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14 juin 2015 7 14 /06 /juin /2015 05:23
L’EMBRYON ET LES CHRÉTIENS DES PREMIERS SIÈCLES

(Source: "Sagesse Orthodoxe)

La société civile dans laquelle nous sommes appelés à vivre se montre particulièrement réactionnaire en cequi concerne le mystère de la vie. Elle tend à remettre en question la position généreuse de la foi chrétienne en faveur de l’enfant et de la femme. Dès les premiers siècles les écrivains chrétiens ont pris position pour la protection de l’embryon. C’est ce que montre L’embryon au IIème siècle de Philippe Caspar (Paris, 2002).

On attribue quelquefois à saint Grégoire de Nysse le postulat selon lequel, si l’homme est composé d’une âme et d’un corps, ces deux éléments commencent nécessairement à exister au même moment. « Or ce principe remonte non pas au Cappadocien, mais beaucoup plus avant dans le temps, à Tertullien et, à travers ce dernier, aux apologistes. C’est en effet Tertullien qui le premier a proposé une définition philosophique symétrique de la conception et de la mort : » … c’est à partir du dernier instant de la vie qu’il faut réfléchir sur le premier : si la mort ne peut être définie que comme la disjonction du corps et de l’âme, le contraire de la mort, la vie, n’aura d’autre définition que la jonction du corps et de l’âme… : l’une et l’autre substances viennent à la vie en même temps »… Dès son accession à l’expression philosophique, le message chrétien a senti le besoin de dire sa spécificité sur la question de l’embryon. » (p. 98).

Selon Tertullien, les substances de l’âme et du corps sont conçues en même temps : « C’est en même temps que toutes deux sont conçues, achevées, menées à leur perfection, voilà ce que nous affirmons » (De Anima, XXVII, 1).

« …l’ensemble des Pères défendra une coexistence originaire des deux principes dès la conception… les apologistes inaugurent une véritable tradition en matière de statut de l’embryon humain. Sur le plan théologique, la question du statut de l’embryon humain est articulée dès Justin à des problèmes de dogmatique. Le premier lien qui s’établit est celui entre embryologie et eschatologie. À vrai dire, il était déjà présent dans certains textes de l’Ancien Testament, dans les Évangiles, dans le Talmud et chez Paul. Avec Justin, il devient le lieu de développements proprement métaphysiques. La réalité du surgissement d’un être parfaitement constitué à partir d’une goutte de semence – c’est le mystère du développement embryonnaire – sert de paradigme pour penser la foi en la résurrection corporelle » (p.156).

Révolutionnaire par rapport aux pratiques inhumaines de la société païenne, la pensée chrétienne concernant le statut de l’embryon s’est développée dans la tradition patristique, notamment chez saint Maxime le Confesseur (cf. Jean-Claude Larchet, Pour une éthique de la procréation, Paris, 1998, p. 110). Lire aussi la thèse soutenue par Père Jean Boboc sur ce sujet et ses conséquences pour les débats contemporains.

L’EMBRYON ET LES CHRÉTIENS DES PREMIERS SIÈCLES
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Published by Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne - dans Défense de la Vie Société

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