Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 6,19-23.
Mes frères, je parle comme les hommes à cause de la faiblesse de votre chair. Comme donc vous avez fait servir vos membres à l'impureté et à l'injustice, commettant l'iniquité, faites-les maintenant servir à la justice pour votre sanctification.
Car, lorsque vous étiez les esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
Quel fruit aviez-vous alors des choses dont vous rougissez aujourd'hui ? Car la fin de ces choses, c'est la mort.
Mais maintenant, affranchis du péché et devenus les esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté, et pour fin la vie éternelle.
Car le salaire du péché, c'est la mort ; mais le don de Dieu c'est la vie éternelle en Jésus-Christ Notre-Seigneur.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 7,15-21.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : gardez-vous des faux prophètes qui viennent à vous sous des vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs.
C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez : cueille-t-on du raisin sur les épines, ou des figues sur les ronces ?
Ainsi tout arbre bon porte de bons fruits, et tout arbre mauvais porte de mauvais fruits.
Un arbre bon ne peut porter de mauvais fruits, ni un arbre mauvais porter de bons fruits.
Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits, on le coupe et on le jette au feu.
Donc, c'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
Ce n'est pas celui qui m'aura dit : " Seigneur, Seigneur ! " qui entrera dans le royaume des cieux, mais celui qui aura fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.
Par St François de Sales
(1567-1622), évêque de Genève et docteur de l'Église Latine (d'occident) . Introduction à la vie dévote, I, ch. 3 (bréviaire : 24/01 ; français modernisé)
« Chaque arbre se reconnaît à son fruit »
Dieu commanda en la création aux plantes de porter leurs fruits, chacune « selon son genre » (Gn 1,11) :
-ainsi commanda-t-il aux chrétiens, qui sont les plantes vivantes de son Église, qu'ils produisent des fruits de dévotion, chacun selon sa qualité et vocation.
La dévotion, la vie chrétienne, doit être différemment exercée par le gentilhomme, par l'artisan, par le valet, par le prince, par la veuve, par la fille, par la mariée ; et non seulement cela, mais il faut accommoder la pratique de la dévotion aux forces, aux affaires et aux devoirs de chaque particulier.
Serait-il à propos que l'évêque voulût être solitaire comme les chartreux ?
Et si les mariés ne voulaient rien amasser non plus que les capucins, si l'artisan était tout le jour à l'église comme le religieux, et le religieux toujours exposé à toutes sortes de rencontres pour le service du prochain comme l'évêque ?
Cela ne serait-il pas ridicule, déréglé et insupportable ?
Cette faute néanmoins arrive bien souvent.
Non, la dévotion ne gâte rien quand elle est vraie ; elle perfectionne tout
« L'abeille, dit Aristote, tire son miel des fleurs sans les abîmer »,
les laissant entières et fraîches comme elle les a trouvées. La vraie dévotion fait encore mieux, car non seulement elle ne gâte nulle sorte de vocation ni d'affaires, mais au contraire elle les orne et embellit.
Le soin de la famille en est rendu paisible, l'amour du mari et de la femme plus sincère, le service du prince plus fidèle, et toutes sortes d'occupations plus suaves et amiables.
C'est non seulement une erreur mais une hérésie, de vouloir bannir la dévotion de la compagnie des soldats, de la boutique des artisans, de la cour des princes, du ménage des gens mariés.
Où que nous soyons, nous pouvons et devons aspirer à la vie parfaite.
PRIERE AVANT LES ETUDES:
Je Vous ai cherché, mon Dieu, autant que j'ai pu.
Autant que vous m'en avez rendu capable, j'ai désiré voir avec les yeux de l'intelligence ce que j'avais d'abord cru ;
j'ai longuement discuté et beaucoup travaillé ;
Seigneur, mon Dieu, mon unique espérance, exaucez -moi.
Faitezs qu'aucune fatigue ne m'empêche de vous chercher ; faîtes, au contraire, qu'avec plus d'ardeur, je cherche toujours Votre face.
Donnez-moi la force de vous chercher, Vous qui m'avez fait vous trouver et qui m'avez donné l'espoir de vous trouver toujours davantage.
Devant vous sont ma force et ma faiblesse : affermissez l'une et guérissez l'autre.
Devant vous sont ma science et mon ignorance : là où vous avez ouvert, laissez-moi entrer ; là où vous avez fermé, je frappe, veuillez m'ouvrir.
Que je me souvienne de vous, que je vous comprenne, que je vous aime !
Daignez augmenter en moi ces trois dons en attendant que Vous m'ayez entièrement transformé.
(Saint Augustin De la Trinité, XV, 28)
SAINT EUGÈNE,
Évêque de Carthage , qui êtes-vous
(† 505)
On ne sait rien sur la naissance et les premières années de saint Eugène. Son nom apparaît pour la première fois dans l'histoire quand il est choisi pour évêque de Carthage, en 481, à une époque où le fanatisme arien, joint à la barbarie des Vandales, faisait, presque à coup sûr, de tous les évêques catholiques africains des martyrs de la vraie foi.
Sa conduite dans l'épiscopat fut celle d'un vrai pasteur des âmes. Malgré la pauvreté de son Église, il trouvait le moyen de répandre dans le sein des pauvres de si larges aumônes, que Dieu semblait multiplier à plaisir les ressources entre ses mains.
Hunéric, roi des Vandales, lui fit défendre de recevoir dans son église aucun chrétien de la race des Vandales ou en portant le vêtement; mais Eugène refusa d'obéir:
« La maison de Dieu, répondit-il, est ouverte à tout le monde; nul ne peut en chasser ceux qui y entrent. » Ce fut le signal d'une affreuse persécution.
Dieu voulut prouver par un miracle éclatant la vérité catholique contre la fourberie de ses ennemis. Un aveugle de Carthage, nommé Félix, vint trouver l'évêque et lui dit : « Je viens ici sur l'ordre de Dieu, et je n'en sortirai pas que vous ne m'ayez rendu la vue. » Eugène le repoussa d'abord avec bonté, protestant qu'il n'était pas homme à faire des miracles ; mais l'aveugle insista; il lui fit alors un signe de Croix sur les yeux, qui s'ouvrirent aussitôt à la lumière. Peu après, il rendit la vue à un homme que l'évêque arien avait suborné pour se donner à lui-même la réputation d'un thaumaturge, et qui était devenu réellement aveugle au moment même où il jouait son triste rôle. Malgré le bruit de ces prodiges dans le pays, la persécution ne fit qu'augmenter.
Saint Eugène fut exilé; il eut à subir toutes sortes de mauvais traitements. Le persécuteur Hunéric périt d'une mort effrayante, faisant horreur à ceux mêmes des hérétiques qui avaient fait de lui un prince pervers et cruel.
Eugène put revenir à Carthage et y continuer son apostolat; mais la paix ne fut pas de longue durée, car, sous le second successeur d'Hunéric, la persécution sévit de nouveau ; Eugène, toujours invincible, fut d'abord menacé des plus horribles supplices, puis envoyé en exil à Albi, dans les Gaules, où le vaillant athlète de la foi vit la fin de ses travaux.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950. |
Pour avoir été conduite par l'Eglise Orthodoxe Russe, cette "Réflexion" n'en est pas moins parfaitement valide pour éclairer celle des membres de notre Eglise Syro-Orthodoxe-Francophone Mar Thomas (Tradition Malankare). J'invite donc les fils et filles de notre communauté à la lire attentivement pour alimenter leur propre réflexion...

V. Golovanow
"La chrismation ou l’onction suit immédiatement le baptême et ne doit pas être confondue avec la confirmation, telle qu’elle existe à présent en Occident (séparée du baptême par un long laps de temps). La chrismation n’est pas une confirmation du baptême ; elle est son complément qui donne au chrétien nouveau-né le sceau de l’Esprit et la faculté d’une croissance spirituelle. C’est pourquoi ce sacrement doit être suivi par la sainte communion — participation au mystère du corps et du sang divins — qui, seule, fait de nous de vrais chrétiens et membres du corps de l’Église.
C’est pourquoi la communion de petits enfants (très vite après leur baptême et leur chrismation) est un des traits les plus caractéristiques de la vie religieuse orthodoxe.
L’Église orthodoxe peut admettre que le baptême soit remis, dans certaines circonstances, jusqu’à l’âge adulte (ce qui arrivait souvent dans l’Église ancienne), mais il lui apparaît comme parfaitement incompréhensible que des enfants baptisés soient privés, pendant de longues années, de la participation à la divine eucharistie qui est la vie éternelle et le Christ lui-même présent dans son corps véritable et son sang précieux.

Photo:
Paroisse Notre Dame de toute Protection, Lyon
Archevêque Basile Krivochéine : « Laissez les petits enfants venir à moi et ne le leur interdisez pas » (Mc 10, 14), dit notre Seigneur et l’Église orthodoxe obéit fidèlement à ces paroles du Christ et à l’usage de l’Église ancienne en insistant sur une communion fréquente des bébés (*).
Un moment essentiel dans la vie chrétienne car il conditionne l'entrée effective dans la vie sacramentelle de l’Église. Il est pourtant pratiqué différemment dans les différentes confessions chrétiennes: les Occidentaux (Catholiques et encore plus Protestants) posent la question de la "compréhension " de ce sacrement par les enfants, et en retardent de ce fait le moment.
Eucharistie et "ecclésiation" (Воцерковле́ние ) chez les Orthodoxes
L'usage antique de donner la communion à l'enfant le jour de son baptême sous la forme du vin se perpétue dans l’Église orthodoxe et certaines Église catholiques orientales sous la forme de la communion immédiate; l’initiation chrétienne comprend normalement les trois sacrements du baptême, de la chrismation et de la communion. La Chrismation se fait donc immédiatement après le baptême dans l'Église orthodoxe admet et les enfants baptisés, même les bébés, sont admis à la sainte Communion.
Le nouveau baptisé doit de fait communier dès la première Liturgie suivant le baptême et, juste avant la communion, le prêtre va "l'ecclésialiser": la mère présente le nouveau baptisé à l'entrée de l'église. Le prêtre vient le chercher et, après avoir lu les prières de purification de la mère (si elles ne l'ont pas été au début du baptême), il prend l'enfant dans les bras et l'élève par trois fois en signe de croix à l'entrée, au milieu de l'église et devant les portes saintes en disant "le serviteur/la servante de Dieu (prénom) est ecclésialisé(e) au nom du Père, du fils et du Saint Esprit". S'il s'agit d'un garçon, le prêtre entre avec lui dans le sanctuaire, passe derrière l'autel et ressort par la porte latérale, l'approche des icônes de l'iconostase et le remet à sa mère sur l'ambon. S'il s'agit d'une fille, le prêtre ne la fait pas entrer dans le sanctuaire. Le rite se clos par la lecture de la prière de St Siméon " Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s'en aller…" ("Nunc dimittis") et une bénédiction, puis le nouveau baptisé est normalement le premier à communier.
De nombreux prêtres conseillent de faire communier les petits enfants le plus souvent possible, précisant qu'ils sont dispensés de jeune eucharistique jusqu'à leur première confession. Certains conseillent de ne pas amener les petits enfants au début de la Liturgie, pour qu'ils ne se fatiguent pas et ne perturbent pas l'office, et acceptent de faire communier les mères qui viennent en retard avec leurs enfant; d'autres se montrent plus strictes tant sur le jeune de l'enfant (dès le sevrage) que sur la communion en cas d'arrivée tardive.
Source
L'Occident demande une adhésion personnelle raisonnable depuis le XIIIe siècle

L'Eglise catholique a cru bon de retarder l'accès à ce sacrement:
La communion par le vin disparaît en Occident vers le XIIe siècle. On dissocie alors la communion du baptême. Le Concile de Latran IV (1215) prescrit d'attendre l'âge de "discrétion", entre 10 et 16 ans. Antonin de Florence recommande 9 ans et demi pour les filles et 10 et demi pour les garçons.
En France depuis le XVIIe siècle se répand la pratique de la communion solennelle inventée par Monsieur Vincent (de Paul) et les grands missionnaires. Vêtement blanc, cierge, renonciation à Satan et profession de foi, la communion solennelle est célébrée vers 12 ans. La première communion devient la "communion privée". Au XIXe siècle, Rome encourage à avancer la communion des enfants et le pape Pie X demande dans l'encyclique "Quam Singularis" (1910) que les enfants puissent communier à partir de 7 ans à deux conditions : l'enfant doit pouvoir distinguer le pain ordinaire du pain eucharistique et croire en Dieu, à la Trinité et à l'incarnation.
Depuis 1983, le Code de l'Eglise dit " Pour que la très Sainte Eucharistie puisse être donnée aux enfants, il est requis qu'ils aient une connaissance suffisante et qu'ils aient reçu une préparation soignée, de sorte qu'ils comprennent le mystère du Christ à la mesure de leur capacité et puissent recevoir le Corps du Seigneur avec foi et dévotion".
Source

Situation compliquée confirmation plus tardive chez les Protestants
Il y déjà la question du baptême: les Églises réformée et luthérienne (appelées "pédobaptistes") célèbrent en principe le baptême pour tous les enfants dont les familles le demandent, mais parmi les jeunes qui font leur catéchisme, certains ne sont pas baptisés : il est fréquent qu’ils demandent le baptême à l’âge de 16 ans, au moment où les autres ont la possibilité de confirmer leur baptême. Par contre, dans les Églises baptistes la foi du croyant est le préalable indispensable pour ce sacrement et on ne baptise pas les jeunes enfants qui ne peuvent pas professer leur foi.
Source
La première participation des enfants protestants à la cène s’effectue de manière plus informelle que chez les catholiques et n'est pas marquée d'une célébration particulière. Cette banalisation résulte d'une prise de conscience spirituelle personnelle de la symbolique de la Sainte Cène. Dans certaines communautés ce n'est pas un jour particulier. Dans d'autres communautés, la communion se fait après au moins deux ans d'enseignement, à l'âge de 16 ans, et elle a lieu le dimanche des Rameaux.
La confirmation est un acte solennel auquel aboutit le catéchisme traditionnellement destiné aux adolescents. Elle est le renouvellement ou l'approbation du baptême mais aussi un acte par lequel le confirmant s'engage publiquement à une vie chrétienne. Ce n'est pas un sacrement mais un culte dominical au sein d'une paroisse impliquant la dimension communautaire devant laquelle le confirmant est appelé à prendre un engagement; le culte comporte un moment de liturgie particulier lors duquel prend place la bénédiction du ou des confirmants par imposition des mains du pasteur. La confirmation marque l'admission du confirmant à la Sainte Cène; Elle s'est imposée dans les églises protestantes au XIXème siècle et la tradition a voulu que la confirmation soit " fêtée " à l'âge de 14 ans.
D'après Samuel Mahler;
©Protestants En Réseau
Le mot Cène signifie repas (les Protestants emploient plutôt le terme cène, ou sainte cène, mais on parle aussi d'eucharistie, de communion, de repas du Seigneur). Partage du pain et du vin, ce repas est célébré par la communauté pendant le culte. La Sainte Cène n'est pas un sacrifice offert à Dieu, mais un repas auquel le Seigneur lui-même convie les chrétiens et s'offre à eux. Tout chrétien est invité à la Sainte Cène, quelle que soit son appartenance ecclésiale.
D'après "Célébrons le Seigneur :
livret de l'Aumônerie Protestante".

En guise de conclusion provisoire: toujours le « tournant décisif » aux XIe - XIIe siècles
Ce résumé de la situation indique clairement la divergence fondamentale entre les doctrines l'Occident et l'Orthodoxie dont l'Eucharistie est un parfait exemple: respect absolu de la Tradition pour les uns, primat de la raison pour les autres. Les enfants doivent "comprendre le sens" de la communion en Occident, alors que pour les Orthodoxes ce n’est pas un obstacle à leur pleine participation aux sacrements de l'Église: ceux-ci ne se limitent pas à une dimension purement intellectuelle et les Orthodoxes les nomment d'ailleurs "mystères", montrant bien qu'il y a toute une dimension "mystérieuse" qui échappe à la perception purement intellectuelle…
C'est donc une illustration de la divergence générale: "L’une des particularités de l’Occident, du « tournant décisif » entre la fin du XIe et celle du XIIe siècle, c’est le passage « d’un régime de tradition, qui s’accorde si bien avec un statut de perception synthétique, à un régime scolaire, universitaire, de mise en question et de recherche personnelle, qui s’accorde avec l’analyse. L’Orient suit un régime de tradition, et on a pu indiquer comme l’une des différences principales des peuples orthodoxes, le fait qu’ils ne sont pas formés, comme les Latins, par l’école. »
Les Latins ont créé une nouvelle science, « mais cette science est demeurée étrangère à l’Orient qui, n’ayant pas eu de scolastique, ne connaîtra non plus ni la Réforme, ni le rationalisme : les trois grands facteurs en raison desquels le catholicisme moderne a modelé son visage. Aussi l’Occident est allé vers un genre de connaissance analytique, de type, en somme, rationnel. Il a besoin de définir le contour exact des choses, de les voir pour ainsi dire l’une en dehors de l’autre ». La très belle formule du père Congar est particulièrement révélatrice: « autant les Latins en général, Rome surtout... ont besoin de définir, autant l’Orient a besoin de ne pas définir » ."
Cf.
(*)
Sur la communion des petits enfants dans l’Église ancienne, voir CYPRIEN, De lapsis, 25 (CSEL 3, 1, p. 255) et Const. apostol., VIII, 13, 14, Paris, Éd. du Cerf, coll. « Sources chrétiennes » n° 336, 1987, p. 209-211.
(Cette "réflexion" a été conduite par l'Eglise Orthodoxe Russe. Elle n'en est pas moins parfaitement valide pour éclairer celle des membres de notre Eglise Syro-Orthodoxe-Francophone Mar Thomas )
Deux fils à la vigne
Évangile selon saint Matthieu 21. 28-32
« Lequel des deux a fait la volonté du père ? »
Fréquence évangélique
Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : « mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne. »
Un homme avait deux fils, mais il était surtout propriétaire d’une vigne.
Un homme avait deux fils et il leur demande d’aller travailler pour lui à sa vigne. La suite de l’histoire, c’est un peu chacun de nous. L’un des fils refuse d’obéir à son père, mais finalement change d’avis et va travailler. L’autre lui donne une réponse positive, mais il ne va pas à la vigne.
Qui peut-il bien être ce père qui va trouver ses fils en les appelant « mon enfant » ? Un père aimant, un père confiant car le travail de la vigne n’est pas chose aisée. Il demande constance et persévérance tout au long de l’année. La vigne vit au rythme des saisons, et c'est son entretien quotidien par le viticulteur tout au long de l’année qui confère aux vins toute leur typicité et leur caractère.
De cette taille dépend toute la récolte à venir. Mal taillée la vigne ne portera pas de fruits, bien taillée elle révèlera toute sa richesse.
Cette histoire me fait penser au métronome des musiciens : à son tic, tac, inlassable, indiquant le tempo, vitesse à laquelle interpréter un morceau de musique. Et moi, quel est mon rythme ? Quelle est ma « fréquence évangélique » quand le père m’appelle à sa vigne ? Est-ce que je lui réponds ? Avec zèle, hésitation ou tremblement ? Grave, largo, lento, andante, moderato, allegretto, presto ou prestissimo ?
Au son de la harpe et de la cithare, comme dit le psalmiste, prenons la route et mettons nos pas dans ses pas.
(Source:Signe dans la Bible)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 10,34-42.11,1.
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère :
on aura pour ennemis les gens de sa propre maison.
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.
Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera.
Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.
Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste.
Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
Lorsque Jésus eut terminé les instructions qu’il donnait à ses douze disciples, il partit de là pour enseigner et proclamer la Parole dans les villes du pays.
Par St Jean Chrysostome
(v. 345-407),
prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église . Homélies sur les Actes des apôtres, n° 45 ; PG 60, 318 (trad. Brésard, 2000 ans A, p.184)
« Qui vous accueille, m'accueille »
« Celui qui reçoit l'un de ces petits, c'est moi qu'il reçoit » dit le Seigneur (Lc 10,48).
Plus ce frère est petit, plus le Christ est présent. Car lorsqu'on reçoit un grand personnage, on le fait souvent par vaine gloire ; mais celui qui reçoit un petit, le fait avec une intention pure et pour le Christ.
« J'étais un étranger, dit-il, et vous m'avez accueilli. »
Et encore :
« Chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25,35.40).
Puisqu'il s'agit d'un croyant et d'un frère, serait-ce le plus petit, c'est le Christ qui entre avec lui. Ouvre ta maison, reçois-le.
« Qui reçoit un prophète en sa qualité de prophète, recevra une récompense de prophète. »
Donc celui qui reçoit le Christ recevra la récompense de l'hospitalité du Christ.
Ne mets pas en doute ses paroles, fais-leur confiance.
Lui-même nous l'a dit :
-« En eux, c'est moi qui me présente. »
Et pour que tu n'en doutes pas, il décrète le châtiment pour ceux qui ne le reçoivent pas, les honneurs pour ceux qui le reçoivent (Mt 25,31s).
Il ne le ferait pas s'il n'était pas personnellement touché par l'honneur ou le mépris.
« Tu m'as reçu, dit-il, dans ta demeure ; je te recevrai dans le Royaume de mon Père.
Tu m'as délivré de la faim ; je te délivrerai de tes péchés.
Tu m'as vu enchaîné ; je te ferai voir ta libération.
Tu m'as vu étranger ; je ferai de toi un citoyen des cieux.
Tu m'as donné du pain ; je te donnerai le Royaume comme ton héritage et ta pleine propriété.
Tu m'as aidé en secret ; je le proclamerai publiquement et je dirai que tu es mon bienfaiteur et moi ton débiteur. »