentif, je restai immobile
Et j'entendis la souffrance dire à l'amour:
« Ne me quitte pas, toi qui m'as appelée;
Je sais que sans toi je serais laide.
Dis-moi que tu ne me quitteras jamais,
J'ai peur de me retrouver seule. »
Et l'amour répondit, d'une voie en qui résonne l'éternité:
« Ne crains rien, petite souffrance.
Ne sais-tu pas qu'avec toi moi aussi je suis plus beau ?
Bien que les mortels qui me voient sans toi,
Ne puissent imaginer que la splendeur de mon visage
Puisse encore s'accroître.
Oui, ma souffrance, je t'aime
Parce que tu achèves ma beauté
Et que, seule, tu sais la conduire à la perfection,
Si pleine de lumière et de joie. »
Longtemps, je restai devant cette scène,
Puis je m'enhardis et demandai
A la souffrance et à l'amour de me prendre avec eux.
Ils me mirent dans leurs bras
Et me prirent comme un enfant.
Toujours, toujours je serai pauvre,
Toujours je chanterai avec eux
Un hymne de louange à Dieu
Qui nous a fait don de sa grande Vie de Seigneur,
Dieu de grande source, Dieu de plénitude.
Dieu qui nous a uni, tous les trois, nous a fait Un.
Venez tous, venez tous avec nous,
L'hymne sera si pur et si léger
Qu'il montera d'un coup d'aile au plus haut des Cieux
Pour s'unir au chant de tous les anges.
(Abbé Pierre.
Extrait de l'entretien des Propos recueillis par Gilles Van Grasdorff, dans l'Echo illustré magazine No 28, du 17 juillet 1993.)
PEUT-ON ENCORE PARLER DE L’AMOUR DE DIEU POUR L’ÊTRE HUMAIN ?(Source:"Sagesse Orthodoxe")
Quand on voit l’état de l’humanité… –
L’amour de Dieu pour l’homme est paradoxal. Il ne l’abandonne pas, quelles que soient les apparences… Il aime en l’homme le sceau de sa propre image, c’est-à-dire la liberté, sa liberté divine donnée à l’homme et devenue pour celui-ci liberté humaine ; comme Il donne son souffle devenu pour l’homme son propre esprit. Il aime l’homme comme lui-même, accomplissant à son égard son propre commandement. L’homme est le prochain de Dieu.
Qu’en savons-nous ?
La sainte Écriture et la tradition liturgique ne parlent que de cela. Ainsi, nous connaissons l’amour de Dieu d’abord par ouï-dire : les prophètes (Isaïe), les psaumes (135), le saint Évangile (Jean 13, 1), les lettres des apôtres (1 Jean 2, 5 ; 3,1 ; 3, 16 ; 4, 16, etc.), le témoignage des saints (saint Macaire, saint Nicolas Cabasilas, saint Silouane) : « le Seigneur et l’Artisan de l’entière création, dans l’ineffable tendresse de son cœur et l’amour unique dont Il chérit le genre humain, voyant déchu l’ouvrage de ses mains, ému de pitié, a bien voulu le relever en s’abaissant lui-même pour rendre plus divine sa création, car Il est bon par nature et compatissant… » (ikos du 20 novembre).
La constatation des faits
Nous apprenons, c’est peut-être l’essentiel de l’ascèse chrétienne, à voir en tout l’amour de Dieu, soit triomphant, soit humilié (cf. Isaïe 53). Il triomphe dans la beauté de la création et sa manifestation par des œuvres de bien accomplies par ses serviteurs ; il est présent en tout être humilié et ne cesse pas d’être amour. Il se glorifie ainsi à la fois dans sa gloire et dans son abaissement. Nous interprétons également des inspirations secrètes, des événements extérieurs, des rencontres providentielles, l’exaucement de la prière, la joie pour le bonheur d’autrui, les épreuves salutaires elles-mêmes, comme manifestations de l’amour de Dieu pour nous. Ainsi, un homme qui s’apprêtait à satisfaire sa passion et à commettre le mal, en est empêché par la maladie ou par une collision sur la route : le Seigneur s’est interposé par ses anges afin que cette âme n’aille pas à sa perte.
Le sentiment du cœur
L’être humain a la capacité de connaître par le saint Esprit l’amour de Dieu dans son for intérieur. Ceci s’explique par la présence du sceau de l’image divine, par celle de l’esprit initial insufflé en lui, par la grâce du saint baptême, par la communion au Christ dans son corps et son sang, par la foi en lui. Le simple fait que nous croyions en lui est une manifestation de son amour pour nous.
Une autre expérience est celle du repentir : le Seigneur nous manifeste son amour en nous montrant nos péchés : ce qui nous sépare de lui et de la jouissance de son amour. Il illumine ainsi nos ténèbres intérieures, et nous fait éprouver la douleur de nous être éloignés de lui. Il nous donne également d’aimer, non seulement lui-même, mais le prochain, et même nos ennemis. Que le cœur humain puisse aimer à ce point est une preuve de l’amour que Dieu a pour lui. Pourquoi ? Dieu seul est amour et source de l’amour : si nous ressentons de l’amour, c’est que Dieu, par amour, s’est communiqué à nous et a fait sa demeure en nous.
Le pardon
Il est la manifestation par excellence de l’amour de Dieu pour nous, parce qu’il est, non seulement la rémission des péchés, mais encore la communication de la grâce du saint Esprit. Dans pardon il y a « don » : qu’est-ce que nous donne le Christ si ce n’est le saint Esprit par lequel nous pouvons faire la volonté du Père et en éprouver l’allégresse des saints.
> Pour approfondir…
« Comment croire que Dieu nous aime ? »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13,36-43.
En ce temps-là, laissant les foules, Jésus vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. »
Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ;
le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais.
L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges.
De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde.
Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ;
ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende !
Par St Grégoire Palamas
(1296-1359), moine, évêque et théologien
Homélie 26 ; PG 151, 340-341 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 308)
« Alors les justes resplendiront dans le Royaume de leur Père »
Il existe une moisson pour les épis de blé matériels et une autre pour les épis doués de raison, c'est-à-dire le genre humain.
Celle-ci s'effectue chez les infidèles et rassemble dans la foi ceux qui accueillent l'annonce de l'Evangile.
Les ouvriers de cette moisson sont les apôtres du Christ, puis leurs successeurs, puis, au cours du temps, les docteurs de l'Eglise.
Le Christ a dit à leur sujet ces paroles :
« Le moissonneur reçoit son salaire ; il récolte du fruit pour la vie éternelle » (Jn 4,36)...
Mais il y a encore une autre moisson :
c'est le passage de cette vie à la vie future qui, pour chacun de nous, se fait par la mort.
Les ouvriers de cette moisson-là ne sont pas les apôtres, mais les anges.
Ils ont une plus grande responsabilité que les apôtres, car ils font le tri qui suit la moisson et ils séparent les méchants des bons, comme on le fait avec l'ivraie et le bon grain...
Nous sommes dès aujourd'hui « le peuple choisi de Dieu, la race sainte » (1P 2,9), l'Eglise du Dieu vivant, choisis parmi les impies et infidèles.
Puissions-nous être séparés de l'ivraie de ce monde de la même manière dans le monde à venir, et agrégés à la foule de ceux qui sont sauvés dans le Christ, notre Seigneur, qui est béni dans les siècles.