Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 11,23-29.
Mes frères, j'ai appris du Seigneur lui-même ce que je vous ai transmis : c'est-à-dire que le Seigneur Jésus, la nuit où il fut trahi, prit du pain,
et après avoir rendu grâces, le rompit et dit : " Prenez et mangez ; ceci est mon corps, qui sera livré pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. "
De même, après avoir soupé, il prit le calice et dit : " Ce calice est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci, toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi. "
Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez ce calice, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne.
C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur.
Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de ce calice ;
car celui qui mange et boit indignement, sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit son propre jugement.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6,55-58.
En ce temps-là, Jésus dit aux Juifs : Ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang un breuvage.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui.
Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra aussi par moi.
C'est là le pain qui est descendu du ciel : il n'en est point comme de vos pères qui ont mangé la manne
Par Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères .
Instruction spirituelle, 13, 2, 3 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 309 rev.; cf Orval)
« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson »
Frères très chers, étanchez votre soif aux eaux de la source divine dont nous désirons vous parler :
-étanchez-la, mais ne l'éteignez pas ; buvez, mais ne soyez pas rassasiés.
La source vivante, la source de vie nous appelle et nous dit :
-« Celui qui a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive » (Jn 7,37).
Comprenez ce que vous buvez.
Que le prophète vous le dise et qu'elle vous le dise la source elle-même :
-« Parole du Seigneur, ils m'ont abandonnée, moi la source d'eau vive » (Jr 2,13).
C'est donc le Seigneur lui-même notre Dieu, Jésus Christ, qui est cette source de vie et c'est pourquoi il nous invite à venir à lui pour que nous le buvions.
Il le boit celui qui aime, il le boit celui qui se nourrit de la Parole de Dieu.
Buvons donc à la source que d'autres ont abandonnée.
Pour que nous mangions de ce pain, pour que nous buvions à cette source, il se dit « le pain vivant qui donne la vie au monde » (Jn 6,51) et que nous devons manger.
Voyez d'où coule cette source, voyez aussi d'où descend ce pain : c'est le même, en effet, qui est pain et source, le Fils Unique, notre Dieu, le Christ Seigneur, dont nous devons sans cesse avoir faim.
Notre amour nous le donne en nourriture, notre désir nous le fait manger ; rassasiés, nous le désirons encore.
Allons à lui comme à une fontaine et buvons-le toujours dans l'excès de notre amour, buvons-le toujours dans un désir toujours nouveau, prenons notre joie dans la douceur de son amour.
Le Seigneur est doux et bon.
Nous le mangeons et le buvons, sans cesser d'avoir faim et soif de lui, car nous ne saurions épuiser cette nourriture et cette boisson.
Nous mangeons de ce pain, nous ne l'épuisons pas ; nous buvons à cette source, elle ne tarit pas.
Ce pain est éternel, cette source coule sans fin.
Si tu presses une orange…,
tu obtiens du jus d’orange.
Si tu presses un citron,
tu obtiens du jus de citron.
Mais si tu opprimes un chrétien,
tu devrais voir Jésus-Christ…
(Semences)
En Pologne, une lumière est restée toujours allumée…
Le monastère de Jasna Gora, près de Częstochowa en Pologne, date du XIVe siècle. Au XVIIe siècle, la Pologne tente une expansion à l’Est. Il s’en suit une contre-offensive grave venant des Russes et des Suédois. C’est alors qu’en 1655, la Vierge apparaît aux religieux du monastère de Częstochowa qui réussissent à repousser une attaque des Suédois. Le 1er avril 1656, le roi polonais Casimir consacre le pays à Marie et nomme Notre Dame de Czestochowa Patronne de la Pologne.
Au XXe siècle, la Pologne fut envahie par l’Allemagne Nazie. Le gouverneur allemand en Pologne nota dans son journal : «A une époque où la Pologne fut complètement submergée par les ténèbres, une lumière est restée toujours allumée : le sanctuaire de Częstochowa et l’Eglise.»
Au sortir de la guerre, la Pologne retrouve son indépendance, mais avec un gouvernement communiste. C’est alors que le cardinal Stefan Wyszynski organise à l’occasion du millénaire de l’évangélisation de la Pologne, le pèlerinage de maison en maison d’une copie de l’image de Częstochowa. Cette démarche va avoir un impact populaire très fort et sera le ferment de la résistance au communisme.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 12,28b-34.
En ce temps-là, un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.
Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui.
L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. »
Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.
Par Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l'Église
Traité de l'amour de Dieu, ch. 8-10
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur »
Le premier et le plus grand commandement est celui-ci : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu ».
Mais notre nature est faible ; en nous le premier degré de l'amour c'est de nous aimer nous-mêmes avant tout autre chose, pour nous-mêmes...
Pour nous empêcher de glisser trop sur cette pente, Dieu nous a donné le précepte d'aimer notre prochain comme nous-mêmes...
Or nous constatons que cela n'est pas possible sans Dieu, sans reconnaître que tout vient de lui et que sans lui nous ne pouvons absolument rien.
A ce deuxième degré donc l'homme se tourne vers Dieu, mais ne l'aime encore que pour soi et non pour lui...
Il faudrait cependant avoir un cœur de marbre ou de bronze pour ne pas être touché par le secours que Dieu nous donne quand nous nous tournons vers lui dans les épreuves.
Dans les épreuves il nous est impossible de ne pas goûter combien il est doux (Ps 33,9).
Et bientôt nous commençons à l'aimer plus à cause de la douceur que nous trouvons en lui qu'à cause de notre propre intérêt...
Quand nous en sommes là, il n'est pas difficile d'aimer notre prochain comme nous-mêmes...
Nous aimons les autres comme nous sommes aimés, comme Jésus Christ nous a aimés.
Voilà l'amour de celui qui dit avec le psalmiste : « Chantez les louanges du Seigneur, car il est bon » (Ps 117,1).
Louer le Seigneur non pas parce qu'il est bon pour nous, mais simplement parce qu'il est bon, aimer Dieu pour Dieu et non pour nous-mêmes, c'est le troisième degré de l'amour.
Heureux ceux qui ont pu monter jusqu'au quatrième degré de l'amour :
-ne plus s'aimer soi-même que pour l'amour de Dieu...
Quand est-ce que mon âme, enivrée de l'amour de Dieu, s'oubliant elle-même, ne s'estimant pas plus qu'un vase brisé, quand est-ce qu'elle s'élancera vers Dieu pour se perdre en lui et ne plus être qu'un seul esprit avec lui ? (1Co 6,17)
Quand pourra-t-elle s'écrier :
-« Ma chair et mon cœur sont consumés, Dieu de mon cœur, Dieu ma part pour l'éternité » (Ps 72,26) ?
Saints et heureux, ceux qui ont pu éprouver quelque chose de semblable pendant cette vie mortelle, même rarement, même une seule fois.
Ce n'est pas un bonheur humain, c'est déjà demeurer au ciel.
La prière agréable au Seigneur
Priez nuit et jour.
Priez lorsque vous êtes heureux, et priez lorsque vous êtes triste. Priez avec crainte et tremblement, avec un esprit éveillé et vigilant, afin que votre prière soit agréable au Seigneur.
Car l'Écriture le dit, :
- "le Seigneur a les yeux sur les justes et tend l’oreille à leur prière" (1 Pi 3,12).
(Saint Théodore l'Ascète)