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8 mars 2015 7 08 /03 /mars /2015 07:30
Porter du Fruit en Christ (St Grégoire de Nysse / St Basile )

Par Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395),

moine et évêque
3ème homélie sur le Cantique des Cantiques (trad. cf. Delhougne, p. 176 et Canevet, Cerf 1992, p. 33)

Donner du fruit en Celui qui en a donné à la plénitude du temps


« Mon bien-aimé est une grappe de raisin de Chypre, dans la vigne d'En-Gaddi » (Ct 1,14)...

Cette grappe divine se couvre de fleurs avant la Passion et verse son vin dans la Passion...

Sur la vigne, la grappe ne montre pas toujours la même forme, elle change avec le temps : elle fleurit, elle gonfle, elle est achevée, puis, parfaitement mûre, elle va se transformer en vin.

La vigne promet donc par son fruit : il n'est pas encore mûr et à point pour donner du vin, mais il attend la plénitude des temps.

Toutefois, il n'est pas absolument incapable de nous réjouir. En effet, avant le goût, il charme l'odorat, dans l'attente des biens futurs, et il séduit les sens de l'âme par les parfums de l'espérance.

Car l'assurance ferme de la grâce espérée devient jouissance déjà pour ceux qui attendent avec constance.

Il en est ainsi du raisin de Chypre qui promet du vin avant de le devenir : par sa fleur — sa fleur c'est l'espérance — il nous donne l'assurance de la grâce future...

Celui dont la volonté est en harmonie avec celle du Seigneur, parce qu' « il la médite jour et nuit », devient « un arbre planté près d'un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt » (Ps 1,1-3).

C'est pourquoi la vigne de l'Époux, qui a pris racine dans la terre fertile de Gaddi, c'est-à-dire dans le fond de l'âme, qui est arrosée et enrichie par les enseignements divins, produit cette grappe fleurissante et épanouie dans laquelle elle peut contempler son propre jardinier et son vigneron.

Bienheureuse cette terre cultivée dont la fleur reproduit la beauté de l'Epoux !

Puisque celui-ci est la lumière véritable, la vraie vie et la vraie justice...et bien d'autres vertus encore, si quelqu'un, par ses œuvres, devient pareil à l'Époux, lorsqu'il regarde la grappe de sa propre conscience, il y voit l'Epoux lui-même, car il reflète la lumière de la vérité dans une vie lumineuse et sans tache.

C'est pourquoi cette vigne féconde dit :

-« Ma grappe fleurit et bourgeonne » (cf Ct 7,13).

L'Epoux est en personne cette vraie grappe qui se montre attachée au bois, dont le sang devient une boisson de salut pour ceux qui exultent dans leur salut.

+++

Par Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l'Église . Homélie 5 sur l'Hexaéméron, 6 ; SC 26 (trad. SC p. 304 rev. Delhougne)

Porter du fruit


Le Seigneur ne cesse de comparer les âmes humaines à des vignes :

« Mon bien-aimé avait une vigne sur un coteau, en un lieu fertile » (Is 5,1) ; « J'ai planté une vigne, je l'ai entourée d'une haie » (cf Mt 21,33).

Ce sont évidemment les âmes humaines que Jésus appelle sa vigne, elles qu'il a entourées, comme d'une clôture, de la sécurité que donnent ses commandements et de la garde de ses anges, car « l'ange du Seigneur campera autour de ceux qui le craignent » (Ps 33,8).

Ensuite il a planté autour de nous une sorte de palissade en établissant dans l'Église, « premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui sont chargés d'enseigner » (1Co 12,28).

En outre, par les exemples des saints hommes d'autrefois, il élève nos pensées sans les laisser tomber à terre où elles mériteraient d'être foulées aux pieds.

Il veut que les embrassements de la charité, comme les vrilles d'une vigne, nous attachent à notre prochain et nous fassent reposer sur lui.

Ainsi gardant constamment notre élan vers le ciel, nous nous élèverons comme des vignes grimpantes, jusqu'aux plus hautes cimes.

Il nous demande encore de consentir à être sarclés.

Or une âme est sarclée quand elle écarte d'elle les soucis du monde qui sont un fardeau pour nos cœurs. Ainsi celui qui écarte de lui-même l'amour de ce monde et l'attachement aux richesses ou qui tient pour détestable et méprisable la passion pour cette misérable gloriole a pour ainsi dire été sarclé, et il respire de nouveau, débarrassé du fardeau inutile des soucis de ce monde.

Mais, pour rester dans la ligne de la parabole, il ne faut pas que nous produisions seulement du bois, c'est-à-dire vivre avec ostentation, ni rechercher la louange de ceux du dehors.

Il nous faut porter du fruit en réservant nos œuvres pour les montrer au vrai vigneron (Jn 15,1).

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